Imágenes de páginas
PDF
EPUB

pour le point du Ciel. Un feul de tous ces corps avoit un tombeau, fur lequel il n'y avoit point d'infcription: il étoit bâti de brique, & renfermoit le corps d'un enfant. Les autres avoient prefque tous des vafes de terre placés entre les jambes. Plufieurs de ces vases, quant à la forme & à la matière, étoient tout-à-fait pareils à celui que j'ai rapporté à la Planche LXXX. No. III. & que l'on a trouvé à Vigneux; mais ces vafes ne contenoient rien, & ne peuvent fervir à fixer aucune idée. Il paroît feulement que le lieu où étoit cette espèce de cimetière a été longtemps confacré à cet ufage; car je crois que les vafes & les autres bagatelles que l'on a pû ramaffer, font de différens fiècles. Il eft impoffible de déchiffrer le peu de médailles qui fe font préfentées. Deux agraffes de bronze ou espèces de fibula font en effet ce qu'il y a de plus confidérable & de plus curieux dans cette découverte. Elles font toutes deux d'une confervation parfaite. Leur forme & leur dimension font égales; elles ont deux pouces huit lignes de hauteur, & un pouce huit lignes dans leur plus grande largeur. L'épingle en eft mobile, c'est-à-dire, qu'elle roule dans une efpéce de charniere; elle n'eft point fixe, & n'a point de reffort, comme celle que l'on voit à la Planche LXXIX. N°. II. & comme ces deux agraffes fe reffemblent, je me fuis contenté de rapporter fous le N°. VIII. celle qu'une infcription rend plus recommandable; on lit fur un côté :

DOMINE. MARTI. VIVAS.

& fur l'autre :

VTERE

FELEX.

Cet ufage, la forme des lettres, la mauvaise orthographe qui indique une prononciation corrompue, & fur-tout le titre de DOMINVS, femblent ne convenir qu'aux Romains du quatrieme ou cinquieme fiécle. Voilà toutes.

Mm

les conjectures auxquelies cette découverte peut donner lieu. On fçait d'ailleurs que cet endroit a été considérable autrefois ; & je laiffe à ceux qui travaillent fur l'Histoire ancienne de France, à nous apprendre s'il eft vrai, comme on le dit, qu'un des Dagoberts, Roi de la premiere race, avoit une maison de campagne dans ce même terrein.

On trouva auffi plufieurs tombeaux fur la fin de l'année derniere à Gourvieux, village qui n'eft pas éloigné de Chantilli. Ils font dans un endroit qui conferve encore le nom du camp de Céfar. Ces tombeaux de pierre renfermoient avec des fquélettes, des médailles, des poignées d'épées, des lampes, & des vafes de terre de différentes formes, mais dont plusieurs étoient encore pareils à celui que j'ai déja cités N°. III. Planche LXXX. C'eft pourquoi je n'en ai fait graver aucun ici ; & la feule remarque importante qu'il y ait à faire fur ces tombeaux, c'est qu'à Gourvieux, comme dans le cimetière d'Aniéres, les vafes étoient entre les jambes des morts. Il me femble que ceux que l'on a trouvés jufqu'ici, & dont on a fait des defcriptions, étoient toujours placés à la tête ou aux pieds.

[blocks in formation]

CE doigt de bronze qui faifoit autrefois partie d'une figure, eft d'un goût & d'un travail dignes des plus célébres Artiftes. C'eft l'index de la main droite d'un homme dans fa force. Les trois articulations y font exprimées dans leurs plus juftes proportions. Il eft doré; & quoique la dorure n'ait point été mife au feu, ce qu'on appelle or moulu, elle fubfifte encore dans tout fon éclat aux endroits où la rouille ne l'a point détruite, malgré la quantité confidérable de fer dont cette fonte eft mêlée. Ce morceau a sept pouces & demi de longueur; & les proportions reçûes nous apprennent que la face de la figure a eu onze pouces

fix lignes, & le corps dix faces dans toute fa hauteur: par conféquent la figure doit avoir eu dans fa totalité neuf pieds neuf pouces, fans y comprendre la chevelure, ou l'ornement de la tête; ce qui donne une ftatue de dix pieds, & cette grandeur fuffit pour la déclarer coloffale. Il eft donc à préfumer qu'elle a tenu fon rang dans les quatrevingt-huit de cette espèce, foit de marbre, foit de bronze, qui, felon le rapport de Publius Victor, existoient de fon temps à Rome, d'où ce doigt m'a été apporté, & où il a été trouvé.

No. II.

CE pied ou cette confole formée par une tête & un pied de gryphon, a trois pieds trois pouces & demi de hauteur. Il eft de bréche violette; le travail en eft large & gras, & ne manque pas d'expression. Les yeux font creux, & ont été autrefois remplis par quelque pierre fine, ou par quelque compofition coloriée, qui, felon l'ufage de ces temps, étoient admises dans cette partie du corps, plus brillante en effet que toutes les autres. J'ai dit plus haut ce que je penfois de ce procédé ; j'ai auffi rapporté les différentes idées que les Anciens attachoient aux gryphons, qui étoient des animaux imaginaires. J'ajouterai feulement, par rapport à l'ufage auquel celui-ci peut avoir été deftiné, que l'on en voit deux, à-peu-près de pareille forme, dans le Museum Etrufcum, où l'on remarque qu'ils ont fervi à porter des buftes; & il eft vraisemblable que celui-ci a eu la même destination à Rome ; mais il eft d'un meilleur goût de travail ; & d'une proportion plus élégante que les deux que je viens de citer, & la confervation ne peut en être plus complette. Ce pied pourroit encore avoir fervi à porter une table. Voyez le Recueil des lampes antiques de Pietro Santi Bartoli: on y trouve un morceau dont la forme eft la même, & qui ne différe que par la tête de l'animal; on y a placé celle d'un lion.

No. III.

CETTE main de marbre noir, ou plutôt de pierre de touche, a fix pouces huit lignes dans toute fa longueur. Elle eft d'un très-beau travail, & d'une confervation parfaite. C'est la main gauche d'une jeune femme. Elle a été faite pour être jointe à une figure, c'eft-à-dire, qu'elle n'a point été rompue. Il fe peut même qu'elle ait fait partie d'une figure dont le corps étoit d'une matière différente, car les Romains ont aimé ces mêlanges.

N. IV.

CETTE chévre a neuf pouces neuf lignes de longueur, & deux pouces quatre lignes de hauteur. Ce petit bronze eft bien confervé, & n'a point été mal exécuté. Le poil même s'y trouve fort bien traité.

N. V.

La confervation de ce petit bronze, & la précision de fon travail, ainfi que celle de fon trait, ne laiffent rien ǎ défirer. Il représente une oie dont la hauteur eft d'un pouce & demi, & la longueur d'un pouce dix lignes. On fçait quel cas les Romains faifoient de cet animal, qui leur avoit rendu un service important. D'ailleurs fa forme & fes mouvemens, qui font favorables au deffein & aux oront encore contribué à le faire réprésenter fouvent fur les monumens Romains. Je conviens cependant qu'il y a bien autant de raisons pour regarder cet animal comme un cygne.

nemens ,

PLANCHE XCVI.

N. I.

CETTE patère ronde, plate & fans aucune espèce d'ornement, eft de bronze, & n'a pas fouffert la moindre altération. Elle a cinq pouces & demi de diamètre, & fa queue qui fe termine en pointe pour être introduite avec plus de facilité dans un manche, a deux pouces neuf lignes de longueur.

No. II.

IL eft conftant que ce couteau de bronze peut avoir fervi à plufieurs ufages particuliers; mais comme tous les Antiquaires ont coutume de rapporter ces fortes de monumens au culte des Dieux, je croirois volontiers que celui-ci étoit destiné aux facrifices; le cuivre, que les Anciens regardoient comme pur de fa nature, ayant toujours été confacré aux Dieux, & pouvant, felon eux, par une vertu fecrete, chaffer les fpectres & les efprits impurs. Ce qui Schol. de Théoc. confirme les preuves que j'ai données de l'antiquité du Idyll. 2. v. 36. cuivre, qui eft un des premiers métaux que l'on ait employé, & dont, par cette raifon, l'on a continué de fe fervir dans les cérémonies religieufes. La forme du manche de ce couteau eft finguliere, & même incommode. La poignée étant trop petite pour la main, étoit fans doute recouverte par une feconde poignée de corne, de bois ou d'ivoire. Quoi qu'il en foit, ce couteau a treize pouces neuf lignes dans toute fa longueur, depuis la pointe jufqu'à la bélière qui porte l'anneau qui fervoit à le fufpendre. Le manche a trois pouces dix lignes dans fa longueur extérieure, ✯ la lame a quinze lignes dans fa plus grande largeur.

:

M m iij

« AnteriorContinuar »