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& faifant compter 18 en deux diftances particulières d'Ariola à Nafium, la position actuelle de Vroil dans l'intervalle de celles du Fanum & de Nafium, eft la plus convenable, à des fractions de lieue près, que les anciens Itinéraires ne donnent point. Je trouve environ 40000 toifes, entre le lieu qui convient au Fanum & celui qui représente Nafium fous le nom de Nais. Cet efpace renferme 35 lieues gauloifes, quoique les indications de l'Itinéraire ne faffent compter que 34 en rigueur. Or, je vois que la position de Vroil eft placée intermédiairement de manière à partager à peu près l'excédent d'une lieue dans la distance actuelle. Car, Vroil fe trouvant écarté du Fanum d'environ 19000 toises, & de Nais d'environ 21000, il en résulte moins de 17 lieues d'un côté, & plus de 18 de l'autre.

47°, 25°.

ARIOLICA. Ce lieu eft placé dans l'Itinéraire d'Antonin entre Urba, qui eft Orbe dans la Suiffe, & Befançon. La distance à l'égard d'Orbe eft marquée xxIIII, à l'égard de Befançon xvI. La pofition d'Ariolica étant indubitablement celle de Pont-Arlier, l'éloignement où elle est de Besançon furpaffe l'indication de l'Itinéraire, & fur ce fujet on peut recourir à l'article Filomufiacum. D'un autre côté, l'efpace qui fépare Pont-Arlier d'avec Orbe, n'admet pas autant de diftance qu'en indique l'Itinéraire ; & il paroîtroit convenable en tranfpofane les nombres, que le plus foible tînt lieu de la distance d'Urba à Ariolica, & que le plus fort fût placé entre Ariolica & Vefontio. La Table Théodofienne, où l'on trouve Ariolica comme dans l'Itinéraire, quoique le nom foit écrit Abiolica, conduit la route à Ébredunum qui eft Iverdun, fitué à l'endroit où la rivière d'Orbe tombe dans le lac de Neuchatel. Le nombre vi que l'on voit dans la Table en cet intervalle, ne remplit point: T'efpace jufqu'à Iverdun. Mais, fi on le laiffe fubfifter, la distance, en mefurant la route par le pied du châteaux

de Joux, s'arrête un peu en-deçà de Jougne, à l'endroit que l'on nomme Hôpitaux vieux, ce qui repréfente un des lieux que l'on rencontre en quelques endroits fur les voies romaines, avec le nom de Stabulum, que l'on doit prendre dans une même fignification qu'Hofpitium, gîte pour les voyageurs, pofte ou relais , que l'empereur Conftance voulut être compris dans les ouvrages publics, & fur lefquels le Code Théodofien contient des réglemens de Valentinien I & de Valens. M. Dunod Hift. des Séquan. cite des actes du moyen-âge, dans lefquels Pont-Arcie ou Arecii, défigne Pont-Arlier, ce qui n'empêche pas de reconnoître dans le nom actuel, moins altéré qu'il n'eft dans ces actes, une analogie marquée avec l'ancienne dénomination d'Ariolica.

P. 192,

47°, 22°.

On voit un autre lieu fous le même nom d'Ariolica dans la Table, & dont la distance de Rodumna, ou de Rouanne, eft marquée XII. Mais, comme on retrouve cette position dans celle d'un lieu nommé Avrilli, en fuivant le cours de la Loire, fur le même rivage que Rouanne, & & que la diftance eft d'environ 17000 toifes, il en résulte que l'indication de la Table tient lieu de xv, puifque le calcul de 15 lieues gauloifes eft de 17000 toifes. Cette route continuoit au-delà d'Avrilli, comme on le reconnoît par le nom d'Eftrée, Strata, que conferve un lieu fitué plus bas, vis-à-vis de la MotteS. Jean: & cette continuation de route eft même exprimée dans la Table par une ligne tirée de la pofition d'Ariolica à celle dont le nom eft Sitillia, quoique la distance foit omise en cet endroit de la Table comme en plufieurs autres. Une autre branche de voie fort d'Ariolica, pour conduire à Auguftonemetum, ou Clermont, par différentes pofitions, fur lefquelles on doit recourir aux articles qui les concernent chacune en particulier. 49, 50 & 51°; 14—21°.

ARMORICANUS TRACTUS & NERVICANUS.

,

Les cités maritimes de la Gaule étoient appellées Armorica civitates. On lit dans Céfar, au feptième livre des Commentaires; univerfis civitatibus quæ Oceanum attingunt, quæque Gallorum confuetudine Armoricæ appellantur: & dans Hirtius; civitates pofita in ultimis Gallia finibus, Oceano conjunctæ, quæ Armoricæ appellantur. On fçait, en effet, qu'Ar-Mor dans la langue Celtique défigne ce qui eft fitué fur la mer ad Mare: & dans la langue Sarmatique ou Slavone, Po-Mor, d'où eft venu le nom de Poméranie, qui borde la Mer Baltique, a la même fignification. Cette dénomination générale des cités Armoriques, paroît avoir été appliquée plus particulièrement aux peuples fitués depuis les bords de la Seine jusqu'à la Loire; ce qui a fait dire à Erric, qui a écrit en vers la vie de S. Germain d'Auxerre, que la nation connue antérieurement fous le nom d'Armoriquaine, étoit renfermée inter duos amnes.. Tout ce qui s'étend ainfi fur cette côte de la Celtique & même en paffant plus loin fur celle de la Belgique, eft appellé dans la Notice de l'Empire Armoricanus tractus & Nervicanus. Mais, je remarque que nonobftant. cette extenfion dans la Belgique, que le nom des Nervii ajouté à celui des Armoriques paroît indiquer; le détail que donne la Notice, des lieux où le commandant général de ce grand district tenoit des commandans particuliers fous fes ordres, eft contenu dans les limites de la feconde & de la troisième Lionoife. Finalement, le nom d'Armorique s'eft renfermé dans la Bretagne, après que les Bretons d'outre-mer, fuiant le joug des Saxons & des Anglois, s'y furent établis. Le neuvième canon du concile tenu à Tours en 567, eft remarquable par la diftinction qu'il fait dans cette Armorique, des nouveaux ha bitans d'avec les anciens, qui y font appellés Romains: adjicimus etenim, ne quis Britannum, aut Romanum, in Armoricâ, &c. ordinare præfumat,

49°,

22°.

ARTIACA. Ce lieu eft placé dans l'Itinéraire d'Antonin entre Tricaffes, ou Troies, & Duro-Catalauni Châlons. La distance à l'égard de Tricaffes, eft marquée M. P. xvIII, Leugas XII; à l'égard de Duro-Catalauni, M. P. xxxIII, Leugas xxII. Il y a dans ces indications une exacte correfpondance entre les milles & les lieues, à raison d'un mille & demi pour une lieue. L'efpace qui fépare la position d'Arci-fur-Aube, qui eft Artiaca, d'avec Troies d'un côté, & d'avec Châlons de l'autre, est déterminé par des opérations fur les lieux. Le premier de ces efpaces étant d'environ 14000 toifes, & le fecond de 25 à 26000, le total eft de 39 à 40000 toifes. Or, ce que l'Itinéraire fait compter en deux distances, fçavoir si milles, ou 34 lieues, fournit par un calcul rigoureux 39556 toifes.

46°, 21°.

ARVERNI. Ce peuple étoit un des plus puiffans Eib. IV, p. 191. de la Gaule : &, fi l'on en croit Strabon, les Arverni avoient étendu leur domination jufqu'au territoire de Marseille, & jufqu'aux Pyrénées, jufqu'à l'Océan, & jufqu'au Rhin. Les plaintes que les Edui porterent à Rome contre les Arverni, furent une des caufes qui attirerent les armes Romaines dans la Gaule, fous le commandement de Fabius-Maximus, & de DomitiusAhenobarbus. Lorfque Céfar prit poffeffion du gouvernement de la Gaule, deux factions qui la partageoient étoient celles des Arverni & des Edui. Céfar range dans la dépendance immédiate des Arverni, plufieurs peuples voifins, les Vellavi, les Gabali, les Cadurci. Etienne de Byzance cite les Arverni comme une des plus belliqueufes entre les nations Celtiques. Dans Pline ils font qualifiés de liberi, & ils ne font point omis dans Ptolémée. Strabon auroit dû nommer chez les Arverni le fleuve Elaver, ou l'Allier, plutôt que la Loire. On ne

devine point par quel endroit les Arverni pouvoient fe
dire du même fang que les Romains, & iffus comme
eux des Troyens, felon ces vers de Lucain:

Arvernique aufi Latio fe dicere fratres,
Sanguine ab Iliaco populi.

Leur territoire eft actuellement repréfenté par le diocèfe
de Clermont, & par celui de S. Flour, qui eft un dé-
membrement du premier, & du nombre des évêchés,
qui doivent leur érection au pape Jean XXII, dans le
quatorzième siècle.

48°, 18°.

ARVII. C'eft un peuple, dont Ptolémée feul fait mention dans la Gaule Lionoife, à la fuite des Diaulita, ou Diablintes. On lit Arubii dans le texte Latin: mais, la leçon que donne le texte Grec paroît préférable. J'en ai découvert la fituation jufqu'à préfent ignorée, & c'est le fujet d'un mémoire, que j'ai foumis au jugement de l'Académie en cette année 1757. Ce mémoire eft accompagné d'un plan des veftiges de la capitale de ce peuple, & ces veftiges confervent le nom de cité d'Erve ou d'Arve, fur le bord d'une rivière dont le nom dans les titres eft Arva, & qui fe rend dans la Sarte, près de Sablé. Ainsi, les limites actuelles du diocèfe du Mans contenoient outre les Cenomani, & les Diablintes, un troisième peuple, fçavoir les Arvii. La conjecture de M. de Valois, que ces Arvii pourroient P. 167. être les mêmes que Curiofolites, parce que ceux-ci ne font point mentionnés dans Ptolémée, eft donc détruite par l'existence des Arvii dans un autre emplacement que celui que l'on connoît aux Curiofolites.

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ASCIBURGIUM. Ce lieu étoit illuftré par une fable, qui attribuoit fa fondation à Uliffe, comme le rapporte

Tacite. Un détachement des troupes Romaines qui gar- De Mor. Germ. doient la frontière du Rhin, y avoit fon quartier, felon Se cet historien. Il en eft mention dans la Table Théodo̟- fećt. 33.

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Hiftor. lib. IV,

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