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P. 82.

fienne entre Vetera & Novefium. La distance y eft mar-
quée xIII à l'égard de Vetera, xIII à l'égard de Nove-
fium. On a des indices de l'emplacement de Vetera au-
près de Santen, & Novefuum eft fans difficulté Neuff ou
Nuis. Dans cet intervalle les veftiges d'Afciburgium font
connus dans le lieu nommé Asburg, fur la trace même
de la voie qui fubfifte, & qu'on appelle dans le
pays die
Hoghe-Straet, ou le haut-chemin. En fuivant cette trace
fur des cartes fort circonftanciées, je retrouve les 14
lieues gauloifes entre Neuff & Afburg, & environ 13
entre Asburg & Santen. Il ne fçauroit être queftion du
mille romain dans ces distances, non plus que dans les
autres qui remontent le long du fleuve. Car, la mesure
de la route entre Neuff & Santen s'évaluant à plus de
30000 toifes, il en résulteroit 40 milles romains, au
lieu de 27 que l'on compte
dans la Table. L'Itinéraire
d'Antonin, en omettant Afciburgium, indique fur la
même route deux autres lieux, Gelduba & Calone, omis
dans la Table. Il n'en faut pas conclure qu'il y eût deux
routes différentes pour faire la communication des pla-
ces établies fur la même frontière.

43°, 17°.

ASPALUCA. L'Itinéraire d'Antonin indique ce lieu fur une route, qui part de Cafaraugufta, où de Saragoce, pour conduire à Beneharnum. La pofition d'Afpaluca précède immédiatement Iluro, ou Oloron, en fuivant cette route; & la distance eft marquée xII. On connoît la vallée d'Afpe, qui du pied des Pyrénées s'étend jufqu'auprès d'Oloron: mais, il n'y a point de ville d'Afpa, qui ait donné le nom à la vallée, comme le croit M. de Valois : oppidum, quod nomen fuum dedit valli Afpalucenfi. La grande carte des Pyrénées, levée par ordre du Roi, me fait juger qu'en remontant d'Oloron le long du Gave d'Afpe, jufqu'au village d'Acous, qui doit être Afpaluca, la diftance en droite ligne ne donne pas complettement les 12 lieues gauloifes: mais, on comprend

bien qu'une route, qui fuit un torrent, dans une vallée fort refferrée par les montagnes qui bordent ce torrent, doit avoir des détours qui mettent de la différence entre la mesure itinéraire & la mesure directe.

46°, 23°.

ASSA PAULINI. Je crois qu'il faut écrire Alfa; comine a fait Surita, plutôt qu'Afa, felon d'autres éditions. Ce nom ayant été écrit Anfa, il s'enfuit, pour trouver plus de rapport dans la dénomination, qu'il convient moins de gliffer entre les deux voyelles, comme fi la confonne étoit feule, que de prononcer comme la confonne doublée le demande. Ce lieu fubfifte fous le nom d'Anfe, & il eft diftingué par la tenue de plufieurs conciles qui y ont été affemblés. La distance à l'é gard de Lugdunum, que marque l'Itinéraire d'Antonin, fçavoir M. P. xv, Leugas x, eft très-convenable entre Lion & Anfe. L'efpace en ligne directe paffe 11000 toifes, & le calcul de 10 lieues gauloifes eft de 11340

toises.

44°, 21°.

Sat. X.

ATACINI. Les habitans des bords de l'Atax étoient nommés Atacini. De-là vient que dans Méla, Narbone Lib. II, Cap. 3. eft appellée Atacinorum colonia. Cette ville devoit fon origine & fa première existence, colonis propriis, felon Ifidore. Terentius Varro, qui a vécu du tems de la dic- Origin. lib. XV tature de Céfar, & du Triumvirat, eft appellé Narbo- cap. 1. nenfis, & Atacinus, ab Atace fluvio dictus, par Porphyrion, commentateur d'Horace. Ce peuple Narbonois, fous le nom d'Atacini, me donne lieu de m'expliquer fur les Bebryces, que plufieurs auteurs entre les anciens placent dans ce canton, à partir du pied des Pyrénées. Dion, felon un de fes fragmens, & felon Tzetzès, a In Lycophr.p. 912 parlé des Bebryces comme du peuple de Narbone. Silius-Italicus les avoit introduits dans fon poëme avant Dion, en parlant du paffage d'Annibal. Marcien d'Héra- Per. lib. 11. clée les cite pareillement en même pofition; & Etienne

Punic. lib. III.

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de Byzance diftingue les Bebryces de la Gaule, d'avec ceux qui avoient habité la Bithynie, fur le rivage méṛidional du Pont-Euxin. Mais, cette mention des Bebryces, à laquelle fe joint une fable des amours d'Hercule avec Pyrene, fille de Bebryx, paroît très-fufpecte, quoique répétée de cette manière en plufieurs endroits. Tous les hiftoriens & les géographes les plus autorifés, Polybe qui a décrit la marche d'Annibal, Tite-live, Strabon, Méla, Pline, gardent un profond filence fur ces ·Bebryces, dont les fçavans Bénédictins, qui ont écrit Tome I, p. 607. l'histoire de Languedoc, n'ont pas jugé plus favorable-ment que je penfe qu'on doit le faire..

Lib. IV, p. 182.

44°, 21°.

ATAX FLUV. Strabon fe trompe à l'égard de cette rivière, en la faisant également fortir du mont Cemmenus, que l'Obris & l'Araura, qui ont en-effet leur fource dans la chaîne du mont Cebenna. Méla s'en explique plus convenablement; Atax ex Pyrenæo monte digreffus: & en poursuivant, nifi ubi Narbonem attingit, nufquam navigabilis.... lacus accipit eum Rubrefus. Dans Pline; flumen Atax è Pyrenao, Rubrenfem permeans lacum.. Lib. HI, cap. 4. Ptolémée décrivant la côte, marque l'embouchure de l'Atagus entre celles de la rivière de Rufcino & de l'Orobius. Il eft à remarquer, que la rivière d'Aude, ou Atax, fe divife en deux bras à environ 5 milles audeffus de Narbone.. Les anciens conviennent, que c'eft l'Atax qui paffe à Narbone. Méla & Pline le défignenty en conduifant cette rivière dans le lac Rubrefus, qui reçoit en-effet le canal paffant à Narbone. Strabon dit. précisément qu'on remonte de Narbone à la mer par l'Atax. Cependant, celui des deux bras qui conferve aujourd'hui le nom d'Aude, n'eft point celui de Narbone, qui fe nomme Robine d'Aude, & dont il eft parlé dans l'article Rubrefus lacus. On trouve dans Etienne de Byzance, que près de Narbone eft un lac, qu'il nomme Narbonites, & un fleuve qu'il nomme Atacus.

P. 189

44°, 25°.

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Lib. II, cap. 5.

Lib. III, cap. 4

Chorogr. de

chap. 6.

'ATHENOPOLIS. Méla nomme Athenopolis, après avoir fait mention de Forum-Julii, en paroiffant tendre le long de la côte vers Marseille. Pline, qui paroît fuiyre une route contraire, nomme Athenopolis avant Forum-Julii : in orá autem Athenopolis Maffilienfium, Forum-Julii, &c. Selon cet ordre, Athenopolis devroit fe trouver en deçà de Fréjus ; & Honoré Bouche fe fixe à l'emplacement qu'occupe Grimaut, quoiqu'on puiffe Prov. liv. Ill, objecter que cette pofition n'eft point fur la côte, in orá, comme Pline le demande & comme on doit le préfumer d'un établissement des Marseillois. Car, il leur avoit été fi peu loisible de s'étendre dans les terres, qu'ayant imploré le fecours des Romains contre les habitans naturels du pays, le fruit des avantages que C. Sextius remporta fur les Salyes, fut pour les Marfeillois, comme on l'apprend de Strabon, de reculer leurs limites à Lib. IV”, p. 180312 ftades, ou un mille & demi de la mer aux environs 'des ports, & à 8 ftades feulement aux autres endroits de la côte. Ne voyant donc point de fituation convenable qu'au-delà de Fréjus, on jetteroit les yeux fur la Napoule, fi Vincent de Salerne, moine de Lérin, n'avoit écrit, que ce lieu portoit le nom d'Avenionetum, avant que de s'appeller Neapolis. Il y a une anfe remarquable entre Fréjus & la Napoule : & felon un plan particulier de cette baie, elle a environ 400 toifes d'ouverture entre deux promontoires, autant de profondeur, & elle eft défendue par un ancien fort fur une pointe à la droite en entrant. Čette fituation auroit-elle été négligée par les Marfeillois, qui étant bornés à la côte en ont occupé les. ports; & celui-ci ne pourroit-il pas nous indiquer Athenopolis? Ce qu'il y a de bien certain, c'est c'eft que nom du port dont il s'agit eft purement Grec, en étant fait mention dans le récit du martyre de S. Porcaire, abbé de Lérin, l'an 730, fous le nom d'Agathon. Le nom en ufage actuellement eft Agay. Je remarque que

le

Comment. VI.

dans les plus anciennes cartes il eft écrit Agat. On trouve les Athénopolita cités dans Varron, lib. VII. de linguá Latiná.

51°, 21°.

ATREBATES. Il en eft parlé en plufieurs endroits des Commentaires de Céfar, & particulièrement au sujet de la confédération des Belges contre les Romains. Strabon, Pline, Ptolémée, n'ont point oublié d'en faire mention. Mais, Ptolémée les déplace étrangement, en difant, qu'ils font voifins de la Seine. Dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Atrabatum, ou la capitale de ce peuple, eft une des cités de la feconde Belgique. On connoît des Atrebates dans la grande Bretagne, diftingués d'un autre peuple qui porte le nom de Belga. Quoique l'Artois ait tiré le nom d'Adertifus, qu'on lit dans les capitulaires de Charle le Chauve, de celui des Atrebates, les limites de cette province, dont les Morini occupoient une partie, ne répondent point au territoire de la cité d'Arras.

51°, 24°.

ATUATUCA, pofteà TUNGRI. Céfar parle d'Atuatuca comme d'un château, fitué prefque au milieu du territoire des Eburones : id caftelli nomen eft, hic ferè eft in mediis Eburonum finibus. La légion romaine que Céfar perdit par le foulévement des Eburones, avoit fon quartier à Atuatuca. Le nom des Tungri ayant fuccédé à celui des Eburones, Ptolémée fait mention d'Atuacutum (ou plutôt Atuatucum) comme de la ville principale des Tungri. L'Itinéraire d'Antonin, & la Table Théodofienne, placent Aduaca, ou Atuaca, dans la position qui convient à Tongres. Ainfi, cette ville eft du nombre de celles qui ont perdu leur nom particulier en prenant celui de la nation; & c'eft fous le nom de Tungri qu'elle eft citée dans Ammien-Marcellin, dans la Notice de l'Empire, & dans celle des provinces de la Gaule. Mais, la ville de Tongres ayant été ruinée par

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