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l'autre de ces colomnes milliaires font du même empe reur, qui eft Trajan. Mais, la position d'Epamanduodurum, ou de Mandeure, par rapport à Besançon, étant convenable à la distance indiquée en lieues gauloifes, de même que par la proportion qui eft entre le mille romain & la lieue gauloife elle convient au numéro de la colomne qui marque des milles, & les faits bien avérés ne fouffrant point de contradiction; il en doit être de même de Baden par rapport à Aventicum. Ce qui dénote particulierement ici une grande prérogative dans Aventicum, c'eft de voir que le diftrict des distances qui partent de fa pofition comine du centre de la cité Helvétique, comprenne Vindoniffa, dont l'emplacement se rencontre au paffage de la même route, en deçà de Baden à l'égard d'Aventicum. C'eft un indice marqué de la dignité de capitale, qui confirme le témoignage de Tacite, Aventicum gentis caput.

45°, 23°.

AUGUSTA. L'Itinéraire d'Antonin, celui de Bourdeaux à Jérufalem, & la Table Théodosienne, en font mention. Le nom eft Auguftum dans la Table, Auguf ton dans l'anonyme de Ravenne. Mais, dans les titres du Daufiné on trouve Augufta, comme dans les deux Itinéraires; & ce qui refte de ce lieu conferve le nom 'd'Aoufte. La distance à l'égard de Valence eft marquée XXII dans l'Itinéraire d'Antonin & dans la Table. On compte le même nombre de milles dans l'Itinéraire de Jérufalem, en deux diftances, comme on peut voir à l'article Cerebelliaca, dont la position fait la division de ces distances. A l'égard de Dea Vocontiorum, la distance marquée xxIII dans l'Itinéraire me paroît convenable nonobftant que ce qu'il y a d'efpace direct entre Aoufte & Die ne s'eftime guère que 13000 toifes, & que le calcul de 23 milles romains foit de 17400 ou environ. C'est que la route circule en remontant dans la vallée le long de la Drome, pour éviter les montagnes qui

ca,

bordent cette vallée. Un lieu nommé Quint fur cette voie, & qui indique le Quintum milliare relativement à Die, donne par analogie cette mesure itinéraire, en la pouffant jufqu'à Augufta. L'erreur eft manifefte dans la Table, par l'omiffion d'un x, en marquant XIII. L'Itinéraire de Jérusalem, qui fait compter 28 en deux distances, divifées par une pofition nommée Darentiadoit fouffrir une réduction; & je pense que la première distance tient lieu de vii, ce qui étant fuivi de XVI, la fomme fera xxIII comme dans l'Itinéraire, dont l'indication fe vérifie par le local. Si l'on en croit le P. Philibert Monet, Augufta a été fubmergée par un lac, & cet accident lui auroit été commun avec le Lucus Augufti, dans la même contrée au-deffus de Die. Une grande carte manufcrite du Daufiné, & très-circonftanciée, ne me fait point connoître de lac auprès d'Aoufte, comme on fçait qu'il y en a près du Luc.

48°, 26°

AUGUSTA RAURACORUM. La capitale des Rauraci devint colonie romaine fous Augufte & Munatius-Plancus en fut le fondateur, comme de celle de Lion. On lit fur fon monument à Gaïette, dans le royaume de Naples: in Gallia colonias deduxit Lugdunum & Rauricam. Pline & Ptolémée ont écrit le nom des Rauraci conformément à cette infcription: Colonia Raurica, & oppidum Rauricum, dans Pline. Ptolémée est le premier chez lequel on trouve le nom d'Augufta, que l'Itinéraire d'Antonin & la Table Théodosienne donnent également à la même ville. Dans AmmienMarcellin c'eft par le nom du peuple qu'elle eft dési- Lib. XV, cap. rr. gnée: apud Sequanos, Vifontios vidimus, & Rauracos. Cette ville ayant beaucoup fouffert de la part des Alemanni dans le quatrième fiècle, elle ne paroît dans la Notice des provinces de la Gaule que fous le titre de caftrum Rauracenfe. Le lieu dans lequel elle eft enfevelie fous fes ruines près du Rhin, a néanmoins confervé

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Tom. I.

Alfatia illuftr. le nom d'Augufta dans celui d'Augft: & on ne peut fçavoir trop de gré à M. Schoepflin d'en décrire les vef tiges, & de les mettre fous les yeux par la repréfentation du local qu'il a publiée.

50°, 22°.

AUGUSTA SUESSIONUM, pofteà SUESSIONES, priùs NOVIODUNUM. Ptolémée, dans le texte duquel le nom des Sueffiones, ou Suefones, fe lit Ouessones, fait mention de leur capitale fous le nom d'Augufta. La pofition de Soiffons fe trouve aufli défignée par le même nom, dans l'Itinéraire d'Antonin, & dans la Table Théodofienne. Cette ville eft néanmoins appellée Sueffone en deux endroits de l'Itinéraire, parce que la plupart des capitales ont quitté le nom qu'elles portoient, pour prendre celui de la cité ou du peuple de leur reffort, & que cet Itinéraire paroît d'ailleurs avoir été compilé fur divers routiers dreffés en des tems différens. Dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Sueffionum fuit immédiatement la métropole de la feconde Belgique, comme le fiége épifcopal de Soiffons tient encore le premier rang entre les fuffragans de Reims. La Notice de l'Empire parlant des atté fiers établis dans la Gaule pour fabriquer des armes fous les ordres du magifter officiorum, cite entr'autres, fabricam Sueffionenfem fcutariam, baliftariam, & clibanariam. Quant à ce qui concerne le Noviodunum, dont il est fait mention dans Céfar, il y a des raifons de préfumer, que cette ville pouvoit être la principale des Sueffiones. Céfar, en marchant contre les Belges, avoit pris pofte fur la rive ultérieure de la rivière d'Aifne, & près de Pont-à-Vère, felon les circonftances les plus convenables au local. Le lendemain du jour qu'il a diffipé & mis en fuite l'armée énemie, il entre dans le Comment. II. territoire des Sueffiones; & une longue traite, magno itinere confecto, le fait arriver près de Noviodunum, où la troupe des fuiards du Soiffonois, omnis ex fugá Suef

fionum multitudo, fe renferme la nuit qui fuit fon arrivée. Il ne reçoit cette ville à compofition, qu'à la prière des Remi, & en prenant pour otages les plus confidérables de la cité, primis civitatis, & entr'autres les enfans de Galba, qui regnoit alors dans le pays. La ville, dont le nom étoit Noviodunum, peut avoir été décorée fous Augufte du nom d'Augufta, de même que Bibracte chez les Edui a pris le nom d'Auguftodunum. Si l'on objecte, que l'affiette de Soiffons ne repréfente point le dunum Celtique, on peut répondre qu'il ne paroît pas davantage dans la pofition de Tours, qui n'en eft pas moins Cæfarodunum; & que l'élévation d'une place par la hauteur de ses remparts, muri altitudo, comme Céfar le dit précisément du Noviodunum des Sueffiones, a faire appliquer à cette place le terme de dunum , par la même raifon que des fortereffes, fans être fur des roches, ont été appellées Rupes, ou Rocca. Ceux qui ont voulu placer le Noviodunum à Noyon, qui appartenoit aux Veromandui, & non aux Sueffiones, ne prennent pas garde que le nom de Noyon, qui leur en a impofé, eft Noviomagus, & non pas Noviodunum.

pu

50°, 25°.

AUGUSTA TREVÉRÓRÚM, pofteà TREVERI. Quelque antiquité que des auteurs modernes affectent d'attribuer à la ville de Trèves, qui eft affez recomman dable par d'autres titres qu'on ne fçauroit lui contester: elle n'eft point connue fous une plus ancienne dénomination que celle d'Augufta, ayant reçu une colonie romaine fous les aufpices d'Augufte. Mèla eft le premier des auteurs qui en parlent : urbs opulentiffima in Treve- Lib. II, cap. 5. ris Augufta. On la trouve enfuite dans Ptolémée, avec le même nom. Tacite l'appelle fimplement Coloniam Treverorum. Dans un tems poftérieur, c'eft fous le nom de Treveri qu'elle eft défignée. Depuis Conftance Chlore, plufieurs empereurs, que le foin de veiller à la frontière du Rhin retint dans la Gaule, choisirent Trèves

pour leur féjour ; d'où vient qu'Ammien-Marcellin la qualifie de domicilium principum clarum ; & qu'Ausone relève la dignité de cette ville en difant, Trevericæ urbis folium. La Notice de l'Empire fait mention de plufieurs établissemens faits à Trèves: Triberorum fcutaria, & baliftaria, thefauri & moneta Triberorum. Cette ville étoit devenue métropole de la première Belgique. Tous ces avantages ne fervirent qu'à rendre le défaftre de Trèves plus confidérable dans les incurfions des barbares, vers la chute de l'Empire en occident: Treverorum urbs De Gubern. Dei, excellentiffima, dit Salvien, quadruplici everfione proftrata. On fçait que les Alemans la nomment Trier.

lib. IV.

45°, 23°.

AUGUSTA (Tricaftinorum) vel NÆOMAGUS. La Lib. III, cap. 4. capitale des Tricaftini eft nommée Augufta dans Pline; & le nom de la ville des mêmes Tricaftini eft Naomagus, felon Ptolémée. Jofeph Scaliger, Holftenius, le P. Sirmond, le P. Hardouin, diftinguent Naomagus d'Augufta, & veulent que ce foit Nions, qui eft une petite ville au nord de Vaifon, & comprise dans fon diocèfe. Je me laifferois volontiers entraîner par l'analogie de la dénomination de Nions avec celle de Næomagus, comme par l'autorité des fçavans que je viens de citer, fans les difficultés qui fe rencontrent dans cette opinion. Car, Nions par fa fituation eft enveloppé dans le district des Vocontii, qui renferme Vaison, selon le témoignage de Méla & de Pline. On pourroit accufer Ptolémée d'avoir transporté aux Tricaftini une ville d'un peuple limitrophe, fi une obfervation qui n'a point encore été faite, ne s'y oppofoit pas. La Table Théodofienne marque xv, entre le nom qui fe lit Arufione, & un autre qui fe lit Senomago. Or, cette diftance convient exactement à celle que l'on trouve entre la pofition d'Araufio, ou d'Orange, & celle de la capitale des Tricaftini, ou de S. Paul-trois-Châteaux. Car, elle s'éyalue à environ 11000 toifes, & le calcul de 15 milles romains

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