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que infériorité dans ce calcul) qui réponde à oppidum Novum que Naye, dont le nom peut conferver de l'analogie avec le terme diftinctif de la dénomination de Novum oppidum. Or, je remarque, que ce qu'il y a de distance entre Lefcar & Naye ne vaut que 11 à 12000 toifes, conféquemment 10 lieues gauloifes ou peu de chofe de plus, lorfque l'Itinéraire marque 18, fur lefquelles même on eft d'autant moins libre d'aller au rabais, que la diftance actuelle qui fépare Naye d'avec Aqs, eft plutôt forte que foible, étant comparée com me on vient de le voir, aux nombres de l'Itinéraire. Ainfi, l'emplacement de Beneharnum veut être plus ' près d'Aqs que Lefcar, par fa position intermédiaire d'Aqs à Oppidum novum, de même que par la pofition antérieure dans l'intervalle d'Oloron à Aqs. Il y a donc de la difficulté à convenir que l'emplacement de Lescar foit celui de Beneharnum, nonobftant l'opinion qui a été celle d'Oihenart comme de M. de Marca. Cependant, pourroit-on fe permettre de facrifier l'Itinéraire à cette opinion, lorfqu'on ne connoît rigidement d'autre moyen de juger du lieu où Beneharnum pouvoit être fitué, que celui qui nous eft fourni par cet Itinéraire ? Il semble que les fçavans n'ont point été dans l'obligation d'employer en pareille recherche une févérité géométrique, & de fixer leur attention aux nombres marqués pour les diftances, comme à les affujettir à la me fure d'efpace qui eft propre à ces nombres. Si au local on applique des diftances correfpondantes, ou à peuprès, à ce qu'indique l'Itinéraire, en partant de trois points donnés, Oloron, Aqs, Naye, qui renferment Beneharnum, cette ancienne ville fe place, non pas à Orthez, felon l'opinion de Scaliger, mais un peu plus près d'Orthez que de Lefcar. Dans la Notice des provin ces de la Gaule, civitas Benarnenfium eft une de celles de la Novempopulane. Entre les prélats qui ont fouf crit au concile d'Agde en 506, on trouve Galadorius:

de Benarno. Cette ville fubfiftoit encore au commence

Lib. IX, cap. 20. ment du feptième siècle, Grégoire de Tours nommant Benarnum, entre plufieurs villes qui appartenoient à Galefvinde, fœur de Brunehaut. Sa ruine doit être attribuée, ou aux Sarazins dans le huitième siècle, ou Lib. IV, cap. 19. aux Normans dans le fuivant. M. de Marca veut que le nom de Venami, qu'on lit dans Pline nom du peuple de Beneharnum, ce qui paroît très-conjectural.

Pag. 524

45°, 17°.

cache le

BERCORATES. On lit ainfi dans l'édition de Pline par Dalechamp, Bercorcates dans celle du P. Hardouin. Il faut être prévenu, que Pline nomme dans l'Aquitaine plufieurs peuples, qui paroiffent avoir été de peu de confidération, & dont il eft difficile de retrouver l'emplacement. M. de Valois remarque que le nom de Biscarroffe, qui eft un bourg dans le diftrict de Born, fur la frontière de Buch, répond affez à celui de Bercorcates, & il y eft encore plus conforme en lifant Bercorates, ou Bercorrates.

46°, 25°.

BERGINTRUM. Il en est mention dans l'Itinéraire d'Antonin, comme dans la Table Théodofienne. Mais, la Table refferre ce lieu de plus près par des pofitions qui en font moins écartées, Axima d'un côté, & l'Alpis Graia de l'autre. La distance à l'égard d'Axima est marquée viiii; & ce qui paroît la confirmer, c'est l'accord de l'Itinéraire avec la Table, fur la distance entre Bergintrum & Darantafia. Car, l'Itinéraire indiquant xviiii, la Table donne le même compte en deux difXVIIII, tances, marquant x dans la distance particulière de Darantafia à Axima. Or, s'il faut compter ainfi 19 depuis Darantafia, & 9 depuis Axima, pour arriver à Bergintrum, ce lieu de Bergintrum doit être celui qui porte le nom de S. Maurice, peu en deçà du petit S. Bernard. On ne fçauroit, en convenant de ces diftances, s'ar

rêter

rêter à mi-chemin d'Aifine, qui représente Axima, & de S. Maurice, fous l'apparence qu'un petit lieu nommé Belantre montre quelque rapport avec le nom de Bergintrum. Mais je dois remarquer en même tems, que S. Maurice, qui eft un plus gros lieu, & en pofition plus avantageufe que Belantre, fe trouve trop voifin du petit S. Bernard, pour que la diftance marquée XII dans la Table entre Bergintrum & l'Alpis Graia foit convenable, fur tout fi l'on eftime que le lieu défigné par - nom d'Alpis Graia, foit précisément ce que l'on nomme l'Hôpital. C'est-là, comme je le vois fur une carte manufcrite du pays, que fe fait le partage des eaux, qui d'un côté coulent dans l'Isère, & de l'autre dans la Doria Baltea ; ce qui détermine par conféquent le penchant de la montagne vers la Gaule d'une part, & vers l'Italie de l'autre. Or, en s'arrêtant à cette pofition, qui fait la féparation naturelle des deux contrées, la carte que je viens de citer, & qui eft une représentation vraiment topographique, n'admet que quatre ou cinq milles dans l'intervalle dont il s'agit: & la Table paroît ici d'autant plus fufpecte d'un excès de distance, que l'Itinéraire n'indiquant que XXIIII entre un lieu nommé Arebrigium, voifin d'Augufta Prætoria, & Bergintrum, la Table fait compter jufqu'à 34, par le détail de plufieurs diftances · particulières dans le même intervalle....

46°, 24°.

BERGUSIUM. C'eft la leçon que donne la Table Théodofienne; on lit Bergufia dans l'Itinéraire d'Antonin. Le nom actuel de ce lieu eft Bourgoin; & dans les titres de la chambre des comptes de Grenoble, fous les Daufins de la dernière lignée, on avoit perdu de - vue l'ancienne dénomination, en écrivant Burgundium, dont la finale eft néanmoins conforme à celle de la Table. L'Itinéraire & la Table font d'accord à marquer la diftance à l'égard de Vienne d'un côté, & de l'autre à l'égard d'Augustum, fçavoir xx pour la première,

&

Hiftor. lib. IV, Sect. 56. & 66.

XVI pour la feconde. Or, je crois qu'on peut comparer ce qu'il y a d'espace entre Vienne & Bourgoin à ce que valent environ 16 minutes de la graduation de latitude, ce qui répond en effet au compte de 20 milles romains. Vers le milieu de cet efpace, on rencontre fur la route un lieu, dont le nom de Diême, ou Diêmoz, fournit un exemple de ces dénominations locales, qui font tirées de la distance à l'égard d'une capitale, à laquelle le numèro des colomnes placées fur les voies militaires fe rapportoit. Le lieu dont il eft question, porte précifément le nom de Decimum dans les titres ; & fa pofition actuelle ne s'écarte point de Vienne d'environ les deux tiers de la diftance en tendant à Bourgoin, comme on le voit dans les cartes. Entre Vienne & Diême fe trouve encore un lieu, dont le nom actuel de Settème vient de Septimum. Quant à la diftance de Bergufium, ou de Bourgoin, à Auguftum, dont il fubfifte des veftiges dans le village d'Aofte, elle eft à la précédente comme 4 eft à 5, ou à peu près, felon une grande carte manufcrite du Daufiné, qui appartient à S. A. S. M. le Duc d'Orléans. C'est donc trouver 16 milles de ce côtéci, comme de l'autre on en reconnoît 20.

51°, 23°.

BETASII. Tacite joint les Betafii aux Nervii : Clau dius Labeo.... quofdam Nerviorum, Betafiorumque, in arma traxit. Civilis Betafios quoque & Nervios, in fidem acceptos, copiis fuis adjunxit. Le même hiftorien dit, que Civilis ayant attiré dans fon parti les Agrippinenfes, ou ceux de Cologne, & les Sunici; Labeon s'oppofa à fes progrès en occupant le pont de la Meufe, avec ce qu'il avoit ramaffé de monde chez les Betafii, Tangri, & Nervii: Labeo Betafiorum, Tungrorumque, & Nerviorum tumultuariâ manu reftitit, fretus loco, quia pontem Mofa fluminis anteceperat. On trouve pareillement Lib. IV, cap. 17. le nom de Betaft dans Pline, fans que l'énumération de différens peuples garde un ordre qui convienne à

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leur position. Mais, il réfulte de Tacite, que les Betafii étoient en deçà de la Meufe, & limitrophes des Tungri & des Nervii. Je trouve dans le Tréfor géographique d'Ortelius, que Divaus a propofé de reconnoître le nom des Betafii dans celui de Beetz; & le lieu ainfi nommé eft fitué fur la rive gauche de la Gette, entre Leauve & Halen en Brabant. Cette position peut effectivement fe renfermer dans un canton qui convienne aux Betafii, felon l'indice qu'on tire de Tacite. L'opinion de M. de Valois, que le Beda vicus, que l'on P. 77. trouve dans l'Itinéraire d'Antonin, & qui eft Bidbourg: près de Trêves, a donné le nom aux Betafii, s'éloigne de ce qui paroît répondre aux circonftances rapportées par l'hiftorien. D'ailleurs, il doit répugner, ce femble, d'établir aux portes de Trèves un peuple diftinct des Treveri. Car, fi l'on veut que les Betafi foient repréfentés par un pagas, qui eft connu dans le moyen-âge fous le nom de Bedenfis, qu'il a tiré de Beda vicus, ou de Bid-burg; il faut fuppofer que comme ce pagus s'étendoit fur l'une & l'autre rive de la Mofelle dans le voifinage de Trèves, les Betafii refferroient les Treveri jufqu'auprès de leur capitale. Dans une infcription du Recueil de Gruter, on trouve cives Betafii, ce qui doit défigner plus particulièrement les habitans d'unes ville, dont on croit retrouver le nom dans celui de Beetz, que le corps de la nation entière.

49°, 22°.

BIBE. C'eft un lieu dont le nom fe lit ainfi dans la Table Théodofienne, fur la trace d'une route qui est conduite à Durocortorum, ou à Reims, & en pofition intermédiaire d'un lieu nommé Calagum, & de Durocortorum. La distance eft marquée xxxi à l'égard de Calagum, & xxII à l'égard de Durocortorum. On peut con fulter l'article Calagum, pour voir que fa pofition cons vient au lieu nommé Chailli; & ce qu'il y a d'espace direct entre cette pofition & Reims peut s'eftimer d'en

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