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pays, il renferme actuellement des pofitions, dont les noms nous font connoître des peuples de moindre confidération, comme font les Tornates, & les Camponi. 50°, 26°.

la

Hiftor. lib. IV

In Aufonii Mo

BINGIUM. Tacite en fait mention dans le récit de guerre, que la rébellion de Civilis excita dans la Sect. 70. Gaule vers le bas-Rhin ; & Ammien-Marcellin en parle comme d'une place dont Julien fit réparer les remparts. Selon la Notice de l'Empire, milites Bingenfes avoient leur pofte à Bingium, fous les ordres du général réfidant à Maïence. Marquard Freher croit que Bingen étoit autrefois fur le bord de la Nava oppofé à Sellam, celui où Bingen fe trouve aujourd'hui, s'appuyant du témoignage de la vie de S. Rupert: & en-effet, il subfifte des reftes d'un château fur la gauche de la Nahe vis-à-vis de Bingen, que l'on nomme Ruprechts-berg. L'Itinéraire d'Antonin & la Table Théodofienne font d'accord fur le nombre xII entre Maïence & Bingium, ce que je crois d'autant plus convenable à la distance qu'ayant lieu de l'évaluer par la connoiffance du local actuel à 13000 toifes au moins en ligne directe, & la trace du chemin paroiffant y ajouter environ 500 toifes; c'eft en effet ce qui convient au calcul de 12 lieues gauloifes. Cluvier a penfé que le lieu nommé Vincum dans l'Itinéraire, fur une route qui conduit à Trèves, & à Divodurum, ou Metz, étoit le même que Bingium. Quoique l'altération du nom de Bingium en celui de Vincum paroiffe étrange, ce qui me fait néanmoins entrer dans cette opinion, c'eft que la diftance entre Confluentes & Vincum marquée xxvi, eft juftement le total de trois diftances particulières qu'indique la Table entre Confluentes & Bingium, & qui fe trouvent convenables au local, comme on peut voir dans les articles Baudobrica & Vofalia.

47°, 20°.

BITURIGES CUBI. De deux peuples qui dans la

Gaule portent le nom de Bituriges, celui auquel Stra bon, Pline, Ptolémée, donnent le furnom de Cubi qui le diftingue des Vivifci, représente les Bituriges, ainsi proprement nommés par Cefar, & qui dans un fiècle plus reculé dominoient dans la Gaule, & donnoient des rois Lib. V, fed. 34. à la Celtique, felon ce que rapporte Tite-live, en faifant remonter l'époque de cette puiffance des Bituriges jufqu'au tems où le premier des Tarquins régnoit à Rome. Cet hiftorien s'explique ainfi fur ce fujet : Prifco Tarquinio Romæ regnante, Celtarum, quæ pars Galliæ tertia eft, penes Bituriges fumma imperii erat. Hi regem. Celtico dabant. Il ajoute, que ce fut Ambigat, qui régnant ainfi fur les Celtes, donna à fes neveux, Bellovèfe & Sigovèfe, le commandement d'une multitude de Gaulois, tirée de divers peuples, & qui en fe partageant paffa les Alpes & le Rhin, pour s'établir en Itafie, & dans la Germanie. Quoique cette fupériorité des Bituriges n'eût plus lieu au tems de la conquête de la Gaule par Céfar, & qu'ils fuffent même alors fous la protection des Edui, Æduorum in fide, felon l'expreffion de Céfar; cependant ils occupoient un grand terri toire, auquel répond actuellement le diocèfe de Bourges, qui s'étend au dehors de la province de Berri fur une partie du Bourbonois, & qui empiète même fur la Touraine. L'ancien pagus Bituricus ne reconnoît point d'autres bornes dans la province qui a pris le nom de Bourbonois, que celles qui joignent l'ancien territoire des Arverni. On peut citer en preuve la vie de S. Maïeul, abbé de Clugni, où le prieuré de Souvigni eft indiqué aux confins des deux territoires: in confinio territoriù Bituricenfis, ita ut limes duarum putetur effe regionum, Arvernenfis, & Bituricenfis, villa eft peroptima Silviniacus nomine. La pofition de Souvigni à l'extrémité du diocèfe de Clermont, & adhérante aux limites de celui de Bourges, met en évidence que les limites de ces diocèfes répondent aux limites qui féparoient les Bituriges & les Arverni

45°, 18°.

BITURIGES VIVISCI. Il n'en eft point mention dans

Céfar; & Strabon nous apprend qu'ils étoient étrangers Lib. IV, p. 190. dans l'Aquitaine, daλopiae, & qu'ils ne faifoient point corps avec les Aquitains. Il s'explique exactement en difant, qu'ils font féparés des Santones par la Garonne,vers la partie inférieure de fon cours. Mais,le furnom qui les diftingue des autres Bituriges, dont ils tiroient vraifemblablement leur origine, eft défiguré dans le texte de Strabon en celui d'lofci. Dans Pline on lit Ubifci, & plus correctement, felon Ptolémée, Vibifci. Une infcription qui porte, Genio civitatis Bit. Viv. fur un autel que l'on prétend avoir été trouvé à Bourdeaux; & Aufone, qui dit en parlant de lui-même, Vivifcá ducens ab origine gentem, nous inftruisent de la vraie leçon du furnom des Bituriges Vivifci.

52°, 24°.

BLARIACUM. La Table trace une voie entre Tongres & Nimègue, qui defcend le long de la Meufe, & ce qui nous l'indique, c'eft que dans le nombre des. lieux placés fur cette voie, Blariacum est aifé à reconnoître dans la pofition de Blerick, prefque vis-à-vis de Venlo, quoiqu'un peu plus haut. Cette position bien décidée, peut fervir à en déterminer deux autres, qué? la Table renferme dans l'intervalle de Tongres à Blariacum, fçavoir Ferefne & Catualium, qui ont leur arti cle particulier.

44°, 22°.

ر

BLASCON INSULA. Strabon fait mention de Blaf- Lib. IV, p. 185. con comme d'une ifle voifine du mont Sigius, ou plutôt Sitius. On lit dans Pline: in Rhodani oftio Metina, Lib. III, cap. sa mox quæ Blafcon vocatur. Martianus-Capella a mal co- Lib. VI. pié Pline en cet endroit, confondant Blafcon avec Me tina: in Rhodani oftio Metina, quæ Blafcorum vocatur. Ptolémée fait mention de Blafcon; mais c'eft à la fuite d'une autre ifle, qu'il nomme Agatha, & dans laquelle

il place une ville de même nom, fans préjudice de la pofition de celle que l'on connoît dans le continent, & qu'il nomme Agathe-polis. Quand on confidère l'imperfection de la Gaule dans Ptolémée, on fe croit difpenfé de trouver deux ifles différentes dans une mer qui n'en offre qu'une: on peut même être étonné qu'il y ait des fçavans, qui s'étudient à chercher de quoi remplir l'objet de Ptolémée, qu'aucun autre que lui n'a connu. Dans les cartes de la Gaule qui accompagnent la Géographie de Ptolémée, on voit un degré de longitude de différence entre Agatha & Blafcon, quoique dans le texte grec de fes Tables ces ifles foient indiquées au même méridien, fur 10 minutes de différence en latitude. J'avouerai donc, que je ne connois point d'ifle d'Agatha différente de Blafcon, qui n'étant qu'un rocher d'environ 400 toifes de circonférence, ne fuffit guère. à l'emplacement d'une ville. Feftus-Avienus repréfente Blafcon au naturel, tereti formá cefpes editur falo. M. de Valois paroît mal informé, quand il dit: nunc infula Blafco continenti adjuncta est, injecta mari mole, & Agathe pro porti eft. Il y a 8 ou 900 toifes d'intervalle entre Brefcon & la pointe de terre-ferme la plus voifine, & 4 braffes de profondeur dans le canal. Le P. Hardouin Tom. I, p. 159. s'explique fur Blafcon comme fi on n'en avoit point de connoiffance, incerti fitus. Le nom eft plutôt Brefcon que Brefcou, quoiqu'il foit écrit Brefcou dans quelques

In Orâ marit. p. 6.

N. Gall. p. 6.

Plin. in-fol.

P. 189

cartes.

46°, 17.

BLAVIA. Nous avons deux pofitions différentes fous ce nom. Car, je penfe avec M. de Valois, qu'il ne faut. point confondre Blabia, qui eft la même chofe que Blavia, & dont la Notice de l'Empire fait mention comme d'un pofte fous les ordres du général de l'Armorique, avec Blaye fur la Garonne. Ce lieu de Blabia étant cité avec les villes des Veneti & des Offmii, il ne paroît pas convenable de le tranfporter dans une autre

contrée, & ailleurs qu'au port formé par la rivière de Blavet, fur la côte de Bretagne. Cette rivière eft appellée Aqua Blavez dans le titre de fondation de l'abbaye de Bon-repos, par Alain, vicomte de Rohan, l'an 1124. Et fi l'on eft prévenu que le nom de Blaye fur la Garonne, Blavia dans Aufone, fe lit Blavutum dans quelques exemplaires de l'Itinéraire d'Antonin, 'par une fimple différence de terminaison; on ne trouvera pas plus étrange que le nom de Blabia foit le même que celui de Bla46°, 17°.

vet.

Je paffe à une autre position de même nom, quoiqu'on life Blavium & Blavutum dans l'Itinéraire d'Antonin, felon la différence des exemplaires. Mais, la Table Théodofienne eft conforme à Aufone fur le nom de Blavia. Il n'y a point d'accord entre l'Itinéraire & la Table, fur ce qui regarde la distance de cette pofition en partant de Bourdeaux. Le nombre Ix dans la Table n'eft pas à beaucoup près fuffifant: celui de xvIIII dans l'Itinéraire doit avoir quelque chofe de trop. Car, ce qu'il y a d'efpace abfolu entre Bourdeaux & Blaye, n'eft. pas tout-à-fait de 18000 toifes; & quoiqu'on doive fuppofer un excédent dans la mesure itinéraire, le calcul de 19 lieues gauloifes qui eft 21550 toifes ou environ, va trop loin au-delà de ce que donne la mesure directe. L'indication feroit plus convenable à xvII qu'à xvIII. Aufone parle de cette route, quand il dit :

Aut iteratarum quá glarea trita viarum

Fert militarem ad Blaviam.

Nous ne fçaurions conclure avec Alta-ferra, que cette Rer. Aquitanic. épithete de militaris fe rapporte néceffairement à la P. 54. mention qui eft faite d'une milice romaine à Blabia, dans la Notice de l'Empire; & la raifon qui s'y oppose eft donnée dans l'article précédent. Il fuffit de connoître la fituation de Blaye, pour être perfuadé que dans tous les tems il a été important d'en faire une place de défense; & il n'en eft parlé que comme étant une place,

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