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Lib. III, cap. 4•

caftrum fuper littus Garonna, dès les premiers fiècles de la monarchie Françoife.

45°, 25°.

BODIONTICI. Pline en fait mention, difant que Galba les avoit ajoutés au rôle de la Narbonoife, en les détachant apparemment du département des peuples renfermés dans les Alpes, comme l'expreffion ex Inalpinis, dont il fe fert, femble le marquer; & en ajoutant à leur noin, quorum oppidum Dinia, il indique leur emplacement. Les éditions antérieures à celle du P. Hardouin, où on lifoit Ebroduntios, étoient manifeftement fautives, puifque ceux d'Embrun ne fçauroient être un peuple cantonné à Digne. Je remarque dans l'article Dinia, que Ptolémée, qui attribue cette ville à un autre peuple fous le nom de Sentii, paroît moins autorifé à le faire que Pline, dont le rapport eft appuyé d'une cir-. conftance de fait. Je fuis porté à croire que le nom qui fe lit Brodiontii dans l'infcription du Trophée des Alpes, felon Pline dans l'édition du P. Hardouin, tient la place de celui des Bodiontici.

47°, 21°.

BOII. La nation Celtique des Boii eft célèbre dans l'antiquité, pour avoir porté fon nom en différentes conLib. V, fett. 35. trées au dehors de la Gaule. On voit dans Tite-live, qu'après l'entrée de Bellovèfe en Italie par le pays des Taurini, les Boii & les Lingones y pénétrèrent par l'Alpe Pennine, & pafferent au-delà du Pô. Chaffés par les Lib. V, p. 213. Romains, felon Strabon, les Boii fe retirèrent du côté du Danube, & habiterent avec les Taurifci & les Scor difci, fur les confins de la Pannonie & de l'Illyrie; jufqu'à ce qu'étant entrés en guerre avec les Daces, ils fuccombèrent fous les armes de Borébiftes, roi des Gètes; & l'extinction de leur nation en ce canton-là, laiffa un pays vuide d'habitans, que Pline appelle De ferta Boiorum. Une autre troupe de Boii ayant pénétré en Germanie, donna le noin au Boiohemum, que

Lib. III, cap. 24.

le pays a confervé, quoique la nation Germanique des Marcomanni y ait fuccédé aux Boii. Mais, ceux-ci en perdant le Boiohemum, formèrent vraisemblablement des établissemens dans la Vindélicie & dans le Noricum, qui ont pris le nom de Bajoaria, que l'on ne doute pas d'être dérivé de celui des Boii. Leur demeure ancienne & primitive devoit être limitrophe de celle des Helvetii. Strabon les nomme de fuite avec les Hel- Lib. IV, p. 206. vetii & les Sequani, & comme également exposés aux courses des Vindelici & des Rhæti. Ils prirent le même: parti que les Helvetii, lorfque ceux-ci quittèrent leur pays pour s'établir dans un autre canton de la Gaule. Après la défaite des Helvetii par Céfar, les Ædui obtinrent du vainqueur que les Boii demeureroient parmi eux: Boios, petentibus Æduis, quod egregia virtute erant, ut in finibus fuis collocarent (Cæfar) conceffit: quibus agros dederunt, quofque pofteà in parem juris libertatifque conditionem, atque ipfi erant, receperunt. Pline Lib. IV, cap. 18. en plaçant le nom des Boii entre les Carnutes & les Senones, ne donne pas une idée convenable de leur po

illi

fition. Il faut chercher le canton des Boii dans les limites de l'ancien territoire des Edui, qui les ont reçu chez eux: & Tacite indique que les Boi étoient contigus aux Ædui, en difant que Maricus, èplebe. Boiorum, proximos Æduorum pagos trahebat. La marche de Céfar, qui après avoir paffé la Loire à Genabum, ou Orléans, traverse le Berri, pour aller au fecours des Boii, dont la ville principale étoit affiégée par Vercingetorix, conduit vers la partie du territoire des Edui, qui eft refferrée entre l'Allier & la Loire. Cette partie a été démembrée de l'ancien comté d'Autun, par l'acquifition qu'en ont faite les anciens feigneurs de Bourbon, qui jouiffoient de ce canton de pays dès le commencement du onzième siècle. Il ne convient point d'attribuer aux Boii une étendue de terrain au-delà de ce que les Ædui pouvoient leur en céder, ni entamer

Comment. I

Hiftor.b. II.

pour les aggrandir les territoires voifins des Bituriges & des Arverni, dont les limites étoient les mêmes que ceux des diocèfes de Bourges & de Clermont, felon qu'il eft parlé du monaftère de Souvigni dans la vie de S. Maïeul, abbé de Clugni, comme on peut voir dans Comment. VII. l'article Bituriges. Céfar dit en parlant des Boii, non magnis facultatibus, quod civitas erat exigua & infirma: Leur ville, dont il fait mention fous le même nom de Gergovia que celui que portoit une ville des Arverni, ne nous eft point connue.

45°, 17°.

Nous avons un autre canton de Boii, que l'Itinéraire d'Antonin indique par une pofition, fur la route qui conduit d'Aqua Tarbellica, ou d'Aqs, à Bourdeaux. Ces Boii font les Buies du pays de Buch, dont le chef-lieu fe nomme Cap ou Tête de Buch, ce qui a fait diftinguer les feigneurs qui l'ont poffédé par le titre de Captal, Capitalis. S. Paulin écrivant à Ausone, fait mention de ces Boii, & les appelle Piceos, parce que le pays qu'ils habitent dans les landes de Gascogne produit de la réfine. La diftance que marque l'Itiné raire entre le chef-lieu des Boii & Burdigala, fçavoir xvi, ne remplit pas ce qu'il y a d'efpace entre Tête de Buch & Bourdeaux, étant d'environ 25000 toises, dont il résulte 22 à 23 lieues gauloifes en ligne directe. Ce défaut de convenance pourroit être attribué à l'omiffion de quelque diftance particulière; & cette diftance fe rapporteroit affez bien à celle qui eft marquée vIII dans la Table Théodofienne au deffous du nom de Burdigala, quoique le lieu auquel elle répond nous foit dérobé, par la perte de ce qui faifoit le commencement

de ce précieux monument. Une pofition entre Burdigala & Boii fur la carte de la Gaule, eft anonyme par cette raison. C'eft une queftion que de fçavoir, si la mention qui eft faite de civitas Boatium dans la Notice des provinces de la Gaule, & qui y eft rangée dans la Novempopulane,

Novempopulane, représente les Boii. Jofeph Scaliger, In Aufon, edit, & M. de Valois, veulent que la ville des Boates foit fec. Lapurdum, fe fondant fur un rapport de dénomination Val. p. 261. entre Boates & Baiona; mais qui ne peut avoir lieu. Car, la fignification qui eft propre au nom de Baïone, qui défigne un port, & que l'on ne connoît que depuis le douzième siècle, ne fouffre point l'interpolation de ce nom en celui de Boa, dont ces fçavans étayent leur opinion. On peut remarquer plus d'analogie entre le nom de Boii & celui de Boates: & dans une Notice de la Gaule, que Duchefne a tirée de la bibliotheque de Thou, la mention qui eft faite de civitas Boatium eft fuivie de cette addition, quod eft Boius in Burdegalenfi. Y a véritablement quelque difficulté à reconnoître les Boii au rang des cités; & à voir cette cité comprise dans la Novempopulane, quoique renfermée in Burdegalenfi, comme le pays de Buch est en effet du diocèfe de Bourdeaux. Mais, nous ne fommes point assurés que les Bituriges Vivifci, qui felon le témoignage Lib. IV, p. 190 de Strabon formoient un établissement étranger dans l'Aquitaine, ayent toujours dominé jufque dans le pays des Boii. Il faut donc accufer de faux la Notice alléguée ci-deffus, & fe refufer à une plus grande analogie entre Boates & Boii, qu'entre Boates & Baiona, pour transporter les Boates à Lapurdum. Quoique M. l'abbé de Longuerue fuive affez communément l'opinion de

Il

M. de Valois fur les points d'ancienne Géographie, il Defcr. de la Fr. s'en écarte à l'égard des Boates, & se déclare pour le pr. part, p. 172. pays de Buch.

50°, 27°.

BONCONICA. Ce lieu eft placé entre Mogontia & Borbitomagus, Maïence & Wormes, dans l'Itinéraire d'Antonin, & dans la Table Théodofienne. Il ne faut point chercher d'autre pofition pour Bonconica que celle d'Oppenheim. Mais, la Table & l'Itinéraire n'épropos de tant pas conformes fur les diftances, il est à * Y

confulter le local. La distance à l'égard de Maïence eft marquée xi dans l'Itinéraire, 1x dans la Table. Or, ce que donne le local pour la mesure du chemin étant d'environ 9500 toifes, qui ne valent que 8 à 9 lieues gauloises, il en résulte que l'indication de la Table est plus convenable que celle de l'Itinéraire, qu'il feroit néanmoins aifé de corriger en tranfpofant les chiffres, pour avoir ix au lieu de xi. Entre Bonconica & Wormes

'Itinéraire marque XIII, la Table xi; & vu que la me

fure du terrain ne donne guère que 13000 toifes, c'està-dire 11 à 12 lieues gauloifes, la Table mérite encore ici la préférence. De forte même, qu'en remarquant que les fractions de lieue en plus ou en moins fe compenfent entre les deux distances; on retrouve au total de Maïence à Wormes, en paffant par Oppenheim ce que valent exactement 20 lieues gauloifes que l'on compte dans la Table.

51°, 26°.

BONNA. Ptolémée en fait mention, & y place le quartier de la première légion, comme en-effet il y eft défigné en plufieurs endroits de Tacite. La diftance entre Bonn & Cologne, marquée xi également dans l'Itinéraire d'Antonin & dans la Table Théodofienne, me paroît très-convenable au local; & on peut croire que Jean Gigas, qui a dreffé la carte de l'Archevéché de Cologne, a rencontré fort jufte, en faifant cette diftance à la prendre du centre de Cologne, égale à 13 minutes de la graduation de latitude de fa carte. Car, il en résulte 12375 toifes ou environ, & le calcul de 11 lieues gauloifes n'en diffère prefque point, étant de 12474 toifes. La direction de la voie Romaine paroît encore parfaitement allignée à la fortie de Cologne. On apprend de Florus, que Drufus jetta des ponts fur le Rhin en deux endroits différens, & l'un de ces endroits eft nommé Bonna, non pas Bononia, comme on lit en quelques imprimés. Voyez au furplus fur ce qui intéreffe Bonn, l'article Ara Ubiorum.

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