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Uti fuprà.

In Probo,

dans la même opinion. Le P. Pagi remarque judicieufe ment, qu'en joignant à la Viennoife ce qui a compofé la Narbonoife feconde, c'eft lui attribuer jufqu'au nombre de vingt cités, lorfque la Narbonoife eft réduite à fix, y compris la métropole, & même à cinq feulement en rigueur, ce qu'on doit avoir peine à fe perfuader d'une province de plus ancienne date, & dans laquelle la Viennoise elle-même avoit été comprise. Il y a toute apparence que la nouvelle province n'a été appellée Narbonoise, que parce que fa métropole Aquæ fextiæ, Aix, étoit tirée de la précédente Narbonoife. D'un autre côté, fi l'on s'en rapporte à Ammien-Marcellin, la Viennoife renfermoit Antipolis; & comme cette ville eft entrée dans la Narbonoife feconde, il réfulte que c'eft en prenant fur l'une & fur l'autre province, Narbonoise & Viennoife, que la feconde Narbonoife a été compofée. Ce qui faifoit antérieurement une continuité de la Narbonoise jufqu'au diftrict d'Aqua fextiæ, avant que la dignité de métropole en détachât cette ville, peut avoir été cédé à la Viennoise, en dédommagement de ce qu'elle donnoit à une autre province. Quoi-qu'il en foit, les cités que la Notice des Provinces range fous Aqua fextiæ la métropole, font Apta, Reii, Forum-Julii, Vapincum, Seguftero, & Antipolis, dont le diocèfe, qui eft celui de Graffe depuis la tranflation du fiége épifcopal en 1250, eft néanmoins renfermé dans la province Eccléfiaftique d'Embrun, métropole des Alpes Maritimes.

La première mention expreffe qui foit faite de la Viennoise, se tire des foufcriptions du concile d'Arles en 314. Les PP. Bénédictins, auteurs de l'hiftoire de Languedoc, préfument que cette province étoit formée dès l'an 280, qui fut celui de la révolte des tyrans Procule & Bonofe, fur ce que Vopifque en parlant de cette révolte, défigne au pluriel les provinces de la Gaule qui avoit porté le nom de Braccata; Braccata Galliæ, provincias. Le nombre des cités que renferme cette

province

province fous Vienna la métropole, eft plus grand que dans aucune autre: fçavoir, Geneva & Gratianopolis, villes des Allobroges ainfi que Vienne, Alba des Helvii, Dea & Vafio des Vocontii, Valentia, & Tricaftini, Araufio, Cabellio, & Avenio, qui ont appartenu aux Cavares, Arelate, & Maffilia. On fçait que le rang où s'eft élevé Arelate, a donné lieu aux évêques de cette ville de s'ériger en métropolitains, avec un plus grand nombre de fuffragans que Vienne même, lequel eft néanmoins diminué, fur tout depuis que Sixte IV, en 1475, a formé une province Eccléfiaftique d'Avignon.

Je paffe aux provinces des Alpes Maritimes, & des Alpes Gréques. Quoique la nature semble avoir pofé des bornes entre la Gaule & l'Italie, par la chaîne des Alpes, comme entre la Gaule & l'Efpagne par les Pyrénées, & que cette féparation ait donné lieu chez les Romains à la diftinction qu'ils ont faite de la Gaule cisAlpine & de la trans-Alpine: cependant, le gouvernement civil des provinces ne s'eft pas affujetti rigoureufement à des limites décidées par la cime des montagnes. On a remarqué plus haut, que les Romains s'étoient formé une province dans la Gaule, avant que les peuples des Alpes fuffent réduits. Ceux qui obéiffoient à Cottius du tems d'Augufte, & dont les noms font inf crits fur l'Arc de Sufe, n'ont été fujets immédiats de l'Empire que fous Néron. On voit dans Pline, que Lib. III, cap. 4° Galba ajouta au rôle de la Narbonoife, adjecit formula ex Inalpinis, des peuples dont Dinia, Digne, étoit la ville principale. Auffi eft-elle de la Narbonoife dans Ptolémée ; & c'eft une des cités des Alpes Maritimes dans la Notice des Provinces. Mais, il est évident, en lifant Pline, que ce qui a compofé la province des Alpes Maritimes, & celle des Alpes Gréques & Pennines, fut & 20. antérieurement joint à l'Italie. Pline nomine comme faifant partie de l'Italie, Octodurenfes dans la Vallée Pennine, Centrones, & Caturiges, les peuples de l'Etat de

*C

Lib. III, cap. 5.

Cottius; fur la côte, Nicæa, & portus Herculis Monaci; & enfin les Vediantii, Deciates, & Oxybii: & après avoir rapporté l'inscription du Trophée des Alpes, qui eft un dénombrement des peuples de ces montagnes fou mis par Augufte; il finit par dire: Hæc eft Italia, diis Jacra ; ha gentes ejus, hæc oppida populorum. C'est par Lib. III, cap. 1. la même raifon que Ptolémée comprend dans l'Italie les Centrones, & Caturiges, Brigantium en l'attribuant aux Segufini, les Nerufi, Suetri, Vediantii, & les villes de la côte, qu'il donne aux Marfeillois.

En formant les provinces des Alpes Maritimes, & des Alpes Gréques, & en les incorporant à la Gaule on n'a fait que lui reftituer ce qui lui appartenoit com ne de droit naturel. La fupériorité que les métropoli tains d'Arles se font arrogée fur l'églife d'Embrun, & qui n'a ceffé d'avoir lieu que dans le neuviéme fiècle, celle des métropolitains de Vienne fur l'églife de Tarentaife, font des indices que ces églifes dès leur fondation tenoient à la Gaule. La première eft celle de la métropole des Alpes Maritimes, la feconde des Alpes Gréques. Les cités qu'indique la Notice dans la première de ces provinces, fous Ebrodunum, ville des Caturiges, font, Dinia, Rigomagus, ou plutôt Caturigomagus, Sollinienfes, ou plutôt Saline, comme on peut le conjecturer, Sanitium, Glannativa, Cemenelium, & Ventium. Quant à la province des Alpes Gréques, au nom de laquelle eft joint celui des Alpes Pennines, la Notice n'y fait mention que de deux cités, Darantafia des Centrones, & Octodurus des Vallenfes, ou des habitans de Vallis Pennina, dont le fiége épiscopal eft aujourd'hui à Sedunum, ou Sion. On ne trouve point dans la Notice Augufta Prætoria des Salaffi. Cette ville, fituée au delà de l'Alpis Graia, eft demeurée à l'Italie, quoique le fiége d'Aoufte foit fuffragant du métropolitain de Monftier en Tarentaise.

Paffons aux provinces Aquitaniques. On ne fçauroit

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NOTICE DE LA GAULE. dire précisément ce que comprenoit la province d'Aquitaine, lorsqu'il n'y en avoit qu'une qui fût diftincte de la Novempopulane. Si l'on fuppofe qu'elle embraffoit dans fon étendue tout ce que contiennent l'Aquitaine première & feconde, on la trouve bien vaste vis-à-vis de la Novempopulane. Ammien-Marcellin, qui ne connoît qu'une Aquitaine, y fait mention de Burdigala, Arverni, Santones, & Pidavi. On a vu ci-deffus, que Bituriga, felon lui, étoit de la Lionoife première: fur quoi on peut obferver, que dans la divifion de l'Aquitaine en deux provinces, celle qui a été intitulée prima ayant Bourges pour métropole, il femble que fi Bourdeaux avoit occupé le premier rang dans l'Aquitaine lorfqu'elle étoit unique, le titre d'Aquitaine première étoit dévolu à la province dont elle étoit métropole. Mais, en paffant par-deffus ces confidérations, la Notice des Provinces indique pour cités fous la métropole de Bourges, Arverni, Ruteni, Cadurci, Lemovices, Gabali, Vellavi, & celle d'Albiga. Cette dernière, comme l'on fait, a été élevée à la dignité de métropole en 1680, ayant pour fiéges fuffragans les anciennes cités de Rodez & de Cahors, Vabre & Caftres, qui ne font évêchés que depuis le quatorzième fiècle : & parce que c'eft un démembrement de l'Aquitaine première, le métropolitain de Bourges prétend le droit de primatie fur cette nouvelle province Eccléfiaftique Quant à la feconde Aquitaine, on voit fous fa métropole Burdigala, la cité des Nitiobriges ou Aginnum, celle des Santones, Pictavi, Petrocorii, & Ecolifma ou Iculifna.

On eft prévenu en général que la Novempopulane répond à l'Aquitaine dont parle Céfar. Plufieurs des peuples Aquitains, qui font nommés dans le troifième livre des Commentaires, ne paroiffent point du nombre de ceux qui ont donné lieu à ce nom de Novem

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populana, ou fimplement de Novempopuli comme plufieurs auteurs l'ont employé. On lit NovempopuZania dans une ordonnance d'Honorius au Préfet du Prétoire des Gaules. Il eft difficile de fçavoir, com ment on doit diftinguer neuf peuples dans le nombre de douze cités que la Notice des Provinces donne à la Novempopulane. Cependant, en remarquant que la cité des Aufci s'y trouve rejettée au dernier rang je fuis tenté de croire que ce ne peut être que par addition, vu que féparément cette place inférieure ne convient point à ceux que Méla appelle Aquitanorum clarifimos: qu'ainfi, & lorfqu'on a fait état de novem populi dans l'ancienne Aquitaine, les Aufci étoient liés & ne faifoient qu'un avec les Elufates, comme il est arrivé que leur nom les a remplacés dans le premier rang. Du-refte, nous devons regarder fans difficulté comme des cités d'anciens peuples, celle d'Aquenfis, capitale des Tarbelli, de Vafates, de Turba chez les Bigerrones, de Convena, de Conforanni. Jufque-là nous en comptons fix. Il y en a quatre autres dans la Notice, qui font à préférer à une cinquième, qu'elle admet dans la Novempopulane fous le nom de Boates. Ces quatre cités font, Lactora, Beneharnum, Aturus, & Not. Galliar. İluro. M. de Valois ne veut point des trois dernières, alléguant pour raifon que ce font des noms de villes, & non pas des noms de peuples qui foient connus des Géographes. Mais, cette même raifon auroit dû l'em pêcher d'adopter, comme il fait, les Lacorates. Outre le filence des mêmes Géographes fur Lactora, il est évident que le nom de Lactorates eft formé sur celui de Ladora, comme ceux de Benarnenfes, d'Aturenfes, d'Elloronenfes, qu'on trouve dans la Notice, font tirés de Benarnum, ou Beneharnum, d'Aturus, d'Elloro ou Iluro. En excluant ces trois cités, M. de Valois pour y fuppléer, fépare non-feulement les Elufates &

F. 380.

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