Imágenes de páginas
PDF
EPUB

croupe de montagne, qui règne à quelque distance de Francfort, en s'approchant de la droite du Rhin près de Vis-baden, qui eft le lieu des fontes Mattiaci calidi trans Rhonum, dont Pline fait mention. Je remarque que les veftiges d'un ancien château, précisément fur la cime du Taunus, à environ trois lieues au nord-ouest de Francfort, entre la fortereffe actuelle de Konigftein & Homboug, & qu'on nomme Alt Konigftein (vetus regia petra) pourroient être un indice du pofte romain qui appartient à Drufus, & à fon fils Gerinanicus. Ce canton de la Germanie, au-delà du Mein, conferve des reftes d'un long retranchement, nommé fur le lieu Pfahlgraben, ou foffé paliffadé, & qu'on regarde comme un ouvrage des Romains, dont le but auroit été de couvrir les environs du Mein, en oppofant cette barrière à la nation puissante des Catti.

52°, 24°.

CASTRA HERCULIS. Selon Ammien-Marcellin, c'est une des fept places de la frontière du Rhin que Julien fit réparer ; & en rangeant ces places dans l'ordre qu'elles tiennent en remontant du bas-Rhin vers le haut jufqu'à Bingen, l'hiftorien nomme en premier lieu Caftra Herculis. Mais, ce qui détermine plus précifément la fituation de ce camp Romain, c'eft la distance qu'indique la Table Théodofienne de vIII à l'égard de Noviomagus, ou de Nimègue, & celle de xi à l'égard de Carvo, de laquelle on peut en conclure une troisième à compter d'Arenacum. Car, l'Itinéraire d'Antonin marquant XXII entre Carvo & Harenatium, ou Arenala déduction de XIII entre Carvo & Caftra Hercu lis, fait qu'il refte Ix pour la diftance particulière d'Arenacum à Caftra Herculis. Or, la combinaison de ces trois distances fur le local, fixe la pofition dont il s'agit, à l'endroit du bord du Rhin, vis-à-vis duquel s'ouvre le canal creufé par Drufus, pour faire couler une partie des eaux du fleuve dans l'Iffel. Les gens du pays,

cum,

au rapport de Menfo Alting, ont une tradition; que Not. Batavia, Tibère, frere de Drufus, conftruifit un château en cet endroit fous le nom de Melite, & il femble que le nom de Mal-burg qu'on voit fur les cartes, en foit un refte.

Pr 29.

Lib. IX.

46°, 25°.

CASUARIA. L'Itinéraire d'Antonin fait mention de ce lieu, le plaçant à XXIIII milles de Darantafia, fur une route qui conduit à Genève ; & parce qu'il indique ailleurs xi milles entre Darantafia & Obilunum, qui doit fe rencontrer au paffage de cette route, c'eft xi à ajouter à la distance d'Obilunum, dont la pofition paroît à peu près celle de Conflans, vers l'endroit où une rivière nommée Arli fe joint à l'Isère, comme on peut voir à l'article Obilunum. Or, par cette mefure de chemin, on arrive en paffant par le bourg d'Ugine, & en approchant de la fource d'une petite rivière nommée la Chaife, à un canton dont le nom de Ceferieux a trop d'analogie à celui de Cafuaria, pour le méconnoître. Une grande carte manufcrite, & vraiment topographique d'une partie de la Savoie, m'inftruit de ces circonftances, que l'on ne trouve point ailleurs. Cette pofition de Cafuaria devient bien différente de celle que prend Sanfon vers la fource de la rivière d'Arve, au pied des Glacières. Quant à la continuation de la route dont il s'agit jufqu'à Genève, par un lieu qu'indique l'Itinéraire fous le nom de Bauta, voyez l'article qui concerne ce lieu en particulier.

49°, 23°.

CATALAUNI. Ils ne paroiffent tenir le rang d'un peuple particulier dans la Gaule, qu'en conféquence de ce que la Notice des provinces fait mention de civitas Catellaunorum, entre les cités de la feconde Belgique. Eutrope parlant de la victoire remportée par Aurélien fur Tetricus, apud Catalaunos, ce nom de la ville de Châlons paroît femblable à ceux que beaucoup d'autres capitales ont emprunté de leur peuple, & qu'elles

ont confervé de même que Châlons. En fuppofant que primitivement le district de Châlons étoit compris dans les dépendances d'un peuple plus considérable, il y a toute apparence que ce peuple étoit les Remi. Car, les Viducalles de Pline, où les Vadicaffes de Ptolémée, auxquels M. de Valois veut attribuer le territoire des P. 137. Catalauni, ont leur place autre part. Il eft conftant par la Notice, que dans le nombre des cités dont elle fait le dénombrement, il y en a plufieurs qui n'ont acquis ce rang, que pour avoir été démembrées d'un état de peuple plus ancien.

46°, 24°.

CATORISSIUM. La Table Théodofienne donne la trace d'une route, qui partant de Vienne, & paffant à Cularo, ou Grenoble, conduit à l'Alpis Cottia, ou au mont Genèvre. On y trouve entre Cularo & Catori fium XII; de Catoriffium à Mellofedum v; de Mellofedum à Durotincum x; de Durotincum à Stabatio vII; & à la fuite de Stabatio fur la ligne tracée vers le paffage de l'Alpis Cottia VIII. La fomme de ces diftances est 42; & dans ce que renferme la Province Romaine, il ne fçauroit être queftion que du mille romain. Or, ce décompte itinéraire ne remplit pas l'intervalle de Grenoble au mont Genèvre, qui peut s'eftimer à vol d'oifeau d'environ 42000 toifes; à quoi il convient d'ajouter ce que la mesure itinéraire doit avoir de plus que la mefure directe, dans un pays couvert de montagnes, où il faut que la route fuive les replis des vallées refferrées entre ces montagnes. Il eft donc très-difficile de prendre des notions bien précises fur le détail de cette route. En étudiant le local d'après la plus parfaite topographie que donne la carte des Alpes levée par ordre du Roi, on reconnoît en général, que la route devoit arriver au bord de la Romanche un peu au-deffous du lieu appellé Livet, & que remontant le long de la Roman che jufque vers le Bourg-d'Oifans, elle s'en détachoit

P. 138.

pour fe rendre à un lieu nommé Mizouin, qui femble
être le Mellofedum de la Table; & où retrouvant la
Romanche, le cours de ce torrent dans le vallon
que
l'on nomme Combe de Malaval, dirigeoit cette route
vers le col du Lautaret, au débouchement duquel la
vallée du Moneftier conduit directement à Briançon.
Comme je trouve beaucoup de vraisemblance dans la
pofition de Mellofedum dont je viens de parler, l'indi-
cation qui eft v, entre ce lieu & Catoriium, placeroit
Catoriffium à peu près vis-à-vis du Bourg-d'Oifans: &
on peut
attribuer à l'omiffion de quelque pofition le
vuide que l'indication entre Cularo & Catorissium laiffe
dans cet intervalle. Car, on peut eftimer que la route
vaut plus de 20 milles de mefure itinéraire. Au-refte,
ce qu'on eft en droit de dire affirmativement fur ce qui
concerne Catorifium, c'est qu'en confidérant que la route
tend de Cularo à l'Alpis Cottia, on tourne le dos à la
direction de cette route, fi l'on prend, avec M. de Va-
lois, Catoriffium pour la grande Chartreufe.

52°, 24°.

CATUALIUM. On trouve ce lieu dans la Table Théodofienne, fur une route qui conduit de Tongres à Nimègue, & la distance est marquée xii à l'égard du lieu nommé Blariacum, en fe rapprochant d'Aduaca, ou de Tongres. La pofition de Blariacum eft connue diftinctement dans celle de Blérick, fur le rivage de la Meufe oppofé à Venlo : & en partant de ce point, la distance s'arrête à un lieu dont le nom eft Hael ou Héel. J'ai eu quelque foupçon, que Catualium pourroit bien cacher le caftellum des Menapii, aujourd'hui Keffel, qui fe rencontre précisément au paffage de la voie, & dont le nom feroit altéré dans la Table, comme beaucoup d'autres le font. Mais, la diftance de Keffel à BléTick ne pouvant s'évaluer qu'à 4 lieues gauloifes, cette conjecture attaquoit la chaîne des diftances indiquées par la Table entre Blariacum & Tongres.

44°, 24°.

CATUIACA. Il est mention de ce lieu dans l'Itinéraire d'Antonin, fur la route qui communique de Seguftero à Apta-Julia; & la même route tracée dans la Table Théodofienne indique le même lieu entre AptaJulia & un autre dont le nom eft Alaunium. L'Itinéraire & la Table font d'accord à marquer XVI entre Alaunium & Catuiaca. On voit XII dans la Table entre Apta-Julia & Catuiaca, où l'Itinéraire marque xv; & les indications de la Table paroiffent préférables à celles de l'Itinéraire fur cette route, comme on peut voir à l'article Alaunium. Je n'ai point de connoiffance pofitive & bien diftin&te du lieu de Catuiaca : je préfume feulement qu'il faut le chercher aux environs du Calaon, en tendant d'Apt vers Siftéron. Honoré Bouche s'écarte de cette direction, en s'attachant à un lieu nommé Cerefte, qui d'ailleurs ne s'éloigne d'Apt que de 10 milles au plus, felon une grande carte manufcrite de Provence, & non de 12, ou de 15.

45 , 25°.

Chor. de Prov. liv. III, ch. 3.

CATURIGES. Dans le premier livre des Commentaires, les Caturiges font nommés avec les Centrones & les Garoceli, pour avoir entrepris de s'oppofer à Céfar dans le paffage des Alpes. Strabon nomme les Ca- Lib. IV, p. 204. toriges avec les Centrones, comme occupant le fommet des montagnes. Les Caturiges tiennent leur place dans

l'infcription du Trophée des Alpes, que Pline nous a Lib. III, cap. 20: tranfinife, & qui fait le dénombrement des peuples cantonnés dans ces montagnes, & réduits par Augufte à l'obéiffance du peuple Romain. On trouve en d'autres endroits de Pline le nom de Caturiges, en citant comme Eod. lib. cap. 5. fortie de cette nation celle des Vagienni, dont le nom fubfifte dans celui de la Viozenna au pied de l'Appennin, vers le haut du Tanaro. Il nomme ailleurs Caturiges une troupe exilée par les Infubres de la Gaule Cis-alpine: d'où on pourroit inférer, que lorfque Bel

Cap. 17+

« AnteriorContinuar »