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lovèse passa en Italie, un détachement de Caturiges fe Lib. V, feel. 34. fera joint aux autres nations Gauloifes, dont Tite-live a rapporté les noms, ce qui eft de plus ancienne date que la connoiffance qu'on a d'ailleurs de la nation des Caturiges. Ptolémée place mal-à-propos les Caturigides, felon qu'il écrit leur nom dans les Alpes Grèques, puifque c'eft dans les Alpes Cottiennes qu'ils ont habité. Cette nation étoit puiffante, & il y a lieu de préfumer, que depuis une pofition de Fines qui nous eft connue, & qui renferme Vapincum, ou Gap, elle s'étendoit jusqu'au pied de l'Alpis Cottia. Elle pouvoit dominer fur plufieurs peuples ou communautés de moindre confidération, dont ce quartier des Alpes paroît rempli: & je n'hésite point à dire, qu'il eft plus convenable de voir Brigantio compris dans cette extension de Caturiges, que de le donner aux Segufini, comme a fait Ptolémée.

La capitale des Caturiges nous eft connue sous le nom du peuple. On fçait que beaucoup de villes du même rang ont perdu un nom primitif, que nous ignorons à l'égard de celle-ci. Les Itinéraires indiquent Caturigas, ou Catorigas, la Table Théodofienne Catorigomagus, entre Vapincum & Ebrodunum: & on reconnoît cette position par un refte de l'ancienne dénomination, dans le lieu appellé actuellement Chorges, entre Gap & Embrun. La diftance du côté de Vapincum eft difcutée dans l'article Iodurum, que la Table place dans cet intervalle. Quant à celle de Caturiga à Ebrodunum, l'Itinéraire d'Antonin marque xvi dans un endroit, xvii dans un autre ; & l'Itinéraire de Jérufalem eft conforme à la première indication. Ce qu'il y a d'ef pace en droite-ligne de Chorges à Embrun ne s'évalue néanmoins qu'à 12 milles Romains au plus: mais il est vrai que la route fait un coude confidérable en defcendant le long de la Durance depuis Embrun, pour enfuite remonter dans les terres jufqu'à Chorges, indépendamment

Biblioth. nova,

Mifcell. p. 161

pendamment des détours particuliers fur un terrain fort inégal, au moyen de quoi la mesure itinéraire peut bien égaler 15 à 16 milles. Dans l'Itinéraire de Lèond'Oftie, publié par le P. Labbe, la diftance marquée quatuor leucarum, convient à l'évaluation la plus propre à la P. 357. lieue dans les provinces méridionales de France fur le pied de 4 milles romains. Spon rapporte une infcription trouvée à Chorges, où on lit CIV. CATVR. Il faut remarquer que dans l'Itinéraire de Jérufalem, la qualification eft également celle de_manfio pour Catoriga, comme pour Hebridunum (ou Ebrodunum) d'où il faut conclure que cette ville n'étoit point en décadence dans le quatrième fiècle, quoiqu'Embrun ait prévalu en qualité de métropole des Alpes Maritimes. L'hiftorien de Provence, Honoré Bouche, confidérant qu'en Chorog. liv. III la place de Caturiga ou Catoriga, felon les Itinéraires, ch. 3. le nom dans la Table eft Catorigomagus, penfe qu'il faut y rapporter la mention qui eft faite de civitas Rigomagenfium, entre celles de la province des Alpes Maritimes dans la Notice des provinces de la Gaule. Holftetenius eft dans la même opinion. M. Weffeling paroît P. y accéder; nonobftant que M. de Valois ne veuille point de Catariges, s'autorifant de la qualification de manfio, qu'il croit infuffifante pour une ville qui auroit été civitas, faute d'avoir obfervé qu'Embrun n'a point d'autre qualification, comme je viens de le rapporter. 49°, 23°.

CATURIGIS. On lit ainsi dans l'Itinéraire d'Antonin, Caturices dans la Table Théodofienne, fur une route qui partant de Durocortorum, rencontre ce lieu. avant que d'arriver à Nafium; & la diftance qui conduit à Nafium eft également marquée 1x, par la Table comme par l'Itinéraire. A l'égard d'une manfion antérieure à Caturigis, qui eft Ariola, l'Itinéraire donne la même indication de Ix. Selon la Table, la diftance à reprendre de plus loin, & de la position dont le nom * Ee

Annot. in Ortelj

163.

Itiner. p. 555

Valef. p. 4773

1

défiguré tient lieu de Fanum Minerva, eft xxv. Et vi que du Fanum à Ariola l'Itinéraire marque xvi, on voit que 16 & 9 font effectivement 25, comme la Table l'indique. Ainfi, les diftances font d'accord fur Caturigis, que l'Itinéraire fixe particulièrement dans l'intervalle d'Ariola à Nafuum, & dans un éloignement égal de chacun de ces lieux. Leur pofition fe retrouve, Ariola dans celle dont le nom actuel est Vroil, & l'emplacement de Nafium à Nais ne fouffre point de difficulté. En tirant une ligne de Vroil à Nais, le milieu de l'efpace fur cette ligne se rencontre par le travers de Bar-le-Duc, qui refte à quelque diftance de la ligne fur la gauche. Cet efpace étant d'environ 21000 toifes, répond aux 18 lieues gauloifes, que fait compter l'Itinéraire, en les furpaffant néanmoins d'une fraction de lieue, parce que le calcul de ce nombre de lieues ne donne en ri gueur que 20412 toifes. Et j'en prends occafion de remarquer, que fi l'on vouloit appliquer à Bar-le-Duc précisément la pofition de Caturigis, en fuivant la trace: d'une route qui circule le long de l'Ornez jufqu'à Na fium, plutôt que de prendre un alignement plus di rect entre Ariola & Nafium; on perdroit de vue l'ac cord des distances fur la pofition de Caturigis, parce que la mefure itinéraire paroiffant confumer environ 22500 toises, demanderoit 20 lieues gauloifes, au lieu de 18. depuis Ariola jufqu'à Naftum.

50°, 22°%

CATUSIACUM. l'Itinéraire d'Antonin en fait mention, fur la route de Bagacum à Durocortorum, ou de Bavai à Reims, marquant fa diftance au-delà de Verbi num vi. Ce lieu ne paroît point dans la Table Théodofienne, quoique la même route y foit tracée. On re trouve fa pofition dans celle de Chaours, au paffage de la rivière de Serre, dans la distance convenable à l'égard de Vervins.

45°, 23°.

CAVARES. Ce nom s'écrit auffi Cavari, en chan

geant de déclinaison. Strabon fait juger que c'étoit une Lib. IV, p. 186 nation puiffante, en difant que les peuples fitués audelà du Rhône à l'égard des Arecomici, font compris fous le nom général de Cavares. C'est par cette raifon qu'il pouvoit lui être permis d'étendre, comme il fait,

le

P. 35

pays des Cavares depuis la Durance, près de Cabel- P. 185 lio, en remontant jufqu'à la jonction de l'Isère avec le Rhône, quoique les Tricaftini, & les Segalauni, occupent une partie de cette étendue de pays. Cette confidération auroit dû difculper Strabon aux yeux de M. de Valois, qui l'accufe de faux fur cet article. On connoît dans la Gaule des peuples, qui par leur puiffance ont dominé fur d'autres, fans néanmoins empêcher qu'on ne les diftingue. Ce qui convient particulièrement aux Cavares, confifte dans le district des villes d'Orange, d'Avignon, de Cavaillon, & même de Carpentras, quoi que Pline attribue Carpentorace aux Memini.

45°, 22°.

CEBENNA MONS. Quoiqu'on life Gebenna dans plufieurs éditions de Céfar, & dans le Métaphrafte, dans Méla, dans Pline; cependant Scaliger, Adrien de Valois, Cellarius, ont remarqué qu'il étoit plus con+ venable de lire Cebenna; ce qui eft auffi plus conforme à la dénomination actuelle des Cévennes. Selon les auteurs Grecs, Strabon, Ptolémée, le même nom eft Cemmenus ; & entre les Latins, Feftus-Avienus écrit Cimenus, & Cimenice regio. Méla confidère la Gaule comme divifée en deux régions, in duo latera, dont le lac Léman & les montagnes des Cévennes font la féparation; & on ne peut remarquer fur ce fujet qu'une grande inégalité entre ces deux parties. Les Arverni croyoient l'entrée de leur pays défendue par le mons Cebenna comme par un mur, ut muro fe munitos exiftimabant; ce qui n'empêcha point que Céfar ne pénétrât chez eux, durif

In Orâ maritè

Lib. II, cap. 5.

fimo anni tempore, altiffimâ nive, comme on lit au fep tième livre des Commentaires.

44°, 20°.

AD CEDROS. Dans l'Itinéraire de Bourdeaux à Jérufalem, distance marquée viii milles en-deçà de Car

caffone.

45°, 25°.

CEMA MONS. Le Var fort de cette montagne, Lib. III, cap. 4. felon Pline: amnis Varus, ex Alpium monte Cema profufus. On lit Acema dans l'édition de Daléchamp, qui cite néanmoins le nom de Cema comme une plus ancienne leçon. Auguftin Juftiniani décrivant la Ligurie donne le nom de Camelione à la montagne d'où fort le Var; & on pourroit croire que ce nom lui auroit été commun avec la ville de Cemenelium, dont le nom eft écrit Cemelion dans Pline, quoiqu'il y ait une grande distance entre la position de cette ville & la fource du Var. Ce qu'il y a de certain, c'eft que le Var fort d'une montagne qu'on appelle la Caillole. Or, ce nom feroitil une altération de celui de Camelione? Je ne hazarde

Ibid.

rai point de le nier, non plus que de l'affirmer.

44, 26°.

CEMENELIUM. Plufieurs infcriptions fur lesquel les on lit CEMENEL. veulent que ce nom foit écrit aïnfi, quoique dans Pline on life autrement en ces termes : oppidum Vediantiorum civitatis Cemelion: Ptolémée est conforme aux Infcriptions fur cette dénomination. On trouve Cemnelo, comme au datif, dans l'Itinéraire d'An tonin; & Gemenello, pour Cemenelio, dans la Table Théodofienne. Dans la Notice des provinces de la Gau

le civitas Cemenetenfium eft une de celles des Alpes Maritimes. Cette contraction de Cemenelium ou Ceme tium, qu'on voit dans le texte de Pline, a prévalu par l'ufage dans le moyen-âge. On lit Cimela ou Cimella, dans les actes de S. Pons, évêque de cette ville, qui fouffrit le martyre fous Valérien & Gallien, felon le

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