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martyrologe d'Ufuard. Cette ville fut détruite du tems des Lombards, vers la fin du fixième fiècle. Mais, fon nom fubfifte dans celui d'une églife, appellée NotreDame de Cimies, à la droite du Paillon, à un mille & demi au nord de Nice, qui a profité de la décadence de Cemenelium, pour ne plus partager avec elle, comme elle avoit fait auparavant, la dignité épifcopale. La dif tance l'Itinéraire & la Table marquent également VI entre Cemenelium & le paffage du Var, en prenant la route d'Antibe, eft très-convenable au local, dont j'ai la représentation la plus fidèle fous les yeux. Du Var à Antibe l'Itinéraire & la Table étant d'accord à marquez x, c'eft en effet ce que la mefure itinéraire paroît donner entre Antibe & S. Laurent, qui eft fitué fur le bord du Var, au paffage de la voie Aurélienne.

que

46°, 25°.

CENTRONES. Céfar rapporte que les Centrones, joints aux Garoceli & aux Caturiges, voulurent s'oppo

Comment. I

fer au paffage de fon armée dans les Alpes. Strabon fait Lib. IV, p. 204 mention des Centrones, en y joignant les Caturiges, &

les Veragri. Pline défignant les Veragri par le nom d'Oc- Lib. III, cap. zo todurenfes, tiré de leur capitale, le fait fuivre de celui des Centrones, qu'il dit être limitrophes. Ptolémée, qui renferme dans l'Italie les peuples qui habitent les Alpes, place les Centrones dans les Alpes Grèques. Ils occupoient la Tarentaife; & le diocèfe de Monftier peut représenter leur territoire. Plufieurs critiques ont opinion, que le nom qu'on lit Acitavones dans l'infcription du Trophée des Alpes, rapportée par Pline, tient Ubi fupr la place de celui des Centrones. Dans l'édition de Daléchamp, le manufcrit de Chiflet eft cité en marge comme ayant le nom de Centrones. En-effet, il y auroit lieu d'être furpris, que les Centrones fuffent oubliés dans un dénombrement de peuples qui en renferme de bien plus obfcurs que celui-là. Et on remarque encore, que la place donnée dans l'inscription à la fuite des Veragri

Mar. Hifpan.

lib. I, cap. 11. Hift. natur. de

Languedoc, pag.

119. & 122.

& des Salaffi, & entre ces derniers & les Medulli, est précisément celle qui convient à la position des Cen

trones.

43 21°.
,

AD CENTURIONES. Ce lieu eft marqué dans l'Itinéraire d'Antonin, entre Rufcino & le Summus Pyre naus; & la distance eft indiquée xx à l'égard de Rufcino, & v à l'égard du passage de la montagne. Dans la Table Théodolienne, le même lieu paroît nommé ad Centenarium, & la distance du Summus Pyrenæus y eft également v, & en partant d'Illiberis, qui eft en pofition plus immédiate que Rufcino, elle est marquée xi. M. de Marca, & M. Aftruc, veulent établir à Céret cette station ad Centuriones, ou ad Centenarium. J'ai souvent remarqué, que pour donner une place à quelque lieu cité dans les anciens monumens, on s'adreffoit par préférence aux lieux qui figurent actuellement plus que d'autres, fans trop examiner fi les circonftances qui amenent la citation du lieu conviennent à ce choix ; ou fi elles ne conviennent point, on entreprend de les réfor mer. Par exemple, on propose ici de lire ad Ceretanum, quoique Céret n'ait aucun rapport aux Ceretani, habitans de la Cerdagne au-delà des Pyrénées. On substituę xx à XII dans la Table, pour la diftance à compter Liberis, fans faire attention qu'étant marquée xx dans l'Itinéraire à l'égard de Rufcino, elle ne fçauroit être la même pour Illiberis que pour Rufcino, puifqu'Illiberis eft entre Rufcino & Centuriones ou Centenarium. En courant jufqu'à Céret depuis Illiberis, on ne prend pas garde, que peu au-delà de ce qui fait la moitié du chemin, la route eft arrivée au point de fe trouver par le travers de Bellegarde, qui eft le Summus Pyrenæus, & que s'avancer jufqu'à Céret, c'eft laiffer Bellegarde fort loin derrière foi. Il faut ajouter, que dans cet éloignement de Céret, le retour jufqu'au Summus Pyrenæus excédera fenfiblement la diftance, fur laquelle l'Itinéraire

d'Il

& la Table font d'accord à marquer v. Ce n'eft donc pas fans fondement, que ce qu'on doit prendre pour une fimple station, felon l'idée qu'en donne le nom ad Centuriones, doit être placé en-deçà de Céret, dans un lieu où il exifte d'anciens veftiges, fur le bord du Tech, à l'endroit précisément où il faut quitter le bord de cette rivière, pour fuivre un vallon qui conduit en montant jufqu'à Bellegarde. Les diftances indiquées par l'Itinéraire & par la Table, n'ont rien que de convenable par cette pofition; & la dénomination même ne devoit paroître appliquable à un lieu de quelque confidération, parce qu'elle ne défigne d'autre lieu qu'une ftation, dans f'ordre de celle que l'Itinéraire place fur la même route fous le nom ad Stabulum, & qui eft presque auffi voisine: des Pyrénées..

45, 23..

pas

CEREBELLIACA. On trouve ce lieu dans l'Itiné-raire de Bourdeaux à Jérufalem, entre Valence & Au-gusta, dont le nom actuel eft Aoufte, fur la Drome aùdeffous de Die. La diftance de Valence à Cerebelliaca eft: marquée XII, & de Cerebelliaca à Augufta x. Ces diftan-ces s'accordent dans leur total avec l'indication de xxII dans l'Itinéraire d'Antonin, & dans la Table Théodo-fienne, entre Valentia & Augufta, en omettant le lieu > intermédiaire de Cerebelliaca. Je ne vois néanmoins en-tre Valence & Aoufte, qu'un intervalle d'environ 18 milles en droite-ligne. Mais, je fuis perfuadé, que com-me la pofition de Cerebelliaca paroît être Chabueil, qui ne décline pas confidérablement de la hauteur de Valence, elle met un coude fenfible dans la route, qui fe reptie vers le midi ; & la difpofition du local, qui eft montueux entre Chabueil & Aoufte, doit contribuer às confumer ce qu'il y a de mefure itinéraire indiquée. Il ne faut pourtant point diffimuler, que Chabueil fe trou-vant plus près de Valence que d'Aoufte, cette circonf tance-ne quadre point avec l'Itinéraire de Jérufalem

Lib. II, cap. 5.

en ce que l'indication y eft plus forte entre Valentia & Cerebelliaca, qu'entre Cerebelliaca & Augufta.

43°, 21°.

CERVARIA. On lit dans Méla: inter Pyrenæi promontoria (ou selon d'autres éditions que celle de Voffius) in Pyrenæi promontorio, portus Veneris, in finu falfo & Cervaria locus, finis Gallia. Le nom de Cervera eft encore celui d'un cap, qui couvre une anse qu'on appelle Calla Cervera, & à laquelle fuccède un autre cap, nommé cap de las Portas. Quoique ce lieu fût autrefois de la Gaule, cependant la Catalogne l'ufurpe aujourd'hui ; & il y a toute apparence que le nom de las Portas, ou des portes, défigne les anciennes liinites, & le paffage de la Gaule en Espagne. Cette côte eft peu correctement figurée dans la grande carte de la frontière des Pyrénées en 8 feuilles. 44°, 22°.

po

CESSERO. Ptolémée a connu le nom de Ceffero entre les villes des Volca Tectofages, mais non pas la sition qui lui convient, par la place qu'il lui donne entre Toulouse & Carcaffone, & avant que d'arriver à Béziers. Les Itinéraires & la Table Théodofienne font de plus fûrs guides, en s'accordant à marquer xII entre Baterra, ou Béziers, & Ceffero, fur la grande voie romaine qui conduifoit à Nîmes. Car, cette distance, quien milles romains fournit 9000 toifes & quelque chofe de plus, porte à S. Tiberi, qui eft Ceffero, fans qu'il foit permis d'en douter. Un titre daté de la trentième année Diplom. Mabill. du règne de Charles le Chauve, ou de l'an 867, en P. 5.41. donne la preuve, en difant du monaftère de S. Tiberi, cui vocabulum eft Cefarion. On lit dans le martyrologe compofé par Adon de Vienne, dans le même fiécle in territorio Agathenfi (comme il eft vrai que Tiberi eft du diocèfe d'Agde) in Cefferone (vel Cafarione, felon la leçon de différens manuscrits) natalis SS. Tiberii, Modeftii, & Florentia. Des noms de faints,

S.

comme

comme on fçait, ont pris la place d'une infinité de dénominations plus anciennes, & les ont fait oublier. S. Tibéri eft fur le bord de l'Eraut, dont le nom eft Arauris ; & delà vient que dans l'Itinéraire d'Antonin cette mansion est appellée Araura five Ceffero.

52°, 24°.

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CEVELUM. La Table Théodofienne traçant une route de Noviomagus, ou de Nimègue, à Aduaca, ou à Tongres, indique Cevelum entre Noviomagus & Blariacum, dont la position fe retrouve avec évidence dans celle de Blérick, près de la Meuse, vis-à-vis de Venlo. La diftance de Noviomagus à Cevelum eft marquée III & de Cevelum à Blariacum XXII. En-effet, l'efpace actuel de Nimègue à la position de Blérick admet environ 25 lieues gauloifes de mesure itinéraire, quoique la mefure directe ait quelque chofe de moins. Mais, cette convenance dans la totalité de l'efpace, ne m'empêche. pas d'employer la critique dans les diftances qui la compofent, en cherchant à connoître l'emplacement de Cevelum. Car, à la diftance de Nimègue que marque la Table, on ne trouve point de lieu qu'on puiffe par quelque raifon prendre pour Cevelum: & en déférant à une circonftance exprimée dans la Table, qui est que l'intervalle de Noviogamus à Cevelum eft coupé par une rivière, qui ne fçauroit être que la Meufe, il faut mettre plus d'efpace entre Noviomagus & Cevelum, que Table n'en indique par le nombre III. La Meufe paffant entre Noviomagus & Cevelum, je ne diftingue aucun lieu qui convienne auffi-bien que Cuick à la pofition de Cevelum, fur laquelle une leçon plus correcte, comme on fçait que la Table le demande fouvent, feroit Cevecum. Ce lieu de Cuick eft diftingué en ce qu'il donne le nom à un territoire, appellé t'land van Cuick. La diftance de Nimègue peut s'eftimer d'environ 6 lieues gauloifes, & à l'égard de Blérick d'environ 19. 'Ainsi, les nombres feront vi, au lieu de III, d'une part, * Ff

la

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