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les Aufci, mais il coupe en deux les Tarbelli, en les diftinguant de la cité d'Aqua Tarbellica, défignée par le nom d'Aquitani. Mais, pour qu'Aqua Tarbellica ne foit pas la capitale des Tarbelli, & ne les repréfente point, M. de Valois auroit dû, ce femble, nous indiquer celle qui en prend la place. Il faut convenir que des quatre cités dont il eft queftion, on ne peut en adopter que trois, pour ajouter aux fix antérieurement reconnues, & s'en tenir au nombre de neuf. Je pense qu'il eft indispensable d'admettre avec Lacora la cité de Beneharnum, qui, toute ruinée qu'elle eft depuis environ mille ans, conferve fon nom dans celui d'une province : & comme les dépendances du peuple de cette cité dans les premiers tems pouvoient bien s'étendre, ainfi que cette province, jufqu'au pied des Pyrénées & renfermer Iluro; la cité d'Aturus, appellée autrement Vicus Juli, paroît tenir lieu d'un neuvième peuple dans cette province.

Il faut en venir aux Lionoifes. On a vu par Ammien Marcellin, comme par Sextus-Rufus, que la première

quatre.

divifion de la Lionoise a été d'en faire deux au lieu d'une. Ammien faifant mention de Turoni, ainsi que Lib. XV. cap. 113 de Rotomagus dans la feconde Lionoife, fournit une preuve de ce qu'on jugeroit avoir été naturel, qui eft que cette feconde, lorfqu'il n'y en avoit que deux, ne confiftoit pas feulement dans ce qui eft refté à la feconde lorfque le nombre des Lionoises a été de Et puifque la cité de Turoni, ou Turones, qui eft devenue métropole de la troisième Lionoife, étoit antérieu rement comprise dans la feconde, il faut croire que cette feconde embraffoit la troifième, avant que cette troisième eût fon exiftence. C'eft par la même raison que Senones, qui a été métropole de la quatrième Lio noife, eft de la première dans Ammien : & il réfulte de cette obfervation, que c'est la division de chacune des

Lionoises en deux, qui de deux en a fait quatre. C'eft auffi dans cet état de quatre provinces Lionoifes qu'il faut donner le détail de ce qui les compofoit, d'après la Notice des Provinces.

La Lionoise première fous fa métropole Lugdunum, qui devoit cette dignité de métropole à Augufte, lorf que la Lionoife formoit une des quatre grandes parties de la Gaule, contient la cité des Edui, ou Auguftodunum, celle des Lingones, reprise fur la Belgique, felon ce que j'ai antérieurement obfervé ; & les villes de Cabillonum & de Matifco, qui ne font point qualifiées du titre de civitas, mais fimplement de caftrum. La Lionoise feconde renferme fous Rotomagus fa métropole, les cités des Bajocaffes, Abrincatui, Ebroici ou Ebarovices, Sagii, Lexovii, & celle de Conftantia, qui représente les Unelli. La Lionoife troisième, ayant Turones pour métropole, contient les cités des Cenomani, Redones, Andes ou Andecavi, Namnetes, Corifopiti, Veneti, Ofifmii, & Diablintes. Enfin, la Lionoife quatrième, qui de Senones fa métropole a été appellée Senonia, a compris la cité des Carnutes, d'Aureliani & d'Autiffiodurum, des Parifii, & des Meldi. Cette province a fouffert un démembrement comme province Eccléfiaftique, lorfque Paris eft devenu une métropole en 1622, & lui a enlevé Chartres, Orléans, & Meaux.

Il fuffira de dire fur la Belgique première, qu'on la retrouve dans la province Eccléfiaftique de Trèves, ou d'Augufta Treverorum fa métropole, comprenant les cités des Mediomatrici, Leuci, & Verodunenfes. La Belgique feconde, ayant la capitale des Remi pour métropole, renferme un plus grand nombre de cités ; fçavoir, des Sueffiones, Catalauni, Veromandui, & Atrebates, de Camaracum & Turnacum, qui représentent la nation des Nervii; enfin, celles des Bellovaci, Silvanectes Ambiani, Morini, & Bononia. L'érection de Cambrai

y a

& de Malines en métropoles l'an 1559, a enlevé à la province Eccléfiaftique de Reims une grande partie de ce qui compofoit la feconde Belgique. Car, elle perdu les diocèfes de Cambrai & de Tournay, d'Arras, ceux de S. Omer & d'Ipre, qui font du territoire des anciens Morini, ceux de Bruges & de Gand, fur lef quels les Nervii ont autrefois dominé, & qui étoient fous la jurifdiction des évêques de Tournai, avant que ces évêchés, & celui d'Ipre, fuffent rangés fous la métropole de Malines.

La Germanie première renferme fous Mogontiacum fa métropole, les Vangiones, les Nemetes, & les Triboci, le territoire de ceux-ci étant défigné par la cité d'Argentoratum dans la Notice des Provinces. Celle des Dignités de l'Empire fait mention même dans cette province d'un district particulier fous le nom de Tractus Argentoratenfis. Le détail qu'elle donne des poftes établis le long du Rhin fous le commandement d'un Général réfidant à Maïence, fub difpofitione viri fpectabilis Ducis Mogontiacenfis, fait connoître que ce département s'étendoit depuis Saletio, ou Seltz, inclufivement, jufque & compris Antunnacum, ou Andernach: & Ptolémée fépare les deux Germanies par une rivière qu'il appelle Obringa. La Notice des Provinces ne donne d'autre détail de la feconde Germanie, que d'y nommer la métropole Agrippina, & la cité des Tungri. Mais, les dépendances de cette cité contribuent beaucoup à donner de l'extenfion à la province dont elle fait partie. C'eft ce que les anciennes limites de la jurifdiction fpirituelle des évêques de Liège, dont le fiége eft celui de Tongres, nous indiquent. Car, cette jurif diction s'est étendue jufque fur Malines; & on fçait que le diocèse de Namur n'eft féparé de celui de Liége que depuis environ 200 ans. Il faut fe rappeller que la Belgique commence à l'Escaut, à Scalde, felon Pline; qui

dit encore ailleurs, que les nations Germaniques s'é

Lib. IV, cap. 13. tendent jufqu'à cette rivière : ad Scaldim ufque fluvium Germanicæ accolunt gentes.

à

Il ne nous refte de province que Maxima Sequanorum, dont Vefontio, capitale des Sequani, étoit la métropole. La Notice y fait mention de trois cités, Noiodunum ou Equeftris, Aventicum des Helvetii, & Bafilia, celle-ci ayant fuccédé à la dignité d'Augufta des Rauraci, qui ne paroît dans cette Notice qu'en la même qualité de caftrum, que Vindoniffa & Ebredunum ; & le caftrum Rauracenfe y eft fuivi de Portus Abucini. Il est remarquer, que quoique le Rhin foit désigné en général comme fervant de limite à la Gaule; cependant ce n'eft pas précisément dans cette partie de fon cours qui tient à fes fources, que les dépendances de la Séquanoise ont bordé étroitement la rive du Rhin. Les nations Rhétiques l'occupoient; & de leur nombre eft celle des Sarunetes, dont on connoît la ville principale en deçà du Rhin à l'égard de la Gaule. Une pofition de Fines placée fur une voie Romaine en defcendant plus bas désigne indubitablement la séparation de la Séquanoise d'avec la Rhétie.

On trouve vers la fin du quatrième siècle, & le commencement du cinquième, que dans la Gaule il y avoit des provinces qui étoient diftinguées par le nom de Gallia, féparément de plufieurs autres, qui font défignées par leur nombre de quinque provincia, ou bien de feptem provincia. La première notion qu'on ait de cette diftinction entre les Gaules & les cinq provinces, eft dans la lettre fynodique du concile tenu à Valence en 374. Elle est répétée en d'autres actes; & je me borne à dire qu'elle fubfifte dans la Notice des Dignités de l'Empire, qui paroît poftérieure, & où les officiers chargés de la direction des finances dans chacun des deux départemens, font appellés Rationales fummarum, autrement,

Prim. de l'Egli F704

De Prim. Lugda

n. 65.
Not. Galliar

autrement, rei privatæ, ou du domaine, l'un per Gallias, l'autre per quinque provincias. Les fçavans font fort partagés fur le choix des cinq provinces. Blondel, M. de Marca, & M. de Valois, les reftraignent aux deux Narbonoifes, à la Viennoife, & aux Alpes Maritimes & Gréques. Mais, on doit remarquer, qu'il n'y auroit eu aucune proportion entre un département P. 301• borné à cette partie de la Gaule, & ce que la Gaule occupoit d'étendue dans le refte de fes provinces. Cette remarque mérite d'autant plus de confidération, qu'on ne voit pas le même défaut dans la diftinction formelle que fait la Notice des Provinces, de celles qui y font appellées Gallicana, d'avec les feptem provincia. Les premières au nombre de dix, font, les quatre Lionoifes, les deux Belgiques, les deux Germanies, la Séquanoife, & les Alpes Gréques. Les feptem provinciæ, en ne comprenant point cette dernière, trouvent dans les deux Aquitaines & la Novempopulane, une accef fion confidérable aux deux Narbonoifes, à la Viennoife, & aux Alpes Maritimes: de forte que l'on voit la balance plus égale dans le partage de la Gaule. Aussi plufieurs fçavans font-ils dans l'opinion, que ce qui est appellé les cinq provinces eft le même département que celui des fept provinces. Le P. Lacarri paroît le pre- Hift. Gall. fub mier qu'on doive citer, & il faut y joindre M. de la Pref. Prat. p. 20. Barre, & D. Bouquet dans la préface du premier tome de la collection des hiftoriens François. On doit croire que l'Aquitaine avoit part aux cinq provinces, fur ce que Philaftre parlant de l'héréfie des Prifcillianiftes comme s'étant introduite dans les cinq provinces, Sulpice-Sévère, fon contemporain, témoigne, qu'elle avoit infecté interiorem Aquitaniam, & fur tout Elufanam plebem, dans la Novempopulane. Il faut fe fouvenir que l'Aquitaine & la Narbonoise font citées comme étant uniques, peu avant qu'on les voie divifées cha

* D

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