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Not. in Cicer.

De fept. Delph. miraculis.

Valef. p. 164.

A

je vois que le défaut de la Table ne peut confifter que dans la diftribution des distances. Elle compte 14, 19, & 15, qui font 48. Or, ce que nous indique le local de Challon à Pontoux eft 11 & demi, de Pontoux à Criffei 15 & demi, & de Criffei à Besançon 21. Donc, même fomme au total, ou 48. Le calcul de 48 lieues gauloifes eft de 54432 toifes; & ce calcul n'a d'excédent fur un espace de plus de 52000 toifes en droite-ligne, qu'autant qu'il eft à préfumer d'une mefure itinéraire, Le paffage du Doux, près d'Ofcelle, ne regarde pas uniquement la voie qui fe rendoit à Challon par Crufinie; mais encore une autre branche de voie, qui quoiqu'elle ne paroiffe pas dans les anciens Itinéraires, n'en eft pas moins une voie romaine, dont la direction tend vers le midi. Un Chroniqueur de Dijon, inféré dans le Tome I du Spicilège, fait mention du paffage de la rivière de Loue, à quelque diftance au-delà du Doux, en ces termes: fuper Lupam rapaciffimum fluvium, per quod Romam petentium quondam fuit iter.

46°, 24°.

NOPOL

CULARO, pofteà GRÁTIANOPOLIS. Paul MaNot. in Aufon. nuce, & le P. Sirmond, ont remarqué, que dans la date d'une lettre de Plancus à Cicéron, il convenoit de lire, Cularone, ex finibus Allobrogum, au lieu de Sivarone. Le président de Boiffieu, qui veut ôter Cu laro aux Allobroges & donner cette ville aux Vocontii ne fçauroit-être de même opinion. Ce que M. de Valois cite de Strabon, que deux rivières, Cuaro & Vero, enveloppent une ville, ne peut s'appliquer à Cularo. Strabon en cet endroit parle de rivières entre la DuLib. IV, p. 185. rance & l'Ifère, μa de Te Aprentice noi Tê Isapos, non pas de l'Ifère même, qui paffe à Cularo, ou Grenoble, loin du canton où Strabon fe trouve porté en parlant ainfi. Quoique ce paffage foit incorrect dans le texte de Strabon, comme Cafaubon l'a remarqué, cependant

il

il est aisé de s'appercevoir qu'il y eft queftion d'une ville des Cavares; & que le nom qui fe lit Koudpov, tient κουάρων, lieu de Kaouapay, comme il eft écrit quelques lignes plus haut dans le même texte. Et quant à la ville que cette circonftance peut regarder, je penfe que c'eft Araufio, qui paroît avoir tenu le premier rang chez les Cavares, & près de laquelle un bras de la rivière d'Eygues fe partage en plufieurs canaux, avant que de fe rendre dans le Rhône fous le nom de Meine. Deux infcriptions qui ont été trouvées à Grenoble, font mention des ouvrages de Dioclétien, & de Maximien fon collègue à l'empire, pour la fureté & l'embelliffement de cette ville: muris Cularonenfibus, cum interioribus ædificiis. Les portes de la ville font appellées Jovia & Herculea, du furnom de Jovius & d'Herculius; que ces empereurs avoient affecté de porter. J'ai vu M. de la Bâtie dans l'opinion, que l'ancien emplacement de Cularo étoit fur la hauteur, dont le côté droit de l'Ifère rafe le pied, au lieu que la ville de Grenoble eft fur la rive gauche. Cette ville ayant pris le nom de l'empereur Gratien, on voit entre les foufcriptions du concile d'Aquilée, tenu en 381. la quinzième année de Gratien, celle de Domninus, epifcopus Gratianopolitanus. S. Auguftin parle de la fontaine qui brûle en difant, non longè à Gratianopoli civitate: & on peut ajouter en paffant, lib. XXI, cap. 7. que la merveille de cette fontaine eft atteftée par une infcription romaine, qui porte Vvlcano Aug. Sacrum. Boiffieu rapporte une autre infcription, trouvée à Moirenc dans le voifinage de Grenoble, en ces termes divo Gratiano, tyrannide vindicata, Theodofius & Valentinianus Augg. ex voto p. Cependant, Cularo conferve fon nom primitif dans la Table Théodofienne, où il faut lire Cularone, au lieu de Culabone. Il y a pa reillement quelque réforme à faire au même nom dans la Notice de l'Empire, qui s'explique ainfi : in Gallia Ripenfi.... tribunus cohortis prima Flavia, Sabaudia

* Kk

De Civit. Dei;

Calarone (pour Cularone.) Dans la Notice des provin ces de la Gaule, c'est le nom de civitas Gratianopolitana qu'on voit entre les villes de la Viennoife. Cellarius paroît vouloir conclure des termes de la lettre de Plancus, ex finibus Allobrogum, qu'à Cularo l'Ifère devoit féparer les Allobroges d'avec les Vocontii. Il s'enTom. I, p. 25c. fuivroit que la pofition actuelle de Grenoble feroit hors des limites des Allobroges, fi contre toute apparence les Vocontii s'étoient étendus jufque-là.

P. 1670

45°, 17°.

CURIANUM PROMONTORIUM. C'eft Ptolémée qui l'indique entre l'embouchure d'une rivière qu'il nomme Sigmanus, & la Garonne. Or, il n'y a de pointe de terre qui foit remarquable dans toute la longueur de la côte depuis l'Adour jusqu'à la Garonne, que celle qu'on nomme le cap Ferret, qui n'eft même une pointe, que parce qu'elle fe trouve refferrée entre la mer & le flanc du baffin d'Arcachon, fans avoir de faillie qui excède fenfiblement le gifement général du rivage. Voyez au furplus l'article Sigmanus fluvius.

49°, 16o.

CURIOSOLITES. Céfar en fait mention en plufieurs endroits de fes Commentaires, & les compte au nombre des cités Armoriques ou maritimes. Dans Pline on lit Carisfuelites. Ptolémée ne les a point connus; & la conjecture de M. de Valois, que la cité des 'Arvii dans Ptolémée paroît y tenir lieu des Curiofolites fous un autre nom, eft détruite par la découverte de la fituation des Arvii dans une partie du Maine. L'empla cement qu'on a donné ci-devant aux Curofolites dans le diocèfe de Kimper, appartenoit aux Ofifmii, & aux Corifopiti, comme on peut voir aux articles qui portent ces titres ; & on n'auroit pas dû confondre les Curiofolites avec les Corifopiti. Les veftiges de la ville des Curiofolites, dans un lieu dont le nom de Corfeult rappelle la dénomination de cette ancienne cité, & qui eft

fituée dans le diocèfe de S. Malo, entre Dinan & Lamballe, indiquent le canton de pays qu'occupoient les Curiofolites. Quoique les nouveaux évéchés qui ont partagé la Bretagne, ayent apporté beaucoup de dérangement aux limites des cités d'un tems antérieur, on voit néanmoins en général par la pofition de la capitale des Curiofolites, que leur territoire confinoit aux Redones vers le levant, aux Veneti vers le fud; & que du côté du nord fa partie maritime s'étendoit jufqu'auprès de S. Brieuc, où un lieu qui fe nomme Finiac donne la même indication des limites d'un ancien territoire, que le nom de Fines, ou Fins, en d'autres endroits de la Gaule. Quelle étoit la cité limitrophe de ce côté-là, c'est ce qu'il eft difficile de déterminer, si on a peine à croire que les Ofifmii, en occupant le fond de la Bretagne, étendoient auffi loin leurs dépendances.

50°, 20°.

fi

CURMILIACA. L'Itinéraire d'Antonin nous indique ce lieu entre Samarobriva, ou Amiens, & Car faromagus, ou Beauvais. La diftance eft marquée xi à l'égard de Samarobriva, & x à l'égard de Cafa romagus. C'est donc 25 lieues gauloifes entre Amiens & Beauvais. Or, la mefure de l'ancienne voie, qui fubfifte encore fous le nom de chauffée de Brunehaut, étant prife du centre d'Amiens, & portée au centre de Beauvais, fe trouve d'environ 28300 toifes; & le calcul de 25 lieues gauloifes, felon l'évaluation de la lieue à 1134 toifes, eft de 28350. Un lieu que l'on rencontre fur cette voie, fous le nom de Cormeilles, conferve l'ancienne dénomination de Curmiliaca. La distance de ce lieu à l'égard du point pris au centre d'Amiens, eft d'environ 15300 toifes, qui renferment 13 lieues gauloifes & demie: & à l'égard du point de Beauvais, la diftance étant d'environ 13000 toifes, elle fe compare à 11 lieues gauloifes & demie. On voit par

Chor. de Prov. Biv. III, ch. 3.

là, que les fractions de lieue fe compenfent dans cet efpace d'Amiens à Beauvais, pour que le total de la distance foit de 25 lieues. Mais, on remarquera en même tems, qu'il faut tranfpofer les nombres de l'Itinéraire ; & que le plus fort de ces nombres, fçavoir XIII, convient mieux entre Samarobriva & Curmiliaca, qu'entre Curmiliaca & Cafaromagus; & que le plus foible, qui eft XII, doit prendre la place du plus fort entre Curmiliaca & Cafaromagus. L'application. des Itinéraires au local actuel demande quelquefois que cela foit ainsi; & la position dont il s'agit en fournit un exemple qui n'eft point équivoque.

43°, 21°. CYNETICUM LITTUS. Dans Feftus-Avienus, in orá maritimâ :

..poft Pyrenæum jugum

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Jacent arena littoris Cynetici.

Comme le pied des Pyrénées eft à Collioure, on ne peut mieux appliquer cette grève de littus Cyneticum, qu'à la plage qui s'étend depuis l'embouchure du Tech jufqu'à la Tet, près de laquelle eft le bourg de Canet, à environ un mille & demi du rivage de la mer. Le vers qui fuit dans Avienus

Eafque (arenas) fulcat amnis Rofchinus, concourt à cette détermination, parce que le nom de la Tet, Telis dans Méla, eft Rufcino dans Strabon & dans Ptolémée, c'est-à-dire, le même que Rofchinus, felon qu'il eft employé par Avienus.

45°, 23%.

CYPRESSETA. Entre Avenio, Avignon, & Arau fo, Orange, dans l'Itinéraire de Bourdeaux à Jérufalem. La diftance eft marquée v à l'égard d'Avenio, & xv à l'égard d'Araufio. La première distance conduit indubitablement au pont de Sorgue: & je fuis étonné qu'Honoré Bouche en faffe l'application à la Barthalaffe, qui eft, pour ainfi dire, à la porte d'Avignon, &

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