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autres dans un canton de pays peu étendu. Les Decia¬ tes ont les Nerufi autour de Vence fur leurs épaules, fi l'on peut s'exprimer ainfi; les Oxybii & les Vediantii les refferrent fur les flancs.

44°, 23°.

DESUVIATES. Il n'en eft mention que dans ce pafLib. IV, cap. 4. fage de Pline: regio Anatiliorum; & intùs Defuviatium, Cavarumque. Les Anatili nommés en premier lieu étoient fur le Rhône près de fes embouchures, & vraisem blablement ils s'étendoient dans la Camargue, comme on peut voir dans l'article qui les concerne. On connoît l'emplacement des Cavares au nord de la Durance. Ainfi, en plaçant les Defuviates dans l'intervalle des Anatilii & des Cavares, ils doivent avoir été cantonnés au midi de la Durance, dans une partie du diocèse d'Arles, où font des villes que Ptolémée, qui ne connoît point ce peuple, attribue aux Salyes, nation dominante dans cette contrée. Il femble que la divifion de la Narbonoise feconde d'avec la Viennoife, felon les limites des diocèfes d'Aix & d'Arles, indique un détachement du pays des Salyes, qui pourroit être attribué à ce que poffédoient les Defuviates féparément des Salyes. 49°, 18°.

DIABLINTES. Ils font cités dans le troifième livre 'des Commentaires: & fi l'on étoit réduit à ne pouvoir juger de leur pofition que fur ce qu'on les voit nommés entre les Morini & les Menapii, on les écarteroit fort loin de leur demeure: on en feroit des Belges, au lieu Lib. IV, cap. 18. de les connoître pour des Celtes. Pline fait mention des Diablindi dans la Lionoife, à la fuite des Cariofuelites, & avant les Redones. En écrivant d'après Ptolémée le nom de ce peuple eft Diaulitæ, & il conviendroit mieux de l'écrire Diablita. Mais, ce qui eft plus à remarquer dans Ptolémée, c'eft le prénom d'Aulerci qu'il donne aux Diablintes, & qui peut leur avoir été commun avec plufieurs autres peuples. La véritable

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leçon du nom de Diablintes eft confirmée par la Notice
des provinces de la Gaule, où civitas Diablintum pa-
roît au nombre des cités de la troisième Lionoife. On
ne doute plus actuellement de l'emplacement qui con-
vient aux Diablintes, parce que le même nom s'eft
confervé dans le moyen-âge, & que l'on connoît un
canton appellé condita Diablintica, & des veftiges de
la ville des Diablintes dans une partie du Maine, com-
me on peut voir dans l'article qui traite de cette ville
en particulier, fous le nom de Naodunum. M. de Va-
lois, qui eftime qu'on doit chercher les Diablintes, in P.65.
Britannia Armoricâ, rejette avec beaucoup de chaleur
les raifons alléguées par Sanfon, pour établir les Dia-
blintes dans le Perche quas conjecturas, dit-il, nullá
ratione verifimili, nullá cujufquam veteris, aut recentio
ris etiam fcriptoris, auctoritate fubnixas, ut facilè no-
bis obtruduntur, ita liberè rejicere debemus, potiùs quàm
refellere ; cùm ipfæ, non alieno impulfu, fed fuá levitate
labefactate, concidant. En convenant que les argumens
de Sanfon fur ce fujet ne font pas d'une grande folidité,
j'ofe dire que ce géographe pouvoit trouver dans l'u
fage que M.de Valois fait en quelques endroits des po
tions que les monumens Romains donnent dans la
Gaule, de quoi combattre un adversaire, dont la cri-
tique s'exprime avec fi peu de ménagement, & qui
n'a pas mieux connu l'emplacement des Diablintes,
dont il étoit question.

47°, 23°.

DIBIO. On ne connoîtroit Dijon par aucun des monumens de l'âge Romain, fans deux infcriptions, qui font mention des ouvriers en fer qui y étoient établis : Fabri ferrarii Dibionenfes, ou bien Dibione confiftentes. Il est vrai néanmoins, que felon une ancienne tradition, rapportée dans quelques légendes, & attestée Grégoire de Tours, l'empereur Aurélien avoit fait de Dijon une forteresse considérable. Quoiqu'une voie ro

par

maine qui conduifoit de Langres à Challon, & dont il eft parlé dans les articles Tile & Vidubia, passe à côté de Dijon & dans fon parc, où l'on dit qu'il en refte des veftiges; cependant Dijon n'eft point cité dans la Table, où cette voie eft bien tracée, non pas vraifemblablement que ce fut un lieu trop obfcur pour y prendre place; mais, parce que la distance des lieux dont je viens de parler, avoit paru trop peu confidérable, pour en charger cette Table, en multipliant les pofitions. Cette omiffion n'a pas dû empêcher de placer fur la carte au paffage de la même voie, Dibio, dont le nom s'eft écrit Divio par la fuite.

48°, 24°.

pas

DIDATTIUM. Ptolémée fait mention de deux villes chez les Sequani. Car, outre Vefontio, il nomme Didattium, ou comme on lit dans la verfion Latine Dittatium. C'eft même en premier lieu qu'il nomme celle-ci, & ce feroit une erreur dans Ptolémée de l'avoir fait par raison de prééminence. Il est vraisemblable qu'il y a a été déterminé par une pofition qu'il croyoit an térieure à celle de Befançon, eu égard à sa méthode de fuivre l'ordre de la longitude & latitude : & ce feroit un moyen de juger de l'emplacement de Didattium, si les pofitions dans la Gaule de Ptolémée n'étoient auffi étrangement déplacées qu'elles le font. On ne peut former que des conjectures fur un lieu, qui n'eft connu d'ailleurs par aucune circonftance, & qui eft ignoré fpécialement dans les Itinéraires. Ce dont on ne fçauroit douter, c'eft qu'il a exifté une ancienne ville dans les limites des Sequani, en tirant vers les Vosges, & à une petite distance de Paffavant vers l'orient. Les veftiges de cette ville ont confervé le nom de Cité, & ce titre fe trouve rarement équivoque. On a trouvé fur le lieu des monuments en marbre, des conduits d'eau, ce qui ne peut être rapporté qu'au tems des Romains : & il n'y a point trop de témérité à y placer le Didattium de Pto

lémée, puifque jusqu'à présent on ne lui a point connu d'autre emplacement.

ronne,

44°, 23°.

DILIS. C'eft une pofition dans l'Itinéraire maritime, entre Incarus & Foffa Mariana. La diftance eft marquée VIII à l'égard d'Incarus, & xx à l'égard de Foffa Mariana. La première ne s'arrête point au cap nommé Coufelon l'opinion de quelques uns fur Dilis, parce que ce cap ne s'éloigne du port de Carri, qui eft incarus, que des milles, l'intervalle n'étant que d'environ 3600 toifes, felon l'échelle d'une carte très-exacte du golfe de Marseille. Pour completter les 8 milles, il faut, en doublant le cap, courir jufqu'au port nommé Ponteou. Quant à la distance qui conduit aux canaux de Marius, elle eft manifeftement trop forte, eu égard au local, qui voudroit que les deux dixaines fuffent réduites à une feule.

45°, 24°.

DINIA. Pline & Ptolémée font mention de Dinia: mais ils ne s'accordent point fur le nom du peuple auquel ils attribuent cette ville. Pline parlant d'après un Lib. III, cap. 4. rôle dreffé fous l'empire de Galba, nomme les Bodiontici, en ajoutant, quorum oppidum Dinia. Ce rôle, dé

figné par
le terme de Formula, peut donner au témoi-
gnage de Pline une autorité, que l'on ne connoît point
dans Ptolémée, en attribuant la même ville aux Sentii.
Ceux-ci n'ayant point leur pofition affûrée à Dinia,
conviendroient peut-être mieux à Sanitium, dont le
territoire eft limitrophe de Digne, & je m'en explique
ainfi dans l'article Sanitium. Selon la Notice des pro-
vinces de la Gaule, civitas Dinienfium fuit immédiate-
ment la métropole des Alpes Maritimes.

49, 20°.

DIODURUM. Ce lieu eft placé dans l'Itinéraire d'Antonin entre Durocaffes, qui eft Dreux, & Lutecia; en marquant la diftance à l'égard de Lutecia XV,

*L1 iij

& à l'égard de Durocaffes XXII. Je ne vois point d'autre lieu fur cette route, auquel on puiffe rapporter la position de Diodurum, que Jouare, près de Pontchartrain. Il y paffe un ruiffeau, comme le terme de durum l'indique, & ce ruiffeau contribue à former la petite rivière de Maudre, qui tombe dans la Seine au-deffous de Mante. La diftance, à partir de Lutecia, paroît valoir 16 lieues gauloifes, & elle ne paffe guère 18 en partant de Dreux. Les nombres de l'Itinéraire ne quadreroient pas mieux à quelque autre pofition que celle de Jouare; & il faut bien que ces nombres cèdent à ce que le local détermine de pofitif.

45°, 19°.

DIOLINDUM. La Table Théodofienne marque ce lieu à la fuite d'Excifum, & l'indication de la distance eft xxi, ce qui convient à la position de la Linde fur la Dordogne, comme on peut voir à l'article Trajectus. La Table ajoute une continuation de voie de Diolindum à Bibona, ou pour mieux dire Divona, la capitalę des Cadurci. Mais, le nombre XxxIII, qui eft placé audeffous de la ligne qui repréfente cette voie dans la Table, ne remplit pas ce qu'il y a d'efpace de la Linde à

Cahors.

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DIVITENSE MUNIMENTUM. Cette place Romaine n'étant féparée de Cologne que par la largeur du Rhin, dans l'endroit où Deutz eft encore exiftant, j'ai cru devoir lui donner place ici. Rhenanus dit avoir trouvé une infcription à Deutz, où le nom du lieu étoit ainfi marqué. Il Il y avoit une milice diftinguée par cette dénomination: Divitenfes & Tungricani font des corps de troupes Romaines que cite Ammien-MarcelLib. XXVII. lin, dans un pofte nommé Calydona, dont la pofition m'eft inconnue. Il eft auffi mention de Divitenfes dans la Notice de l'Empire. L'ancienne dénominatio 1 ayant été altérée, on a dit Tuitium, & c'est ainsi qu'écrivit

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