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où la position d'Uxeau représente Ocelum, comme on
peut voir à l'article de ce nom. Quoique les Garoceli
foient ainfi fur le revers des Alpes qui regarde l'Italie,
citeriorem provinciam par rapport à Rome, il m'a paru
néceffaire de les faire connoître fur cette frontière.
43°, 19°, & 46°, 17°.

GARUMNA FLUV. On lit dans le premier livre des Commentaires: Gallos ab Aquitanis Garumna flumen ( dividit) & le nom eft Garuna moins correctement dans Strabon & dans Ptolémée, dans Pline Garunna.

Mais, parce que Pline étend la Celtique ou Lionoife Lib. IV, cap. 176jufqu'à cette rivière, dans un tems où les limites de l'Aquitaine atteignoient le bord de la Loire, ad Garumnam Celtica, eademque Lugdunenfis; le P. Hardouin eft d'opinion, qu'il faut appliquer ce nom de Garunna à la Loire même, depuis le territoire d'Angers. Il fe perfuade, que Pline étant bien informé que la Garonne avoit pris le nom de Girunda dans la partie inférieure de fon cours, il l'auroit fans doute nommée de cette manière, fi fon objet avoit été de la défigner. Cependant, on ne voit point que ce nom de Girunda foit employé dans les monumens de l'âge Romain. C'eft en parlant de la Garonne lorfqu'elle approche de la mer, qu'Aufone, qui étoit de Bourdeaux, dit dans fon poème fur la Mofelle:

æquoreæ te commendabo Garumnæ. La mesure du vers admettoit Girunda également com me Garumna.. Nous voyons dans l'Itinéraire de Bourdeaux à Jérufalem: civitas Burdigala, ubi eft fluvius Garonna, per quam facit mare Oceanum acceffa & receffa per lengas plus minus centum. On lit à la vérité Garun

da, dans une lettre de Symmaque à Aufone, mais non Lib. IX, ep, 855. Girunda, & je ne fçache pas qu'on trouve ce nom fous cette forme de Gironde avant le treizième fiècle. Il eft

plus fumple de croire, que Pline en nommant la Garon-

ne, eft dans le même cas que Méla, qui nonobftant que Lib, HI¿ cap, 21

Lib. XV.

P. 221.

l'Aquitaine de fon tems fût aggrandie jusqu'à la Loire,
borne néanmoins l'Aquitaine à la Garonne : nam à Py-
renao ad Garumnam Aquitania, ab eo ad Sequanam Cel-
ta. C'est qu'on n'avoit point encore perdu de vue les
limites des anciennes nations, qui fe diftinguoient les
unes d'avec les autres dans l'étendue de la Gaule, mal-
gré l'arrangement politique des provinces fait par Au-
gufte, diftinction nationale que Céfar avoit bien con-
nue & déterminée. Il doit paroître plus étonnant encore
dans Ammien-Marcellin que dans Méla & dans Pline
de lire que la Garonne ab Aquitanis ( Celtas ) diftermi-
nat. On
peut fe réduire au fujet de Pline à dire, qu'il
ne convenoit pas de citer la Garonne avec le nom de
Lugdunenfis, en confondant la Lionoife & l'ancienne
province Celtique. Mais, on ne fçauroit accufer Méla
de s'être mépris fur la Garonne, vu la description qu'il
en fait en ces termes : Garumna ex Pyrenao monte de-
lapfus, nifi cum hiberno imbre aut folutis nivibus intu-
muit, diù vadofus & vix navigabilis fertur. At ubi ob-
vius Oceani exaftuantis acceffibus adauctus eft, iifdem
retrò remeantibus, fuas illiufque aquas agit, aliquan-
tùm plenior, & quantò magis procedit, eò latior fit, ad
poftremum magni freti fumilis, &c.

44°, 19°.

GARUMNI. Il en eft mention dans le troisième livre des Commentaires, entre les peuples qui fe foumirent à Craffus, dans fon expédition de l'Aquitaine & je fuis de l'opinion de M. de Valois, de les placer dans ce qu'on appelle Rivière, le long de la Garonne, au-deffous de S. Bertrand de Cominges, en s'étendant jusqu'aux limites du diocèfe de Rieux, qui eft un démembrement du territoire des anciens Tolofates.

45°, 24°.

GAVRA MONS. Dans le détail

que donne l'Itinéraire de Bourdeaux à Jérufalem, entre Lucus, ou Luc, au-deffus de Die, & Mons-Seleucus, en s'avançant vers

Gap, on trouve à la fuite du lieu nommé Vologatis;
indè afcenditur Gavra mons. Je vois qu'aucune des car-
tes gravées du Daufiné ne nous donneroit de connoif-
fance fur cet objet que préfente l'Itinéraire. Mais, j'ai
heureufement fous les yeux une grande carte manuf-
crite du Daufiné, dont Monfeigneur le Duc d'Orléans
a fait l'acquifition à ma follicitation, & qui représente
le local d'une manière beaucoup plus circonftanciée
qu'il ne paroît tout autre part. En partant de Vologa-
tis, ou de la position qui lui convient dans le lieu qui
fe nomme Leches, on rencontre en-effet une monta-
gne, dont le paffage étant appellé Col de Cabre, con-
ferve affez diftinctement le nom de Gavra, par lequel
cette montagne eft défignée. Ce col donne entrée dans
une vallée, qui conduit à la Bâtie Mont-Saléon, que
l'on fçait indubitablement représenter Mons-Seleucus.
51°, 25°.

GELBIS FLUV. Aufone en fait mention dans fon poëme fur la Mofelle, & le nom de Kill que l'ufage a établi, fait préfumer à M. de Valois, qu'il convient de lire Celbis, plutôt que Gelbis. Son embouchure dans la Mofelle eft au-deffous de Trèves, fur la rive gauche.

52°, 250.

GELDUBA. Tacite parle de ce lieu en plusieurs endroits. On lit dans Pline: Gelduba adpellatur caftellum Lib. XIX, cap. Rheno impofitum. Dans l'Itinéraire d'Antonin, on trou- S ve Gelluba entre Novefium & Calone, & la distance eft marquée 1x dans l'un & dans l'autre intervalle. On con noît des veftiges de Gelduba, fous le nom de Gelb ou de Geldub, &t fur le bord du Rhin, près de la trace fubGiftante de la voie romaine. Je ne trouve guère que 8 lieues gauloifes fur le local entre Neuff & Geldub, mais à Lo de Geldub à l'emplacement qui convient à Calo ne, ce qui montre une compenfation des fractions de lieue en plus ou en moins dans ces distances.

P. 42A

,

45°, 24°.

GEMINE. La Table Théodofienne donne une rou te qui de Lucus Augufti doit conduire à l'Alpis Cottia, où au Mont Genèvre, en paffant par Briançon. On trouve deux pofitions fur la route, Gemina & Geraina; & la diftance de Gemina à l'égard de Lucus eft marquée xviii, à l'égard de Geraina XIII. Or, je crois retrouver le nom de Gemina dans celui de Mens, & Geraina dans le nom de Jarain, que conferve un petit lieu du Val Godemar, fur la direction de la route qui tend vers Briançon. Mais, les distances, felon qu'on les voit dans la Table, font trop foibles: la premiere devroit être XXIII plutôt que XVIII, & la feconde xvii au lieu de

XIIII.

51°, 23°.

GEMINIACUM. L'Itinéraire d'Antonin & la Table Théodofienne en font mention, fur la route de Bavai à Tongres, & à la fuite d'un lieu nommé Vodgoriacum, que l'on retrouve un peu en-deçà de Binche, en partant de Bavai. On ne voit point d'autre lieu fur cette route qui puiffe convenir à Geminiacum, que Gemblou, dont le nom dans les tems poftérieurs s'eft écrit. Gemmelacum, & Gemblacum, par une altération fucceffive de la première dénomination. Il n'y a point d'accord entre l'Itinéraire & la Table, fur la distance de Vodgoriacum à Geminiacum : l'Itinéraire marque x, la Table xvi. Pour fçavoir ce qui en eft il faut recourir au local. L'efpace de Bavai à Gemblou eft à peu près de 36000 toifes, ou de 31 à 32 lieues gauloifes. Sur cet efpace, la diftance particulière de Bavai à Vodgoriacum s'eftime de 12 lieues gauloifes & environ deux tiers comme on peut voir à l'article Vodgoriacum: donc, entre Vodgoriacum & Geminiacum 19 lieues gauloises; fans fe piquer de délicatesse sur une fraction de peu de conféquence. M. de Valois a remarqué, que des milices romaines qui dans la Notice de l'Empire font ap

pellées

pellées Geminiafences, & défignées intra Gallias, doivent tirer leur nom de Geminiacum ; & nous reconnoissons de même les Cortoriacenfes dans le nom de Cor toriacum, qui eft Courtrai.

48°, 20°.

GENABUM; pofteà AURELIANI. Cette ville en portant le nom de Genabum, étoit comprise dans le territoire des Carnutes. On lit dans les Commentaires, Genabum Carnutum ; in oppidum Carnutum Genabo. C'étoit l'emporium, l'entrepôt des Carnutes, felon Strabon: & Lib. IV, p. 191; il s'explique exactement en difant, que fa pofition fur la Loire eft vers le milieu de l'efpace que traverse le cours de cette rivière. Ptolémée attribuant deux villes aux Carnutes, nomme en fecond Cenabum, écrit par un K. On lit pareillement dans la Table Théodofienne Cenabo pour Genabo: & Surita, qui a commenté l'Itinéraire d'Antonin, prétend même qu'il convient de lire dans Céfar Cenabum, plutôt que Genabum. Mais, on voit dans Feftus, que les lettres C & G ont été employées l'une pour l'autre. L'étude des Itinéraires, qui décrivent plufieurs voies romaines tendantes à Genabum, fait connoître d'une manière indubitable, que position de Genabum eft celle d'Orléans. Ces routes en partant de différens points à la circonférence d'Orléans, concourent à aboutir également à Orléans. Ce qui concerne plufieurs de ces routes eft expliqué en détail dans les articles des lieux fitués fur leur paffage, & on peut y recourir, pour fe convaincre de leur liaison imédiate avec la position d'Orléans. Mais, la Table conduifant de Cafarodunum, ou de Tours, à Genabum, fans faire mention d'aucun lieu intermédiaire, il est à propos de placer ici ce que je n'ai point eu occafion d'expofer ailleurs; fçavoir, que la distance étant marquée LI entre Cafarodunum & Genabum, cette indication ne peut convenir qu'à Orleans. Car, ce qu'il y a d'efpace entre Orléans & Tours eft déterminé à environ 55000

la

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