Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

bouchure à Collioure ; pofitum, dit-il, ad os fluvii, de quo fupra retulimus. Quoiqu'on puiffe eftimer que Caucoliberis exiftoit long-tems avant qu'il en foit fait mention, le silence des monumens romains fur fon sujet n'a point permis de l'admettre dans la carte de la Gaule; & Julien de Tolède eft le premier qui en parle dans le ré cit d'une expédition du roi Wamba, qui eft du feptième fiècle. Le rétabliffement d'Illiberis fous le nom d'Helena, mere de Conftantin, eft attribué à cet empereur, ou à quelqu'un de fes enfans. On fçait que Conftant y fut affaffiné par des rébelles du parti de Magnence. L'Epitome d'Aurelius-Victor, Eutrope, S. Jérôme, Orose Zofime, font mention d'Helena, oppidum Pyrenæo pro ximum, felon Victor. Il paroît néanmoins que le nom d'Helena ne fit point difparoître fubitement celui d'Illiberis, puifqu'il eft confervé dans la Table Théodofienne, que l'on a lieu de juger poftérieure au tems que la famille de Conftantin a occupé le thrône impérial. C'eft par un cas femblable, qu'Aureliani garde le nom de Genabum, & Gratianopolis celui de Cularo, dans la même Table. Il en eft aujourd'hui d'Elne, comme il en fut autrefois d'Illiberis. Le fiége épiscopal établi sous la domi-nation des Vifigoths, ou dont on n'a point de connoiffance antérieure, ayant été transféré à Perpignan, il ne lui eft rien resté de recommandable que fon antiquité.

44°, 17°.

ILURO. L'Itinéraire d'Antonin eft le plus ancien monument qui faffe mention de cette ville, en la plaçant fur une route qui part de Cafaraugufta en Espagne, ou de Sarragoce, pour s'arrêter à Beneharnum. Les diftances qui s'y rapportent immédiatement font difcutées, d'une part dans l'article Afpaluca, de l'autre dans celui qui concerne Bencharnum. Selon la Notice des provinces de la Gaule, civitas Elloronenfium eft une de celles de la Novempopulane. On ignore néanmoins de quel peuple particulier Oloron, que l'on connoît pour un

i

fiége épifcopal dès le commencement du fixième siècle, puifque Gratus, epifcopus de civitate Olorone, foufcrivit au concile d'Agde en 506, pouvoit être capitale. Cette ville eft divifée en trois quartiers: Oloron, dans l'angle que forme la jonction du Gave d'Afpe & du Gave d'Offau; Sainte-Marie, féparée par le premier de ces Gaves, & Marcada par le fecond. On fçait que le nom de Gave eft propre dans ce pays-là aux rivières qui defcendent des Pyrénées ; & celle qui eft formée par l'union des deux Gaves précédens, fe nomme le Gave d'Oloron, à la différence de celui qui paffe fous la ville de Pau, appellé le Gave Béarnois. Plufieurs fçavans ont relevé l'erreur de Jofeph Scaliger, de croire qu'il eft queftion d'Oloron dans Sidoine-Apollinaire, forfqu'il parle des Olarionenfes lepufculi, qu'il faut cher cher dans Uliarus, ou Olario, l'ifle d'Oleron.

44°, 24°.

IMMADRA. L'Itinéraire Maritime en donne la pofition immédiatement avant que d'arriver à Marseille, en faisant route le long de la côte du levant au ponant; & la distance eft marquée XII à l'égard de Marfeille, comme de la position qui devance celle d'Immadra. On ne fçauroit fe difpenfer de reconnoître ce nom d'Immadra dans celui que porte l'ifle de Maire, qui n'est séparée que par un canal fort étroit d'un cap nommé la Croifette, où fe termine le golfe de Marseille vers le midi, la côte tournant enfuite vers le levant. Mais, l’indication de la distance à l'égard de Marseille demande une réforme. Car, felon une carte circonftanciée du golfe, & dont l'échelle eft précisément en toifes, la route de l'ifle de Maire jufqu'à l'entrée du port de Marfeille ne vaut qu'environ 5500 toifes, dont il ne réfulte 7 milles romains, en négligeant une fraction de mille. Or, il est assez fréquent dans l'examen des Itinéraires, de trouver que par méprise fur un chiffre, il convient d'y fubftituer comme ici virà XII. Quant à la position

que

qui doit fe rapporter d'un autre côté à celle d'Immadra, & qui feroit portus Amines, felon ce qui paroît dans l'Itinéraire, confultez les articles fous les noms de Carfici & d'Emines.

44°, 17°.

IMUS PYRENÆUS. C'eft le pied du Summus Pyrenæus, que l'Itinéraire d'Antonin place entre Pompelo & Aqua Tarbellica; & fa pofition eft celle de S. Jean pied-de-port, autrement de Ultra-puertos, comme difent les Navarrois d'Efpagne. L'indication de la dif tance à l'égard du Summus Pyrenæus, qui paroît v doit être x. Le local le veut ainfi; & c'eft le moyen de trouver un rapport de proportion entre cette distance & celle qui fui fuccede entre Imus Pyrenaus & Carafa, dont on connoît la position dans celle de Garis, conformément à ce qu'indique l'Itinéraire, fçavoir xii. En defcendant le long du Val-Carlos, pour fe rendre à S. Jean in imo Pyrenæo, on laiffe fur la montagne à droilaisse te les veftiges d'un vieux château, dont le nom de Peñon, ou Pegnon, eft conforme au terme Espagnol de Peña, & remonte à celui de Penn, qui dans la dénomination d'Alpis Pennina, d'Apenninus mons, eft de la plus haute antiquité.

44°, 23°.

INCARUS. L'Itinéraire Maritime indique xi milles dans la traverfée du golfe de Marseille, en partant de cette ville, pour arriver à une ftation, dont le nom eft Incarus. On reconnoît diftinctement ce lieu d'Incarus: dans la position actuelle de Carri: & felon une carte particulière & très-exacte du golfe, l'échelle de toifes que porte cette carte, donne 9000 toifes d'intervalle d'un point pris à la fortie du port de Marseille, jusqu'à P'entrée de l'anfe de Carri. Or, le calcul rigoureux de 12 milles romains eft de 9072 toifes. La carte de Provence dreffée fur celle du S. Chevalier, fournit trop d'étendue dans cet efpace, parce qu'il y prend l'équí

Lib. V

Lib. III.

valent de 11000 toifes pour le moins ; & par ce défaut
de justesse, celle qui fe trouve dans l'indication de l'Iti-
néraire pouvoit n'être pas remarquée.
49°, 17°.

INGENA, pofteà ABRINCATUI. Quoique Pto-
lémée ait mal placé les Abrincatui, nous lui avons l'o-
bligation de fçavoir que le nom de leur capitale étoit
Ingena. Elle prit dans la fuite, de même que la plupart
des capitales, le nom du peuple, qu'elle conferve dans
celui d'Avranches. Selon la Notice de l'Empire, Abrin-
cata étoit le pofte d'un commandant particulier, dans
le diftrict appellé Tractus Armoricanus; & il faut croire
que c'eft de cette ville que des corps
de troupes romai-
nes, dont il eft mention dans la même Notice, font ap-
pellés Abrincateni. Il ne faut point omettre que dans la
Notice des provinces, civitas Abrincatum eft une de
celles de la Lionoife feconde.

46°, 23°.

pagus

INSUBRES. C'étoit un peuple dépendant des Ædui, quoiqu'il n'en foit point mention dans Céfar, au nombre de ceux qu'il cite comme étant dans la même dépendance. Mais, Tite-live en parle comme d'un des Edui, en difant que les Gaulois qui avoient paffé les Alpes & le Téfin, trouvant un canton du même nom d'Infubres que celui qui étoit propre à cette portion des Edui, fe déterminerent d'y fonder une ville, à laquelle ils donnerent le nom de Mediolanum: quùm in quo confederant, agrum Infubrium appellari audiif fent, cognomine Infubribus, pago duorum, ibi, omen fequentes loci, condidere urbem, Mediolanum appellarunt. Pline attribue de même aux Infubres la fondation de Milan; comme aux Boii, qui avoient également paffé les Alpes, la fondation d'une autre ville, qui à été connue fous le nom de Laus Pompeia, aujourd'hui Lodi vecchio. Sanfon, qui place les Infubres dans la Breffe, en imaginant qu'il y a une reffemblance avec la

finale du nom d'Infubres, devoit être informé que la Breffe doit fon nom au Brexius faltus, de même que les noms de plusieurs autres cantons de pays, la Brie, le Perche, ont commencé par être des noms de forêts, Briegius faltus, Perticus faltus ; & il est évident que le nom de Brexius faltus n'eft point celui des Infubres. Mais, il vient en penfée, que les fondateurs de Mediolanum, auxquels il avoit paru favorable de trouver un terrain du nom des Infubres, n'ont eu d'autre raison de choisir en conféquence le nom de Mediolanum plutôt qu'un autre, que parce que les Infubres fortoient 'd'un lieu qui portoit le même nom. Or, nous connoiffons un Mediolanum, entre le Forum des Segufiani & Lugdunum. Comme il n'eft pas douteux par le témoignage de Céfar, que les Segufiani étoient dépendans (clientes felon l'expreffion dont il fe fert) des Edui; un lieu qui fe trouve dans ce territoire peut avoir appartenu à un peuple également fujet des Ædui, & qui n'étant point nommé dans Céfar, ni depuis lui, aura été confondu avec les Segufiani. Un fçavant, dont je respecte les lumières & la critique, & qui a remarqué de même qu'en trouvant le nom de Mediolanum chez les Ædui, c'étoit une indication du canton des Infubres, a mis en avant un autre Mediolanum, dont le nom actuel eft Malain. Mais, ce qui ne permet point d'admettre ce Mediolanum, c'eft qu'il appartient aux Lingones, peuple puiffant, qui n'a jamais été dans le cas de relever des Adui. C'eft pour avoir été du territoire 'des Lingones, que Malain dont il s'agit eft actuellement du diocèse de Dijon, démembré tout récemment du diocèse de Langres. Les Mandubii, dépendans des Ædui, étoient limitrophes des Lingones de ce côté-là ; & il eft conftant par le nom de Fins qui fe conferve fur les frontières des Mandubii, comme on peut voir à l'article de leur nom, que les limites des diocèfes répon dent aux territoires des cités.

* Ccc

« AnteriorContinuar »