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'on ne fçauroit méconnoître celle des Agefinates prefque toute pure. L'emplacement que Sanfon, & plufieurs autres, ont donné aux Agefinates dans le diocèfe d'Angoulême, n'est appuyé fur aucun indice qui ferve de fondement à cette opinion.

45°, 19°.

AGINNUM. Ptolémée nous indique cette ville comme capitale des Nitiobriges. L'Itinéraire d'Antonin, & la Table Théodofienne, font également mention d'Aginnum ; & dans la Table c'eft une pofition diftinguée par la figure qui défigne la plupart des capitales. On lit de même Aginnum dans Aufone: mais, dans la Notice des Provinces de la Gaule, civitas Agennenfium; & ce qui eft remarquable, le fiège d'Agen y fuit immédiatement la métropole de la feconde Aquitaine.

49°, 13°.

AGNOTES. Artémidore, dans Etienne de Byzance, nomme ainfi un peuple de la Celtique, fur le rivage de l'Océan. On pourroit, ce femble, reconnoître le même nom dans celui du pagus Agnenfis, dont il eft mention dans la vie de S. Paul de Léon, où il eft dit, que le roi Childebert I. donna à ce prélat, Agnenfem, Leonenfemque pagos. Quoi-qu'il en foit de cette donation, ce qu'il y a de certain, c'est que la partie occidentale du diocèfe de Léon, enveloppée par la mer de trois côtés, conferve le nom d'Ack dans un des diftricts eccléfiaftiques de ce diocèfe : & un des ports de la côte en tire fon nom, qui eft Aber-ack. Cette pofition des Agnotes ne permettra pas de les confondre avec les Anagnutes de Pline, fi l'on ne fe croit pas autorifé de l'accufer d'erreur, pour avoir placé dans l'Aquitaine un peuple qu'il auroit dû nommer dans la Lionoife.

·45°, 24°.

ALAMONS. L'Itinéraire d'Antonin conduit de Vapincum à Seguftero, par un lieu dont le nom fe lit Alabonte. On lit Alarante dans la Table Théodofienne

*F

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que

avec une répétition fuperflue du même nom, & d'une
distance qui y a rapport. Cette distance eft xvi, égale-
ment dans l'Itinéraire comme dans la Table, à l'égard
de Seguftero: & à l'égard de Vapincum, la Table &
l'Itinéraire font auffi d'accord à marquer XVIII. Ce qu'il
y a d'espace en droite ligne de Siftéron à Gap n'est
de 22 à 23000 toifes, dont il ne réfulte que 30 milles
romains. Mais, le coude de la Durance au-dessus de
Siftéron, & l'inégalité du pays entre la Durance &
Gap, doivent allonger fenfiblement la mesure itiné-
raire. Or, le nom de ce lieu paroît devoir s'écrire Ala»
mons, & il fubfifte dans celui du Moneftier d'Alamont,
fur le bord de la Durance. On trouve Monafterium Ala
monis dans Léon d'Oftie, qui le dit fitué également à
quatre lieues de Gap comme de Siftéron, ce qui con-
vient aux indications précédentes, à une fraction de
lieue près, & quadre généralement parlant à l'eftime
qu'on doit faire de la lieue de ce pays fur le pied d'en◄
viron 4 milles romains. Honoré Bouche cite des lettres
d'un comte de Forcalquier, en date de l'an 1193, qui
font mention de caftrum Alamonis. Il eft furprenant que
ce judicieux hiftorien veuille après cela diftinguer Ala-
mons de la position nommée Alarante dans la Table, &
qu'il approuve Sanfon de la placer à Tallard, comme
il l'a fait, féparément d'un autre lieu fous le nom d'A-
labons. De combien faudra-t-il excéder ce qu'il y a
juste intervalle entre Gap & Siftéron, s'il faut ajouter
une troisième distance au-delà des deux précédentes?
50°, 16o.

de

ALAUNA. On voit dans la Table Théodofienne que ce lieu eft le terme d'une route, étant près de la mer : & on reconnoît cette pofition, ainfi que la dénomination même, dans celle des Moutiers d'Alonne, qui font deux paroiffes contigues, Notre-Dame & S. Pierre, immédiatement au-deffus de Barneville, où eft un port de marée, de même que le Port-bail, qui n'en eft pas

éloigné. La distance à l'égard de Crociatonum, qui eft Valognes, quoiqu'elle paroiffe marquée vii dans la Table, veut être prise fur le pied de xII; & dans la néceffité de fe conformer à ce qu'exige le local, il est aifé de substituer un x à un v, en croifant les jambages du v. On trouvera la même obfervation fur cette distance dans l'article Crociatonum. Il eft auffi fait mention d'Alauna dans l'Itinéraire d'Antonin, quoique le fçavant commentateur de cet Itinéraire paroiffe douter que ce lieu foit le même dans l'Itinéraire que dans la Table. On peut confulter l'article dont le titre eft Cofedia, pour connoître ce qui concerne la pofition d'Alauna, relativement à la mention qu'en fait l'Itinéraire, & fpécialement à l'égard de la pofition de Cofedia.

45° 24°.

,

ALAUNIUM. L'Itinéraire d'Antonin donne une route, qui en la prenant à un lieu connu comme eft Seguftero, conduit à Apta Julia. La même route eft tracée dans la Table Théodofienne, & les lieux intermédiaires, à partir de Seguftero, font Alaunium & Catuiaca. La diftance de Seguftero à Alaunium eft marquée XXIV dans l'Itinéraire, XIIII dans la Table. Entre Alaunium & Catuiaca l'Itinéraire & la Table font d'accord à marquer xvi: de Catuiaca à Apta Julia xv fuivant l'Itinéraire, xir fuivant la Table. Le total dans l'Itinéraire eft 55, dans la Table 42. Or, ce qu'il y a d'efpace abfolu & direct entre Apt & Siftéron, felon l'eftime qu'il n'eft permis d'en faire, eft d'environ 29000 toifes, dont il ne réfulte guère que 38 milles romains. Ainsi, le compte de la Table eft préférable à celui de l'Itinéraire, parce qu'il lui eft inférieur. Car, quoique la route traverfe un pays fort inégal, & particulièrement une chaîne de montagnes, qui s'étend depuis la rive droite de la Durance au-deffous de Siftéron, jufqu'au mont Ventoux, & que l'on nomme les monts de Lurs; toutefois, il eft hors de vraifemblance la

? que

GAULE différence entre la mefure directe & la mesure itiné raire foit autant difproportionnée que de 38 à 55. Cette analyse ne regarde que l'objet général de cette route, & j'avoue qu'elle ne m'inftruit point de la position d’launium en particulier. Je préfume feulement, que la route, en s'éloignant de Siftéron, fortoit des monts de Lurs vers un endroit, dont le nom d'Hofpitalet défigne communément le paffage d'une grande route, le débouché d'un col de montagne, & l'hofpice ou la retraite préparée pour le voyageur dans ce paffage. Les Alpes & les Pyrénées en fourniffent des exemples. Et la diftance à l'égard de Siftéron fur le pied de XIII, où la duplication de l'x eft un excès manifefte dans l'Itinéraire, fait juger qu'Alaunium ne doit pas avoir été fort éloigné du lieu défigné ci-dessus. Il coûte peu à Nicolas Sanfon d'attribuer plus d'un nom au même lieu ; &, comme fi celui de Forum Neronis ne fuffifoit calquier, il y ajoute celui d'Alaunium.

45°, 23°.

pas à For

ALBA-AUGUSTA. La capitale des Helvii eft citée Lib. III, cap. 4. dans Pline fous le nom d'Alba, entre plufieurs autres villes de la Narbonoise. Dans Ptolémée, fon nom est Albaugufta, par une élifion. Mais, c'eft un étrange déplacement à lui reprocher, que de faire fa pofition plus orientale de trois degrés que l'entrée de l'Ifère & de la Durance dans le Rhône, & de la rejetter au-delà d'Aqua-Sextia, en tirant vers les Alpes. Il faut attri buer à cette fauffe pofition la conjecture de Surita, que ce pouroit être celle d'Augufta, placée dans les Itiné raires & dans la Table entre Valence & Die, mais qui ne peut fe tranfporter aux Helvii, dont il est question dans Ptolémée en citant Albaugufta. Quoique M. de Valois paroiffe perfuadé, qu'Alba-Augufta des Helvit n'est différente de Viviers que pour avoir changé de nom; quæ Alba primùm dicta eft, pofteà dici cœpit Vi varium, vel Vivaria; & qu'il blâme Papire-Maffon de

P. 145

vouloir qu'Alba foit un lieu appellé Alps: on ne peut néanmoins fe refufer à l'évidence des reftes d'une ville, felon l'idée qu'on peut avoir d'une capitale, comme on les voit en ce lieu d'Alps. Il faut fur ce fujet recourir à ce que rapporte M. Lancelot, dans le feptième volume de l'Académie. Quand Grégoire de Tours appelle Viviers, civitatem Vivarienfem, dans un fiècle où le fiége épifcopal des Helvii étoit transféré en cette ville, celle d'Alba n'avoit point perdu la prérogative de capitale dans le tems qui convient à la Notice des Provinces de la Gaule, où civitas Albenfium tient fon rang dans la Viennoife.

44°, 20°.

ALBIGA. Civitas Albienfium eft au nombre des villes de l'Aquitaine première, dans la Notice des Provinces de la Gaule. Il eft mention des Cataphractarii Albigenfes dans la Notice des Dignités de l'Empire, & dans une infcription rapportée par Goltzius. Ainsi, nous n'avons point de notion concernant Albi, que l'on fçache pofitivement être antérieure à la fin du quatrième siècle, ou au commencement du cinquième. La manière d'écrire Albiga, plutôt qu'Albia, s'eft confervée dans le nom de l'Albigeois. Il y a toute apparence que ce territoire avoit dépendu des Ruteni, comme on peut voir à l'article Ruteni provinciales.

53°, 23°.

ALBINIANA. L'Itinéraire d'Antonin & la Table Théodofienne en font mention. La distance à l'égard de Lugdunum des Batavi, ou de Leyde, eft marquée x dans l'Itinéraire, & on les compte également dans la Table en trois diftances: Lugduno 11, Prætorium Agrippina II, Matilone v Albamanis, c'eft ainfi qu'on lit dans la Table. Il existe un indice de cette pofition dans le nom d'Alfen, fur le bord méridional du bras du Rhin qui fe rend à Leyde. En mefurant ce qu'il y a d'efpace entre le lieu nommé Alfen, & le point de Leyde qu'on

P. 235.

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