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Galupe, felon Vincent de Salerne, moine de Lérin, aujourd'hui la Garoupe. Prolémée eft encore moins précis que Strabon & Pline fur la position de l'ifle qu'il indique feule fous le nom de Lerone, en la plaçant fous l'entrée du Var. L'indication de l'Itinéraire dans l'intervalle de Lero & Lerina, & de Forum Julii, qui eft xxiv, ne péche point par un excès marqué, vu le circuit auquel la difpofition de la côte oblige, quoique l'efpace direct entre le fort de fainte-Marguerite fur Lero, & le point de Fréjus ne paffe guère 14000 toifes. On doit conjecturer que le monaftère dédié à fainte Margue- ' rite, dont cette ifle porte aujourd'hui le nom, avoit pris la place du monument confacré à Lero, dont il eft parlé dans Strabon.

45°, 22°.

LESORA MONS. Sidoine-Apollinaire, dans une pièce qu'il adreffe au recueil de fes poèfies: Hinc te Lefora, Caucafum Scytharum

Vincens, afpiciet, citufque Tarnis.

Pline parlant des fromages eftimés à Rome: Nemau- Lib, XI, cap. 421 fenfi præcipua (laus) Lefuræ, Gabalicique pagi. C'est le mont Lofère, d'où fort le Tarn, fur les confins du diocèfe de Mende, qui eft le Gabalicus pagus, & du diocèse d'Uzez, qui a fait partie des Arecomini, dont Nemaufus étoit la capitale.

51°, 25°.

LESURA FLUV. Aufone en fait mention dans fon poème fur la Mofelle, exilis Lefura: aujourd'hui Lefer, que la Mofelle reçoit fur fa rive gauche, entre Numagen & Bern-caftel.

52°, 22°.

LEVACI. Ils font nommés dans le cinquième livre des Commentaires, entre les peuples qui obéissoient aux Nervii, qui fub eorum imperio funt. Comme les rivières ont fouvent donné le nom à des cantons particuliers, je trouve beaucoup d'analogie entre le nom des Levaci,

& celui de la Lieva, qui à Gand fe joint à l'Escaut, & dont on fe fervit en 1339, pour ouvrir un canal de Gand jufqu'à Damm, entre Bruges & l'Eclufe, lequel a précédé celui qui ne fut creusé qu'en 1613, tendant à Bruges directement.

52°, 24°.

LEVÆ FANUM. Il eft placé dans la Table Théodofienne, fur la route qui de Lugdunum des Batavi, ou de Leyde, remonte le long du Rhin; & c'eft en pofition intermédiaire de Fletio & de Carvo, en marquant de Fletio à Leva fanum XVI, & de Leve fanum à Carvo VIII. On peut voir à l'article Fletio, que fa pofition est celle d'un lieu nommé Vleuten, & on préfume que celle de Carvo fe place vis-à-vis de Wageningen, ou à peu près. La distance actuelle & directe entre ces pofitions répondant à environ 35 milles romains, dont la mefure eft celle, qui généralement parlant quadre aux distances indiquées dans le territoire des Batavi ; il s'enfuit que la Table eft en défaut, & on peut y foupçonner quelque lacune. Car, on n'y voit point Trajedum, fitué à environ 5 milles au-delà de Fletio, ni Batavodurum, ou Vick-Durftede, qui eft en deçà du lieu qui convient à Carvo. Il n'y a donc point de fond à faire fur les nombres de la Table en cet efpace; & fi quelque circonf tance locale peut y fuppléer, pour nous indiquer Levæ fanum, c'eft de trouver un peu au-delà de Durstede, fur la rive oppofée à celle des Batavi, un lieu dont le nom de Liven-dael (c'est-à-dire, vallis Leva) conferve celui de la divinité qui avoit un temple dans ce canton. 43°, 21°.

LEUCATA. Méla: ultra ( Rubrefum lacum) eft LeuLib. II, cap. 5. cata, littoris nomen, & Salfulæ fons. Cela veut dire fimplement, qu'entre l'étang de Sigean & Salfes, le rivage eft appellé Leucata, quoique fur la hauteur qui domine ce rivage il exifte un lieu nommé Leucate. Je fuis de l'opinion de M. de Valois, que cette dénomination peut

Pag. 274.

être Gréque. Elle fera la même que celle du mons Leucata dont parle Virgile, & qui fait la pointe de la prefqu'ifle de Leucas dans l'Acarnanie, & ainfi nommée seIon Servius ex candore faxorum. Feftus-Avienus (in orâ maritima) doit avoir cité fur la côte de Narbone un promontoire fous le nom de Candidum, dont l'endroit eft perdu par quelque lacune car, c'eft ce qu'on doit conclure de ce vers :

Illi eminenti porrigit, quod Candidum

Dixi vocari,

Et M. Aftruc a fait la même remarque. Roger de Hove- Hift. nat. de den, qui a continué l'hiftoire de Beda jufqu'à la fin du Lang. p. 76. douzième siècle, décrivant la route d'une flote Angloife, parle de Leucate en ces termes : quamdam arenam protenfam in mari, quæ dicitur caput Leucate. Aujourd'hui ce promontoire fe nomme communément le cap de la Franqui, qui eft le nom d'une petite ifle plate, rangée dans l'enfoncement de la côte au nord du cap. 50°, 18°.

LEXOVII. Leur nom fe trouve diverfement écrit : Lexovii ou Lexobii, dans Céfar, comme dans Strabon qui a connu leur position fur le bord de la mer, & vers l'embouchure de la Seine, felon la manière dont il s'explique en parlant du commerce de la Gaule. Pline commence l'énumération des peuples de la Lionoise par les: Lexovii. Ptolémée range les Lexubii après les Caleta. Il n'eft pas exact en les faifant fuivre immédiatement par les Veneli, puifque ceux-ci reculés dans le Côtantin font féparés du diocèse de Lizieux par toute l'étendue du diocèfe de Baïeux, partagée entre les Viducaffes & les Bajocaffes.

46°, 22°, & 48°, 16%

LIGER FLUV. C'eft ainfi que ce nom eft au nominatif dans tous les auteurs anciens, & même dans plufieurs du moyen-âge, & non pas Ligeris, comme dans quelques autres du même tems. On lit dans Céfar, Liger

Lib. I.

ex nivibus creverat. Strabon fait fortir la Loire des monts Cemmeni, la fait paffer à Genabum vers le milieu de fon cours, & la conduit à la mer entre les Pictones & les Namnetes, ce qui eft convenable en toutes fes circonf tances. Ptolémée a connu de même l'embouchure de cette rivière. Pline, en parlant de la Lionoise, cite flumen clarum Ligerim. On fçait qu'Augufte, en donnant plus d'étendue à l'Aquitaine, recula fes bornes jusqu'à la Loire ; & Vibius-Sequefter, dans fon traité des Fleuves, s'explique ainfi en conféquence: Liger Gallia, dividens Aquitanos & Celtas. Mais, dans ce qu'il ajoute, in Oceanum Britannicum evolvitur, qui ne voit que le nom de Gallicum feroit plus convenable?

44°, 25°.

LIGURES. Leur nom chez les Grecs eft Aigues. On a dit auffi Liguftini, quoique ce terme foit plutôt un Lib. II, p. 128. dérivé qu'un nom fimple. Strabon les diftingue des Gaulois comme une nation différente, nonobftant que leur manière de vivre fût femblable; & Denys d'Halicarnasse témoigne que leur origine eft inconnue. Ils s'étoient étendus le long de la côte jufqu'aux frontières de l'Efpagne, & Scylax le fait connoître, en établiffant des Ligyes depuis les Ibériens jufqu'au Rhône. Les Ligures, felon Feftus-Avienus, avoient occupé la montagne de Sette : - ad internum mare,

In Periplo.

In Orâ marit.

Lib. XLIII.

Setienâ ab arce, & rupe faxofi jugi
Sefe extulere.

Leur nom affez obfcur de ce côté-là, a été plus célè-
bre entre le Rhône & les Alpes, où ils étoient contigus
à la Ligurie proprement dite, qui occupoit la partie ma-
ritime de l'Italie, depuis le fommet des Alpes, & fur le
penchant de l'Apennin, jufqu'au fleuve Árno, où ils
confinoient aux Tofcans ou Etrufques. Ce fut en Ligu-
rie, fuivant Marcien d'Héraclée, que Marseille fut fon-
dée ; & on lit dans Juftin, inter Ligures & feras gentes
Gallorum. Aufli a-t-on défigné les Ligures en cette par

Lib. de Mirab.

Lib. III, cap. 5.

Lib. LIV.

tie par le nom de Gallo-Ligures, ou comme on lit dans
Ariftote, Celto-Ligyes. Le plus puiffant des peuples de
cette contrée, les Salyes, qui ont dominé depuis le
Rhône jusque vers les Alpes, font au dire de Pline, Li-
gurum trans Alpes celeberrimi. Mais on remarque, qu'en-
tre les peuples Inalpini, il place des Capillati. Selon
Dion-Caffius, le nom de Ligures comati ou criniti ne se
borneroit pas à une branche de nation particulière, &
il s'étendroit à tous les peuples des Alpes maritimes
parce que c'eft en parlant collectivement des nations de
ces Alpes qu'Augufte réduifit à l'obéiffance, qu'il cite
les Liguriens chevelus. C'eft ce que Pline confirme en Lib. III, cap. zo.
peu de mots: Capillatorum plura genera, ad confinium
Liguftici maris. On leur avoit apparemment fait quitter
la longue chevelure qui les diftinguoit, comme il s'en-
fuit de ce vers de Lucain :

Et nunc tonfe Ligur, quondam per colla decora
Crinibus effufis.

Pour ne rien omettre de ce qui fe renferme dans l'an-
cienne Gaule, il étoit indifpenfable de faire une men-
tion expreffe des Ligures.

47°, 18°.

LIMONUM, pofteà PICTAVI. Il eft mention de cette ville dans le huitième livre des Commentaires, comme d'une place devant laquelle les Gaulois, qui étoient encore en armes contre les Romains dans la dernière des campagnes de Céfar, mirent le fiége. Limonum eft l'une des deux villes que Ptolémée nomme chez les Pictones. L'autre eft Ratiatum, & non Auguftoritum, comme on peut voir à l'article qui concerne Ratiatum: & il faut croire que Ptolémée ne cite Limonum en fecond lieu, que parce que fa pofition eft ultérieure ou plus reculée dans le compte de la longitude. Car, il convient de regarder Limonum comme la capitale des Pitavi, & tomber d'accord que Magnon, qui vivoit dans le neuvième siècle, n'eft point en faute de dire,

Voyez l'article Augufioritum, P.

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