Imágenes de páginas
PDF
EPUB

reculé. La nouvelle paroît avoir été groffie en recevant les habitans du caftrum fancti Genefii, que l'on prétend avoir été abandonné vers le même tems; ce qui a fait donner le nom d'Infula fanéti Genefii à l'Ile de Marti-gues, qui fépare Jonquières d'avec Ferrières. Il est remarquable que la Tour de Bouc (ou de l'embouchure); fituée à l'entrée du canal qui conduit à Martigues, &. fur la droite, eft appellée Caftel Marseillés par un vieil auteur Provençal, que Bouche a eu entre les mains.

46°, 21°.

MARTIALIS. Sidoine-Apollinaire, qui devoit connoître les environs de Clermont en Auvergne, dont il a occupé le fiége épifcopal, cite un lieu qui eft peu dif-tant de cette ville entre le nord & le couchant, & qui dans un tems plus reculé que celui où il vivoit avoit Lib. II, epift. 14. été appellé Martialis ; parce que les légions de Céfar y avoient eu leur quartier d'hiver in pago Violvafcenfi,. qui Martialis atate citeriore vocitatus eft, propter hiber

Lib. XV

:

Legionum Julianarum. Ce lieu fe nomme aujour-d'hui Volvic, Volovicum dans la vie de S. Preject, ens l'honneur duquel un monastère y a été fondé.

46°, 25°..

AD MARTIS. C'eft ainfi qu'on lit dans l'Itinéraire d'Antonin, Martis fimplement dans la Table Théodofienne, où il faut fous-entendre ftatio, parce qu'Am-mien-Marcellin parle de ce lieu en difant, ftationem nomine. Martis. Dans l'Itinéraire de Bourdeaux à Jérufalem, ad Marte, pour ad Martem. La Table marque entre Gadao, ou felon l'Itinéraire de Jérufalem Gef dao, & la station de Mars, viii; l'Itinéraire 1x. De cette station à Seguftio, xvII dans la Table, xvi dans l'Itinéraire; de manière que le plus ou le moins dans les. diftances particulières, eft compenfé au total de Gefdao à Segufio, étant également 25 dans la Table com-me dans l'Itinéraire. Le nombre xvi pour la distance qui. répond à Segufio, eft confirmé par l'Itinéraire d'Arto

nin. Cet Itinéraire ne faisant point mention de Gefdao, marque XVIII en une feule distance de la ftation de Mars à Brigantio; & on compte la même chofe en détail de Brigantio à Martis, fçavoir vi, v, viii, dans la Table; autant dans l'Itinéraire de Jérufalem, fçavoir x & 1x. Je me fuis expliqué fur la ftation de Mars dans un P. 3 ouvrage qui concerne l'Italie, & une fcrupuleufe analyfe des distances a paru fixer cette pofition à Oulx fur la route de Suze. Ce que j'ai remarqué depuis d'affez. fingulier, c'eft que ce lieu dont le nom actuel vient d'Ultium, eft appellé plebs Martyrum dans des lettres de Cunibert, évêque de Turin, & d'environ l'an 1165. Ainfi, il en a été de même de ce lieu que du mons Martyrum, près de Paris, que la tradition veut avoir été auparavant. mons Martis.

48°, 21°..

MASSAVA. Ce lieu eft placé dans la Table Théo-dofienne entre Brivodurum & Ebirno, qui eft Nevirnum. La distance eft également marquée xvi à l'égard de Brivodurum, ou Briare, & de Nevirnum, ou Ne-vers. Mais, on peut voir dans l'article Brivodurum, que l'intervalle de Briare à Mefve, qui est Massava, furpaffe l'indication de la distance, étant d'environ 25000: toifes, ce qui donne lieu de compter 22 lieues gauloifes. Quant à l'intervalle de Mefve à Nevers, comme on n'y trouve qu'environ 16000 toifes, il ne paroît guè-re poffible d'y admettre ce qu'indique la Table, parce: que le calcul de 16 lieues gauloifes paffe: 18000 toifes.. Ainfi, il feroit convenable que le nombre fût xiv plutôt que XVI, par la tranfpofition de l'unité du chiffre romain. Le continuateur de Frédégaire fait mention de Mafva vicus, in pago Aurifiodorenfi: & en-effet, Mefve, quoique dans l'éloignement d'Auxerre, eft dans les limites de fon diocèfe. La petite rivière de Mafau, qui fe rend dans la Loire à Mefve, conferve.plus purement le nom de Malava.

[ocr errors]

44°, 24°.

MASSILIA. On lit Maffalia dans les écrivains Grecs; & fa fondation par les Phocéens fortis d'une ville d'Ionie, eft une chofe connue lippis & tonforibus: quoique fur les circonftances hiftoriques de cet Lib. XLIII. établiffement, le récit de Trogue-Pompée, ou de Juftin fon abbréviateur, ne foit pas d'accord avec ce que rapporte Athénée d'après Ariftote, & Plutarque pareillement dans la vie de Solon. L'époque de la fondation de Marfeille remonte près de 600 ans avant FEre Chrétienne, en la fixant au tems que Tarquin l'ancien regnoit Lib. V, Sect. 24. à Rome. Car, ce fut alors, felon Tite-live, que les Gaulois pafferent en Italie, fous la conduite de Bellovèfe; & ces Gaulois, au rapport de l'historien, prêterent leur fecours aux Phocéens contre les Salyes, qui s'oppofoient à l'établissement de ces étrangers. Trogue-Pompée avoit écrit, que les Phocéens remontèrent le Tibre, temporibus Tarquinii regis, & contractèrent une alliance avec les Romains, avant que d'arriver dans la Gaule, & de s'y arrêter. La nation des Segoregii, ou Segobrigii, que Juftin nomme pour être celle qui reçut d'abord les Phocéens, n'est point connue d'ailleurs, & je ne croispas qu'il foit convenable de la confondre avec les Reii, dont l'emplacement eft éloigné de la mer. C'eft avec les Salyes qu'on voit conftamment que les Marseillois cnt disputé le terrain, jufqu'à ce que leur alliance avec Rome, en donant occafion aux Romains de porter leurs armes dans la Gaule, eût affuré à ces alliés une poffef fion paifible des établiffemens qu'ils avoient forinés le long de la cote. Ces établiffemens s'étendoient d'un côté jufqu'à Emporia, à l'entrée de l'Efpagne, & de l'autre jufqu'à Nicaa, & au port Monacus, que Strabon regarde comme le plus reculé vers l'Italie, & que Ptolémée leur accorde également. Les Salyes ayant Lib. IV, p. 180. été réduits par Sextius, Strabon fait entendre, que. les Marfeillois obtinrent un terrain de huit ftades en

[ocr errors]

largeur le long de la côte, & de douze stades aux endroits qu'occupoient leurs colonies. Cependant, il faut penfer qu'ils avoient cherché à fe placer en avant dans les terres, fi l'on croit qu'Etienne de Byzance ne s'eft point trompé en difant, qu'Avenio & Cabellio font des villes Marfeilloifes, quoique renfermées dans le territoire des Cavares. Ce qu'on lit dans le premier livre de Bello Civili, que Pompée avoit accordé à Marseille, agros Volcarum Arecomicorum, & fluorum (ou helio rum) felon diverfes leçons, doit s'entendre fimplement de quelques terres, qui dans le territoire de ces peuples pouvoient être à la bienséance de quelque établiffement Marfeillois. Etienne de Byzance nomine plufieurs villes Marfeilloifes, Azania, Alonis, Trozen, fur lefquel les je crois qu'il convient mieux d'avouer que nous les ignorons, que de hazarder des conjectures trop incer, taines. Mais, ce qui fait autant d'honneur à Marseille, qu'elle pouvoit tirer d'avantage de fes poffeffions, c'eft la manière dont Tacite s'exprime dans la vie d'Agrico, la locum, Gracá comitate, & provinciali parcimonia, miftum, ac benè compofitum. Elle avoit confervé dans une terre étrangère, les mœurs, & la façon de vivre, qu'elle tenoit de fon origine; mirùm quam facilè, dit Lib. II, cap. 5. Méla, & tunc fedem alienam ceperit, & adhuc morem fuum teneat. La littérature Gréque, felon Strabon, attiroit les Romains à Marseille, comme Athènes même pouvoit le faire. Il faut attribuer à la chute de l'Empire Romain en Occident, ce que dit Agathias, que Marfeille de Gréque étoit devenue barbare. On voit dans le fecond livre de la guerre civile, où le fiége que Céfar mit devant Marseille eft décrit, que cette ville étoit alors environnée de la mer prefque de trois côtés ; fere ex tribus oppidi partibus mari alluitur: & que le quatriè me côté eft celui par lequel elle communique à la terre; reliqua quarta eft, que aditum habet à terra. Il réfulte de-là, qu'il faut réduire l'ancienne ville de Marfeille à

un triangle, que forme la longueur de fon port avec le
rivage de la grande mer ; & que fon étendue actuelle
qui renferme le port, & qui le borde d'un côté comme
de l'autre, eft plus considérable qu'elle n'étoit autrefois.
Eumène, dans un panégyrique de Conftantin, dit que
Marseille ne tient au continent que par un espace de MD
pas; & je remarque que cette mefure, fi on l'entend
d'un mille & demi, excède confidérablement ce qui
convient au local. Car, depuis le fond du port, en tour-
nant vers le bord de la mer, jufqu'à l'endroit que l'on
nomme la grande pointe, on ne comptera que 5 à 600
toifes, ce qui ne répond qu'à 7 à 800 pas, dont 1000
compofent le mille romain. Ainfi, pour entendre Eu-
mène, il faut fe rabattre au pas commun, qui n'eft que
la moitié du pas géométrique ; & c'eft de la même ma-
nière que j'ai trouvé quelquefois qu'il en falloit user à
l'égard des mesures d'efpace qui fe renferment dans une
petite étendue de terrain
, comme on peut considérer
celle d'une ville, en comparaifon d'une contrée spa-
cieuse & vafte. Il femble que civitas Maffilienfium ne
tienne la dernière place dans la province Viennoife, fe-
lon la Notice des provinces de la Gaule, que pour
être
dans la position la plus éloignée à l'égard de la métro-
pole. Cette ville mérite le premier rang qu'elle tient
dans la province eccléfiaftique d'Arles.

44°, 23°.

Lib. III, cap. 4. MASSILIENSE (Oftium). Pline nous indique les noms des bouches du Rhône, & donne à la plus confidérable celui de Maffalioticum oftium. Dans l'Itinéraire Maritime cette bouche eft appellée Gradus Maffilitanorum. La dénomination dans Pline eft conforme au langage Grec, & j'ai cru devoir y employer une dénomi nation Latine. Entre les différentes bouches du Rhône, celle-ci étoit la plus voifine de Marseille. Mais aujourd'hui, ce n'est plus ampliffimum oftium, felon l'expreffion de Pline, le Rhône s'étant porté dans un autre ca

nal.

« AnteriorContinuar »