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Mediolanum, puifque cette pofition fe trouvant trop près de Colonia Trajana, eft en même tems trop éloignée de Sablones. Pour que Moy-lant foit Mediolanum, il faut fuppofer que l'Itinéraire a dû marquer III au lieu de viii dans la première distance, & xIII au lieu de vi dans la feconde. J'avoue que malgré quelque répugnance pour une pareille fuppofition, le nom de Moylant m'en impofe.

50°, 19o.

MEDIOLANUM, pofteà EBUROVICES. Ptolémée en fait mention comme de la ville principale des Aulircii Eburaici, dont le nom eft ailleurs Aulerci Eburovices. Dans l'Itinéraire d'Antonin, & dans la Table Théodofienne, on trouve Mediolanum Aulercorum. Ammien-Marcellin cite la même ville dans la feconde Lionoise. Elle est du nombre de celles qui ont perdu leur nom propre & primitif, pour prendre celui de la cité ou du peuple dont elles étoient capitales. Le nom d'Eburovices étoit déja altéré lorsque la Notice des provinces de la Gaule a été dreffée. On y lit civitas EbroicoDans le moyen-âge, c'eft fous le nom d'Ebroica, ou d'Ebroas, qu'il eft mention d'Evreux.

46°, 17°.

MEDIOLANUM, poftea SANTONES. Quoique le nom de la ville capitale des Santones foit écrit Mediolanium dans Strabon, dans Ptolémée, dans Marcien d'Héraclée, il femble que fur la finale de ce nom on doive fe conformer à la manière la plus commune de l'écrire pour toutes les villes qui ont porté le même nom. Ce n'eft pas précisément d'après Ptolémée, que Marcien d'Héraclée, quoiqu'il paroiffe en tirer fes pofitions, fe hazarde de dire, que la ville des Santones est près de la mer, & fur la Garonne. Ce qui pourroit fe dire ainfi du territoire qu'occupoient les Santones, ne convient point à la fituation de la capitale en particulier. L'Itinéraire d'Antonin, & la Table Théodofien

:

ne, font mention de Mediolanum Santonum. Cette ville a quitté ce nom qui lui étoit propre, pour prendre, comme la plupart des autres capitales, celui du peuple. Ammien-Marcellin la défigne fous le nom de Santones entre les villes principales de l'Aquitaine : & dans la Notice des provinces, civitas Santonum eft de l'Aquitaine feconde. On lit Santonus, & Santoni, dans Aufone, & dans Sidoine-Apollinaire, ce qui peut être attribué à la quantité pour la facilité du vers dans leurs poéfies. La ville de Saintes conferve plufieurs veftiges des édifices publics dont elle étoit décorée fous la domination romaine.

50°, 25°.

Lib. XV.

MEDIOMATRICI. C'eft ainfi que ce nom doit être écrit, d'après Céfar, Strabon, Pline, Tacite, la Notice de la Gaule. Ptolémée eft le feul qui donne lieu de changer la finale, en écrivant Mediomatrices. Si l'on prend en rigueur ce que dit Céfar du cours du Rhin; per fines Sequanorum, Mediomatricorum, Tribocorum, Comment. IV. Treverorum, citatus fertur; les Mediomatrici auroient eu un district de grande étendue, & qui s'écartoit fort de leur cantonnement principal aux environs de la Mofelle, en franchiffant une barrière naturelle que la chaîne des Vofges leur oppofoit. Et s'il étoit question dans Céfar de la plus exacte defcription géographique, la fituation des Triboci, dont les limites participent de ceux des Leuci comme des Mediomatrici, & qui ne font point contigus aux Treveri, demandoit que dans cette énumération, les Triboci fuffent nommés avant les Mediomatrici, non pas entre les Mediomatrici & les Treveri. Il eft vrai que dans le cas où l'établiffement des Triboci en-deçà du Rhin, ainsi que celui des Nemetes & des Vangiones, auroit été pris fur une partie de l'ancien territoire des Mediomatrici, il feroit naturel qu'il fût fait mention des Mediomatrici, avant que de citer les Triboci. Ce qui eft conftant, c'eft que dans les temns

Lib. I, v. 438.

poftérieurs à la conquête des Gaules par Céfar, il ne
paroît aucune trace ou mémoire de la poffeffion des
Mediomatrici, au-delà de ce qu'ils ont occupé dans les
limites de la première Belgique, les parties voifines du
Rhin en étant bien diftinctes, & compofant une autre
province, la Germanie première. Il y a quelques autres
remarques à faire fur les limites des Mediomatrici. On
trouve un Fines, qui en les féparant de la cité des Vero-
dunenfes, la refferre dans des bornes plus étroites que le
diocèse de Verdun. Je vois encore que le pagus Meten-
fis dans le moyen-âge fort de l'étendue actuelle du dio-
cèfe de Metz, & empiète fur celui de Trèves, comme
il s'enfuit des Lettres d'un comte Sigefrid, de l'an 963,
où le caftellum Lufilinburch (Luxembourg) eft dit situé
in pago Metingouv. A l'égard de cette dernière exten-
fion, il femble Metz ayant
que
été la demeure des rois
d'Auftrafie, cet avantange a pu étendre fon reffort à un
-canton voifin, que l'on jugera néanmoins avoir appar-
tenu aux anciens Treveri, plutôt qu'aux Mediomatrici..
49 18°.

MEDUANA FLUV. Cette rivière eft citée dans des
vers, que plufieurs critiques veulent n'être point de
Lucain, & avoir été inférés dans fon poème, ce qui a
m'a fait douter que je fuffe en droit d'en faire usage:
In nebulis Meduana tuis marcere perofus

Andus, jam placidá Ligeris recreatur ab undá. Quoi qu'il en foit, la dénomination par elle-même paroit ancienne, & fans altération. Il faut defcendre aux écrivains du moyen-âge, pour pouvoir citer la Sarte & le Loir, que la Maïenne reçoit auprès d'Angers, avant que d'arriver à la Loire dans l'endroit nommé Bouche-Maine.

50°, 24°.

MEDUANTUM. C'eft un lieu placé dans la Table Théodofienne à la fuite de celui dont le nom de Mofa fe rapporte indubitablement à Moufon, comme on peut

voir à l'article Mofomagus; & la distance eft marquée VIII. Je n'ai point découvert d'autre pofition qui fût appliquable à Meduantum, qu'un lieu nommé Moyen. Une Carte manufcrite & topographique des environs du Semoi dans l'Ardenne, me l'indique fur la droite de cette rivière, à un peu plus de 2500 toifes au-deffus de Chini, qui eft fur la gauche. On ne difconviendra pas qu'il n'y ait de l'analogie dans la dénomination. Quant à la diftance de Moufon, comme elle peut s'eftimer d'environ 10000 toifes, l'indication fi elle étoit VIII, y conviendroit mieux que VIII, parce que le calcul de 8 lieues gauloifes n'eft en rigueur que de 9072 toifes. Je crois que la route qui part de Durocortorum, & fur laquelle Meduantum fe trouve dans la Table eft bien connue jufque-là. Mais, il n'en eft pas de même de la continuation tracée dans la Table en aboutif fant à Colonia Agrippina. Dans cet intervalle on ne voit qu'un nom de lieu auquel il manque quelques lettres M merica, fans indication de distance à l'égard de Meduantum. S'il faut croire que la route fe rendoit en-effet à Cologne, la difpofition du local (comme on peut rapporter à la carte de la Gaule) fait préfumer que cet- OMIILI / te route s'uniffoit, en s'approchant de Colonia Agrippina, à celle qui s'y rendoit d'Augusta Treverorum, ce qui néanmoins feroit plus décidé, fi le lieu marqué par la Table au-delà de Meduantum étoit connu. Au-refte, ce défaut ne me difpenfoit point de in'expliquer fur ce qui peut convenir à Meduantum en particulier.

46°, 17°.

s'en

MEDULI. Ce qui fait partie de l'ancien territoire des Bituriges Vivifci, fous le nom de Médoc, entre l'embouchure de la Garonne & la mer, représente les Meduli. Car, le nom de Médoc vient de Medulcum, qui eft dérivé de Meduli. Aufone défigne la fituation de ce canton, comme la qualité de fon terroir, en écrivant à un de fes amis, nommé Théon:

Pag, 204

Quid geris extremis pofitus telluris in oris, Cultor arenarum vates? cui littus arandum Oceani finem juxtà, folemque cadentem. Il vante ailleurs oftrea Medulica, Baianis certantia; & auxquelles Sidoine-Apollinaire fait allufion, en parlant de ceux qu'il appelle, Medulica fupellectilis epulones. Dans la chronique des Normans, fous l'an 848, le lieu dont il eft mention à la fuite de Bourdeaux, fous le nom de Metullium, ne peut être attribué dans le voifinage de cette ville qu'aux Meduli, dont il paroît tirer fa dénomination; Northmanni Burdegalam Aquitania Judais prodentibus, captam, depopulatamque, incendunt: deinde Metullium vicum populantes, incendio tradunt, Je pense que Caftelnau de Médoc pourroit avoir fuccédé à Metullium, comme ayant été réédifié; & en qualité de lieu principal chez les Meduli, il tiendroit vraisemblablement la place d'un Noviomagus que Ptolémée indique chez les Bituriges Vivifci, & dont il est inention dans un article particulier.

46°, 25°.

MEDULLI. Le nom de ce peuple dans un endroit Lib. IV, p. 203. du texte de Strabon eft Medualli. Dans l'infcription du Trophée des Alpes, rapportée par Pline, & dans celle de l'Arc de Sufe, on lit Medulli. Selon Strabon, ce peuple occupoit le plus haut fommet des montagnes, & il attribue à ces montagnes 100 ftades de hauteur perpendiculaire. Il ajoute, que les Medulli font fort audeffus de la jonction de l'Ifère avec le Rhône: car, c'eft ainsi qu'il faut entendre les termes dont il fe fert, aça Th's cuμboans, pour que les Medulli ne defcendent point trop bas dans le territoire des Allobroges, au-deffus defquels Ptolémée témoigne qu'étoient fitués les Medulli. C'eft problablement d'un lac qui eft au pied du anont Cenis, que parle Strabon, à la fuite de ce qu'il dit de la pofition des Medulli, lorfqu'il ajoute que les fleuves Druentius & Durias ont leurs fources dans le

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