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fectá vigilia, fecundo flumine progredi filentio, jubet. Ce qu'il ordonne au contraire en remontant la rivière, de le faire d'une manière tumultueufe & bruiante, s'eft fait entendre de l'énemi: magnum ire agmen adverfo flumine fonitumque remorum in eâdem parte exaudiri. Et cet énemi, qui fe perfuade que les Romains cherchent les moyens de fuir, & par trois côtés différens, quod exifti mabant tribus locis tranfire legiones, atque omnes fugam parare; ne fe porte auffi vers trois différens côtés, que pour s'oppofer également par tout à une retraite qu'il croit précipitée. Or, il eft aifé de remarquer, que fi l'on fait marcher un de ces détachemens vers le bas de la rivière, en même tems que le gros de l'armée gauloise marche vers Labiénus, c'eft diriger deux différens corps vers un feul & même côté, & ne pas fatisfaire à tout ce que l'énemi fe propofe & entreprend, en lui faisant négliger & laiffer en arrière le détachement romain qui remonte la rivière, quoique dans l'opération de Labiénus, ce mouvement se faffe avec éclat, tandis que de l'autre côté il eft fecret & clandeftin. Je n'ai pu me dif penfer d'entrer dans un pareil détail, nonobftant mon intention d'éviter la prolixité dans cet ouvrage. J'ai vu avec furprife, que M. de Valois, qui n'eft pas volontiers d'accord avec Sanfon, adoptoit ici fon opinion, & l'interprétation fur laquelle elle eft fondée: fuam opinionem, en parlant de Sanfon, Cafarianá relatione ftrategematis Labieni confirmat,ac verifimillimam reddit. Tom. I, p. 208, Cellarius accède auffi au même sentiment, entraîné à ce qu'il paroît par l'autorité de M. de Valois. Au-refte il paroîtra plus aifé de fe convaincre que la pofition de Metiofedum ne doit point être placée au-deffous de Lutèce, en defcendant la Seine, que de décider quelle eft fa pofition du côté contraire, ou en remontant. Il femble néanmoins, quand on y fait attention, que le nom de Metiofedum foit employé dans le texte des Commentaires, comme celui d'un lieu dont il a déja été quef

P. 337

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tion, & qui a été précédemment défigué dans le cours
de l'expédition, ce qui ne peut concerner que Melodu-
num. Jofeph Scaliger va plus loin que de prendre Me-
tiofedum pour Melodunum: il prétend que
dans les ma-
nufcrits de Céfar, on lit Metiofedum, au lieu de Melo-
dunum, ce qui eft fufpect de faux à M. de Valois. Quoi
qu'il en foit, la manière diverse dont on lit le nom du
même lieu, Methetum, Meteglum, Mecledum, a plus
d'affinité au Metiofedum, que la dénomination même de
Melodunum. Marlien, & quelques autres après lui,
veulent qu'on life Jofedum, plutôt que Metiofedum, ce
qui eft rejetté par Scaliger.

44°, 24°.

cap. 3.

MEMINI. Il en eft mention dans Pline, en leur don- Lib. III, cap. 4. nant pour ville Carpentoracle, & le nom des Memini & lib. XVIII, eft répété dans un autre endroit. On lit Mimeni dans Ptolémée, avec » dans la feconde fyllabe, & en leur atribuant une ville fous le nom de Forum Neronis. J'expofe dans l'article Carpentorace, plufieurs raisons de croire que Carpentras a dû appartenir aux Cavares plutôt qu'à un autre peuple : & comme la position du Forum Neronis de Ptolémée, peut fe retrouver dans celle de Forcalquier; il s'enfuit que les Memini ou Mimêni, étoient placés entre les Vulgientes & la Duran

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MENAPII. Quand on lit dans le quatrième livre des Commentaires, , que Céfar fit marcher des détachemens de fon armée in Menapios, atque in eos pagos Morinorum, à quibus ad ipfum legati non venerant ; on eft induit à croire que les Menapii & les Morini étoient contigus. Strabon qui fuit Céfar en beaucoup d'endroits, semble l'avoir entendu de même. Cependant, cette contiguité de pofition fouffre difficulté, comme on peut voir à l'article Nervii. Dans un autre endroit du même livre des Commentaires, Céfar place les Menapii fur le Rhin,

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leur attribuant même au-delà du fleuve des terres, que
les Ufipetes, nation Germanique, chaffés par les Suevi,
vinrent occuper : quas regiones Menapii incolebant, &
ad utramque ripam fluminis agros, ædificia, vicofque
habebant. Au fixième livre il eft parlé des Menapii com-
me étant voifins des Eburones, propinqui Eburonum fr
nibus; en ajoutant, perpetuis paludibus filvifque muniti.
Les Menapii furent enfuite plus refferrés. Un refte de la
nation des Sicambres, les Gugerni, tranfportés en-deçà
du Rhin fous Augufte, habiterent un canton de pays
entre les Ubii & les Batavi. Les Toxandri en s'aggran-
diffant dans la partie feptentrionale du Brabant, prirent
la place que les Menapii occupoient du tems de Céfar
en confinant aux Eburones. Quoique la Notice de l'Em
pire faffe encore mention de quelques milices fous le
nom des Menapii, on ne voit point d'indice de cette na-
tion par quelque cité qui la représente, dans la Notice
des provinces de la Gaule, foit Belgiques, foit Germa-
niques. Leur nom ne s'éteignit pas néanmoins, & il
fubfifta fous la domination Françoise dans celui de pa-
gus Menapifcus ou Menpifcus, dont il eft mention dans
le
le partage que Louis le Débonnaire fit de fes Etats en-
tre fes enfans. Mais, ce n'étoit plus qu'un canton reffer-
ré vers la partie inférieure du cours de l'Efcaut, par le
Brabant d'un côté, & de l'autre par la Flandre propre
ment dite, qui s'étendoit le long de la mer aux environs
de Bruges. Enfin, fi l'on en croit la chronique des Nor-
mans, ces pirates exerçant leurs brigandages le long
de l'Efcaut, détruifirent totalement le refte des Menapii
l'an 800.

43°, 25°.

MESE. On peut voir dans l'article Stachades infula, que comme ces ifles font rangées de fuite, ce qui les a fait appeller ainfi par les Marseillois, les noms qui dif→ tinguent chacune des trois Stachades en particulier, font Lib. III, cap. 5ẽ tirés de l'ordre qu'elles gardent entr'elles, & c'eft Pline

qui nous les indique. Or, il réfulte de la néceffité qu'il y a d'y reconnoître les ifles d'Ières, nonobftant une opinion contraire dans M. de Valois, que l'ifle qui eft appellée Mese, ou celle du milieu, doit être Portcroż, que Porqueroles précède, & que fuit l'ifle du Levant. Mais, Pline qui veut que Mese porte en même tems le nom de Pomponiana, peut bien ne pas accufer jufte en cette circonstance, parce que Pomponiana, felon qu'il en eft mention dans l'Itinéraire Maritime, demande une pofition différente de Mefe; & fur ce point on peut confulter un article particulier concernant Pomponiana. Honoré Bouche en contredifant Pline fur l'application du nom de Pomponiana à Mese, le transporte à l'ifle antérieure, c'est-à-dire Prote. C'eft pour n'avoir pas connu dans Pomponiana une pofition différente de l'une & de l'autre de ces ifles.

44°, 22°.

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Hift. natur. de

MESUA. Dans la defcription que donne Méla de la Lib. II, cap. 5 partie maritime de la Narbonoife, il s'explique ainfi fur ce lieu: Mefua collis, incinctus mari penè undique, ac nifi quod angufto aggere continenti annectitur, infula. Il eft ici question de Mefe, fur le bord de l'étang de Tau, quoique cet étang plutôt que la mer, ne refferre plus Mefe de la même manière dont parle Méla. Mais, ce lieu eft fitué, comme l'a remarqué M. Aftruc, entre deux vallons profonds, prefque au niveau de l'étang, Langued. p. 36. & dans lesquels il a pu s'épancher autrefois. Il eft mention de Mefua dans Feftus-Aviénus (in Ora maritima) en lifant Mesa, au lieu de Manfa, dans ce paffage, tùm Mesa vicus. Entre les pièces qui compofent les preuves de l'histoire de Languedoc, un diplome de Charle le Chauve fait mention de Mese en ces termes : res in pago Tom. I, col. 77. Agathenfe, hoc eft qui nuncupatur caftrum de Mefox. M. de Valois cite d'autres actes, qui quoique poftérieurs de plufieurs fiècles, confervent également le nom de MeJoa. Voffius, & ce qui eft plus furprenant, Catel, qui

P. 337

Lil. III, cap. 5.

Ilift. nat. de Lang. p. 48.

étoit du pays, ont cru que Mefua étoit la montagne de Sette, croyant la voir dans ces termes de Méla, collis incinctus mari penè undique.

ne,

44°, 23°.

METAPINA INSULA. Pline cite une ile dans l'embouchure du Rhône, in Rhodani oftio, dont le nom qui fe lit Metina dans les éditions, eft Metania dans les manufcrits, comme le remarque le P. Hardouin ; & j'adopte la conjecture de ce fçavant commentateur, & du P. Labbe, qui eft de lire Metapina, au lieu de Metania. Car, l'une des embouchures du Rhô& la plus voifine de l'oftium Maffilienfe, étant nommée Metapinum oftium, felon Pline, il eft vraifemblable que le terrain refferré par ces embouchures ait pu participer à la dénomination par laquelle un des canaux étoit diftingué, & peut-être même lui communiquer le nom qui lui étoit propre, plutôt que de le recevoir de ce canal qui la renfermoit. M. Aftruc eft d'un avis différent, croyant retrouver le nom de Metina dans celui des Tignes, que l'on donne à de petites ifles fort baffes & prefque au niveau de la mer, que les alluvions du Rhône ont formées à l'embouchure qui eft l'oftium Maffilienfe.

44°, 23°.

METAPINUM OSTIUM. Nous fommes redevaLib. III, cap. 4. bles à Pline de nous indiquer les noms des bouches du Rhône; & le nom de Metapinum convient à celle des embouchures qui tient le milieu entre deux autres, os Hifpanienfe, & os Maffalioticum, ou Maffilienfe. On ne découvre point ce que le nom de Metapinum peut fignifier, comme on voit ce qui a donné lieu aux deux autres dénominations. Cette bouche fervoit d'iffue à un canal, qui fe détachoit du lit principal du Rhône, près d'une tour nommée Tanpan, comme il eft vraisemblable, & qui s'ouvroit à la mer fur une plage qui garde le même nom. Voyez l'article concernant Rhodani of

tia.

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