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Lib. IV, p. 186.

de Provence, Honoré Bouche, écrit Nemolani ; & il conjecture que ce peut être Miolans (ou Méolans). En ce cas, ce petit peuple auroit occupé la partie inférieure de la vallée de Barcelonette ; & on peut appuyer cette conjecture fur ce que les Edenates, qui fuivent les Nemaloni dans la même infcription, font placés à Seidans un canton limitrophe.

ne,

que

44°, 23°. NEMAUSUS. Strabon, qui eft le plus ancien auteur que nons ayons à citer fur le compte de cette ville, em parle comme de la capitale des Arecomici. Il ajoute, cédant à Narbone pour l'affluence des étrangers & des commerçans, Nemaufus prévaut par les avantages de fon gouvernement, qui n'eft point affujetti à des préfets envoyés de Rome, & qui domine fur & qui domine fur 24 villes ou bourgades, lefquelles jouiffent du droit de villes LaLib. III, cap. 4. tines. Pline confirme l'étendue de cette jurifdiction de Nîmes: XXIV (oppida) Nemaufenfibus attributa. On fait remonter l'établiffement d'une colonie romaine à Nemaufus jufqu'au tems d'Augufte: ce qu'il y a de certain: par les médailles & par les infcriptions, c'eft qu'elle a Lib. II, cap. 5. porté le nom d'Augufta. On trouve dans Méla, entre villes de la Narbonoife qui fe diftinguent par leur opulence, Arecomicorum Nemaufus ; dans Ptolémée,Nemaufus colonia. Aucune ville de la Gaule ne conferve des reftes auffi confidérables de fon ancienne magnificence; & fon amphithéatre, appellé dans les écrits du moyen-âge caftrum ou clauftra Arenarum, eft un des plus entiers qui fubfiftent. Un intendant des finances réfidoit à Nîmes; præfectus thefaurorum Nemaufenfium, felon la Notice de l'Empire. On peut raffembler différens témoignages, qui donnent une idée de l'étendue qu'occupoit le territoire de Nîmes. Quoique la pofition de l'ancien Ugernum, ou de Beaucaire, foit aujourd'hui du diocèfe d'Arles, on voit par le numéro des colonnes milliaires qui fubfiftent fur la voie romaine qui y con

'duifoit, qu'elles fe comptoient jufque-là en partant de Nîmes, ce que les capitales avoient droit de faire jufqu'au terme de leurs dépendances. Pline renferme in Lib. IX, cap. 8. Nemaufenfi agro, le ftagnum Latera, qui eft l'étang de Maguelone; d'où il fuit que l'ancien diocèfe de la ville de Maguelone, dont on n'a aucune connoiffance certaine avant la fin du fixième fiècle, étoit compris dans le diftrict de Nîmes. On fçait que le diocèfe d'Alais n'a été formé de nos jours, qu'en ôtant au diocèse de Nimes la partie feptentrionale, par laquelle il confinoit au diocèse de Rodez, ou aux Ruteni. Un diplôme de l'empereur Louis le débonnaire, en faveur du monaftere d'Aniane, & dont la date revient à l'an 837, décide de ces limites: inter confinia de pago Rutenico, feut Hiff. de Lang. Nemaufenfe, Alpes ad pecora alenda. Ce terme d'Alpes, Tome 1, preuves, qui eft remarquable par fon emploi comme terme générique, défigne avec évidence la branche des Cévennes qui fépare le Rouergue du bas Languedoc en général, & de l'ancien territoire de Nîmes en particulier. Si on confidère, après cela, qu'il n'eft mention d'Ucetia dans la plus ancienne des Notices de la Gaule, qu'avec le fimple titre de caftrum, auquel la prérogative dominante de cité n'eft point attachée; on en conclura, que fon diocèfe, qui par une pointe avancée pénètre actuellement dans celui de Nîmes, devoit dépendre d'une ville, dont le territoire très-étendu ne pouvoit être resserré de cette manière. Nous ne connoiffons d'ailleurs aucun peuple, qui féparât les Arecomici d'avec les Helvii, au territoire defquels confine le diocèse d'Uzez à la chute de l'Ardeche dans le Rhône. Nîmes étoit fur la grande voie qui conduifoit en Espagne, & que Strabon dit être Lib. IV, p. 187. incommode en hiver, comme étant fangeufe & inondée par les rivières, ce que les hiftoriens de Languedoc entendent de la ville même de Nîmes, plutôt que de la route. Cette route eft décrite fort en détail dans les Itinéraires. Selon Strabon, la distance entre Nîmes & P. 178+

Tome I. p. 58.

Narbone eft de 88 milles. Le moins que les Itinéraires en faffent compter eft 91: fçavoir, de Narbone à Béziers 16, de Beziers à Ceffero 12, de Ceffero à Forum Domitii 18, de Forum Domitii à Sextantio 15, de Sextantio à Ambrussum 15, & pareillement 15 d'Ambrussum à Nîmes. Il y a même apparence, que c'eft en négligeant des fractions en quelques parties. Car, par une analogie de proportion entre les différentes pofitions qui coupent cette fuite de route, on compteroit bien 92. J'entre dans ce détail, parce qu'on a tenté de conclure de cet efpace la longueur du mille romain. L'intervalle en droite ligne eft d'environ 67500 toifes. En ne comptant que 88 milles, le mille, montera à 767 toises. En comp tant 91, le mille se réduit à 742, ou à peu près, & 92 à 735. Mais, il faut être prévenu, que par la difpofition .i du local en différens endroits, la route n'eft pas également directe par tout, & fur un même alignement. Ainfi, la mefure itinéraire, où le compte des milles afsujetti à la trace de cette route, doit furpaffer la mefure en droite-ligne, qui par cette raifon ne devoit pas paroître propre à indiquer avec une forte de précifion la longueur du mille, On n'a pas obfervé d'ailleurs, que la fomme de diftance dans Strabon eft infuffifante vis-à-vis des Itinéraires combinés avec le focal. Il eft à remarquer même, que Strabon, à quelques pages audeffous de l'endroit où fon texte porte 88 milles, marque la distance de Nîmes à Narbone de 720 ftades, dont à raifon de 8 ftades par mille, il réfulte 90 milles. Or, fi l'on veut fe conformer fcrupuleusement à une lon Hift. natur. de gueur de mille prife dans le pays même, M. Aftruc la Langued. p. 225. donne de 754 toifes entre deux colonnes milliaires qui font fur pied, & élevées fous le même empereur, qui eft Tibère, fur la voie de Nîmes à Beaucaire. Selon cette mesure du mille, les 90 milles qui résultent de 720 ftades, font 67869 toifes, ce qu'on doit juger infuffifant, en ce que la mesure directe feroit, à trop peu

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de chose près, au niveau de la mesure itinéraire. En comptant 91 avec les anciens Itinéraires, la fomme des toifes eft 68614. Enfin, en admettant jufqu'à 92 milles, felon ce que la route paroît demander, le calcul de 69368 toifes n'a point un excédent fur la ligne aërienne & directe, qui foit hors de vraisemblance. Je reviens. à ce qui concerne Nîmes plus particulièrement. Dans des actes du moyen-âge, le nom de cette ville eft NemJe, en s'éloignant moins qu'aujourd'hui de fa forme primitive. La manière d'écrire Nifines avec l'à la fuite de l'i, n'a point de rapport à la dénomination dont ce nom dérive; & il eft plus convenable de faire la première fyllabe longue par le moyen de l'accent qui a cette propriété, comme j'ai cru devoir le faire.

51°, 25°.

NEMESA FLUV. Dans le poème d'Aufone fur la Mofelle, Nemefa & Pronea font deux rivières qui groffiffent celle de Sura; & en-effet Nyms réunie à la rivière de Prum, eft reçue par la rivière de Sour, qui fe rend dans la Mofelle.

51°, 21°.

NEMETACUM (vel NEMETOCENNA) poftea 'ATREBATES. Que Nemetacum foit la même ville qui a pris le nom d'Atrebates, ainsi que la plupart des autres capitales, c'eft ce que les voies romaines, que les Itinéraires conduisent à Nemetacum dans une pofition qui ne peut convenir qu'à Arras, mettent dans la plus grande évidence, quoique M. de Valois ait voulu répandre quelque incertitude fur ce point. Dans les articles Minariacum & Teucera, on peut voir que les diftances, qui de Samarobriva d'un côté, & de Caftellum Morinorum de l'autre, c'eft-à-dire d'Amiens & de Caf fel, s'adreffent à Nemetacum, toinbent fur la pofition d'Arras. Je m'expliquerai ici fur quelques autres diftances, notamment fur celles de Taraenna & de Camaracum à Nemetacum. La trace des voies romaines, qui

P. 516

partent d'Arras pour conduire à Térouenne & à Cam brai, existe encore. La diftance de Taruenna à Nemetacum eft marquée xxII dans l'Itinéraire & dans la Table, & de Nemetacum à Camaracum xiy dans l'Itinéraire. Le calcul des 22 lieues gauloifes d'une part fournit 24948 toifes, & celui des 14 lieues de l'autre part eft de 15876. Ces évaluations ne paroîtront pas remplir les intervalles auxquels elles doivent répondre. Car, ce qu'il y a d'efpace entre Térouenne & Arras eft de 27 à 28000 toifes, qui contiennent 25 lieues gauloises; & de Cambrai à Arras il faut compter environ 18000 toifes, qui valent à peu près 16 des mêmes lieues. Mais, fi l'on trouve ainfi un vuide entre ces diftances, c'est dans l'étendue de ce vuide que fe rencontre la pofition d'Arras : & de telle manière, que fi l'on divifoit tout l'espace qu'il y a entre Térouenne & Cambrai en autant de parties que l'on compte de nombres dans les deux distances indiquées, Arras se trouveroit à 22 de Térouenne, & à 14 de Cambrai. En lifant xxv au lieu de XXII entre Taruenna & Nemetacum, & XVI au lieu de XIV entre Nemetacum & Camaracum, il ne reste plus de vuide dans cet intervalle. Car, il eft plus fimple de prendre ce parti-là, que de créer une mefure de lieue particulière, & plus forte que celle qui eft fuffisamment connue d'ailleurs, & qui convient spécialement aux diftançes qui fur d'autres voies s'adreffent au même lieu de Nemetacum. Bien-loin de fe porter à ufer d'une plus grande mefure, on la racourciroit volontiers dans la diftance que l'Itinéraire marque XXVII entre Nemetacum & Turnacum. Car, l'efpace abfolu d'Arras à Tournai ne paffe guère 28000 toifes, & les 27 lieues gauloifes en demandent 30600. Au-refte, j'embraffe l'opinion de ceux qui ne diftinguent point d'avec Nemetacum, une ville du Belgium, dont le nom eft Nemetocenna dans le huitième livre des Commentaires. Céfar y paffa un quartier d'hiyer, ayant à ce qu'il paroît pour objet en particulier de

veiller

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