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on l'apprend de ce vers d'Aufone, in Mosellá : Nivomagum, divi caftra incluta Conftantini. 50°, 21°.

NOVIOMAGUS (in Veromanduis ). L'Itinéraire d'Antonin, & la Notice de l'Empire, font les plus anciens monumens qui en faffent mention. Selon la No tice, le commandant des Batavi Contraginenfes, lefquels tiroient ce nom d'un lieu peu éloigné de Noviomagus, avoit fon pofte à Noviomagus Belgica fecunda. Quant à l'Itinéraire, il marque la diftance de Noviomagus à l'égard de Soiffons, M. P. XXVII, leugas xvIII ; & entre Noviomagus & Amiens, M. P. XXXIIII, leugas XXIII. Or, l'examen des distances actuelles me fait connoître, que ces indications ne font point correctes. Car, ce qu'il y a d'espace entre Noyon & Amiens étant d'environ 32000 toifes, cet efpace admet 28 lieues gauloifes, ou 42 milles romains: & de Noyon à Soiffons, l'efpace de 16 à 17000 toifes en droite-ligne ne répond qu'à 15 lieues gauloifes, & n'en vaut pas 18 ou 27 milles romains, felon l'Itinéraire. La Table Théodofienne, en traçant une route d'Amiens à Soiffons, ne fait point mention de Noviomagus, ce qui procède de ce que cette route au-delà d'une pofition fous le nom de Rodium, laiffe Noviomagus fur la gauche, pour paffer la rivière d'Oife à l'endroit que l'on nomme Pont-l'Evêque, au lieu qu'à partir de Noyon pour se rendre à Soiffons, il étoit plus convenable de passer la même rivière un peu plus haut, & dans l'endroit qui fe nomme Pont-oife. C'est ce que la représentation exacte du local me donne lieu de conclure. On fçait que la deftruction d'Augufta Veromanduorum dans le cinquième siècle, a fait l'élévation de Noviomagus, où le fiége épifcopal des Veromandui fut transféré dans le fiècle fuivant Médard, au rapport de Fortunat, qui s'en explique en ces termes: beatus Medardus, veritus iterandam paganorum irruptionem, Noviomum fedem conftituit epifcopa

par

S.

lem.

Tem. L'altération que le tems a apporté aux anciennes dénominations de lieu, en les tronquant, a ainfi changé Noviomagus en Noviomum.

46°, 17°.

NOVIOREGUM. L'Itinéraire d'Antonin décrivant une route qui conduit de Bourdeaux à Mediolanum Santonum, ou Saintes, place Novioregum entre Tamnum, qui eft Talmon, & Mediolanum. La Table Théodofienne ne fait point mention de ce lieu en paffant de Tamnum à Mediolanum, parce que c'eft en droiture qu'elle s'y rend (comme on peut voir à l'article Tamnum) & que la pofition de Novioregum dans l'Itinéraire fait circuler la route, en s'écartant d'une voie directe. La distance de Novioregum à l'égard de Tamnum eft marquée xii, & à l'égard de Mediolanum xv. Or, je ne vois que Royan, au-deffous de Talmon, qui puisse être Novioregum. Il faut remarquer que dans ce nom de Novio-regum, la première des deux parties qui le compofent lui eft commune avec d'autres dénominations locales, Novio-dunum, Novio-magus, Novigentum ; & le nom de Royan peut dériver de la dernière, d'autant que l'effet ordinaire de l'altération des noms anciens a été de les tronquer d'une manière ou d'autre. Royan n'eft pas aujourd'hui auffi considérable qu'il l'a été, & l'avantage d'avoir un port, où la pêche est abondante, a dû rendre cette pofition recommendable dans les tems antérieurs. Il eft vrai, que ce qu'il y a de distance entre Talmon & Royan ne remplit pas ce que paroît demander l'indication de l'Itinéraire, la route dans cet intervalle ne pouvant s'évaluer qu'à environ 8000 toifes, qui ne répondent qu'à 7 lieues gauloifes. Mais, de cette évaluation résulte la manière la plus fimple de rectifier l'Itinéraire, en substituant VII à XII; & le local veut en plus d'une rencontre qu'il se fasse ainsi une permutation de ces chiffres romains, pour corriger une méprife de la part des copiftes.

* Rrr

Quant à ce que marque l'Itinéraire entre Novioregure & Mediolanum, la distance de Royan à Saintes étant à peu près de 17000 toifes, elle fixe indubitablement Novioregum à Royan, puifque les 15 lieues gauloifes calculées en rigueur font 17000 & quelques toifes.

par

400

O.

46°, 25°.

la

OBILUNUM. C'est ainsi qu'il femble qu'on doive écrire le nom, qui fe lit Oblimum, autrement Bilumnum dans l'Itinéraire d'Antonin, Obilonna dans la Table Théodofienne, Obelon dans l'anonyme de Ravenne. Ce lieu eft marqué fur une route, qui par Tarentaise conduit au paffage de l'Alpis Graia, ou du petit S. Bernard. La diftance eft également marquée ш l'Itinéraire & par la Table, à l'égard d'un lieu nom mé ad Publicanos, dont la pofition paroît être celle de l'hôpital de Conflans, au paffage de la rivière d'Arli, qui tombe dans l'Ifère à près de deux milles plus bas que le pont fur lequel on traverse cette rivière. Les 3 milles de l'Itinéraire & de la Table, ne fçauroient entrer dans ce qu'il y a d'efpace entre l'hôpital de Conflans & le bourg fitué au paffage de l'Arli, fous le nom de Conflans. Ainfi, l'emplacement d'Obilunum ne feroit pas précisément celui que Conflans occupe aujourd'hui, & remonteroit un peu plus haut vers Darantafia, où tend la route à la fuite d'Obilunum immé diatement.

51°, 25°.

OBRINGA FLUV. Le nom d'Obringa eft la leçon du texte Grec de Ptolémée : felon la verfion Latine c'eft Obrincus. Cette rivière eft marquée dans Ptolémée comme faifant la féparation de la Germanie fupérieure d'avec l'inférieure ; & il pourroit même venir en pensée, que le nom d'Obring dériveroit du terme de la langue Germanique Ober, qui fignifie supérieur,

Comme Ptolémée ne fait point mention de la Mofelle quoique cette rivière ne paroiffe pas à omettre plutôt que toute autre moins confidérable, plufieurs fçavans, entre autres Rhenanus & M. de Valois, veulent que l'Obringa foit la Mofelle. On peut alléguer, pour foutenir cette opinion, que Ptolémée défigne des rivières fous des noms particuliers, & qu'on ne trouve point ailleurs, comme eft celui de Tabuda, qui ne peut fe rapporter qu'à l'Efcaut. Mais, s'il faut prendre en rigueur que l'Obringa divife les deux Germanies, cette circonftance ne convient pas exactement à la Mofelle, puifque felon la Notice de l'Empire, le district du général résidant à Maïence, la métropole de la Germanie fupérieure, comprenoit Autunnacum, Andernach, qui eft en defcendant le Rhin au-deffous du confluent de la Mofelle. On pourroit encore être furpris, qu'Aufone célébrant la Moselle dans un poème, où il entre dans un grand détail fur ce qui concerne cette rivière, ne faffe aucune mention d'un autre nom qu'elle auroit porté, & ne s'en prévale pas pour lui appliquer l'épithète de binominis, pour la mettre en parallele avec le Danube, dont on a défigné les deux noms de cette manière. C'eft apparemment par ces confidérations, que Cluvier a cru devoir diftinguer l'Obringa de Ptolémée d'avec la Mofelle ; & la rivière d'Ahr lui a paru propre à repréfenter l'Obringa, comme elle coule en-effet fur des limites convenables aux deux Germanies. Sanfon a eu la même opinion, & elle ne m'a pas paru fans fondement. Comme il ne faut pourtant rien diffimuler, ce n'est pas être d'accord avec Ptolémée, en ce qu'il fuppofe que l'Obringa fe joint au Rhin au-deffus de la pofition qu'il donne à Maïence. Mais en ce cas, comment Ptolémée a-t-il pu dire précisément, que l'Obringa fait la féparation des Germanies, puifque Maïence qui a été choisie pour métropole de la Germanie fupé rieure, feroit renfermée dans l'inférieure? Cette obfer

vation auroit plus de force qu'elle n'en a dans la réalité, fi l'on ne voyoit Ptolémée avoir tranfpofé diverfes pofitions fur cette frontière du Rhin, comme de placer les Nemetes au-deffous des Vangiones, c'est-à-dire Spire au-deffous de Worms, & d'attribuer l'Argentoratum des Triboci, ou Strasbourg, aux Vangiones, ou à ceux de Worms. Il femble donc qu'on foit en droit de foupçonner, que la position de Maïence pourroit être également dérangée : & cette difcuffion eft propre à faire voir ce qu'il faut employer de critique, pour établir la correfpondance de certains points géographiques de l'antiquité, avec ce qui les repréfente actuellement, 46°, 25°.

OCELUM. Il en eft mention dans le premier livre des Commentaires, comme d'une position à l'extrémité de la province citérieure, citerioris provincia extremum, ce qu'il faut entendre de la manière dont ufoient du terme de province citérieure les Romains, pour qui la Gaule étoit trans-Alpine. On trouve pareillement OceLib. IV, p. 179. lum dans Strabon, qui dit que c'eft-là que le pays de Cottius fe termine. Cluvier, Sanfon, M. de Valois, placent Ocelum à Exilles; d'autres veulent que ce foit Oulx; & l'un & l'autre de ces lieux font entre Sézane & Sufe, fur une route, où aucun des anciens Itinérai res qui néanmoins fe réuniffent tous pour décrire cette route fort en détail, ne connoît Ocelum. Le nom d'Exilles eft Exilia, & celui d'Oulx eft Ultium, dans des Lettres de Cunibert, évêque de Turin, de l'an Liv. III5 ch. 58. 1165 ou environ, que Gabriel Pennot, auteur d'une hiftoire des Chanoines réguliers, a rapportées. Outre que ces noms d'Exilia & d'Uliium ne rendent point celui d'Ocelum, il faut obferver, que les lieux ainsi nommés étant renfermés entre l'Alpis Cottia & Segufio Sufe, qui étoit la réfidence de Cottius, ne font point l'extrémité de l'état de ce prince, & par conféquent ne peuvent représenter Ocelum, qui termine cet état,

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