Imágenes de páginas
PDF
EPUB

,

P. 35.

felon le témoignage de Strabon. J'ai fait voir dans un ouvrage fur l'Italie, qu'Ocelum devoit être Uxeau, fitué dans la vallée de Pra-gelas & de Clufon, qui conduit dans la plaine de Pié-mont par Pignerol. Le nom d'Ocelum, ou Occellum en appuyant fur les confones, comme dans l'anonyme de Ravenne, eft le même qu'Uxellum, qui dans la langue des Celtes, défigne un lieu Lib. V, fett. 30, fort élevé, ainfi qu'il eft employé dans le nom d'Uxellodunum. Or, c'eft précisément fous le nom d'Uxellum, qui nous représente Ocelum, qu'il eft mention d'Uxeau, dans l'acte de fondation de l'abbaye de Pignerol, par Adelaïde, femme d'Odon, comte de Sufe, en date de l'an 1064, & qui eft rapporté par Guichenon, dans l'hiftoire de la maifon de Savoie. J'ai cru devoir comprendre ici Ocelum, quoique fitué au-delà du fommet des Alpes. Il femble que le pays de Cottius appartienne à la Gaule, fur laquelle il prend plus d'étendue que fur l'Italie. D'ailleurs, Ocelum avoit été déplacé, au lieu 'd'être connu, & tout lecteur des Commentaires de Céfar fur la guerre des Gaules, étoit en droit d'en demander la position.

47°, 25°.

OCTODURUS. Céfar appelle ce lieu Vicum Vera Comment. III. grorum, & dit qu'il eft fitué entre des montagnes, & traverfé par une rivière. On fçait que c'eft Martigni ou Martinach, dans la partie inférieure du Walais, & fur la Drance, qui tombe près de là dans le Rhône, différente de la Drance du Chablais, que reçoit le lac dè Genève. Les Veragri font défignés dans Pline par le nom d'Octodurenfes. On trouve Octodurus dans l'Itinéraire d'Antonin, & dans la Table Théodofienne, fur une route qui conduifoit en Italie par l'Alpe Pennine, ou le grand S. Bernard. Cette ville a tenu le premier rang in Valle Penniná. Dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Vallenfium Octoduro eft la feconde des deux cités dont il eft mention dans la province des Al

pes Gréques & Pennines, la première étant Darantafia. Et la capitale des Seduni, ou Sion, n'eft devenue le fiége épifcopal que par la tranflation de celui d'Octodurus, & cette tranflation étoit faite avant la fin du fixiè me fiècle. Une inscription trouvée à Martigni, qui por te FOR. CL. VAL. c'eft-à-dire Foro Claudienfes Vallenfes, fait entendre qu'Octodurus, avoit pris le nom de Forum Claudii.

44°, 25°.

OLBIA. C'étoit une des villes maritimes, que les Marseillois avoient mifes en défenfe contre les entre prises des habitans naturels du pays, Salyes & Ligures, Lib. IV, p. 180. felon le témoignage de Strabon; & il la nomme dans l'intervalle de Taurentum à Antipolis, ce qui ne refferre pas cette pofition dans les limites d'un petit efpace. Olbia paroît auffi dans Méla, à la fuite d'Athenopolis, en procédant le long de la côte d'orient en occident. On trouve Olbia dans Ptolémée, entre le promontoire Cithariftes, ou cap Cicier, & le fleuve Argenteus, qui tombe dans la mer peu en deçà de Fréjus. L'opinion qui place Olbia à Yères paroît univerfelle ; & néanmoins on ne voit point d'autre raifon de jetter ainfi les yeux fur Yères, dont le nom eft Area, fi ce n'eft qu'ayant été un domaine particulier des comtes de Provence, qui tiroient un revenu de la faline qui eft auprès, ce lieu eft devenu le plus confidérable de fon canton. Je crois qu'il convient de s'attacher au rivage de la mer comme un emplacement plus propre aux Marseillois, & femblable aux autres pofitions de lieu qui font bien connues pour avoir été des établiffemens formés par eux. Je retrouve même un reste du nom d'Olbia dans le port de l'Eoube, entre un cap nommé la Combe, & Bréganfon, qui eft un château fur un écueil, vis-à-vis de Portcros, ou de l'ifle Mese entre les Stachades. Il y a de vieux veftiges d'habitations fur une éminence qui tient au port de l'Eoube, & il eft à fouhaiter que quel

que perfonne intelligente, à portée de vifiter les lieux, en faffe l'objet de fa curiofité.

50°, 18°.

OLINA FLUV. Ptolémée marque l'embouchure de cette rivière fur la côte de la Lionoife, dans l'intervalle des Veneli & des Lexubii. Il eft aifé d'y reconnoître la rivière d'Orne, dont le nom eft Olna dans les écrits du moyen-âge, & qui fe rend dans la mer, près d'Oiftreham ou Eftreham, au-deffous de Caen. Je remarquerai en paffant, que le nom d'Oiftreham paroît venir de fa fituation fur le rivage occidental de l'entrée de la rivière d'Orne, que ce nom eft Wefter-hamus, & n'est point Strata-hamus, felon l'opinion de M. de Valois. La partie fupérieure du cours de l'Orne appartient aux Saii, l'inférieure aux Viducales.

48°, 20°.

Pag. 391.

OLINO. Il est difficile d'en fixer la position d'une manière indubitable, la Notice de l'Empire étant le seul monument qui en fasse mention, comme de la résidence du commandant de la frontière Séquanoife: fub difpofitione viri fpectabilis ducis provincia Sequanici (Jubaudi limitis) milites Latavienfes Olinone. L'opinion de Rhenanus, que ce lieu eft Holé, près de Bafle, où l'on a découvert quelques antiquités, & qu'une tradition populaire veut avoir été la demeure d'un roi, paroît affez généralement adoptée. M. de Valois eft dans l'opi. P. 599. nion que le nom d'Olino cache celui de Vefontio, par l'altération de quelques lettres, ce qui paroît trop hazardé. Sanfon, en plaçant Olino tout-à-fait fur les derrières des Sequani, ne lui donne point un emplacement qui convienne au pofte que devoit occuper un général dont l'emploi étoit de veiller fur la frontière.

44°, 26°.

OLIVULA PORTUS. L'Itinéraire Maritime, qui fuit la côte d'orient en occident, indique ce port entre celui qu'il nomme Anao, & la plage de Nice; & il

Chorogr. de Prov. liv. III,

chap. 5.

P. 392.

marque XII entre Anao & Olivula, & v d'Olivula à Ni cia plagia. Il a exifté vis-à-vis de Ville-franche un lieu, qui dans le dénombrement du diocèse de Nice, tiré des archives d'Aix par Honoré Bouche, eft nommé caftrum de Monte Olivo. Les franchifes & priviléges accordés à Ville-franche par le comte de Provence Charle II, ont invité les habitans de Mons Olivi à s'y transporter vers l'an 1300 ; & quoique le port Olivula ne fût pas précifément celui de Ville-franche, mais une anfe qui lui eft oppofée, & à la droite de la baye en entrant; cependant l'auteur de la relation du voyage de Grégoire XI d'Avignon à Rome en 1376, confond l'un avec l'autre, en difant, Villam francam, five portum Oliva, intravimus. Au-refte, je vois par le local, dont j'ai fous les yeux la représentation la plus exacte, qu'à partir de l'enfoncement du port qui paroît être Anao, & en doublant deux pointes, l'une du nom de S. Hospice, l'autre appellée Mala-langue, pour donner fond dans le port Olivula, la route ne vaut qu'environ 5 milles ; & de ce port à la plage de Nice 4 milles au plus. Ces mefures ne fouffrent point de contradiction, fous prétexte de pas conformes aux indications de l'Itinéraire.

n'être

45°, 20°.

OLTIS FLUV. Je fuis de l'opinion de M. de Valois, que dans ce vers où Sidoine-Apollinaire fait une énumération de rivières,

Clitis, Elaris, Atax, Vacalis,

il convient de lire Oltis plutôt que Clitis. Dans un poène de Théodulfe d'Orléans, la même rivière eft appellée Olitis. Quoiqu'on dût nommer cette rivière Olt, ou l'Olt; cependant il femble que l'ufage ait prévalu, quoique vicieux, d'y joindre l'article, de forte que c'est l'employer doublement que de dire, comme on fait communément, le Lot.

44°

18°.

ONOBUSATES. Je ne puis m'abftenir de hazarder

une

'une conjecture fur ce petit peuple, dont le nom fe lit Onobrifates dans Pline, entre ceux qu'il cite en affez Lib. IV, c p. 19. grand nombre dans l'Aquitaine, & qu'on juge avoir été cantonnés vers les Pyrénées. Une correction affez légère dans la leçon du texte de Pline, fait retrouver l'ancienne dénomination, fans la voir altérée sensiblement, dans le nom actuel de Néboufan, que conferve un canton fitué à la gauche du Nefte, vers le bas de fon cours. Je remarque qu'un lieu nommé Cioutat, entre l'Adour & le Nefte, & limitrophe des Bigerrones, repréfente prefque infailliblement par ce nom le chef-lieu d'un peuple, ou d'une communauté particulière, fi peu confidérable que fon diftrict puiffe avoir été; & ce lieu étant renfermé dans le Néboufan, ne pourroit-on pas y rapporter les Onobufates?

44°, 19°.

OPPIDUM NOVUM. Il eft placé dans l'Itinéraire d'Antonin fur la route ab Aquis Tarbellicis Tolofam, entre Beneharnum & Aqua Convenarum ; & on peut recourir à l'article Beneharnum, pour voir que la pofition actuelle qui peut répondre à Oppidum novum eft celle de Naye. Mais, la diftance qui paroît dans l'Itinéraire entre ce lieu & Aqua Convenarum, fçavoir viii, ne convient point à ce qu'il y a d'espace entre Naye & les eaux de Cap-bern, qui font celles des Convena. Car, cet espace peut s'étendre à environ 23000 toifes, qui renferment au moins 20 lieues gauloifes. Il y a toute apparence, que l'omiffion d'une manfion intermédiaire, fait ici une lacune dans l'Itinéraire. Sanfon a tranfporté Oppidum novum à Tarbe, qui portant déja deux noms dans les monumens Romains, Turba, & caftrum Bin'en demande pas vraisemblablement un troisième. Le Novum oppidum fe rapprocheroit à la vérité d'Aqua Convenarum, & la diftance ne feroit pas autant écartée de ce qui paroît indiqué dans l'Itinéraire. Il me femble au-refte, reconnoître la trace de la voie dans le

gorra,

[ocr errors]

* Sff

« AnteriorContinuar »