Imágenes de páginas
PDF
EPUB

P. 518

nom d'Eftrade, ou de Strata, que conferve un lieu situé à quelques 1000 toifes au nord de Lourde; & je remarque que la mesure des 8 lieues gauloifes, à compter de Naye, y conviendroit. C'est en conféquence qu'on trouvera une pofition anonyme dans la carte fur cette voie.

cum,

51°, 21°.

ORIGIACUM. C'est la ville que Ptolémée donne aux Atrebates. On lit Rigiacum dans la verfion Latine. Ortelius témoigne qu'il y a des éditions qui portent Meta& le même nom fe trouve dans le manufcrit Palatin de Ptolémée. On pourroit foupçonner qu'il eft de la main de quelque critique, qui a trouvé mauvais que Nemetacum (plutôt que Metacum) ne fût pas nommé par Ptolémée, préférablement à toute autre ville chez les Atrebates. Mais, comme on n'effacera point des autres textes de Ptolémée une dénomination de lieu, qui ne reffemble point à celle qu'on a pu vouloir y fubftituer, je ne crois pas qu'il foit permis de confondre Origiacum avec Nemetacum ; & je défère à l'opinion de Cluvier & de Sanfon, qui ont reconnu Origiacum dans le nom d'Orchie; car, il ne fçauroit y avoir d'analogie plus marquée. Qu'Orchie paroiffe à M. de Valois, locus in Atrebatibus humilis & ignobilis, quoiqu'il tienne le rang de ville, & qu'il foit renfermé d'une double enceinte, il ne s'enfuit pas que ce lieu n'ait pu être autrefois plus confidérable. Bavai, pour être aujourd'hui fort déchu de fa grandeur, n'en eft pas moins l'ancien Bagacum. M. de Valois pouvoit obje&ter, qu'Orchie, au lieu d'être actuellement du diocèfe d'Arras, eft compris dans celui de Tournai: mais, on n'eft point affuré qu'il en ait toujours été de même. Il faut obferver, que dans la Notice des provinces de la Gaule, les cités de la Belgique, Camaracum, Turnacum, & plufieurs autres, ne répondent pas diftin&tement & féparément à d'anciens peuples, comme les cités y répondent dans d'autres

provinces. Leurs diftricts formés poftérieurement par
des divifions & des démembremers n'ont pas dans
leurs limites la même correfpondance qu'on reconnoît
ailleurs avec les territoires primitifs. Il en a même ré-
fulté des mutations en différens tems. On prétend, par
exemple, que Béthune, qui eft très-à-portée d'avoir
appartenu aux Atrebates, comme en-effet cette ville eft
aujourd'hui du diocèfe d'Arras, a été un tems fous la
jurifdiction fpirituelle des évêques de Tournai. D'ail-
leurs, vu l'incertitude où l'on
peut être que Ptolémée
ait connu infailliblement la ville qui tenoit le premier
rang chez les Atrebates, feroit-il furprenant qu'il fe fût
mépris en leur attribuant une ville qui ne leur apparte
noit pas ?

44°, 21°.

OROBIS FLUV. On lit Obris dans Strabon, & dans quelques éditions de Méla, dans d'autres Orbis, & dans Ptolémée & Feftus-Aviénus Orobis. La rivière d'Orb, qui paffe à Béziers: fecundum Beterras. Orbis fluit, dit Méla.

50°, 24°.

OROLAUNUM. Dans l'Itinéraire d'Antonin, fur la route de Durocortorum, ou de Reims, à Trèves, ce lieu eft placé entre Epoiffum & Andethanna, à égale distance de l'un & de l'autre de ces lieux, fçavoir leugas xx. C'eft ce qui convient à l'efpace qui fépare Ivoiś d'avec Arlon, & Arlon d'avec Epternach. Le nom d'Qrolaunum étoit changé en celui d'Arlon dès le neuvième fiècle, coinme on le trouve dans le partage des Etats du roi Lothaire, entre fes oncles Louis le Germanique & Charle le Chauve..

50°, 20°.

OROMARSACI. Quoique dans les éditions de Pline on life Oromanfaci, le P. Hardouin nous apprend

que la leçon des manufcrits eft Oromarfaci. Pline par- Lit. IV, cap. 17. tant de l'Escaut ( à Scaldi) s'explique ainfi : deinde

Menapii, Morini, Oromarfaci, juncti pago qui Gefforia cus dicitur. Je ne vois rien de plus convenable à la position, & au nom d'Oro-marfaci, que le canton de pays vers Calais & Gravelines, qui eft appellé terre de Mark ou de Merk, & qui fe trouve limitrophe de la partie du Boulonois la plus voifine de Geforiacum, ou de Boulogne, & par conféquent de Geforiacus pagus, auquel le canton d'Oromarfaci doit être adhérant, felon le rapport de Pline.

45°, 18°.

OSCINEIUM. Dans l'Itinéraire de Bourdeaux à Jérufalem, fur la route de Vafatæ à Elufa, & entre le lieu nommé Tres-arbores, & Scittium ou plutôt Sotium, on trouve Ofcineium; & la diftance est également marquée VIII à l'égard de l'une & de l'autre de ces pofitions. Je remarque fur ce paffage un lieu, dont le nom d'Efquies paroît conferver de l'analogie à l'ancienne dénomination d'Ofcineium; & l'indication des diftances ne paroît pas contraire à la manière dont ce lieu d'Esquies eft placé fur la représentation du local.

42°, 14.
49

OSISMII. Tout ce qu'on peut citer d'auteurs anciens en traitant de la Gaule, Céfar, Strabon, Méla, Pline, Ptolémée, font mention des Ofifmii. Mais, ce qui concerne cette cité, ou ce peuple, me donne lieu de remarquer, qu'il n'y a en Gaule aucune contrée, fur laquelle l'ancienne Géographie paroiffe plus couverte d'obfcurité. Il femble qu'on fe foit accordé jufqu'à préfent à borner le territoire des Offmii au rivage feptentrional de la baffe Bretagne, quoiqu'il y ait les plus fortes raisons pour croire qu'ils occupoient l'extrémité du même continent dans toute fa largeur, & que le diocèfe de Kimper n'en faifoit pas moins partie que celui de Léon. Les évêchés établis par les Bretons, & dont quelques-uns font antérieurs à ceux que Nominoé, qui prit le titre de roi, érigea de fon autorité dans le neu

vième siècle, à S. Tugdual dans la prefqu'ifle de Trécor, & à S. Brieuc, ont apporté du changement aux anciennes cités qui partageoient cette étendue de pays. On peut voir à l'article Vorganium, comment la pofition de cette ville, qui étoit la capitale des Ofifmii prend le même emplacement qu'occupe aujourd'hui Karhez, quoique Karhez foit renfermé dans le diocèfe de Kimper. M. de Valois paroît embarraffé de fçavoir P. 395comment Méla pouvoit dire que l'ifle de Sein, Sena infula, étoit placée vis-à-vis du rivage des Ofifiniens, Ofifmicis adverfa littoribus. La difficulté difparoît, en reconnoiffant que ce qui compofe actuellement le diocèse de Kimper, dont une pointe n'eft féparée de l'ifle de Sein que par un canal qu'on nomme le paffage du Raz, appartenoit aux Ofifmii. La légende de S. Ménulfe, ou Ménou, que l'on trouve dans la Bibliothéque du P. Labbe, tome 11, & dans les Bollandistes, au tome 111 du mois de Juillet, rapporte que ce faint perfonnage quittant la Grande-Bretagne, aborda au territoire des Offmiens, où S. Chorentin étoit évêque : pervenit ad minoTem ( Britanniam) in provinciam civitatis, quæ ab antiquis Oximorum nuncupatur, cujus fandus Chorentinus antiftes erat. Que le fiège épifcopal de S. Chorentin fut Kimper, c'eft fur quoi on peut confulter l'article Corifopiti. Ainfi, lorfque dans la vie de S. Gildas, on Acta SS. Ord. lit que S. Paul fut évêque des Ofifmiens on ne doit S. Bened. Tom. I. pas en conclure, que le nom d'Offmii ne convient exclufivement qu'au diftri&t du diocèfe de Léon. Le même nom s'étendant également au diocèse de Kimper, on ne fçauroit mieux comparer le pays qui dans le moyen-âge a pris le nom de Cornubia, autrement Cornu Gallia, Cornouaille, & felon le langage Breton Kerneou, qu'au territoire entier de l'ancienne cité des Offmii ; provinciæ civitatis quæ ab antiquis Oximorum nuncupatur, felon les termes de la légende de S. Ménou.

P. 31.

rang

44° & 45°, 18°.

peu

OSQUIDATES. Entre les peuples de l'Aquitaine qui Lib. IV, cap. 19. font dénommés dans Pline, & qui ne paroiffent pas du des plus considérables, on trouve Ofquidates mon tani, & Ofquidates campestres. M. de Valois, en écrivant Offidates pour Ofquidates, veut en faire les Datii de Ptolémée, convertiffant leur noin en Ofdatii. Mais, n'eft-ce point fe trop livrer à la conjecture? Il me femble que la vallée d'Offau, qui du pied des Pyrénées s'étend jufqu'à Oloron convient aux Ofquidates montani, dont le nom est suivi dans Pline de celui des Siby llates, placés dans le pays de Soule, qui eft à près limitrophe. Quant aux Ofquidates campeftres; dont il eft fait mention à l'écart des autres; fi on juge de leur pofition par celle des peuples au milieu def quels leur nom fe rencontre ; Elufates & Sotiates, d'un côté ; Tarufates, Bafabocates ou Vocates, de l'autre ; leur demeure doit avoir été fur la frontière commune des diocèfes d'Auch, de Bafas, & d'Aire. La diftinction de Campestres dans ce canton en pays très-uni, eft auffi convenable à ceux-ci, que celle de Montani le rapporte à l'emplacement des autres.

Lib. IV, p. 185.

& 5.

44°, 25%

OXYBII. Selon Strabon, un port qu'il nomme Oxy bius, tire ce nom des Oxybii, nation Ligurienne. Pline Lib. III, cap. 4. répète en deux endroits la mention qu'il fait des Oxy+ bi: 1o, de cette manière; amnis Argenteus, regio Oxy biorum, Ligaunorumque: 2°, le nom des Oxybii fuit Lib. II, cap. 3. celui des Deciates ; & il en eft de même dans Florus. fect. 134. Polybe (in excerptis legationibus) joint pareillement & à différentes reprifes, les Oxybii & les Deciates, felon qu'il écrit, Decieta; & il eft même cité par Strabon fur ce fujet. On ne fçauroit rien dire de politif fur le nom de Ligauni, qui fuccède à celui d'Oxybii dans le premier paffage de Pline. L'opinion de Daléchamp, & d'Honoré Bouche, qui eft d'en faire l'appli

P. 202.

ou,

« AnteriorContinuar »