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cation aux Ingauni, n'eft pas recevable, parce qu'Al-
bium Ingaunum, aujourd'hui Albinga, eft au-delà des
Alpes, & affez loin des limites de la Narbonoise, dont
Pline traite en particulier. On fçait par rapport au se-
cond paffage, que les Deciates qui y font nominés d'une
manière conforme à l'union des Oxybii avec cette na-
tion dans Polybe; on fçait, dis-je, qu'ils habitoient aux
environs d'Antibe. En raffemblant ainfi ce qu'on trouve
fur les Oxybii, il en résulte qu'ils étoient placés au-
delà de l'Argents, & en-deçà d'Antibe; qu'ils étoient
voifins de la mer, puifqu'un des ports fur la côte étoit
défigné par
leur nom. Le P. Hardonin prend Forum Ju-
lii, qui étoit une ville romaine, pour la capitale des
Oxybii, qui étoient Liguriens. Dans Etienne de By-
zance, la ville qui porte le nom d'Oxybium doit être
celle des Oxybii. Selon le récit que fait Polybe de ce
qui donna lieu aux Romains de porter la
guerre chez
les Oxybii, ils avoient une ville où l'on abordoit
mer fous le nom d'Egitna, à laquelle il eft vraisembla-
ble que le port Oxybius de Strabon doit fe rapporter.
Dans le fommaire du livre XLVII de Tite-live, où il est
parlé de l'expédition de Q. Opimius, ou de celle dont
Polybe fournit le détail; les Oxybii & Deciates sont
défignés par le nom général de Ligures Tranfalpini; &
ce qui attira chez eux les armes romaines, comme le
marque ce fommaire, fçavoir qu'ils défoloient les villes
Marfeilloifes d'Antibe & de Nice, feroit un indice de
leur position.

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Tones,

P. 50°, 24.

par

PÆMANI. Ils font nommés dans Céfar avec les Ebules Condrufi, les Carefi, comme une nation Germanique d'en-deçà du Rhin ; & on peut conjecturer qu'ils étoient voifins des Condrufi, dont le pays eft fuffifamment connu fous le nom de Condroz. Comme un

Comment. II.

Comment. VI.

canton qui tient au Condroz, a porté le nom de Far menna où Falmenna, aujourd'hui Famenne ou Famine; quelque rapport dans cette dénomination avec le nom des Pamani, peut porter à croire qu'ils ont occupé ce canton.

50°, 25°.

PALATIUM. Il eft mention de ce Palais, que les empereurs avoient auprès de Trèves, dans une lettre de S. Ambroife à Valentinien I, en ces termes : quùm perveniffem Treviros, poftridie proceffi ad Palatium. Le lieu où étoit ce palais en conferve le nom, en prenant la forme de l'idiome Tudefque ou Germanique, étant appellé Pfaltz. Il eft fitué à deux lieues gauloifes, ou à une rafte françoife au-deffous de Trèves, fur la rive gauche de la Mofelle. Dagobert I convertit ce lieu en une abbaye de filles, en faveur de fa fille Adèle, vers l'an 643.

49°, 20°.

PARISII. Selon Céfar, les Parifii étoient limitrophes des Senones, avec lesquels ils s'étoient unis en un même corps de cité quelque tems avant fon arrivée dans la Gaule: confines hi erant Senonibus, civitatemque patrum memoria conjunxerant. Ils fe gouvernoient néanmoins féparément lors de la conquête, puifqu'ils refuferent de prendre part au foulèvement que méditoient les Senones, comme Céfar le rapporte. L'expédition particulière de Labiénus contre les Parifii étant de la feptième année du gouvernement de Céfar, eft décrite dans le feptième livre des Commentaires : & dans l'article Melodunum, on peut voir ce que l'application qu'il convient de faire du nom de Metiofedum, dont il eft mention dans le détail de cette expédition, me donne lieu d'en rapporter. Les Parifii font cités dans Strabon, & rangés dans la Lionoife par Pline & par Ptolémée. Et pour ne rien négliger de ce qui peut y avoir quelque rapport, on remarquera que dans la Table Théodo

Tienne le nom de Parifi fe trouve infcrit entre Aduaca, ou Tongres, & Vetera fur le bas Rhin, position par laquelle on feroit étrangement dépayfé, fi ce peuple étoit inconnu d'ailleurs. On voit des Parifi entre les peuples d'Albion, ou de la Grande-Bretagne, dans Ptolémée. 44°, 26°.

PAULON FLUV. On lit dans Méla: Paulon & Lib. II, cap. 4: Varus flumina, utraque ex Alpibus delapfa ; fed Varus, quia Italiam finit, aliquantò notior. Il pouvoit dire, que ce torrent, qui tombe dans la mer à Nice, & que l'on nomme Paillon, n'eft pas comparable au Var, indépendamment de quelque autre raifon d'être moins connu. J'adhère à l'opinion de Cluvier, qui veut que le texte de Pline foit corrigé dans l'endroit où en fuivant la côil nomme Fluvius Padus à la fuite de Nicaa. Le P. Hardouin dit avoir lu Pado dans les manufcrits, Ifaac Voffius Palo. Il est évident que c'eft du Paulon de Méla dont il s'agit, & que le Pô n'y convient pas.

te,

47°, 25°.

PENNI-LUCUS. Dans l'Itinéraire d'Antonin on lit Pennelocos, dans la Table Théodofienne Pennolucos. Ce lieu, fitué in Valle Penniná, étoit apparemment confacré au dieu Penn. Il doit trouver fa place entre Vivifcus & Tarnada, felon la Table, & felon l'Itinéraire. La distance eft marquée vin à l'égard de Vivifcus, XIII ou xi à l'égard de Tarnada, y ayant cette différence entre l'Itinéraire & la Table. Plufieurs fçavans prennent Villeneuve fur le lac Léman pour le Penni-lucus, fans alléguer de circonftance qui foit propre à déterminer cette pofition. On peut oppofer, que Villeneuve n'eft pas un lieu affez éloigné de Vevai, qui eft Vivifcus, en réduisant même la distance à la mesure du mille romain, plutôt que d'y employer la lieue gauloife. Les anciennes cartes indiquent fur la direction de la voie, un petit endroit fous le nom de Penne, & on ne peut fe difpenfer de faire attention àl'identité de la

* Ttt

Ital. ant. lib. I,

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Lib. III, cap. Se

dénomination, quelque obfcur que ce lieu puiffe être aujourd'hui. Il eft vrai que felon les cartes, il paroît moins diftant de S. Maurice, qui eft Tarnade, que de Vivifcus, ou de Vevai, au contraire de ce que veut l'indication des diftances,vu qu'elle eft plus forte où on la trouve ici plus foible. Mais, ce ne feroit pas l'unique endroit, où la néceffité de rendre les Itinéraires conformes aux pofitions locales, feroit tranfpofer la distance d'un intervalle à l'autre qui eft immédiat. Aurefte, je crois que c'eft fur le pied du mille romain que les distances font données entre Tarnada & Vivifcus de quelque manière qu'il foit convenable de les diftribuer.

44°, 25°.

PERGANTIUM, ville Liguftique, felon Etienne de Byzance. On reconnoît fon nom dans celui de Bré ganfon, petite ifle avec un château, & féparée par un canal étroit d'une pointe du continent, qui regarde Mese ou Portcroz, l'une des Stachades, ou des ifles d'Ières.

51°, 23°.

PERNICIACUM. Ce lieu eft placé dans l'Itinéraire d'Antonin, & dans la Table Théodofienne, fur la rou te de Bavai à Tongres, entre Geminiacum, ou Gemblou, & Tongres. Dans la Table on lit Pernacum ; & on eft fort incertain fur la manière dont les diftances doivent être comptées dans cet intervalle de Gemblou à Tongres, où fe rencontre le lieu dont il s'agit. L'Itinéraire marque de Geminiacum à Perniciacum XII, dans la Table on voit xli. De Perniciacum à Aduaca Tungrorum XIV dans l'Itinéraire, xvi dans la Table. L'ef pace en droite-ligne de Gemblou à Tongres, fixé par des opérations fur les lieux, n'eft pas tout-à-fait de 31000 toifes, & en fuivant fur les cartes manufcrites du Roi, la trace même de la voie, qui circule dans une partie de cet efpace, je ne trouve que 32 à 33000

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toifes, dont il ne réfulte qu'environ 29 lieues gauloifes. La difficulté qui refte après cela, c'eft de fçavoir le lieu qui peut convenir, plutôt qu'un autre, à Perniciacum dans cet efpace. Plufieurs ont jetté les yeux fur Perwez, qui eft fitué à quelque distance du paffage de la voie fur la gauche. Ils veulent pour plus d'analogie lire Perviciacum, au lieu de Perniciacum; & ils ne confidèrent pas que Perwez eft peu diftant de Gemblou, n'en étant éloigné que d'environ 5500 toifes, qui font à peine lieues gauloifes. En s'attachant à la distance entre Tongres & Perniciacum, par égard à ce que l'Itinéraire & la Table fe rapprochent davantage que fur l'autre ; je vois que 14 ou bien 16 lieues gaufoifes étant mefurées fur la voie prife en rétrogradant depuis Tongres, on fe rencontre dans un canton vague, où aucun lieu qui puiffe convenir à celui qu'il eft queftion de trouver, ne fe diftingue. Après avoir bien confidéré le local fur une topographie très-circonftanciée, la néceflité de ne pas omettre ce lieu fur une carte, où l'on trouveroit à redire qu'il ne parût pas fur la route qui y eft tracée, me fait prendre une pofition près de la Méhaigne, le nom de Prenfon ou Brenchon paroiffant avoir quelque chofe de Perniciacum. La diftance à l'égard de Gemblou feroit indiquée en marquant x, & à l'égard de Tongres XIX.

nin

48°, 26°.

PETINESCA. Il paroît plus convenable d'écrire ainfi, que Penestica, felon l'édition de l'Itinéraire d'Antopar Surita. Dans la Table Théodofienne on lit Petenifca. La diftance à l'égard d'Aventicum eft marquée XIII dans l'Itinéraire, XIII dans la Table : & entre Petinefca & Salodurum l'Itinéraire & la Table font d'accord à marquer x. En plaçant ce lieu à Buren avec Simler, qui eft fuivi par M. de Valois, c'eft ne pas connoître que la dernière de ces diftances ne peut convenir à l'égard de Salodurum, ou de Soleure, dont la pofition

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