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diocèfe, un Archidiaconé que l'on nomme aujourd'hui Poulet, tire fon nom de pagus Aletenfis. On a dit Pou-Alet ou Pou-Elet, parce qu'en Bretagne le terme de Pagus eft remplacé par celui de Pou. Dans des lettres de Joffelin, évêque de S. Malo, en date de l'an 1382, le Pouelet eft appellé Pagealatus.

45°, 18°.

rap

Lib. VIII;

ALINGO. Ce lieu eft cité par Sidoine-Apollinaire. En invitant un de fes amis qui étoit à Bazas, de quitter epift. 12. cette ville pour venir à Bourdeaux, il ajoute : portum Alingonis iam piger calcas; & cùm nec XII millium objectu fic retarderis. Si cette indication doit fe porter à celle où fe trouve Langon, qui eft Alingo, à l'égard de Bourdeaux, elle ne doit pas être prise en rigueur. L'Itinéraire de Jérufalem indique 16 lieues gauloifes de Bourdeaux à Sirione, ou au paffage du Siron, & jufqu'à Langon il faudroit y ajouter environ 3 des mêmes lieues. Done, 19 entre Bourdeaux & Langon. On y compte aujourd'hui 7 lieues communes du pays, & l'évaluation la plus convenable en général aux lieues de France dans les provinces méridionales eft de 4 milles romains. Les 7 lieues reviennent ainfi à 28 milles, & le compte de 19 lieues gauloifes fournit rigoureufement 28 milles & demi. Quoique Langon foit. du diocèfe de Bazas, on voit par quelques lettres de S. Paulin, que l'églife de ce lieu étoit confiée aux foins des évêques de Bourdeaux.

47°, 22°.

ALISINCUM. Il en eft mention en deux endroits de l'Itinéraire d'Antonin, entre Auguftodunum & Decetia. La diftance eft marquée xx11 à l'égard d'Auguftodunum ; & comme en tendant à Decetia, elle fe trouve marquée diversement, fçavoir XIIII & XXIIII, on connoît par le local, que la plus foible indication eft préférable à celle où le chiffre x fe trouve répété mal-à-propos. Ce lieu eft Anizi, entre Autun & Décife, plus

Lib. XXI; Ject. 31.

près de Décife que d'Autun. Cette route doit circuler plus qu'une autre, en traverfant un pays auffi inégal & montueux que le Morvan. Cependant, ce qu'il y a d'ef pace en droite ligne n'étant que d'environ 35000 toifes, j'avoue que le compte de 36 lieues gauloifes que donne l'Itinéraire, & dont le calcul eft de 40800 toifes, déborde excessivement la mesure directe. Sanfon & ceux qui le copient, confondent la position d'Alifincum avec la pofition d'Aqua Nifineii, donnée par la Table Théodofienne, & qu'il convient de rapporter à

Bourbon-l'Anci.

50°, 24°.

ALISONTIA Fl. Aufone en fait mention dans fon poëme fur la Mofelle. C'est la rivière d'Alfetz, qui paffe à Luxembourg, & qui tombe dans celle dont le nom eft Sura dans Aufone, aujourd'hui Sour, laquelle fe joint à la Mofelle au-deffus de Trèves. Marquard Freher a mieux aimé l'entendre d'une petite rivière qui fe rend directement dans la Mofelle fous le nom d'Eltz,' mais beaucoup plus près de Coblentz que de Trèves, ce qui paroît contraire à cette opinion, parce qu'Aufone affecte en quelque manière de fe renferiner dans les environs de Trèves. D'ailleurs, il eft décidé qu'Alifontia eft la rivière qui paffe à Luxembourg, par des lettres d'un comte Sigifrid de l'an 963: caftellum Lufilinburch, in pago Metingouv, fuper ripam Alfuntia fluminis. Il n'y a guère moyen de douter, qu'Alfuntia & Alifontia ne foient le même nom.

46°, 23°.

ALLOBROGES. C'eft une des plus confidérables nations de la Gaule. Tite-live parlant de la marche d'Annibal, qui en remontant le long du Rhône, étoit arrivé au confluent de l'Isère, fur les limites des Allobroges, dit de cette nation, jam indè nullâ Gallica gente opibus aut famá inferior. La retraite & les fecours qu'ils donnerent à Teutomalius, roi des Salyes, vaincus par

Sextius, & des hoftilités commifes chez les Ædui, alliés du peuple Romain, leur attirerent la guerre de la part de ce peuple, qui vouloit foumettre toutes les nations. Ils furent défaits près de Vindalium par Domitius Ahenobarbus, & reçurent un plus grand échec encore près de l'Isère, dans une bataille que leur livra Fabius Maximus, à qui cette victoire valut le furnom d'Allobrox. On connoît une infcription qui parle du triomphe de Fabius, de Galleis & Allobrogib.: & une autre qui porte, Q. Fabio Maxum. Allobrog. victor. Ces infcriptions fervent à justifier la manière dont les auteurs Latins, & entre les Grecs Strabon, ont écrit le nom d'Allobroges. Dans Polybe, Plutarque, Dion, Appien, on lit Allobriges; dans Ptolémée, & dans Etienne de Byzance, Allobryges par upfilon. L'idée qu'on doit avoir de l'étendue de pays qu'occupoient les Allobroges, embraffe toute la partie feptentrionale du Daufiné, depuis le Rhône au-dessus de Lion, jufqu'aux limites des Segalauni, & des Vocontii, à quoi il faut ajouter la partie de la Savoie qui tient au Rhône, jufqu'à Genève inclufivement.

46°, 24°.

ALLOBROGES trans Rhodanum. On lit dans le premier livre des Commentaires, que les Allobroges poffédoient des terres au delà du Rhône; trans Rhodanum vicos, poffeffionefque habebant: & pour entendre ce que fignifie trans Rhodanum, il faut fe placer dans le territoire des Allobroges, en forte que ce qui paroît cis Rhodanum à l'égard de la plus grande partie de la Gaule, foit vu trans Rhodanum à l'égard de ce territoire. Selon le récit de Céfar, les Helvetii ayant franchi le paffage étroit dont il parle entre le mont Jura & le Rhône, s'étoient avancés vers l'Arar, ou la Saône, ravageant chemin faifant le pays qu'ils traverfoient. Ainfi, c'eft fur cette route que les Allobroges fitués au delà du Rhône, avoient fouffert une telle dévaftation,

1

P. 608.

Lib. XV.

qu'ils fe plaignent à Céfar, præter agri folum nihil effe reliqui. Or, ce qu'on voit ici être réclamé par les Allobroges fubfifte encore en partie dans ce que le diocèfe de Genève conferve dans le Val-Romei, & dans le diftrict de Châtillon de Michaille. Quoique l'évêché de Bellei foit actuellement fuffragant de la métropole de Befançon, on ne fçauroit douter que la partie de ce Diocèfe qui s'étend dans la Savoie, à la gauche du Rhône, n'ait été fous la main des Allobroges; & il eft plus que vraisemblable, que ce qui eft fur la droite dans le Bugei leur appartenoit également. M. de Valois entend par ces terres des Allobroges que dévafterent les Helvetii fur leur paffage, la partie du diocèfe de Vienne qui eft au delà du Rhône fur la frontière des Helvii, ou du Vivarez, au deffous du confluent de la Saône avec le Rhône. Mais, on a peine à croire que les Helvetii, dont une partie étoit encore en deçà de la Saône, lorf que Céfar les atteignit, fe fuffent portés jusque-là, & même de ce côté-là, parce que leur marche fut au contraire de remonter dans le pays des Edui, comme on peut s'en convaincre en fuivant la narration de Céfar jufqu'à leur défaite.

45°, 25°.

ALPIS COTTIA. Ce paffage des Alpes a pris le nom de Cottius, qui s'étoit fait un Etat indépendant, dans cette partie de la chaîne des Alpes, qui tient un milieu entre les Alpes Gréques & les Maritimes. Il fut reçu dans les bonnes-graces d'Augufte; & on apprend d'Ammien-Marcellin, que pour témoigner fa reconnoif fance, il rendit par de grands travaux les voies plus pratiquables dans les montagnes: in amicitiam Ôctaviani receptus principis, molibus magnis extruxit, ad vicem memorabilis muneris, compendiarias & viantibus opportunas medias inter alias Alpes vetuftas. Cet Etat formé par Cottius, étoit compofé de douze cantons, ciLib. II, cap. 20. vitates Cottiana xII, felon Pline; qui donne pour raison

de ce que ces cités ne font point comprises dans l'infcription du Trophée des Alpes, quæ non fuerunt hoftiles. Car, l'objet de cette infcription regarde les nations qu'Augufte avoit réduites à l'obéiffance du peuple Romain, fub imperium Pop. Rom. redactas ; & ce qui compofoit le royaume de Cottius, ou fa préfecture, felon le titre que donne l'infcription de l'Arc de Sufe, ne fut réduit en province que fous Néron, comme plufieurs hiftoriens l'ont écrit. L'Itinéraire de Bourdeaux à Jérufalem marque le commencement des Alpes Cottiennes à Embrun, qu'il convient d'y comprendre, puifque dans l'infcription de Sufe les Caturiges font dénommés entre les cités foumises à Cottius. Mais, le paffage des Alpes, fur la route qui conduit de Briançon à Sufe, eft nominé particulièrement Alpis Cottia dans la Table Théodofienne. Cette montagne porte le nom de Matrona dans. l'Itinéraire de Jérufalem, où on lit à la fuite de Brigantium, indè afcendis Matronam; & Ammien-Marcellin donne la raifon de cette dénomination, cujus (Matrona verticis ) vocabulum cafus fœminæ nobilis dedit. Le nom que porte aujourd'hui le mont Genèvre, eft mons Janus dans des titres du onzième siècle, & du douzième, notamment dans le partage des terres de Provence entre les comtes de Barcelone & de Touloufe, qui eft de l'an 1125, Ce n'eft pas à beaucoup près une des plus hautes Alpes. Le lieu habité fous le nom de mont Genèvre eft même environné de hauteurs, & voifin d'un vallon du côté du nord, qui fe nomme vallon de l'Alpet. Mais, à environ deux milles au delà, on trouve une gorge très-étroite, où coule la Doria; & un lieu fitué à l'entrée ne semble avoir été appellé les Clavières. qu'en y employant le terme de claves, comme étant la clef de ce paffage qui conduit à Sezane. La Table marque vi entre Brigantium & Alpis Cottia, & v au delà. jufqu'au lieu dont le nom y eft écrit Gadao, & dans l'Itinéraire de Jérusalem Gefdao. Cet Itinéraire raffemble

Lib. XV

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