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les peuples maritimes, ce qui ne peut être entendu à la rigueur du diocèfe de Sées, qui ne touche point à la mer; & M. de Valois prétend que le nom de Sefuvii n'eft autre chofe qu'une mauvaise leçon de celui des Lexovii. Il est au-refte plus facile de voir quelque endroit foible dans ces différentes opinions, que de propofer quelque chofe de plus folide. Ce qui eft hors de doute, c'est que le territoire actuel de Sées ne paroît point rempli ailleurs que dans la Notice des provinces en faifant mention de la capitale, tandis que les territoires voifins de Lizieux & de Baïeux font occupés par des peuples connus: & je ne vois rien qui contredife formellement la conjecture de ceux qui y placeroient les Effui de Céfar, que l'on peut croire répétés dans Pline, quoiqu'avec quelque diversité dans la manière dont le nom y paroît écrit. Sanfon en attribuant au diocèfe de Sées les Arvii, mentionnés dans Ptolémée, & faifant de la po fition de Sées celle de Vagoritum, capitale des Arvii, ne prévoyoit pas qu'un établissement auffi hazardé seroit détruit par la découverte de la cité des Arvi dans un canton du Maine. Je n'ai point lû un ouvrage qui a paru il y a environ quinze ans, dont l'auteur place les Ofifmii dans le diocèfe de Sées. Il eft conftant que la ville d'Exme, ou d'Iefine, Oximum, renfermée dans ce diocèfe, a donné le nom à un pagus, qui paroît avoir occupé le diocèfe de Sées, & s'être même étendu dans le diocèfe de Baïeux, dont un des archidiaconés eft celui d'Iefine. Plufieurs auteurs ont même fait mention d'Oximus commne d'une cité de la Lionoife feconde ; & il y a des raifons pour croire, que pendant un tems le fiége épifcopal y a été établi.

Pour ce qui concerne en particulier la capitale des Saii, le nom qu'elle peut avoir porté antérieurement nous eft inconnu. Dans quelques Notices poftérieures à l'âge romain, on la trouve nommée civitas Salarum Saius ; & M. de Valois croit qu'il convient de lire Saio

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rum, au lieu de Salarum. Le nom de Sagius eft celui
dont on a fait ufage dans le moyen-âge.

49°, 26°.

In Orig. Palat.

SALETIO. Le nom de ce lieu dans Ammien-Marcellin eft Salifo; dans la Notice de l'Empire, dans l'Itinéraire d'Antonin, & dans la Table Théodosienne, Saletio. Un de nos plus anciens hiftoriens, Frédégaire, a écrit Saloiffa. Dans un diplome d'Othon le grand rapporté par Marquard Freher, on lit Salife in Elifazium. La Notice faifant le dénombrement des poftes parte 11. établis le long du Rhin, fous les ordres du général réfidant à Maïence, commence par Saletio, qui étoit ainsi limitrophe du département où commandoit un comte réfidant à Argentoratum. Saletio dans l'Itinéraire d'Antonin eft placé entre Argontoratum & Tabernæ. La diftance marquée vii à l'égard d'Argentoratum, ne peut convenir entre Strasbourg & Selz, puifque l'intervalle en droite-ligne eft de 22 à 23000 toifes. Mais, celle de XIII à l'égard de Taberna répond à un espace qui ne va pas tout-à-fait à 15000 toifes entre Seltz & Rhin-Zabern, le calcul de 13 lieues gauloifes étant de 14740. Dans la Table, Saletio eft entre Taberna & Brocomagus. La diftance qu'elle marque xi entre Taberna & Saletio eft trop courte, en conféquence de la jufteffe que l'on trouve dans l'indication de l'Itinéraire : & je remarque au contraire, que la diftance de Saletio à Brocomagus marquée XVIII, renferme précisément ce qui manque à la précédente. Ainfi, c'eft fur la diftribution des diftances que la Table eft en faute, lorsqu'elle fe trouve jufte en les raffemblant. M. Schoepflin nous apprend,que Alfatia illuftr. le Rhin fe portant fur le rivage de l'Alface, a couvert Tom. 1, p. 128, une partie de l'emplacement qu'occupoit Seltz, ou la fait reculer en-deçà de fon ancienne position.

44°, 25°.

SALINE. C'eft la ville que Ptolémée donne aux

Suetri; & on trouve dans Spon une infcription, qui Miscell. p. 198.

Chorogr. de Prov. liv. III, chap. 2.

porte Decc. civitatis Salin. Je crois que le lieu nommé
Seillans, dans la partie feptentrionale du diocèfe de Fré-
jus, peu
loin de Faventia, ou de Fayence, répond à Sa-
lina. Cette pofition paroît convenable à l'emplacement
que l'on peut estimer avoir été celui des Suetri, à l'é-
gard de quelques peuples voifins, felon la mention qui
en est faite, comme on peut voir à l'article Suetri. J'a-
voue que les moyens qu'emploie Honoré Bouche pour
fixer Salina à Caftellane, ne me paroiffent pas décififs.
Une colomne milliaire qu'il cite, n'est pas déterminée
avec affez de précision dans fa place; & fi elle se ren-
ferme dans le diftrict du petit lieu nommé Taulane, elle
fe rapporteroit plutôt à Senez qu'à Caftellane. Je fuis
frappé d'une remarque générale que fournit cette con-
trée, qui eft que toutes les villes confervent leurs noms
anciens. Je vois en même mns, que felon l'ordre que
gardent les peuples dans l'infcription du Trophée des
Alpes, où les Suetri font nommés les derniers, & après
les Nerufi qui tiennent à la mer, la position de Castel-
lane remonte trop haut dans les
haut dans les terres, pour être auffi
convenable que Seillans à l'emplacement des Suetri. Il
refte à fçavoir, fi dans la Notice des provinces de la
Gaule, civitas Sollinienfium entre les villes des Alpes
maritimes, eft Seillans. Je crois qu'il eft plus à propos
de l'eftimer ainfi, que d'adhérer à l'opinion de ceux qui
franchiffent les Alpes, & fortent des limites de la Gaule,
pour placer Salina à Saluces.

49°, 20°.

SALIOCLITA. L'Itinéraire d'Antonin indique ce lieu fur la route de Genabum, ou d'Orléans, à Lutecia. La diftance eft marquée xx à l'égard de l'une & de l'autre de ces villes. On ne fçauroit douter que ce ne foit Saclas, qui eft précisément fur la direction de la voie, dont la trace entre Orléans & Saclas fubfifte en quelques endroits, & eft appellée le vieux chemin. L'altération des anciennes dénominations, dont l'effet ordi

naire a été de les abréger, a fait dire Salclita, au lieu de Salioclita, & il eft mention de Saclas à peu-près fous cette forme, dans un diplome de Dagobert I: villa Sarclita, fuper fluvium Joina (la Juine) in pago Stampenje (le canton d'Etampes) ce qui défigne indubitablement Saclas. Mais, il eft à-propos de faire l'examen des diftances qui s'y rapportent. Celle que donne le local, à partir d'un point pris au centre d'Orléans, jusqu'au clocher de Saclas, eft d'environ 27900 toifes, fuivant les opérations géométriques dans cet intervalle, & l'indication de l'Itinéraire y correfpond, à une fraction de lieue près, le calcul de 24 lieues gauloifes étant de 27216 toifes. De Saclas au centre de Lutece, ou de la Cité de Paris, l'efpace en droite-ligne, fans avoir égard à quelques détours & variations dans la direction de la route, fe trouve prolongé par les mêmes opérations jufqu'à 29500 toifes, ce qui fait connoître que la pofition intermédiaire de Salioclita n'eft pas à la même diftance de Lutecia que de Genabum nombres de l'Itinéraire paroiffent le marquer. Un efpace direct de 29500 toises étant égal à 26 lieues gauloifes, le nombre de distance figuré xxIII doit être défectueux; & le moyen de correction le plus fimple dans ces chiffres eft xxvii, en confervant une égalité de traits ou de jambages dans ce qui fuit les dixaines. Si l'on a remarqué, qu'en évaluant la première des deux distances entre Genabum & Lutecia, le nombre xxi ne remplit pas complettement ce qu'il y a d'efpace abfolu entre Orléans & Saclas, il s'enfuit que le nombre xxvii eft exigible entre Saclas & Lutece pour y suppléer, par une compenfation qui a fouvent lieu dans un cas pareil, & en appliquant des diftances immédiates & qui se fuivent dans les Itinéraires, aux pofitions actuelles. Les deux efpaces mefurés entre les points de Genabum & de Lutecia, fçavoir 27900 d'une part, & &29500 de l'autre font en total 57400 toises. Or, cette fomme de toifes * Cccc

comme les

répond à 5 lieues gauloifes, moins un tiers de cette lieue; & on ne fçauroit refuser un moindre excédent à la mesure itinéraire fur la directe. La première des deux distances qui compofent ce total, étant en correfpondance avec le nombre marqué XXIIII, il eft clair que pour arriver à 51, il faut admettre XXVII dans lefpace ultérieur. Avant que la position de Saclas fût déterminée en rigueur, & lorsqu'on l'eftimoit également écartée d'Orléans comme du centre de Paris, par égard pour les indications de l'Itinéraire; la faculté d'en juger par une analyse aufli fevère que celle qui précéde, n'étoit point donnée. Et fi dans la Table Théodofienne il paroît un nombre XLVII refferré entre les noms de Cenabo & de Luteci, on ne fçauroit douter que ce nombre ne foit infuffifant, puifque l'Itinéraire en n'y comptant que 48, ne remplit pas tout ce qu'il y a d'intervalle. On pourroit conjecturer, que ce qui paroît ainfi XLVII tient lieu de XXIIII, ou bien de xxvII, c'est-à-dire, l'une ou de l'autre des deux diftances particulières qui entrent dans cet intervalle. La difpofition de la Table par faute de place, ayant fait omettre Salioclita, c'est une raifon pour que l'une de ces diftances foit omife, puifque celle qui eft exprimée ne conduit pas de Genabum à Lutecia. Et je ne vois point d'autre manière de s'expliquer fur une défectuofité de la Table qui n'eft point équivoque.

50°, 26°.

de

, SALISSO. Ce lieu eft placé dans l'Itinéraire d'Antonin au paffage d'une route qui conduit de Trèves à Argentoratum, en se rendant sur le bord du Rhin à Bingium : & cet Itinéraire marque de Trèves à Baudobrica XVIII, de Baudobrica à Saliffo xxII, & de Satiffo à Bingium XXIII. Le total de ces distances, qui eft 63, ne convient point au local, parce que l'efpace entre Trèves & Bingen ne s'eftime que d'environ 45 lieues gauloises en droite-ligne, & ne fçauroit donner 63, au lieu de

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