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Lib. XV.

P. 539.

51°, 20°.

SAMARA FLUV. Quoiqu'il ne foit point fait men tion expreffe du nom de la Somme dans aucun monument romain dont j'aie connoiffance, cependant le nom de Samaro-briva qu'Amiens a porté, & qui fignifie pont de Somme, fait connoître que cette rivière s'appelloit Samara. C'est donc par une altération de ce nom qu'on trouve Sumina dans Grégoire de Tours, Somena dans Fortunat. On peut voir dans l'article Frudis, ou Phrudis, que la Somme à fon embouchure eft défignée sous ce nom par Ptolémée.

50°, 20°.

SAMAROBRIVA, poftea AMBIANI. Il en eft mention dans Céfar, qui y tint les Etats de la Gaule ; & Samarobriva eft citée dans les lettres de Cicéron. Ptolémée a connu cette ville comme la principale des Ambiani. On la trouve dans l'Itinéraire d'Antonin, & dans la Table Théodofienne. Cette dénomination purement Celtique défigne un pont fur la Somme, qui n'eft appellée Šamena, au lieu de Samara, que dans les tems postérieurs. Le nom d'Ambiani a pris la place de Samarobriva ; & dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Ambianorum eft une de celles de la feconde Belgique. On lit dans Ammien-Marcellin, Ambiani urbs inter alias (fecunda Belgica) eminens. La Notice de l'Empire parle d'une fabrique d'armes en cette ville; fabrica Ambianenfis Spataria & Scutaria; & il eft remarquable, par rapport à cette fabrique de boucliers, que la relation du martyre de S. Firmin, évêque d'Amiens, citée par M. de Valois, fait mention d'une porte de la ville fous le nom de Clypeana.

44°, 25°.

SAMBRACITANUS SINUS. L'Itinéraire maritime nous indique ce golfe, entre Forum Julii & la pofition d'une Héraclée furnommée Caccabaria, en procédant le long de la côte d'orient en occident; ce qui convient

indubitablement au Golfe de Grimaud. On eft inftruit par des titres de l'église de Fréjus, où le nom de ce golfe fe lit Gambracitanus, qu'il fut inféodé vers l'an 900, par Guillaume I. comte de Provence, à un Grimaldi fils du feigneur de Monaco, comme on peut voir dans l'hiftorien de Provence Honoré Bouche. Il Lib. VIII, Se&t. & faut recourir à l'article Heraclea Caccabaria, pour connoître le vice de l'Itinéraire, en ce qu'il fépare le golfe dont il s'agit d'avec cette Héraclée par une diftance particulière.

48°, 26°.

SANCTIO. Ammien-Marcellin rapporte qu'un Officier romain fut tué près de ce lieu par les Alemans, qui ravageoient le pays voifin de la Rhétie, ce qui engagea Julien à paffer le Rhin. Rhenanus & Cluvier ont cru qu'il étoit question de Sekingen, une des villes forestières.

44°, 25°.

SANITIUM. Ptolémée nous donne la connoiffance 'de cette ville. Mais, c'eft en l'attribuant aux Vefdiantii, ou Vediantii; & il eft difficile de croire, que ce peuple, qu'il établit en Italie, & dont la capitale Cemenelium eft au-delà du Var, près de Nice, fe foit étendu jufqu'à Sanitium, ou Senez, qui eft fort en-deçà du Var, & des Alpes. Je fuis étonné que M. de Valois n'ait point P.ser. fenti cette difficulté, en intitulant un article Sanitium Vefdiantiorum. Dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Sanitienfium eft une des villes des Alpes maritimes. On a écrit depuis Sanetium & Sanefium, comme le remarque M. de Valois. Le peuple auquel cette ville pouvoit appartenir ne nous eft point indiqué. Quelque reffemblance dans la dénomination avec celle des Sentii, auxquels Ptolémée attribue Dinia, qui étoit aux Bodiontici felon Pline, pourroit fervir de fondement à une conjecture. Il s'enfuivroit que Ptolémée ne fe feroit pas écarté de l'emplacement des Sentii, vu la

Comment. I.

proximité immédiate des territoires de Dinia & de Sa nitium : & pour que l'erreur ne foit point groffière de fa part, il faut que les Sentii foient dans le voisinage de Dinia.

46°, 18°.

SANTONES. Comme on a varié fur la déclinaison de plufieurs noms propres, il ne faut point trouver extraordinaire de lire quelquefois Santoni, au lieu de SanLib. IV, p. 190. tones. Strabon parle exactement de l'emplacement des Santones, en difant qu'ils font voifins de la Garonne, comme les Pictones de la Loire, & que la Garonne se rend dans la mer entre les Santones & les Bituriges lof ci, ou Vivifci. C'eft en conformité de cet emplacement, que Pline nomme les Santones, auxquels il donne la qualité de liberi, entre les Pictones & les Bituriges Ubifci ; & que dans Ptolémée, les Santones font placés au midi des Pictones, & au nord des Ubifci. Quand on lit dans Céfar, que les Santones ne font pas éloignés à Tolofatium finibus, il ne faut pas en conclure, que leur territoire dût être plus voifin qu'il ne paroît de cette partie de la Province romaine où eft Toulouse, en aggrandiffant ce territoire au préjudice des peuples qui rempliffent l'intervalle. Ce qu'on doit attribuer aux Santones, comme leur ayant appartenu au-delà des limites actuelles du diocèfe de Saintes, c'est le pays d'Aunis, où il eft conftant par des titres qui concernent plufieurs pofitions renfermées dans ce pays, que les évêques de Saintes ont étendu leur jurifdiction fpirituelle. Cette portion du diocèfe de la Rochelle n'a été diftraite de Saintes, que lorfqu'il a été question de transférer le siége épifcopal de Maillezais à la Rochelle. La bulle du pape Innocent X, qui eft de l'an 1648, s'en explique en ces termes; cui nove feai (Rupellenfi) præter urbem Rupel lam, priùs ad Santonenfem diacefim pertinentem, annectitur pagus Alniz ienfis, cum Reá infula, quæ priùs regebatur ab epifcopo Santonenfi. On ne difconvient pas

que

que le diocèfe de Maillezais ne fût dans ce qu'il contenoit avant cette translation, un démembrement du territoire des Pictones. Mais, l'exercice de la Justice en Aunis par les fénéchaux du Poitou, felon qu'il convenoit à des princes, fous lefquels l'Aunis étoit dans la mouvance du Poitou, ne détruit point ce qui eft établi par le gouvernement eccléfiaftique, auquel correfpondent les anciennes cités de la Gaule. Ce que l'on peut estimer avec vraisemblance avoir fait également partie des Santones, c'eft le diocèfe d'Angoulême, qu'aucun peuple particulier qui foit bien connu ne revendique, quoiqu'on fçache qu'Angoulême étoit ville épifcopale dès le cinquiéme fiècle. Car, les Agefinates, que Sanfon y a placés fans en apporter de preuve, & qui étoient joints aux Pictones, comme on l'apprend de Pline, ont trouvé leur pofition avec plus de fondement dans la partie occidentale du Poitou. Et quand on confidère la fituation du diocèfe d'Angoulême, & ce qu'il occupe de terrain, on voit qu'il étoit fous la main, pour ainsi dire, des Santones, & plus à leur portée que des Pic

tones.

que

46°, 17°.

SANTONUM PORTUS. Ptolémée décrivant la côte Aquitanique, en procédant du fud au nord, indique ce port, entre l'embouchure de la Garonne & celle du Canentelus, qui eft la Charente. C'eft faire violence à cette indication, la feule qui nous foit donnée sur cet objet, que d'en faire l'application avec Sanfon, & plufieurs autres, à la Rochelle. Car, la Rochelle fuit la Charente, au lieu de la précéder, & le port des Santones doit précéder la Charente dans l'ordre de Ptolémée. En jettant les yeux fur la Rochelle, par préférence à tout autre lieu, en confidération de l'état actuel de cette ville, on ignoroit apparemment que ce n'étoit qu'une retraite de pêcheurs il y a environ sept cens ans. Mais, on auroit dû reconnoître le port des Santones dans l'em* Dddd

bouchure de la Seudre, cette longue manche, qui pénè tre dans les terres à la hauteur de Saintes précisément; & par laquelle la haute-mer en montant jusqu'à Saujon, n'eft diftante de la capitale des Santones, que d'environ quatre lieues de plaine fort unie. La Seudre par plufieurs émanations de fon embouchure, a ouvert des débouchemens vers divers endroits de la côte, formant d'un côté l'ifle d'Arvert, & celle d'Armotte, que la grande mer a couverte de dunes de fable; & de l'autre ayant quelque communication avec le chenal de Brouage, en renfermant Marennes. Je n'oublirai point que Ptolémée fait mention d'un promontoire des Santones à la fuite du port, & entre ce port & l'entrée du Canentelus dans la mer. Mais, je remarque en même tems que plufieurs cartes qui ont été dreffées fur Ptolémée font contraires à cet ordre de pofition, en plaçant le promontoire entre la Garonne & le port, au lieu de le placer entre le port & la Charente. On ne & la Charente. On ne fçauroit même difconvenir, que la difpofition du local n'y foit conforme, la terre des Santones étant en plus grande faillie dans la mer de ce côté-là que de l'autre, & par une pointe oppofée à celle d'Oleron refferrant le pertuis de Maumuffon, qui donne entrée dans la Seudre. D'ail leurs, fi par déférence pour la graduation de Ptolémée; on veut élever le promontoire de la quantité de latitude qu'il marque au-delà de celle du port, fçavoir d'un demi-degré; ce promontoire fortira des limites qui le renferment dans Ptolémée, & ne fera plus contenu entre le port & Canentelus: fa latitude dépaffant la Rochelle, deviendra celle de l'entrée de la Sevre Niortoife. Ces confidérations me laiffant indécis fur le promontoire des Santones, j'ai cru devoir m'abstenir d'en infcrire le nom fur la carte.

46°, 24°.

SAPAUDIA. Ce nom ne paroît que dans les derniers tems de l'âge romain, & en premier lieu dans Ammien

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