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les place entre le Rhône & le Doux, auroit dû nommer la Loire plutôt que le Doux, dont le cours eft renfermé dans le territoire des Sequani. Les Segufiani, qui du tems de Céfar étoient dans la dépendance des Adui, clientes, font qualifiés liberi dans Pline. Quoique leur territoire ne paroiffe pas avoir été borné par la Saône, il y a lieu de croire qu'il n'avoit pas à la gauche du cours de cette rivière toute l'extenfion que prend le diocèse de Lion, comme on peut voir dans l'article qui concerne les Sequani.

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25°. SEGUSINI. C'est un ethnique dérivé de Segufio, & défignant le peuple qui occupoit le territoire de cette ville, & dont les limites du côté des Taurini font indiqués dans les Itinéraires, & dans la Table Théodofienne, par un lieu nommé Fines, à 24 milles au-delà de Segufio, & 16 en-deçà d'Augusta Taurinorum, ou de Turin, felon les Itinéraires. La Table qui ne marque que 22 d'un côté, donne en compenfation 18 de l'autre, & le compte revient au même dans le total. On trouve le nom de Segufianorum précédé d'un autre, fçavoir Segoviorum, dans l'infcription de l'Arc de Sufe, ce qui a lieu de furprendre, en ce que Segufio étant le chef-lieu du domaine de Cottius, on penfe que les Segufini doivent occuper la première place entre les peuples foumis à ce prince. C'eft au-refte, l'unique endroit où il foit mention de ce nom de Segovii; & s'il y a eu des Segovii féparément des Segufini, on pourroit conjecturer, que fitués plus haut dans les Alpes, en remontant jufqu'à l'Alpis Cottia, l'ordre de pofition les a fait nommer les premiers, & avant les Segufini. Quoi-qu'il en foit, l'incertitude fur ce fujet, autant que le défaut de place dans la carte, ne m'a pas permis d'y infcrire le nom de Segovii.

46°, 25°.

SEGUSIO. Il faut confidérer cette ville comme la

réfidence de Cottius. C'est à Sufe qu'il fubfifte un monument en forme d'Arc de triomphe, fur lequel font infcrits les peuples qui obéiffoient à Cottius du tems d'Augufte. Son tombeau fe voyoit près de l'enceinte de cette ville, felon Ammien-Marcellin. Il paroît, à en juger par les noms des peuples, que le domaine de ce prince prenoit plus d'efpace en Gaule qu'en Italie: & felon l'Itinéraire de Bourdeaux à Jérufalem, on n'entre en Italie qu'après être arrivé à Sufe, marquant à la fuite de Segufio, indè incipit Italia. Ces confidérations m'ont engagé à comprendre ici Segufio, quoique fitué au-delà des Alpes à l'égard de notre Gaule. L'orthographe varie dans la dénomination, à la tirer même des infcriptions. Entre celles que Spon a recueillies, on lit ordo plendidiff. civitatis Secufiæ; & fur un marbre trouvé à Turin, & cité par Gruter, gemio muncipl Segufini. Cette qualité de municipe fait voir que Sufe étoit devenue une ville romaine, & qu'elle fe gouvernoit par elle-· même, après la réunion de l'Etat de Cottius à l'Empire, qui fut faite fous Néron.

45°, 24°.

SEGUSTERO. On en trouve la pofition dans l'Itinéraire d'Antonin, & dans la Table Théodofienne ; & les diftances qui s'y rapportent font difcutées dans l'article des lieux qui font immédiatement voifins de cette ville. Dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Segefteriorum eft une de celle de la feconde Narbonoife. On a dit depuis Segefterium, & par contraction Siftericum. Du refte, à quel ancien peuple Seguftero, ou Sifteron, pouvoit appartenir, c'eft fur quoi on n'est point en état de prononcer.

49°, 13°.

SENA INSULA. Méla en fixe la fituation vis-à-vis

Lib. XV.

Mifcell. p. 189.

P. 111.

de la côte des Ofifmii: Sena infula, in Britannico Ocea- Lib. III, cap. 6. no, Ofifmicis adverfa littoribus ; & cette situation se porte évidemment à l'ifle de Sein, nommée par pure

rap

Ubi fuprà.

ignorance ifle des Saints dans les cartes, & qui n'eft fé parée d'une pointe de la Bretagne dans le diocèfe de Kimper, que par un canal d'environ 4000 toifes. Dans l'Itinéraire maritime, il convient de détacher le nom de Sena d'avec celui d'Uxantis, & de ne point lire Uxantiffina de fuite & fans diftinction, comme on lit dans plufieurs exemplaires. Pline paroît faire mention de la même ifle, lorfqu'il cite à la fuite des ifles voifines de la Grande-Bretagne, infra, celle de Siambis ou Amnis, felon plufieurs manufcrits, & Axantos, qui est évidemment Uxantis, ou Oueflant. Sena tiroit une diftinction particulière dans l'antiquité, d'une communauté de prêtreffes, du même nom que cette ifle, & dont Méla parle en ces termes: Gallici numinis oracula (Sena) infignis eft; cujus antiftites, perpetuâ virginitate fanctæ, numero novem effe traduntur : Galli Senas vocant, &c. Il y a toute apparence que les femmes en.toufiaftes dont parle Strabon, comme faisant leur féjour dans une petite ifle de l'Océan, peu loin du contiLib. IV, p. 198. nent, & qu'ils nomment Samnitiques, font les mêmes que les prêtreffes de Sena, quoiqu'il diffère du rapport de Méla en ce qu'il dit, que ces femmes paffent dans le continent pour habiter avec leurs maris. Il a pu être moins bien informé que Méla fur la fituation de cette ifle, en la plaçant vis-à-vis de l'embouchure de la Loire. On ne fçauroit mettre de diftinction entre le nom de Samnitiques rapporté par Strabon, & celui de Samnis, qui paroît dans Pline, & que l'on peut juger plus correct que les variantes d'Amnis & de Siambis. Ce nom de Samnis fe confond d'ailleurs avec Sena, vû l'immédiateté de position de Samnis & d'Axantos dans Pline, comme on connoît la proximité de Sena à l'égard d'Uxantis. M. Freret a cru que le nom d'ifle de Sein en basBreton eft Enes-Sizun: mais, on peut voir dans l'article Siata, qu'à en juger par les titres, le nom de Sizun ne tombe point fur l'ifle de Sein, étant propre à un

Mém. de l'Acad. Tome XXIV. p.

405.

Canton du continent, qui forme la pointe dont j'ai parlé ci-dessus vis-à-vis de cette ifle.

49°, 21°.

SENONES. Entre les nations Celtiques, qui du tems que le premier des Tarquins régnoit à Rome, pafferent les Alpes, pour occuper des terres en Italie, les Senones ont le glorieux avantage, que la défaite des Romains, & la prise de Rome par les Gaulois, leur font attribuées en particulier. Florus, en les faifant partir ab ultimis terrarum oris, & cingente omnia Oceano, n'étoit point informé de la fituation du pays que les Senones poffédoient dans la Gaule; & ce qu'il pouvoit dire en général des nations Celtiques, ne convient point féparément aux Senones. Ils jouiffoient d'une grande confidération du tems de Céfar: eft civitas, dit-il, in primis firma, & magnæ apud Gallos auctoritatis. Pline & Ptolémée en font mention en décrivant la Lionoife. Leur territoire confinant d'un côté à la Belgique, conformément à ce qu'on lit dans Céfar, finitimi Belgis, étoit très-étendu le diocèfe d'Auxerre s'y joignoit au diocèfe de Sens. Il a résulté de cette diftin&tion comme de la puiffance des Senones, que lorsqu'une quatrième Lionoife a été formée, cette province a pris le nom de Senonia.

44°, 25°.

SENTII. Ils font cités dans Ptolémée, en leur attribuant pour ville celle de Dinia, que Pline donne à un autre peuple fous le nom de Bodiontici, en quoi il paroît plus autorifé que Ptolémée, comme je le remardans l'article Dinia. Le territoire de Senez, limitrophe de celui de Digne, pourroit convenir aux Sentii, comme je le propofe par conjecture dans l'article qui concerne Sanitium.

que

49°, 22°. & 50°, 18°.

SEQUANA FLUV. Céfar parle de la Seine comme faifant avec la Marne la féparation des Celtes d'avec les

Lib. XV.

P. 517.

Belges. Strabon étoit mal informé fur l'origine de cette rivière, la faisant fortir des Alpes, & traverser les Sequani, dont le nom est semblable. Il parle plus convenablement de fon embouchure, dans le voifinage des Caleti & des Lexovii. Ptolémée marque cette embou chure près des Caleti, de manière néanmoins à la faire croire plutôt au nord qu'au midi des Caleti, & ce qui eft encore plus écarté du vrai, après avoir paffé sur les confins des Abrincatui. Selon Ammien-Marcellin la Seine unie à la Marne se rend dans la mer près de Coutances: Matrona & Sequana, amnes magnitudinis geminæ, qui fluentes per Lugdunenfem, poft circumclufum ambitu infulari Parifiorum caftellum, Luteciam nomine, confociatim meant, meantefque protinus propè caftra Conftantia funduntur in mare. Avec tout le refpect que l'on doit à l'antiquité, on ne peut s'empêcher de remarquer combien nous ferions mal inftruits, s'il s'agiffoit d'un objet appartenant à quelque contrée dont le local nous fût moins connu : & cela doit donner à penfer à quelques érudits, qui ne permettent point à la critique de déroger en aucun cas à ce qu'ils trouvent écrit dans les anciens, auxquels ils font difpofés de foumettre tout ce qui peut leur être contraire. La Seine a porté un autre nom, qui dans la Cofinographie d'Ethicus eft Geon, ou Geobonna; & M. de Valois rencontre heureusement dans un chroniqueur de S. Vandrille du neuvième fiècle, un paffage, où le même nom de Gion fe rapporte à la Seine, dont le monaftère de Fontenelles, ou de S. Vandrille, eft peu écarté. Les monumens qui nous reftent de l'âge Romain font connoître les rivières que reçoit la Seine fur la droite de fon cours, la Marne, l'Оife, l'Aifne qui eft reçue par l'Oife. Sur la gauche nous pouvons faire mention de l'lonne d'après une inf cription trouvée à Auxerre. Il y a des rivières assez confidérables, dont les noms nous font comme interdits, pour n'être point cités précisément dans l'efpace

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