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limna regarde plutôt l'ouverture de l'étang, que l'étang
même,
l'on fçait d'ailleurs avoir été appellé Maj-
, que
tramela. La tour de Bouc à l'entrée de cette ouverture
porte véritablement dans le nom de Boca, la fignificá-
tion du terme grec Stoma.

45°, 18°.

STOMATA. C'eft la première des mansions que donne l'Itinéraire de Bourdeaux à Jérufalem ; & la diftance eft marquée LEUG. VII en partant de Bourdeaux, & VIIII en-deçà de Sirione, qui eft le pont de Siron. On ne fçauroit dire fi cette dénomination feroit analogue au Stoma de la langue grèque, le lieu dont il eft queftion pouvant fe rencontrer au débouchement d'un ruiffeau dans la Garonne, dont la rive gauche est voisine de cette

route.

44°, 24°.

SUELTERI. On lit dans Pline: regio Camatullico- Lib. III, cap. 4. rum: dein Suelteri, fupraque Verrucini. Il ne faut point les confondre avec un autre peuple, dont le nom de Suetri diffère peu du leur, parce que ceux-ci font également cités dans Pline quelques lignes plus bas. Le nom de Selteri eft écrit dans la Table Théodofienne au deffus de Forum Julii ; ce qui eft plutôt à remarquer pour diftinguer ce peuple de quelques autres plus obfcurs, que pour décider de fon emplacement, parcequ'il y a beaucoup de défordre dans la manière dont plufieurs noms de peuples & de pays font répandus dans la Table. Je ne fuis point de l'opinion que le nom de l'Efterel, qui eft celui d'un mauvais paffage entre Fréjus & Cannes, foit propre à nous indiquer les Suelteri. Je crois qu'il eft plus convenable de les fuppofer placés vers le Luc & Brignole près de l'Argents; & dans cette pofition, on voit du rapport à celle que l'on juge d'ailleurs convenir aux Camatulici & Verrucini, dans l'intervalle defquels les expreflions de Pline veulent Suelteri fuffent situés.

que lest

P. 130.

50°, 22°.

SUESSIONES. Ce nom fe lit auffi Sueffones: mais la première leçon eft préférée par M. de Valois, par Cellarius, & de même par Santon. Dans Ptolémée le nom qui y correfpond eft Ouessones, ce qu'on peut attribuer au peu de différence qu'il y a entre le figma grec & l'omicron. Cependant, il eft à remarquer, que la ville de Soiffons paroît nommée Uefona par Radbert, abbé de Corbie, né dans le Soiffonois, & qui écrivoit vers le milieu du neuvième siècle; & cette dénomination a Sac. IV, P. II, paru mériter une note de la part du P. Mabillon, dans les actes de l'ordre de S. Benoît. Les Remi parlent des Sueffiones dans Céfar, comme d'un peuple qui leur étoit allié par le fang, qui étoit gouverné par les mêmes loix & les mêmes magiftrats, dont le territoire étoit vafte & très-fertile: fratres confanguineofque fuos, qui eodem. jure, iifdemque legibus utantur; unum imperium, unumque magiftratum cum ipfis habeant. Sueffiones fuos effe finitimos; latiffimos, feraciffimofque agros poffidere. Če qui leur obéiffoit contenoit xII villes, & ils promettoient d'armer 50000 hommes dans leur confédération avec les Belges. Selon Hirtius, qui a écrit les dernières années du gouvernement de Céfar dans la Gaule, les Sueffiones avoient été incorporés, ou foumis aux Remi: Remis erant attributi. Mais dans Pline, les Sueffiones font qualifiés liberi. On peut confulter l'article Luderi Cadurci vers la fin, pour connoître ce qu'on doit penser du furnom d'Eleutheri, que l'on croiroit devoir appartenir aux Sueffiones, felon quelques éditions des Commentaires de Céfar.

Lib. III, cap. 4.

44°, 25°.

SUETRI. Pline place les Suetri au-deffus des Oxybii, & ceux-ci étoient voisins de la mer, entre Fréjus & Antibe. Les Suetri font aufli nommés dans l'infcription du Trophée des Alpes, où ils terminent l'énumération des peuples foumis par Auguste à l'obéissance du

peuple Romain, à mari Supero ad Inferum. Leur nom n'y eft féparé que par un autre de celui des Nerufi, que l'on connoît par la position de Vence, qui leur eft adjugée. Dans Ptolémée, ils fuivent les Nerufi, fans intervalle & immédiatement. Or, la pofition que je crois être celle de Salina, que Ptolémée donne aux Suetri, détermine leur emplacement dans la partie septentrionale du diocèse de Fréjus.

48°, 18°.

SUINDINUM, pofteà ĆENOMANI. Le nom de la capitale des Cenomani, qui eft Vindinum felon les textes de Ptolémée, fe lit Subdinnum dans la Table Théodofienne; & j'adopte volontiers la conjecture de P. 64. M. de Valois, qu'il convient de répéter le figma, qui eft la finale d'un terme grec qui précède le nom de Quindivov, pour qu'étant ajouté à cette dénomination, il Ουίγδινον en faffe la lettre initiale. Cette ville a depuis ceffé d'être ainfi appellée, pour prendre le nom de Cenomani. Dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Cenomannorum fuit immédiatement la métropole de la troisième Lionoife. On lit également Cenomannos, avec répétition de l'n, dans la Notice de l'Empire, ce qui a été fuivi dans le tems du moyen-âge. Je découvre un indice de l'ufage de la lieue gauloife, dans le nom, & 'dans la distance de l'endroit appellé Pont-lieue, près du Mans, fur une route qui tend vers le midi. Quant à la distance, elle paroît d'environ 1200 toifes, fans pouvoir fixer fon terme avec plus de rigueur. Le nom du lieu eft Ponti-leuva, dans des actes qui remontent vers le commencement du feptième siècle, & l'un de ces actes fournit un témoignage de la diftance, milliario ab urbe Cenomannica. Car, le terme de milliaire a fouvent été employé pour celui de lieue, quoiqu'improprement eu égard à l'étendue d'efpace qui eft propre à la mesure itinéraire, que le terme de leuca ou leuva diftingue du mille. La rivière d'Huine, dont le nom eft Idonea, s'é

Lib. IV, p. 185; & 191.

carte un peu davantage que la position diftinguée par le nom de Pont-lieue. On peut voir dans l'article Autricum, que l'emplacement d'un lieu voifin de Chartres fait trouver la même chofe que ce qu'on trouve ici auprès du Mans. Je remarque encore, rélativement au même objet, que le district des environs du Mans étant appellé la Quinte, Quinta Cenomannica dans les actes, quoique ce diftrict ne foit pas dans un parfait arrondif fement à la circonférence de cette ville, cependant la distance moyenne de fes limites entre le moindre éloignement de la ville & le plus grand, n'eft à peu près que le quintuple de ce qu'il y a d'efpace entre le Mans

& Pont-lieue.

44°, 23°.

SULGAS FLUV. Strabon parlant de la victoire que Domitius-Ahenobarbus remporta fur les Allobroges, dit que ce fut près de la jonction de la rivière Sulgas ou Lib. III, cap. 2. Sulga avec le Rhône. Dans Florus, cette rivière est appellée Vindalicus fluvius, du nom de Vindalium, qui étoit celui du lieu où les Allobroges furent vaincus. C'eft la Sorgue, qui prend fa fource à Vau-cluse, que Pétrarque a célébrée dans ses vers.

48°, 15°.

SULIS. Ce lieu eft placé dans la Table Théodosienne fur une route, qui de Dartoritum, ou comme il convient de lire, Dariorigum, capitale des Veneti, conduifoit à l'extrémité la plus reculée de la Bretagne vers le couchant. La diftance à l'égard de cette capitale est inarquée xx ; & en prenant la direction de la voie, cette distance vient aboutir à l'union qui fe fait d'une petite rivière appellée Seuel avec celle de Blavet ; & ce nom de Seuel concourt avec la diftance, à nous faire connoître Sulis. J'ajoute, que la distance ultérieure, qui porte à Karhez, n'eft pas moins convenable, comme on peut voir à l'article qui traite de Vorganium, Ja position eft celle de Karhez.

dont

43°, 21°.

Marca Hifpune

SUMMUS PYRENEUS. L'Itinéraire d'Antonin, & la Table Théodofienne, défignent ainfi le paffage des Pyrénées, fur la route qui conduit de Narbone en Efpagne. La diftance eft marquée v à l'égard du lieu, dont le nom eft ad Centuriones dans l'Itinéraire, ad Cen tenarium dans la Table, & ce lieu eft le fujet d'un article particulier. Celle qui paroît marquée xvi à l'égard d'un autre lieu nommé ad Stabulum dans l'Itinéraire, ne doit être prife que pour vi, comme je l'obferve dans l'article intitulé ad Stabulum. Il convient pareillement de réformer l'Itinéraire, fur la distance qui du fummus Pyrenæus defcend à Juncaria, ou Jonquière, à l'entrée de la Catalogne, parce que l'indication qui eft répétée xvi, péche par le même excès. M. de Marca trouvant cette indication trop forte pour la pofition de Jonquière lib. 1, cap. 19. veut que la distance se rapporte à Figuière, qui s'éloigne davantage du fommet des Pyrénées. Mais, ce fçavant homme ne fait pas attention, qu'il raccourcit d'autant la distance ultérieure de Juncaria à Gerunda, ou Girone, que l'Itinéraire marque xxvII, & la Table de même en deux parties, xv & XII. Le paffage des Pyrénées fe nomme Col de Pertus ; & il eft commandé par un château, compris dans les limites du Rouffillon, & nommé Bellegarde. Julien de Tolède, parlant d'une expédition du roi Wamba dans le feptième fiècle nomme la place qui défend ce paffage, caftrum ClauJuras. On trouve Clufa, comme faifant la borne du Rouffillon, dans le contrat de Marie, fille de Guillaume, feigneur de Montpellier, époufant en 1204. Pierre, roi d'Aragon, & comte de Barcelone : totum comitatum de Roffillon, de fonte Salfis ufque ad Clufam. C'est d'ailleurs l'emplacement qui convient aux Tropaa Pompeii, qui m'ont paru mériter d'être traités féparément,, ainfi que les Tropaa Augufti dans les Alpes.

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