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ver Turecionicum entre Vienne & Moiran. La diftance à l'égard de Vienne eft marquée xv, & à l'égard de Morginnum XIII, comme elle eft répétée entre Morginnum & Cularo. Mais, en confidérant le local, je vois que les indications de la Table de Vienne à Morginnum ne rempliffent pas ce qu'il y a d'espace de Vienne jufqu'à Moiran. Car, cet efpace peut s'eftimer de 29000 toifes au moins, ce qui renferme 38 milles romains, fans compter ce que la mesure itinéraire dans un pays affez inégal doit avoir de plus que la mesure directe. Après avoir examiné fur le paffage de la voie si quelque lieu n'auroit point quelque rapport à Turecionicum, je m'arrête à Ornacieu, près de la Côte de S. André; & la diftance entre Ornacieu & Moiran est déterminée de 14 à 15000 toifes, dont il réfulte 19 milles romains. Or, entre cette pofition & Vienne il conviendra de compter 20. Ainsi, de Vienne à Moiran 39.

48°, 27°.

TURICUM. Une infcription trouvée à Zurich depuis quelques années, fait mention de cette ville fous le nom de ftatio Turicenfis, & pour plus grand éclaircifsement voyez l'article Tigurinus pagus.

51°, 22°.

TURNACUM. Les plus anciens monumens qui en faffent mention font l'Itinéraire d'Antonin, & la Table Théodofienne. On trouve dans la Notice de l'Empire une milice romaine diftinguée par le nom de cette ville, numerus Turnacenfium. La Notice des provinces de la Gaule met Turnacum au rang des cités de la Belgique feconde. Et parce que le nom des Nervii ne paroît point dans cette Notice, comme celui de beaucoup d'autres peuples indiqués par le nom qu'avoit pris leur capitale; il y a apparence que l'ancien territoire de cette puif fante nation s'y trouve partagé entre les deux cités de Cambrai & de Tournai. La ville de Tournai a mérité depuis d'être appellée civitas regalis, comme S. Ouen

s'en

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s'en exprime dans la vie de S. Eloi, ayant été la réfi-
dence de plufieurs de nos premiers rois. La jurifdiction
fpirituelle du fiége épifcopal de Tournai s'étendoit fur
ce qui compofe actuellement les diocèfes de Gand & de
Bruges.

48°, 19°.

TURONES. Ce nom eft quelquefois Turoni, de mê. me que Turones. Les Commentaires varient ainfi dans fa terminaison. On lit Turones dans Pline, Turonii dans Tacite, Turonos à l'accufatif dans des vers de Lucain & de Sidoine-Apollinaire. Il faut corriger dans Ptolémée le nom de Turupii, & dans la verfion latine Turogies. Quoique leur capitale, & la plus grande & meilleure partie de leur pays fût au midi de la Loire, cependant l'aggrandiffement de l'Aquitaine par Augufte, en s'éten dant jufqu'à cette rivière, n'a pas empêché que les Turones ne fuffent compris dans la Lionoife, où leur capitale a pris le rang de métropole, lorfque la Lionoife a été divifée en plusieurs provinces. On fçait que les limites ne font pas en quelques endroits les mêmes entre le diocèse de Tours & la province de Touraine.

44°, 24°.

AD TURRIM. Ce lieu eft placé dans l'Itinéraire d'Antonin, entre Matavonium & Tegulata ; & la diftance de Matavonium eft marquée xm, & à l'égard de Tegulata xvi. La Table Théodofienne qui fe trouve conforme dans cette dernière distance, doit être corrigée dans l'autre, en fubftituant XIII à xvir, comme je le remarque dans l'article concernant Matavonium. Or, ce lieu dont le nom eft Turris, conferve fa dénomination dans celle de Tourves, qui fe lit Torrevez dans l'ancien pouillé du diocèle d'Aix, rapporté par Honoré Bouche, & Torvis dans des bulles de Grégoire VII & d'In- Prov. liv. IV,

nocent III.

Chorogr. de

chap. 2.

*PPPP

Hiftor. V, 21.

V & U.
52°, 24°.

VADA. Il n'eft mention de ce lieu que dans un endroit de Tacite. Civilis vaincu par Cerealis auprès de Vetera, s'étoit retiré dans l'ifle des Bataves, & les Romains ne s'y foutenoient que dans la partie fupérieure, & plus refferrée entre le Wahal & le Rhin, ayant des légions à Arenacum & à Batavodurum, & des détachemens à deux autres poftes, Grinnes & Vada. On a des indices de ces lieux par d'autres endroits, à l'exception de Vada, fur lequel on ne peut que former des conjectures. Ce n'eft donc que par ce moyen que je place Vada vis-à-vis de Rhéenen, fur un ancien canal, qui pour cette raison eft appellé ouden Rhynfen graefft, ou vieux foffé du Rhin. Cette pofition, ainfi que celle de Grinnes, couvroit le front de ce que les Romains confervoient alors dans l'ifle des Bataves; & la place que prend Vada paroîtra très-convenable par cette circonftance rélativement à Grinnes, dont le lieu nous eft indiqué fur une voie romaine.

50°, 21°%.

VADICASSES. Ptolémée fait mention d'un peuple fous le nom de ouadindo, dans la Celtique ou Lionoife, à la fuite des Melda, ou de ceux de Meaux, & fur la frontière de la Belgique, comme il s'en explique pofitivement, pos T Bedyn, ad Belgicam dans la verfion latine. On trouve dans les éditions de Pline, depuis celle d'Hermolaus Barbarus en 1498, le nom de Vadicaffes, qui toutefois dans les manufcrits eft Bodiocaffes, comme le témoigne le P. Hardouin : & vû que Pline cite les Bodiocaffes à la fuite des Viducaffes, dont on connoît l'emplacement dans le diocèfe de Baïeux ; il feroit bien violent de tranfporter du fond des terres, & des confins de la Belgique, jusque dans la partie maritime de la Lionoife feconde, les Vadicaffes de Ptolémée, en les con

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fondant avec les Bodiocaffes. M. de Valois, loin de s'écarter de la Belgique,veut donner aux Vadicaffes qu'indique Ptolémée le territoire des Catalauni. Pour adopter cette opinion, il faudroit que les Catalauni n'euffent pas fait partie de la Belgique même, & être fondé à croire que leur district a été enlevé à la Lionoife, dans laquelle les Vadicaffes font compris. Sanfon, & le P. Briet, ont fait un autre usage des Vadicaffes, en les plaçant dans le Nivernois, quoique le territoire de Nevers, qui est une ancienne dépendance des Edui, ne foit point contigu à la Belgique. Ils ont cru apparemment pouvoir confondre le nom de Naomagus, qui dans Ptolémée eft celui de la ville principale des Vadicaffes, avec le nom de Noviodunum, que la ville de Nevers a porté avant que d'être appellée Nevirnum. Or, fur les indices que Ptolémée donne de la position des Vadicafes, fçavoir, qu'ils font voifins des Melda, ou Meldi, & fur les confins de la Belgique; il y a toute apparence que cette pofition fe rapporte au Valois, dont le nom eft Vadifus dans les capitulaires de Charle le Chauve, datés de Silvacum en Laonnois l'an 853, Vadenfis dans des actes poftérieurs. On ne fçauroit difconvenir, que ce qui diftingue le nom de Vadicaffes de plufieurs autres, en faifant abstraction de la finale, ne foit confervé dans le nom de Vadifus. La terminaifon qui lui eft commune avec d'autres dénominations, Tricaffes, Bajocaffes, Viducaffes, n'eft pas ce qui fait la partie propre & diftinctive de chacune de ces dénominations: & cette terminaifon eft même tombée par un ufage poftérieur de dire Treca, Bajoca, Veoca. On ne découvrira point d'em placement qui foit plus d'accord aux circonftances de celui des Vadicaffes dans Ptolémée, que la fituation du Valois, ayant Meaux d'un côté, & de l'autre Soiffons qui eft de la Belgique. Pour ce qui eft d'affigner des liinites, c'eft ce qu'on n'eft point en état de faire. On peut préfumer, qu'elles n'étoient pas auffi étendues que ce Ppp Pij

P. 137.

que les diverfes châtellenies qui compofent actuellement le duché de Valois, occupent de pays: & que ces limites fuffent plus refferrées, c'eft ce qui ne paroîtra pas plus extraordinaire, que de voir dans le voisinage un territoire auffi borné que celui des Silvanedes, nonobftant que les Silvanectes ayent confervé le rang de cité, que Vadicaffes ont perdu. Il eft indifpenfable de croire, que ce qui appartenoit aux Vadicases a été partagé entre les diocèses de Meaux & de Soissons, puis que ces diocèfes font contigus.

48°, 18°.

VAGORITUM. C'est le nom de la ville des Arvii dans Ptolémée. Les veftiges de cette ville fous le nom de cité d'Erve ou d'Arve dans le Maine, ont fait dé. couvrir l'emplacement ci-devant inconnu d'un peuple de la Gaule, dont il n'eft mention que dans Ptolémée. Voyez l'article Arvii. Il faut conclure même du nom d'Arve, qui a fubfifté, que la ville des Arvii, ainfi que la plupart des autres capitales, avoit quitté le nom qui lui étoit propre, pour être défignée par celui du peuple.

52°, 23°.

VAHALIS. On fçait que c'eft le bras du Rhin, qui s'en fépare le premier, pour former l'ifle des Bataves, & qui fe joint avec la Meufe. Quoiqu'il foit arrivé de grands changemens dans les circonftances locales du pays, je conjecture que la jonction du Wahal & de la Meufe fe faifoit auprès de Dordrecht, avant que la mer couvrît un canton de pays appellé Bies-bos, ou bois de joncs, qui fut fubmergé en 1421. Je crois que Céfar ne fouffre pas que l'on defcende cette jonction à environ vingt milles plus bas, comme a fait Cluvier, & après lui Menfo Alting. Car après avoir dit, Mofa parte quadam Rheni receptâ, que adpellatur Valis (c'est ainsi qu'on lit dans le texte) ce qu'ajoute Céfar, infulam efficit Batavorum, neque longius ab eo ( nempè Rheno)

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