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contraint de fe retirer en Espagne, comme le marque Godefroi de Viterbe; à quo loco per Conftantinum comitem pofteà pulfus, in finibus Hifpaniæ cum Gothis refedit: il ne s'enfuit pas qu'il n'ait pu y deftiner un lieu pour fa demeure, en fe flattant de s'y maintenir. Quoi qu'il en foit, m'étant abftenu de placer cette Heraclea dans la Carte, je penfe que fi l'on ne peut affirmer que les Anatilii l'ont occupée, ils en étoient néanmoins très-voifins. Pline fait mention d'une ville d'Anatilia, quelques lignes plus bas que l'endroit où il cite les Ana tilii: mais, c'eft dans un dénombrement où l'ordre alphabétique qui y eft fuivi, n'est pas propre à donner quelque indice de pofition, par un rapport de proximité avec d'autres dont on auroit connoissance. Ainsi on ne voit point ce qui détermine quelques fçavans placer cette ville à Mornas, fur une rive du Rhône, qui, étant voisine d'Orange, appartenoit incontestable ment aux Cavares. Dans un diplôme de l'empereur Louis le Débonnaire en faveur du monaftère d'Aniane, il eft parlé de Mornas comme d'un lieu du territoire d'Orange locus qui eft in pago Araufione, vocabula Morenatus. D'ailleurs, ce feroit placer les Anatilii danş un canton éloigné de la mer, en s'écartant de l'idée que Pline donne de leur fituation, par la diftinction d'avec des peuples avancés dans les terres, comme j'ai cru de voir le remarquer ci-deffus.

:

47°, 19°.

ANDECAMULUM. Dans une infcription rapportée par Gruter, & qui a été trouvée à Rançon, fur le bord de la Gartempe, dans le diocèfe de Limoges, on lit le nom d'Andecamulenfes, ce qui fait connoître qu'il a exifté en cet endroit, ou dans les environs, un lieu nommé Andecamulum. Je remarque dans Gruter une autre infcription, où Mars eft furnommé Camulus, à l'occafion d'un temple que lui élèvent les Remi pour la confervation de Tibère,

45°, 22°.

ANDERITUM, pofted GABALI. La capitale des Gabali eft Anderidum, felon Ptolémée. On lit Anderitum dans la Table Théodofienne; & cette leçon fe trouve conforme à celle d'Anderitiani, qui eft une inilice Romaine dans la Notice de l'Empire; outre qu'il paroît convenable que la finale d'Anderitum fe life comme celle d'Augufto-ritum. Cette ville a quitté, ainfi que la plupart des capitales, le nom qui lui étoit propre, pour prendre celui du peuple. Elle eft appellée dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Gabalûm en difant à la première perfonne du pluriel Gabales, au lieu de Gabali. Cette ville ayant été ruinée par une incurfion des Alemanni, & le fiége épifcopal transféré à Mimmate, ou Mende, dont il n'eft point fait mention avant Grégoire de Tours; néanmoins on reconnoît le nom de Gabales dans celui que porte Javols ou Javoux, fitué entre Mende & la frontière d'Auvergne. L'infcription rapportée par le P. Sirmond, & trouvée chez les Gabali peu loin de cette frontière des Arverni, & qui fe termine ainfi, M. P. GABALL. V, peut convenir à la distance de 5 lieues gauloifes, en partant de Javols. 48°, 18°.

Annal. III;

ANDES, vel ANDECAVI. La forme de ce nom la plus fimple, fçavoir Andes, eft celle que l'on trouve dans les Commentaires. On lit dans Tacite Andecavi, dans Pline Andegavi, & communément de même dans Sect. 41. les écrits du moyen-âge. Il faut corriger dans Ptolémée le nom d'Ondicava. En marquant les limites des Andecavi dans la carte de l'ancienne Gaule, il faut être prévenu que le canton appellé les Mauges, Medalgicus ou Meldacenfis, qui eft actuellement renfermé dans le diocèfe d'Angers, étoit autrefois de la dépendance des Pic-tavi. On en trouve la preuve dans une charte de Charle le Chauve, de l'an 849, en faveur du monaftère de Glonna, ou de S. Florent-le-vieil, fitué près de la

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Itiner. Ant.

Loire: hortantibus ven. epifcopis, Didone Pictav. cujus præfulatui fubjacet pagus Medalgicus, &c. La petite rivière de Laïon, Ladio, qui tombe dans la Loire audeffus de S. Florent, terminoit le pagus Andegavus, comine il est marqué dans une Chronique de Nantes, vers le milieu du dixième fiècle, laquelle a été publiée par D. Lobineau, ainsi que la charte précédente, dans les preuves de fon histoire de Bretagne. Sanfon, & ceux qui l'ont copié, n'ont point été informés de ce changement des limites dans le territoire des Andecavi; de même qu'ils ont marqué les limites des Namnetes fur le pied que font aujourd'hui celles du diocèse de Nantes.

50°, 25°.

ANDETHANNA. L'Itinéraire d'Antonin en fait mention fur la route de Durocortorum, ou de Reims à Trèves. La distance eft marquée leugas xx à l'égard d'Orolaunum, qui eft Arlon, dans le pays de Luxembourg, & leugas xv à l'égard de Trèves. On convient que ce lieu eft Epternach, & fon nom avoit éprouvé cette altération dès le feptième siècle, comme M. Wef feling l'a remarqué. Je trouve que la diftance peut paroître convenable entre Arlon & Epternach, l'eftimant d'environ 19 lieues gauloifes en droite ligne. Mais, il n'en eft pas de même entre Epternach & Trèves, n'y trouvant d'intervalle qu'environ 6000 toifes, dont il ne réfulte guère plus des lieues gauloifes. C'est donc le chiffre romain marquant la dixaine dans l'Itinéraire, qui fait l'erreur de l'indication.

48°, 24°.

ANDOMATUNUM, pofteà LINGONES. C'est le nom de la ville que cite Ptolémée chez les Lingones. L'Itinéraire d'Antonin en fait fortir une route, qui conduit à Tullum, Toul; & la Table Théodofienne représente fa pofition comme celle des capitales, traçant une route vers Cabillonum, ou Challon. Cette ville a quitté le nom qui lui étoit propre, pour prendre celui

de la cité, ou du peuple, étant appellée Lingones dans Eutrope, Lingona dans la Notice de l'Empire, qui y place une milice étrangère de Sarmates, Sarmatarum gentilium. La fituation de Langres fur une montagne invite à croire, que c'est le dunum qui termine fa dénomination la plus ancienne. Une infcription qu'on y a trouvée, rapportée par Gruter, & répétée dans le vol. Ix de l'Académie, nous apprend que cette ville a été Hist. p. 1406 colonie Romaine, & plufieurs veftiges d'antiquité font juger qu'elle exiftoit avec fplendeur.

45°, 22°.

ANDUSIA. Une infcription trouvée à Nîmes depuis quelques années, & publiée par M. Ménard, fait men

tion d'ANDVSIA. Ainfi, la petite ville d'Andufe, fur Hift. de Nimes; la branche du Gardon qu'on nomine le Gardon d'An- T. I, notes, p. 22. dufe, & qui étoit du diocèfe de Nîmes, avant l'érection de celui d'Alais, exiftoit fous la domination Romaine. La plus ancienne notion qu'on eût auparavant fur ce lieu, fe tiroit d'une charte du neuvième siècle, entre les titres du monaftère d'Aniane, diocèfe de Maguelone ou de Montpellier, inférée dans les preuves de l'Hiftoire de Languedoc, & qui s'explique ainfi res Tome. I, p. 35 quæ funt in territorio Nemaufenfi, fuburbio caftro Andufianenfi.

44°, 2.5°..

ANTIPOLIS. C'eft une des villes bâties par les Marseillois, felon Strabon, & qu'il dit néanmoins avoir été fouftraite à leur obéiffance. C'eft qu'elle avoit acquis le droit de ville Latine; latinum Antipolis, dit Pline. Tacite donne à Antipolis la qualité de municipe, Ptolémée place cette ville chez les Deciatii; l'Itinéraire maritime, entre Nicea & les ifles Lero & Lerina. Dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Antipolitana eft une de celles de la feconde Narbonoife. Je erois que dans l'idiome Provençal elle a confervé le nom d'Antiboul, quoique l'ufage veuille qu'on l'áppelle Antibe,

Lib. IV, p. 1840

Lib. III, cap. 4.
Hiftor. II, 15.

46°, 17°.

ANTROS INSULA. Il faut chercher cette ile dans l'embouchure de la Garonne ; ubi ('Garumna) obvius Oceani exæftuantis acceffibus adauctus eft; ce font les Lib. III, cap. 2. termes de Méla. On lit enfuite: in eo eft infula, Antros nomine, quam pendere & attolli, aquis increfcentibus, ideò incolæ exiftimant, quia quum videantur editiora queis objacet ; ubi fluvius implevit, illa operit ; hæc, ut priùs, tantum ambitur. L'opinion commune veut qu'il foit ici question du récif qui porte la tour de Cordouan: mais, on peut douter que l'emplacement de cette tour, qui n'occupe qu'environ 20 toifes fur une roche à fleur d'eau, ait attiré l'attention d'un auteur aussi fuccint que Méla dans fa Géographie; & il faut même convenir, que s'il en eft quelque mention actuellement, ce n'eft que par rapport au phare qu'on voit élevé en cet endroit. En examinant avec attention la 'difpofition du local à l'entrée de la Garonne, que l'ufage eft d'appeller la Gironde ; il y a tout lieu de foupconner, que la pointe en grande faillie, qui refferre confidérablement l'entrée vis-à-vis de Royan, jufqu'à réduire à environ 2400 toifes un canal qui auparavant s'étend à près de 6000, a été autrefois ifolée. Cette pointe, qui depuis un lieu nommé Soulac s'allonge d'environ 4000 toifes, ne tient au continent de Médoc que par une langue de terre, laquelle en haute marée ne conferve qu'un demi quart de lieue de largeur, & 'qui doit avoir été coupée par la continuation d'une 'ouverture, dont l'entrée du côté de la Gironde est appellée le Chénal de Soulac. Car, le terme de Chénal ne pouvoit être appliqué qu'à une paffe d'entrée ou de fortie particulière. Je fuis inftruit de ces circonftances par une carte manufcrite, levée fort en détail fur les lieux, & dont l'objet fpécial eft de marquer les endroits couverts en haute marée, à la diftinction des plages que la mer-baffe laiffe à découvert. Il eft conftant que le tems a apporté quelques changemens fur ce côté de

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