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la Gironde précisément. Un autre terrain, fitué au-def fus de celui dont je viens de parler, & qui eft une ifle portant le nom de Jau dans les cartes faites il ya 150 ans, n'est actuellement féparé du continent de Médoc que par quelques foffés, pour l'écoulement des eaux. Or, puifqu'on découvre une ifle à l'entrée de la Garonne, on peut être fonde à y reconnoître l'ifle d'Antros, dont parle Méla. M. de Valois croit que Méla P. 25. donne à la Garonne une ifle qui appartient à la Loire, On ne fçauroit difconvenir que l'auteur de la vie de S. Anfbert de Rouen, ne faffe mention d'une ifle de la Loire, fous le nom d'Antrum, où S. Hermeland, ou Herblain, comme on dit aujourd'hui, fonda un monaftère. Cette ifle, qui ne paroît plus féparée du continent, de même que la paroiffe du nom de S. Herblain ne l'eft point, conferve fa dénomination dans ce qu'on appelle la basse Aindre, fur le rivage droit de la Loire, entre Nantes & Couéron, que l'on croit être l'ancien Corbilo. Mais, outre qu'il paroît très-violent de fuppofer une telle méprife dans Méla, on doit remarquer que ce qu'il dit de l'effet des marées par rapport à l'ifle d'Antros, eft plus vraisemblable à l'égard de l'entrée de la Garonne que du canal de la Loire, dans un endroit qui remonte à environ dix lieues au-deffus de fon embouchure, & là où ce canal n'a qu'environ 300 toifes de largeur.

51°, 26°.

'ANTUNNACUM. L'Itinéraire d'Antonin & la Table Théodofienne s'accordent à marquer Ix entre Confluentes & Antunnacum. Une grande carte manufcrite que j'ai, & qui porte une échelle de toifes, me donne lieu de compter du centre de Coblentz à Andernach en fuivant la route, environ 96oo toifes, qui font 8 lieues gauloifes. Mais, la fraction de lieue qui manque à cette distance, je crois la retrouver dans celle d'Andernach à Rimagen, où l'efpace étant plus grand

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Excerp. Legat. Sect. 134.

Lib. III, cap. 4.

Antiq. p. 164.

fur le local qu'entre Coblentz & Andernach, ne tient pourtant lieu que de 9 lieues gauloifes également, fuivant l'indication qu'en donne la Table, qui fait mention de Rigomagus. C'eft ainfi que le plus ou le moins peuvent fe compenfer dans l'application des distances qu'indiquent les anciens Itinéraires. Antunnacum étoit un pofte des plus considérables fur la frontière du Rhin & le général de la Germanie fupérieure établi à Maïence, étendoit jufque-là fon commandement, felon la Notice de l'Empire. La prononciation Germanique ayant altéré ce nom, on a dit Anternacum & Andernacum dans le moyen-âge.

44°, 25°.

APROS FL. Il en eft mention dans Polybe, en par lant de l'expédition d'Opimius contre les Oxybii.Voyez l'article Agitna,

44°, 24°.

APTA-JULIA. Dans Pline, Apta-Julia Vulgientum. Quoiqu'il la range au nombre des villes Latines cependant elle étoit Colonie, comme plufieurs infcriptions ne permettent pas d'en douter, & fpécialement Mifcell. Erud. celle que Spon a publiée, & qui porte COL. IVL. APTA. On trouve fa pofition dans l'Itinéraire d'Antonin, & dans la Table Théodofienne. Dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Aptenfium, fuit immédiatement la métropole de la feconde Narbonoife. PapireMaffon paroît perfuadé que les murs d'Apt font l'ouvrage des Romains. - ..

44°, 17°.

AQUÆ-AUGUSTÆ TARBELLICÆ. Il est à préfumer que cette ville prit le nom d'Augufte après l'expédition de Meffala, qui réduisit à l'obéiffance les Aquitains, dont il paroît que la foumiffion ne fut que paffaLib. XXXI, c. 2. gère fous le gouvernement de Céfar. Quoique Pline faffe mention des Eaux, qui font in Tarbellis, Aquitanica gente; cependant, Ptolémée eft le premier, &

même

même le feul, qui nous ait tranfinis le nom d'Aquæ Augufta. Dans l'Itinéraire d'Antonin, on lit fimplement Aqua Tarbellica. Une pofition fous le nom d'Aquis, qu'on voit dans la Table Théodofienne, n'est point celle d'Aqua Tarbellica, felon l'opinion du fçavant commentateur de l'Itinéraire. C'eft plutôt celle d'Aqua Convenarum, d'autant que ce qui nous manque de la Table Théodofienne du côté qui en faifoit le commencement, peut nous dérober la pofition d'Aqua Tarbellica. Si l'on veut, d'après Pline, qu'il y eût un peu- Lib. IV, cap. 19. ple particulier fous le nom d'Aquitani, & duquel ce nom eût paffé à toute la province, undè nomen provincia; la ville d'Aqua-Auguftæ fera vraisemblablement celle dont on tirera cette dénomination d'Aquitani. Dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Aquenfium occupe le rang immédiat à la métropole de la Novempopulane. On fçait que cette ville conferve le nom d'Aqs. Roger de Hoveden, annaliste Anglois, parlant d'une expédition de Richard, comte de Poitiers, en 1177, dit qu'il affiégea civitatem Akenfem; ce qui nous indique la forme du nom d'Aqs dans le douzième siècle. Les Bafques, felon Oihenart, appel- Not. Vafcont lent cette ville Aquife. Les Gafcons ont corrompu ce nom, en établisfant l'ufage de dire Daqs, & d'écrire Dax, par la jonction du pronom poffeffif. C'eft néanmoins d'après cette fauffe dénomination, que Sanfon y trouvant de l'analogie avec le nom de Datii, qui dans Ptolémée eft celui d'un peuple, dont on ne connoît point la position, tranfporte celle d'Aqua Tarbellica à Baïone, qui eft Lapurdum, pour placer à Aqs la capitale de ces Datii, que Ptolémée nomme Tafta.

47°. 21°.

AQUÆ BORMONIS. Dans la Table Théodofienne ce lieu eft figuré par l'édifice quarré, qui diftingue les lieux où font des eaux minérales : & on le voit fur la trace de différentes routes, qui communiquent d'un

*K

P. 467.

P. 211.

été

côté à Auguftodunum, ou Autun, & de l'autre à Ava ricum, ou Bourges. Cette pofition eft celle de Bourbon, furnommé l'Archembaut, & qui a donné le nom à la branche régnante de la plus augufte des maifons fouveraines. J'ai cru devoir conferver la dénomination de Bormonis, felon qu'elle fe lit dans la Table, quoiqu'il fût peut-être convenable de lire Borvonis. Une infcription qui eft à Bourbone-les-Bains, rapportée par M. Hift. des Séquan. Dunod, comme il la tenoit de M. le préfident Bouhier, porte Borvoni & Mona deo; & fi l'on pouvoit foupçonner que le nom de Bormonis fût un compofé de Borvo & de Mona, parce que la même divinité auroit propre à Bourbon ainsi qu'à Bourbone, on auroit à fe reprocher d'avoir hazardé d'écrire autrement que dans la Table. Pour en venir aux diftances qui ont rapport à la position d'Aqua Bormonis, je remarque que le compte de 30 lieues gauloifes que donne la Table en deux distances particulières, jufqu'au lieu nommé Pocrinium du côté d'Autun, s'accorde à l'emplacement qui m'a paru très-convenable par d'autres circonstances à Pocrinium, aujourd'hui Perrigni, au paffage de la Loire. Car, eftimant ce qu'il y a d'intervalle en droite ligne de 32 à 33000 toifes, le calcul de la mesure itinéraire de 30 lieues gauloifes, qui eft 34000 toifes, n'excède la mesure directe que de ce qu'on peut eftimer qu'elle doit avoir de plus. La pofition intermédiaire de Sitillia dans la Table eft expliquée dans un article particulier. Quant à la communication d'Aque Bormonis avec Avaricum, ce que repréfente la Table paroît affez équivoque, en donnant la trace d'une voie qui tendroit également à Degena, ou plutôt Decetia, & à Tincallo, qui eft Tinconcium. Il faut encore remarquer, que ce qu'on trouve dans la Table entre Aquæ Bormonis & Decétia, fçavoir xxx, eft manifeftement exceffif: & quoiqu'on puiffe fuppofer un coude dans cette route, pour aller joindre une branche de voie qui

de Tinconcium conduit à Decetia, en paffans, comme il est rapporté dans l'article Tinconcium, près de Saint Pierre-le-Moutier, on ne fçauroit toutefois admettre que 20 & quelques lieues gauloifes.

48°, 24°.

AQUÆ BORVONIS. J'ai dit dans l'article précédent, qu'on a trouvé à Bourbone-les-Bains une infcription confacrée Borvoni & Monæ Deo; & le nom de celui qui a fait graver l'infcription fur la pierre, eft C. Latinius Romanus. Je crois même voir ce lieu repréfenté dans la Table Théodofienne par un édifice quarré, semblable à ceux qui y défignent les lieux diftingués par des eaux minérales, quoique le nom de celui-ci foit omis. Mais, il eft lié à la voie romaine qui conduisoit de Langres à Toul, par Mofa, Meuvi, & par Novimagus, Neuchâteau. La difpofition actuelle des lieux fait même juger, que les Aqua Borvonis tiennent inmédiatement à la position de Mofa, plutôt qu'à celle de Novimagus, quoique le contraire paroiffe dans la manière dont ces lieux font rangés par la Table, qui n'eft pas nette à cet égard. De ce que je viens d'expofer concernant Bourbone, il réfulte que ce lieu eft plus ancien que le château qu'Aimoin dit y avoir été conftruit, Vervona caftrum ædificari captum, du tems que Thierri & Théodebert, l'un & l'autre fils de Childebert II, régnoient en Bourgogne & en Auftrafie.

47°, 22°.

AQUÆ-CALIDE. La Table en représente la position par l'édifice qui y fert de diftinction aux lieux où font des eaux minérales; & celui-ci eft placé fur une route qui part de Clermont, & qui après avoir paffé par Aqua-calidæ, communique à Rodumna, ou Rouanen circulant par des lieux nommés Vorogium & Ariolica. On peut confulter l'article Vorogium, pour être affûré que ce lieu appellé actuellement Vouroux, eft à l'égard de Vichi, dont les eaux font affez connues,

ne,

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