Imágenes de páginas
PDF
EPUB

& on croit que le champ de bataille fut près de la rivière de Lar (Laris, & non pas l'Arc) fur la droite en remontant, à environ quatre lieues au-deffus d'Aix. Strabon, Pline, Ptolémée, font mention d'Aqua Sextia. Cette colonie a joint un nom emprunté d'Augufte à celui de fon fondateur, comme une inscription donnée par Scaliger, COL. IVL. AQVIS SEXTIS, le témoigne. Pline, qui dans l'énumération des villes de la Narbonoife, diftingue celles qui jouiffoient du droit Latin, oppida Latina, d'avec les colonies, range Aqua Sex- Lib. III, cap. 4. tia dans le nombre des premières; & il en eft de même de plufieurs autres villes, que l'on connoît néanmoins avoir été colonies auffi-bien qu'Aix. La formation d'une feconde Narbonoise a fait monter Aqua Sextia au rang de métropole. Une voie romaine d'Aix à Marseille qui n'eft point marquée dans les Itinéraires, nous eft indiquée par la dénomination de Septème, que con

[ocr errors]

ferve fur cette voie un lieu diftant de Marseille de ‹ à 6000 toifes, ce qui répond affez bien à 7 milles romains, dont le calcul eft d'environ 5300 toifes. Cette distance étoit donc comptée de Marseille : & en effet, c'eft jufqu'à Septème inclufivement que s'étend le diocèfe de Marseille, en confinant à celui d'Aix. On peut eftimer, qu'entre Aix & Septème le compte des milles étoit XI. Ainfi, la diftance d'Aix à Marfeille donnoit lieu de compter 18. Cette diftance fe trouve fixée en droite-ligne à 13000 & quelques centaines de toifes, & le calcul de ce nombre de milles romains est de 13600. 44°, 19°.

AQUE SICCE. Ce lieu eft placé dans l'Itinéraire d'Antonin entre Calagorris & Vernofole, & fur une route qui conduit à Toulouse, de cette manière; Aquis Siccis XVI: Vernofole xv: Tolofa xv. Dans l'application que plufieurs fçavans, M. de Valois, M. Weffeling, ont faite d'Aqua Sicce au lieu qui fe nomme Seiches, on n'a point remarqué que ce lieu, peu diftant de Tou

* L

Not. Vafcon.

P. 506.

loufe, eft plus près de cette ville que celui dont le nom de Vernofe repréfente Vernofol. Ainfi, en fuppofant qu'Aqua Sicca eft Seiches, il y a une tranfpofition à corriger dans l'Itinéraire. L'une ou l'autre des distances que marque cet Itinéraire entre Calagorris & Aquæ Sicca, ou entre Aqua Sicca & Vernofol, fuffifant à ce qu'il y a d'efpace entre Cazeres, qui eft Calagorris & Vernofe, cet efpace n'admet point de position intermédiaire. J'ajoute, que la diftance par laquelle l'Itinéraire termine cette route, fçavoir de Vernofol à Toulouse, s'adapte à ce qu'il y a d'efpace entre Vernofe & Touloufe. Or, de ces circonftances locales il réfulte, qu'indépendamment de la tranfpofition d'Aqua Siccæ, il y a une diftance à fupprimer dans l'Itinéraire, & qu'au lieu de trois on n'en peut admettre que deux, fçavoir de Calagorris à Vernofol, & de Vernofol à Touloufe, à moins qu'on n'aime mieux divifer la dernière en deux parties, à compter l'une & l'autre de l'emplacement qui convient à Aqua Sicca dans cet espace.

44°, 18°.

AQUENSIS VICUS. Plusieurs infcriptions trouvées à Bagnères font connoître que ce lieu exiftoit sous les Romains, & les habitans font nommés Aquenfes. Oihenart rapporte une de ces infcriptions, qui défigne précisément les bains qui ont donné le nom à Bagnères: Nymphis pro falute fuâ.

50°, 17°.

ARÆGENUS, pofteà BAJOCASSES. Cette pofition eft figurée comme celle de plufieurs capitales dans la Table Théodofienne, & le nom y eft écrit Aragenue. Il y a une affinité fi marquée entre la dénomination d'Aragenus & celle d'Argenus, qui eft propre à une rivière dans Ptolémée, qu'il me paroît indifpenfable de reconnoître de la liaison entre la pofition d'Aragenus & la rivière d'Argenus. On peut voir dans l'article Argenus fluvius, que l'embouchure de cette rivière, qui

eft

précède immédiatement celle d'Olina, ou la rivière d'Orne, en rangeant la côte d'occident en orient, felon la defcription de Ptolémée, ne fçauroit être que l'enfoncement de mer qui reçoit la rivière d'Aure unie à la rivière de Vire : & ce n'eft point donner trop à la conjecture, que de voir le nom de la rivière d'Aure dans ce qui compofe le nom d'Ara-genus. Combien peut-on citer de noms actuels qui confervent moins de ressemblance à ceux dont il eft incontestable qu'ils dérivent? Or, s'il y a quelque ville capitale qui tienne à la rivière d'Aure, c'eft celle de Baïeux : d'où il résulte la pofition d'Aragenus doit être celle de Baïeux. Cette pofition dans la Table fe trouve fur une route, qui vient de l'intérieur du Côtantin ; & le vice d'une indication de distance, qui paroît xxiu à l'égard du lieu nommé Auguftodurus, ou du paffage de la Vire l'unique apparence de difficulté, qui puiffe fervir de prétexte pour ne pas reconnoître Baïeux dans Aragenus. Mais, les indications que donnent les anciens Itinéraires n'étant pas toujours d'accord avec le local comme on ne fçauroit fe difpenfer d'en convenir, il eft plus aifé de voir le défaut de celle-ci, que de défunir la ville d'Aragenus de la rivière qui porte le même nom. La manière dont l'indication eft infcrite fur la Table, qui eft ainfi XXIII, divifée par la trace de la route donne lieu de foupçonner, que ce trait partageant nombre, a fait répéter mal-à-propos une dixaine, puif la distance réelle ne la demande que fimple. C'eft donc ici un de ces cas, que l'on ne voudroit rencontrer en aucun endroit des Itinéraires, & où il eft bien force d'y déroger. Il est arrivé à la capitale des Bajocaffes, comme à beaucoup d'autres, de perdre fon nom primitif, pour que celui du peuple en prît la place. Le nom de Bajocaffes eft employé comme celui d'une ville dans ce vers d'Aufone :

que

Tu Bajocaffis ftirpe Druidarum fatus.

le

Et civitas Bajocaffium fe trouve dans la Notice des Pro vinces de la Gaule. On a dit par contraction Bajoca, & la Notice de l'Empire fait mention de Bajocas. Sanfon tranfporte à Baieux le nom de Juliobona, qui appartient à la capitale des Caleti ; & il faut que fon opinion ait été adoptée par quelques perfonnes, qui faute d'examen dans ces matières, m'ont dit que Baïeux étoit Juliobona. C'est la preuve d'un grand désordre de positions dans l'ancienne Gaule.

46°, 23
23°.

ARA LUGDUNENSIS. Cet autel fut confacré à Augufte, par le concours de 60 cités de la Gaule, l'an de Rome 742, la dixième année avant l'Ere Chrétienne, fur la pointe de terre formée par le confluent du Rhône & de la Saône, & qui dans les écrits du moyenâge eft appellée Atanacum, la pointe d'Ainai. Il faut être prévenu que Lion dans fa fondation bordoit le rivage droit de la Saône, & n'occupoit point comme aujourd'hui l'efpace renfermé entre les deux rivières. On lit dans une infcription rapportée par Gruter; Roma & Aug. ad Aram ad confluentes Araris & Rhodani. Caligula inftitua des jeux en ce lieu-là, & une difpute d'éloquence Grecque & Latine entre des Rhéteurs. C'est Satyrd I. lib. 54. à quoi Juvénal fait allufion :

P. 13.

Aut Lugdunenfem Rhetor dicturus ad Aram.
Dion-Caffius' dit que de fon tems, deux fiècles après
Augufte, l'autel & les honneurs rendus à cet empereur
fubfiftoient encore.

51° 25°.

ARA UBIORUM. C'eft une position fur laquelle les fçavans font partagés, les uns voulant la rapporter à Bonn, les autres à Cologne. Il eft mention de l'autel des Ubii avant la fondation d'Agrippina fous l'empire de Claude; & ceux qui tiennent pour cette colonie prétendent, qu'elle n'a point été fondée ailleurs que dans l'endroit où les Ubii pratiquoient leurs cérémo

que

Annal. I, fect. 39,& Hiftor. IV, fect. 19 & 25.

nies religieufes. D'un autre côté, on voit en rapprochant divers endroits de Tacite, que la première légion ayant fon quartier apud Aram Übiorum, cette même légion Bonnam obtinebat; autrement, Bonnam hiberna legionis prima. Ce témoignage fourni par Tacite, me paroît l'emporter fur une fimple préfomption, quoiqu'elle femble favorifée par un critique habile tel Jufte-Lipfe. Car, fi les époques ne font pas les mêmes dans Tacite, vu le tems écoulé depuis Germanicus & le commencement du règne de Tibère jufqu'à Vefpafien; les quartiers des légions paroiffent avoir été permanens en quelques lieux, puifqu'ils ont donné des noms, ou des furnoms, à des pofitions fixes, comme on peut en alléguer des exemples, & fpécialement dans la Germanie des Gaules, en citant Tricefima, lieu adhérant à Vetera. Ce que Tacite dit de Vindonia, en y Hiftor. VI, Sect plaçant la vingt & unième légion, une infcription trou- 61 & 70. vée fur le lieu le dit également. On ne fçauroit ignorer, que Legio feptima gemina, établie dans l'ancienne contrée des Aftures, a fait la dénomination que conferve en Espagne la ville de Léon. Un moyen qu'on peut employer à la recherche du lieu en queftion, fe tire de Tacite; fçavoir, que le camp romain à Vetera étoit à l'égard de l'autel des Ubii, où réfidoit Germanicus, ad fexagefimum lapidem. Si, pour opter ici entre la lieue gauloife & le mille romain fur cette diftance, on s'en rapporte à celles qu'indiquent les Itinéraires, en fuivant la voie qui faifoit la communication des places établies fur le Rhin, on donnera fans difficulté la préférence à la lieue gauloife; & la comparaifon qui eft faite de ces diftances avec le local en plusieurs articles concernant ces différentes places, eft propre à le démontrer. Or, en remontant de Vetera le long de la voie, dont la trace eft connue, on ne compte que 42. en arrivant à Cologne, mais environ 54 jufqu'à Bonn. Il y en aura même 57 en pouffant jufqu'à un lieu dont

« AnteriorContinuar »