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il fera mention ci-après, & le fexagefimus lapis de Tacite paroît un compte rond, qui ne doit pas être pris en rigueur. Mais, il eft conftant que par la lieue gauloife, la pofition de Bonn, ou quelque autre en particulier dans les environs, conviendra mieux que Cologne. Je remarque au-dessus de Bonn un lieu éminent, diftingué par le nom de Gots-berg, comme qui diroit Divinus mons; & je penfe qu'il en pourroit être de ce lieu de même que d'un autre qui existe dans la Souabe fous le nom de Heiligen-berg, ou de Sacer mons. Car, en fuivant la trace d'une voie romaine, j'ai reconnu qu'une pofition dont le nom eft Ara Flavia, convient précifément à ce lieu d'Heiligen-berg; & il y a dans ce rapport de quoi fortifier la conjecture fur le Gots-berg d'auEberhard Rau. près de Bonn. L'opinion d'un Professeur Alemand, qui a compofé un ouvrage pour tranfporter l'autel des Ubii au delà du Rhin, ne m'a pas paru foutenue de preuves convainquantes.

Comment. I.

48°, 24°.

ARAR FLUV. Céfar parle de cette rivière comme ayant fon cours entre les Edui & les Sequani; mais avec tant de lenteur, ut oculis, in utram partem fluat, Lib. III, cap. 4. judicari non poffit; ce qui a fait dire à Pline, en parlant du Rhône, fegnem deferens Ararim On connoît des inf criptions qui font mention, Nautarum Araricorum & Rhodanicorum. Le nom de Saône, que porte aujour d'hui cette rivière, n'eft pas récent, puifqu'on le trouve Lib. XV, cap. 11. dans Ammien-Marcellin; Ararim, quem Sauconnam appellant. Que dire de Ptolémée, qui place la fource de la Saône dans les Alpes proprement dites, à côté de celles du Doux & du Rhône, & à une hauteur moins élevée que celle de Lion? Les pofitions de Ptolémée dans la Gaule, doivent détromper ceux qui veulent ti rer de fes Tables des inductions propres à déterminer la place qu'on doit affigner à certains lieux.

44°, 22°.

Lib. II, cap. s.
Lib. III, cap. 4.

De Fluminib.

P. 35.

ARAURIS FLUV. Son nom eft Araura dans Stra- Lib. IV, p. 182. bon, qui en marque la fource dans le mont Cemmenus (ou Cebenna). On lit dans Méla; ex Gebennis demiffus Arauris, juxtà Agatham. Le nom d'Arauris fe trouve auffi dans Pline. Ptolémée marque l'embouchure de cette rivière entre celle de l'Orobis, & la position d'Agathepolis, ou d'Agatha. Vibius-Sequefter défigne par le nom de Cyrta la rivière qui coule près d'Agde: Cyrta Maffilienfium, fecundùm Agatham urbem: & M. de Valois conjecture que ce nom peut avoir été donné par les Marseillois, fondateurs d'Agde, & défigner les replis du cours de cette rivière, quafi incurvum dixère. Dans le moyen-âge le nom a été altéré en celui d'Eravus, & il s'écrit communément Eraut. Je trouve Fluvius Araur dans un diplome de l'empereur Louis le Débonnaire, Tome I, preuves, en faveur du monaftère d'Aniane, & dont la date eft col. 71. de l'an 837. Ainfi, l'ancienne dénomination fe maintenoit dans le neuvième siècle.

45°, 23°.

Hift. de Lang.

Lib. IV, p. 185.

ARAUSIO. Cette ville eft nommée dans Strabon entre Avenio & Aëria, villes du territoire des CavaTes. Je crois même qu'il en eft mention quelques lignes plus haut, en parlant d'une ville des Cavares enveloppée de rivières, comme on peut voir à l'article qui concerne Cularo, où M. de Valois tranfporte ce que renferme cet endroit de Strabon. Méla parlant des vil- Lib. II, cap. s. les qui fe diftinguent par leur opulence dans la Narbo

noife, y comprend Secundanorum Araufio. Pline cite Lib. III, cap. 4. Araufio Secundanorum au nombre des colonies. Ptolémée n'omet point cette ville entre celles des Cavares. Sa pofition fe trouve dans l'Itinéraire de Bourdeaux à Jérufalem, & dans la Table Théodofienne, où on lit Arufione, ainfi que dans l'anonyme de Ravenne, qui paroît en beaucoup d'endroits ne faire autre chofe que copier cette Table. Plufieurs fçavans ont cité une mé

Lib. XXXI.

daille de Néron, rapportée par Goltzius, & qui porte, Col. Araufio Secundanor. On fçait que ce furnom de Secundanorum défigne une milice romaine, comme celui de Sextanorum à Arles, de Septimanorum à Baterræ, ou Béziers. Orange conferve de plus grands veftiges de la magnificence de l'âge romain dans la Gaule, que la plupart des villes du même tems,'un Arc de triomphe, des Arènes. Dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Arauficorum eft de la Viennoife. Lorfqu'Arles, devenue métropole, a enlevé à la Viennoife une partie de fon district, la cité d'Orange eft entrée dans la province eccléfiaftique d'Arles, & lui eft même demeurée, nonobstant le démembrement qu'a fouffert cette province, pour en former une nouvelle en faveur d'Avignon. 48°, 28°.

ARBOR FELIX. Quoique ce lieu paroiffe avoir été féparé de l'Helvétie, comme une pofition de Fines entre Vindoniffa & Arbor felix, dans l'Itinéraire & dans la Table le fait connoître ; & que la Notice de l'Empire l'adjuge à la Rhétie, par la mention qu'elle fait d'Arbore, fub difpofitione ducis Rhatia prima & fecunda: cependant la fituation d'Arbon, qui eft la dénomination actuelle, fur la rive citérieure du lac de Constance, m'engage à l'inférer ici. Ammien-Marcellin en parle comme d'un camp romain: Gratianus digreffus per caftra, quibus Felicis arboris nomen eft. M. Weffeling cite la vie de S. Magnus, dans laquelle ce lieu eft appellé caftrum & oppidum Arbonenfe. Quant à la diftance d'Arbor-Felix à l'égard du lieu de Fines mentionné cideffus, elle eft marquée xx dans l'Itinéraire, xxi dans la Table, & je juge par le local que le mille convient mieux à cette diftance que la lieue gauloife. D'Arbor à Brigantia xx également dans l'Itinéraire. Si l'on ne trouve que x dans la Table en cet intervalle, je préfumie que c'eft par l'omiffion d'une diftance particulière, & il me paroît que le terme de l'indication de x tombe fur

Rheinek,

Rheinek, au paffage du Rhin, peu au-dessus de fon entrée dans le lac de Conftance.

51°, 24°.

Comment. VI.

ARDUENNA SILVA. Céfar en parle comme de la plus vafte des forêts de la Gaule, en s'étendant depuis la frontière des Remi & des Nervii, au travers du pays des Treveri, jusqu'au Rhin: ingenti magnitudine, Comment. Va per medios fines Treverorum, à flumine Rheno ad initium Remorum (filva Arduenna) pertinet : & dans un autre endroit ; per Arduennam filvam, quæ eft totius Galliæ maxima, atque ab ripis Rheni, finibufque Treverorum, ad Nervios pertinet, millibufque ampliùs 10 in longitudinem patet. Quant à cette longueur de la forêt d'Ardenne, comme elle a dû paroître exceffive, plusieurs fçavans veulent y fubftituer le nombre L, ou quinquaginta, ainfi qu'on lit dans les anciennes éditions d'o rofe, & dans l'hiftoria mifcella. Mais, cette correction va trop au rabais : & vu que depuis les fources de la Sambre, & la haie d'Avêne fur les confins des Nervii; jufque vers le Rhin, en traverfant le pays de Luxembourg, & les limites communes des diocèfes de Trèves & de Liége, l'efpace fe trouve au moins de 160 milles; il y a tout lieu de croire qu'on doit lire dans Céfar, amplius millibus CL. Il faut convenir, qu'on ne lit quinquaginta dans quelques auteurs, que d'après le dernier des deux chiffres romains; & puifque ce nombre est évidemment infuffifant, c'eft donc par l'omiffion du premier chiffre qu'on n'a point écrit centum avant quinquaginta. La partie de cette immenfe forêt qui eft en deçà de la Meuse, a été distinguée par le nom de Teoracia, qui s'eft communiqué au canton de pays nommé Tiérache. Le nom d'Ardenne a fait celui d'un pagus, ou d'un comté dans le moyen-âge, aux environs de la rivière d'Ourte, Urta, qui tombe à Liége dans la Meufe: & la partie du diocèse de Liége qui confine à celui de Trèves, compose l'archidiaconé des Ardennes. Au * M

refte, le nom d'Ardenne paroît un terme générique. II eft employé dans des diplômes d'Othon III, & de Henri l'Oifeleur, en date de l'an 1001 & de 1003, à l'égard d'un canton en Weftphalie, fur les confins du diocèfe de Paderborn, & qui pourroit être le Saltus Teutoburgienfis dont parle Tacite, & funefte aux légions romaines commandées par Varus. Baxter, dans fon Glof faire des antiquités Britanniques, fait mention d'une forêt d'Ardenne dans Warwick-shire en Angleterre. Les environs de Coventri dans ce comté font couverts de bois, & j'y trouve un lieu nommé Hampton in Arden. Le nom de Hercynia, ou de Hartz, a été pareillement appellatif en Germanie.

48°, 23°.

AREBRIGNUS PAGUS. Dans un difcours oratoire du rhéteur Eumène au grand Conftantin (inter Panegyricos veteres feptimo) il eft mention de ce pagus comme d'un canton de la cité des Edui, ou dépendant d'Autun. On peut même déterminer fa situation, fur ce qu'il eft dit qu'une partie de ce canton s'étendoit en plaine jufqu'à la Saône, étant d'un autre côté couvert de rochers & de bois:fubjecta & ufque Ararim porrecta planities, cætera filvis & rupibus invia: à quoi il n'est pas inutile d'ajouter, que fon vignoble étoit en réputation; uno loco vitium cultura perfpicua eft. Or, quoique l'ancien territoire des Edui fût très-étendu le long de la Saône, il eft aifé néanmoins de diftinguer le pagus Arebrignus du diftri&t de Challon, & de celui de Mâcon, parce que ces villes qui font anciennes, & qui ont formé des diocèfes, ont donné le nom à leur district. Ainsi, Arebrignus ne fçauroit confifter que dans les environs de Beaune & de Nui, entre les limites de Challon & ceux des Lingones, s'étendant par fes derrières, où le terrain eft plus inégal & montueux, du côté d'Árnai-leDuc.

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