fidelité. Sans ces confiderations "
vous feriez déja maître de la «
Ville mais cette conquête
nous feroit-elle glorieuse? non,
mes chers amis, les Turcs at- «
tentifs & en chemin pour por-«
ter leurs armes dans votre païs
& vous réduire à l'esclavage,
en prendroient un jufte pretex- «
te de vous affaillir de toutes
parts, pour venger une condui-
te indigne de gens de cœur. «
La Reine rentrée dans elle-mê- «

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me fouhaite de pacifier les « troubles, que fes mauvais con- « feils ont excité; nous fommes en traité pour vôtre fùreté & vôtre repos, dans peu de jours il fera conclu, & je vous jure de n'oublier jamais des a- «< mis fi fidéles & fi braves, dont « la feule prefence a fait trem- « bler nos ennemis. Ce difcours animé & fincére pacifia tout d'un coup le tumulte. Les Sexels miL

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rent bas les armes & s'écrierent, qu'ils étoient prêts de mourir plûtôt fur la place que d'aban» donner un General fi digne de » les commander. La Reine informée de l'ardeur de ces troupes & de la grande moderation du Regent, fe hâta de conclure fon traité, qui fut publié deux jours après, & dont le principal » article etoit; Que la Reine dé.. claroit que par de mauvais confeils, elle avoit conçu des foupçons injuftes contre la probité » de Martinufius: mais qu'elle reconnoiffoit avoir été furpri fe, qu'elle rendoit justice à fa fidélité & à fon zéle, & qu'el» le s'obligeoit de rendre le mê» me témoignage à Soliman mê» me. Après cette reconciliation folemnelle, Martinufius récompenfa liberalement les troupes. & les renvoya jouir du repos dans eurs maisons.

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La Reine ne fut pas plûtôt fortie de ce mauvais pas, pas, qu'elle tomba dans un autre, dont il lui fembla bien plus difficile de fe retirer. Le Bacha de Bude & les. deux Vaivodes, lui donnerent avis; qu'ils étoient fur le point « d'entrer en Tranfilvanie avec toutes leurs forces; que pour « affoiblir celles de fon ennemi, " :a l'obligeant de les divifer, ils" l'attaqueroient par trois en ", droits differens, & qu'elle ne " devoit pas douter qu'ils ne ré". duififfent à fa difcretion, ce " Moine avare & ambitieux. Ces " nouvelles allarmerent la Reine; telle voyoit les fâcheufes fuites d'un fecours inutile & dangedont le bruit feul avoit foulevé les peuples. Enfin elle eut recours au Régent pour l'ai#der à détourner cet orage par des préfens&des remontrances. Quelques Hiftoriens ont écrit,

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que Martinufius avoit répondu; ,, Que c'étoit à ceux qui avoient ,, appellé les Turcs à les ren», voyer; qu'il s'en mettoit ,, en peine, & que pour des préfens il n'en faifoit qu'aux Princes Chrétiens, & non aux Infidéles. Mais ce qui eft confirmé par tous les Ecrivains, est que de concert avec la Reine il envoya des Députez au devant de ces Generaux avec des préfens, pour les informer de leur accommodement, & que leurs fecours n'étant plus neceffaires, ils ne devoient pas fe donner la peine d'une plus longue marche. Mais le Bacha & les Vaivodes répondirent; qu'il étoit de leur honneur d'entrer en Tranfil,,vanie, où ils avoient été appellez avec tant d'inftances; ,, que lorfqu'ils auroient recon"> nu par eux-mêmes l'état des », affaires, ils en retireroient leurs

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troupes, felon les ordres du " Grand Seigneur.

Il n'en faloit pas davantage pour animer leRegent: c'étoit dans ces occafions preffentes qu'il faifoit paroître la grandeur de fon coura ge, & la prudence de fa conduite. Il appella fes amis, ordonne à ses Capitaines de le venir joindre à Millembac avec toutes les troul pes qu'ils pourroient mettre fur pied; en deux matins il affembla une armée de cinquante mille hommes. Etant bien informé que les deux Vaivodes venoient chacun du côté de leur païs, pour entrer en Tranfilvanie, il fait marcher Quendi Ferens gneur illuftre par fa naiflance & par fa valeur, au devant du Vaia vode de Valaquie; il lui donne quatre mille hommes de troupes d'élite avec des commiflions pour augmenter ce nombre dans fa marche, & toutes les inftruc

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