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rien pour la foûtenir &pour fe défendre. Il n'en falloit pas davantage pour mettre le Regent en action; il fait investir la place, & la fait battre de deux côtez il ouvre deux grandes brêches &. fe difpofe à monter à l'affaut. Petroviets fe voyant fur le point d'être emporté, demande au Regent d'informer la Reine de l'extrêmité où il fe trouvoit réduit. Comme Martinufius n'avoit in២០. tention que d'humilier & non de perdre ce Seigneur, & en même temps de faire rentrer la Reine dans elle même, il accorda à ce Commandant d'envoyer à cette Princeffe & de recevoir fa réponfe. L'Envoyé ne fut pas longtemps à la porter, ce fut un ordre à Petroviets de fe rendre, comme il le fouhaitoit, pour ne pas être exposé à foutenir un affaut, de tâcher de fortir avec honneur, & de pouvoir obtenir

de retirer & conduire avec lui les meubles de la couronne, en fûreté. Petroviets fit fçavoir auffi-tôt au Régent les intentions de la Reine, & quoi qu'il pût se prévaloir de fes avantages, & que les troupes y fuffent portées,

non feulement il confentit fur le champ à tout ce que la Reine fouhaitoit ; mais il offrit de fournir toutes les voitures neceffaires pour tranfporter tout ce qui feroit à fa bienfeance: il fit encore plus, pour ôter toute défiance à Petroviets, il ordonna à fon armée de s'éloigner de la Ville, & laiffer à ce Commandant toute la liberté d'en fortir & de fe retirer fans crainte. Enfuite Martinufius entra dans la Ville, non comme conquerant, mais comme le protecteur de la patrie, & le défenfeur de laliberté. C'eft ce qu'il fit entendre aux Magiftrats, & aux habitans

avec fon air majeftueux & fincere: fur tout il les exhorta à ne point fe laiffer furprendre à ces follicitations dangereufes, qui ne tendoient qu'à troubler la tranquilité publique, pour les opprimer plus facilement. Après avoir raffuré Veiffembourg il marche à Millembac; la Reine plus alarmée, envoye au devant pour fçavoir fes intentions. Le Régent lui fit réponse. Qu'il « devroit lui demander les au- « teurs des mauvais confeils qu'elle n'avoit pû s'empêcher de « fuivre, pour être punis exem- « plairement, comme perturbateurs du repos public; mais « que fes deffeins ne tendoient qu'à une conference ; Que c'é- « toit ce qui l'avoit fait revenir; « que fi Sa Majefté avoit voulu « refter à Agnetzin, elle auroit « eu fujet d'être fatisfaite loin d'agir contre fes interêts & ceux «

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» du Roy, il n'avoit armé que pour les foûtenir ; qu'il ne lui demandoit qu'une conference tranquille pour terminer une bonne fois tous leurs differens, » lever fes défiances., & affermir le repos du Royaume. A cette réponse la Reine fe raffûra, & accepta de tout fon cœur cette propofition. Martinufius, entra dans Millembac & se rendit chez la Reine, à laquelle il s'expliqua de la forte. Il est aifé de comprendre,Madame, que l'autorité que je partage, fait le fujet de vos inquietudes, vous regardez mon. rang comme une ufurpation; mais fi vous rappellez les der» nieres volontez du feu Roy vô» tre époux, vous conviendrez que je ferois indigne de la con» fiance dont il m'a honoré dant fa vie, fi j'abandonnois » les interêts du Roy fon fils a

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près la mort. Il a bien voulu "
m'en faire tuteur, & me donner
avec vous l'administration du «
Royaume, cependant oubliant
les difpofitions d'un Roy fifa- "
ge, vous n'avez écouté que le
defir de regner feule, & pour
le fatisfaire vous avez rifqué
de tout perdre. Vous avez pré-
tendu me priver de tous mes "
emplois; comme s'ils dépen- «
doient de vous & que je n'y
autorifé
pas

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par une puiffance fuperieure: J'ai foûtenu $ cette autotité qui m'a été donnée à fi bon titre, & je la foûtiendrai toûjours ; mais je ne « fuis que trop convaincu qu'elle vous fera toûjours intolerable. De cette difference de fentimens font nées ces difcordes & ... ces guerres civiles, qui en di- «. vifant le Royaume, en alterent la tranquillité, & en minent « les forces. Cependant la Tran