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"filvanie eft entre deux puiffan" ces infiniment plus grandes, & également intereffées à sen emparer. Il faut neceffairement " ou que la maifon d'Autriche, "ou que celle des Othomans l'emporte; il est donc de la prudence & de la bonne poli»tique de s'unir à l'une des deux, . pour s'opposer à l'autre, afin que cette Province ne devien» ne pas le théatre de la guerre » la plus cruelle. Vous êtes, Madame, trop jaloufe de vôtre gloire, pour balancer dans le parti que vous avez à prendre. Tous les Princes Chrétiens ont

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les

yeux

fur vous,

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vôtre mé» moire leur feroit odieufe, fi vous préferiez la protection de l'Empereur des Turcs, à celle» du Roy des Romains. Mais outré une raifon fi forte, vous n'ignorez pas les droits que ce Prince prétend fur ce Royau

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33.

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me; vous fçavez, Madame, que vous n'avez rien oublié « pour le lui remettre, & fi je « m'y fuis oppofé dans ce temps,. ce n'étoit que par l'efperance de conferver la Couronne au Roy vôtre fils: mais n'étant pas en « âge de maintenir son élection, & nos forces diminuant par ces " divifions & vos défiances, il « faut lui donner un jufte & puif fant protecteur dans la per- « fonne du Roy des Romains, qui pour cet effet a mis fur pied de bonnes troupes, fous.... un Géneral de réputation, ca--« pable de défendre cette Provin- « ce contre les efforts des Infidéles. De ma part j'ai pris mes mefures pour le recevoir; « de la vôtre, Madame, ménagez vos interêts. Ferdinand est un Roy trop fage & « trop religieux pour manquer remplir les conditions où il s'eft.«

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engagé pour vos avantages. Je tiendrai la main à leur execu» tion de tout mon pouvoir, & je vous jure que jufqu'à leur entiere accompliffement, il n'établira point fon autorité, au préjudice de la vôtre & de cel»le du Roy vôtre fils.

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La Reine frapée de ce difcours, auquel elle ne s'attendoit pas, répondit feulement, qu'elle y feroit attention & enfuite déclareroit fon fentiment. Elle affembla fon Confeil, où il fut réfolu, de refuser abfolument les propofitions & de s'oppofer à l'entrée de l'armée de Ferdinand. La Reine auffi-tôt envoya ordre aux Gouverneurs des fortereffes qui étoient fur la frontiere de dé-fendre les paffages de tout leur pouvoir.

Cependant Ferdinand n'avoit point perdu de temps, il avoit informé l'Empereur Charles des

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circonftances favorables de fe rendre maître de la Tranfilvanie; non feulement il lui demanda un fecours de troupes mais encore un Géneral capable, qui outre fon experience pour la guerre eut de l'habileté pour les affaires d'Etat. L'Empereur affembla fon Confeil, & de l'avis du Duc d'Albe, du Marquis: de Pefcaire, de Ferdinand de Cordoue & de l'Evêque d'Arras, fes principaux Confeillers, il choifit pour cet emploi, Jean Caftaldo, depuis peu fait Marquis de Caffano, en récompen-fe de fes fervices. Il avoit exercé la charge de Marêchal de Camp avec réputation, dans: les guerres d'Italie & d'Allemagne. L'Empereur & les Seigneurs de la Cour firent à ce nouveau Géneral préfent d'armes & de chevaux, n'étant pas d'ailleurs: fort accommodé.. Il se rendit à

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mais avec

Vienne & fut reçû par Ferdi
nand avec toutes les marques d'ef-
time; là il eut plufieurs confe-
rences fur les moyens de bien
executer cette expedition ; il se
fit exactement inftruire du ca-
ractere & des actions de Marti-
nufius, avec lequel il devoit a-
gir d'intelligence
beaucoup de précaution. On lui
affigna huit mille ducats par an
pour fervir en qualité de Lieu-
tenant Géneral du Roy. des Ro-
mains en Tranfilvanie, Croatie
& Dalmatie. Il partit de Vien-
ne le premier de May, & fe ren-
dit à Agria, où étoit le rendez-
vous de fes troupes ; en les at-
tendant il fit fortifier cette pla-
ce, & il en partit le 26. en cet
ordre.

Il commandoit l'avant-garde. de fon armée, qui étoit de deux mille cinq cens Espagnols naturels, cinq cens Heïduques,

ou

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