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deffein de lui donner un Coad- «

juteur au

Gouvernement

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qu'il avoit jetté les yeux fur " André Batori, également dif- " tingué par fa naiflance & par fon merite. Martinufius se fen- " tit offense de la propofition, & répondit ; Qu'il hono- « roit André Batori dont " il conuoiffoit tout le merite; que non feulement il étoit ca- « pable de partager le Gouver- « nement, mais de le remplir feul que cependant on ne « pouvoit lui propofer un affocié «< que par mépris, ou par défiance ce qui étoit injurieux à fon honneur & à fa probité : « que lorfqu'il fe fentiroit trop foible pour foûtenir le poids des affaires, non feulement il « demanderoit un affocié, mais « qu'il fe démetroit absolument du Gouvernement. Caftaldo

ne lui répliqua que par

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des com

plimens & des éloges, & fit ratifier le traité fans reftriction.

Dans ce même temps l'Archevêché de Strigonie, Primat du Royaume, vint à vacquer, par la mort de Paul Vardan dont le revenu eft de cent cinquante mille ducats. Martinu. fius en fut pourvû, fans qu'il fe trouve qu'il fe foit démis de l'Evêché de Varadin, qui n'étoit pas moins riche. Enfin Ferdinand n'épargna ni biens, ni honneurs pour ménager un fujet qui lui étoit abfolument neceffaire dans fes grands deffeins.

Quand le Regent cut affùré fes interêts, il n'oublia rien pour affùrer ceux de la Reine & du Roy fon mineur, qu'il n'avoit pas moins à cœur que les fiens propres, Il alla donc , pour troifiéme fois, remontrer à cet"te Princeffe. Qu'elle ne devoit point remettre la Couronne,

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que Ferdinand n'eut executé “
les conditions; qu'elle ne fût
en poffeffion réelle des Princi- «
pautez & des revenus qu'on
lui faifoit efperer; que les fom «
mes qui lui étoient dûes, n'euf- «
fent été effectivement comp- "
tées & fes dettes acquittées.
Qu'elle devoit confiderer que
la ville de Caffovie, n'étoit pas
un gage de fûreté ; Que Fer-
dinand en étoit le maître, &
qu'elle y feroit à fa discretion;
que les forces de Caftaldo n'é- «
toient pas fuffifantes pour rien "
entreprendre contre fes droits :"
& que s'il vouloit paffer outre, il «
avoit les moyens de l'arrêter. «
Ces confeils étoient juftes &
effectifs; il etoit de la gloire &
du bon fens de la Reine d'en
profiter; cependant fon antipa-
tie avec le Régent étoit fi aveu-
gle,
, que non feulement elle ne
voulut
pas y déferer

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mais par

un deffein qui découvre au vrai le caractere de cette Princeffe, elle prit occafion des falutaires confeils&desbons fervices qu'il vouloit lui rendre pour le perdre abfolument, aux rifques de fe perdre elle-même. Elle entreprit de le rendre fufpect à Ferdinand, & dans cette vue elle ménagea une conference fecrette avec Caftaldo. Quand elle fur avec ce Géneral, au lieu de fes interêts, elle l'informa des confeils que Martinufius venoit de lui donner, & de fes offres pour les mettre en execution. Elle lui fit » entendre; Que ce Moine artificieux, vouloit la détourner de remettre la Couronne à Ferdinand, qu'il méprifoit fa perfonne & fes forces: mais que fans égard aux follicitations de cet efprit double & dange» reux, elle étoit difpofée à exe» cuter tout ce que le Roy des

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Romains avoit propofé, comptant trop fur fa bonne foi, pour douter qu'il manquât à fa « parole & à fes engagemens, Castaldo, rufe politique, fçût bien profiter de cette confidence inconfiderée, il fortifia la réfolution de cette Princeffe par de belles paroles & de grandes aflûrances; & comme il fçavoit diffimuler mieux qu'homme du monde, il fit toûjours de grands honneurs au Régent avec toutes les déferences poffibles; cependant comme il n'étoit pas moins intereffé que diffimulé, il informa Ferdinand de tout, efperant par les mauvaises impreffions qu'il donneroit du Miniftre de fe défaire d'un compagnon au commandement, & de s'enrichir de Les dépouilles, qui selon fa magnificence devoient être dignes d'un Roy.

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Caftaldo donc attentif à fes

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