mée marche à Lipe. Martinusius reçoit le Chapeau de Cardinal avec une moderation mal interpretée. Caftaldo reçoit de nouveaux ordres pour s'en défaire. Siege de Lipe & fon plan. Sortie repouffée. Hardiesse du Cardinal pour contenir les troupes. Action de valeur d'un Seigneur Hongrois. Autre action de conduite des Efpagnols. Affaut repouffé avec perte. Le Cardinal difpofe un fecond affaut; monte lui-même à la brêche, & emporte la place. Le Gouverneur fe retire dans le Château. La faim l'oblige à capituler. Les deux Generaux de different fentiment. Caftaldo veut les ennemis à difcretion.Le Cardinal à une compofition honorable. Confeil general. Difcours remarquable du Cardinal, Il accorde une compofition honorable contre le fenti ment de Caftaldo. Le Marquis de Balaffi veut enlever les Turcs dans leur retraite. Sa défaite & fa fuite. Autre different entre le Cardinal & Castaldo fur la récompenfe des troupes. Difcours du Cardinal en faveur de fes Heiduques. L'armée fe retire dans fes quartiers d'hyver. LIVRE CINQUIEME. Oliman avoit trop d'interêt d'empêcher l'agrandiffement de la maifon d'Autriche en Hongric, pour fouffrir patiemment fa domination fur une Province auffi puiffante que la Tranfilvanie. D'abord qu'il en fut informé il donna fes ordres pour en chaffer les Allemans par la force de fes armes. Martinufius, qui avoit prévû cet orage, ne voulut rien oublier pour le détour ner: il ménagea le Bacha de Bude, mais fur tout Ruftan Baffa qui avoit toute la faveur à la Porte: il leur fit de grands prefens pour les engager à adoucir les affaires auprès du Grand Sei"gneur,& leur fit entendre. Que la Tranfilvanie, pour avoir paf 33 fé un accord avec Ferdinand, confervoit les mêmes fentimens " envers Sa Hauteffe. Qu'elle re» connoîtroit toûjours fa dépendance de fon Empire, en lui » payant le tribut ordinaire : que s'il étoit arrivé quelque changement, c'étoit par l'inconftan» ce de la Reine, qui pour fai»re le mariage du Roy fon fils, » avoit conclu fon traité avec " دو دو précipitation; que les peuples » ne l'avoient ni follicité, ni infpiré, qu'ainfi il avoit lieu d'at» tendre de la magnanimité de » Sa Hauteffe, qu'il ne porteroit pas fes armes contre une Pro pas vince qui réveroit fa puiffance, il 66 " رو " دو " رو » que pour foûtenir fon ambition, il pouvoit mettre fur pied & »entretenir de grandes armées; » que dans ce deffein il avoit a» maffé des trefors immenfes, enfermez dans de bonnes fortereffes, qu'il avoit exprès édifiées, "&que pour les garder,il y entre» tenoit des Officiers & des troupes qui étoient abfolument à fa dévotion. Qu'enfin on ne pouvoit avoir trop de défiance d'un homme fi dangereux. Sur 'ces infpirations, Ferdinand, autant foupçonneux qu'intereffe, réitera fes ordres à ce Géneral, de bien obferver toutes les démarches du Moine, & d'étudier l'occasion favorable de s'en défaire. رو رو Si ces attentats prétendus a voient eu quelque fondement, Martinufius habile,prudent, plein de courage, cut-il manqué de moyens fürs pour les executer? |