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à Hermenftat, la place la plus importante. Avec les autres il vint joindre l'armée du Régent, auquel ne pouvant faire valoir le nombre, il en releva la valeur ; & pour le mieux flatter, il l'affura de l'eftime de Maximilien, Roy de Bohëme, fils de Ferdinand, qui revenoit d'Espagne, où il avoit époufe la Princeffe Marie fa coufine, fille de l'Empereur Charles: il l'affura que ce Prince avoit avis de Romequ'à la premiere promotion il feroit honoré du chapeau de Cardinal, en reconnoiffance des grands fervices qu'il rendoit à l'Eglife, contre lesHeretiques & les Infidéles.

Cependant le Régent apprit que le Beiglerbei de Grece avoit paffe le Danube & la Teïffe ; qu'à la tête de quatre-vingt mille hommes & cinquante pieces de

canon il alloit à Temefvard : qu'il avoit fait fommer la place

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au nom du Grand Seigneur; que fi elle refufoit de fe rendre, tout y pafferoit au fil de l'épée. Qu'Aduna avoit répondu qu'il te. noit cette place au nom du Roy des Romains: qu'il ne connoiffoit point d'autre Grand Seigneur qu'il fçauroit fi bien fe défendre qu'il pourroit le faire repentir de l'avoir attaqué, & qu'il le fommoit lui-même de fe retirer & laiffer en repos de braves gens qui ne l'avoient jamais offenfe. A quoi le Beiglerbei, qui avoit des lettres, avoit repliqué par ces deux vers de la premiere Eclogue de Virgile.

Ante leves ergo pafcentur in atere cervi

Et freta deftituent nudos in litore pifces.

Non,l'on verra plûtôt les cerfs paître dans l'air,

Et les poiffons à fec fur les bords de la mer.

Sur ces nouvelles les Généraux firent fçavoir à Alduna, qu'il n'avoit qu'à fe défendre avec courage & qu'il feroit bien-tôt fecouru. Cependant le Beiglerbei emporta le château de Becca, fur les bords de la riviére, après une vigoureuse résistance; la garnifon avoit compofé de fe retirer avec armes & bagage, mais la capitulation fut mal obfervée, les Janiffaires firent main baffe fur cette brave troupe, pour s'être trop bien défendue, & le Beiglerbei eut bien de la peine à fauver le Gouverneur. Le château de Sennat & celui de BetzKerek, fitué au milieu d'un marais prefque inacceffible, ferendirent fans même être attaquez, intimidez par le massacre de leurs yoifins. Les Ratiens, qui fe mettent à la folde de ceux qui les · payent mieux, & qui s'étoient engagez à Ferdinand, dont ils

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avoient reçû la folde, envoyerent des députez au Beiglerbei, pour entrer à fon fervice: ce Général feachant leur engagement & leur inconftance, les renvoya avec mépris; mais ayant offert leurs femmes & leurs enfans pour ôtages de leur fidélité, il les prit pour les ôter à fes

ennemis.

Enfuite le Beiglerbei, au licu de marcher droit à Temefvard, qu'il venoit de fommer, le laiffa derriere & marcha à Lipe, place forte, la clef de la Tranfilvanie, par laquelle Temesvard pouvoit être fecouru. André Batori avoit affemblé devant cette place quinze mille hommes, levez dans la haute Hongrie, pour les joindre à la grande armée ; mais comme ils étoient mal armez & trop foibles pour refifter aux forces des Turcs, ils furent intimidez à leur approche, ils décam

perent la nuit avec tant de précipitation, que ce fut plûtôt une fuite qu'un retraite. Cependant Batori laiffa dans Lipe un Gouvern ur de réputation, nommé Peteu; mais la plus grande partie de fa garnifon ayant auffi pris la fuite, les habitans lui firent entendre; que ne pouvant les défendre, ils étoient réfolus de fe rendre pour prévenir leur ruine infaillible. Le Gouverncur ne jugeant pas qu'il pût tenir dans le château, mal muni & mal fortifié, fe retira avec le refte de fa garnifon dans le château de Salinos, à une portée de canon de Lipe, & les habitans pot terent les clefs au Beiglerbei; ce Général envoya auffi-toft fom mer Salmos, mais la garnison, fans s'étonner de la reddition de Lipe, répondit à la fom nation; que pour les obliger à fe rendre il falloit les y forcer par la bré

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