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on ne pourroit pas reprendre cette place. Mais fon intention étoit de ne pas irriter Soliman, & elde ménager une paix, ou une tréve, qui auroient été plus avantageufes, pour le bien de la Tranfilvanic, & le repos des peuples, que la conquête de cette place; qui étant enfermée & lez refferrée par plufieurs autres, ne pouvoit être d'une grande utilipou té aux ennemis. Et en cas que end par fes négociations la paix ne. pût être concluë, Martinufius et étoit trop prudent & trop atattentif pour n'avoir pas trouvé les moyens pour faire venir tout le canon & toutes les chofes neceffaires pour un fiége.

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Cependant Caftaldo alla luiremême reconnoître les chemins, qu'il trouva impraticables comme le Régent le lui avoit marqué mais pour ne pas fe démentir, il fit affembler un

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grand nomble de pionniers de toutes parts; il anime fes foldats à mettre la main à l'oeuvre; luimême fe met à la tête & leur montre l'exemple, étant le premier à rompre les rochers & à aplanir le terrain; enfin, plus piqué par fes vûës fecrettes contre le Régent, qu'animé par gloire, par fa patience à travail

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ler & faire travailler nuit & jour, il ouvrit les chemins & fit paffer le gros canon. C'eft une des actions que les Hiftoriens qui lui ont été favorables, ont le plus relevé. Il vint joindre le Ré gent, qui le reçût avec toutes les marques d'eftime fur fon activité; & pour ne pas lui ceder, il l'affura de pouffer le fiége de toute la vigueur, & de ne point finir la campagne qu'il ne fut en tré dans Lipe.

Dans ce même temps le Marquis reçût un courier extraordi

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naire, de la part de Ferdinand, qui lui portoit la nouvelle que le Pape Jules III. avoit nommé Cardinal, George Martinufius : qu'il lui avoit fait cet honneur fur les grands témoignages de fes vertus, fur tout de fon zele à défendre l'Eglife contre les herefies, & la Tranfilvanie contre les Infidéles. Ce Prince & Maximilien fon fils, Roi de Bohëme, lui firent de grands complimens par leurs lettres, fur fa promotion; mais ce qui ne plût pas au Régent, eft qu'ils la faifoient fi fort valoir à leurs follicitations & à leur credit, qu'ils infinuoient devoir leur en être entierement redevable.

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Cependant le Pape n'avoit tant déferé à ces Princes, qu'il n'eut fait faire des enquêtes exaêtes de fa vie, de fes mœurs, de fa conduite, & ces informations furent plus fortes pour lui

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meriter la Pourpre que toutes les autres inftances. Elles porterent le Pape à le créer Cardinal, avec des diftinctions glorieufes & fingulieres: le S. Pere ne voulut pas attendre une Promotion génerale. * Il affembla un Confiftoire exprès ; il fut seul de fa Promotion, avec de grands éloges & l'aplaudiffement de tout le Sacré College; de plus, par une faveur fans exemple, le Pape lui fit porter le Chapeau,au lieu qu'on n'envoye que la Calotte, ou tout au plus le Bonnet rouge à ceux qui font élevez à cette dignité & c'est à Rome qu'ils doivent aller recevoir le Chapeau : Enfin par un privilege contre l'ufage, le Pape lui permit de porter l'habit rouge & de quitter celui de fon Ordre. Le S. Siege ne fçauroit fai

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Fra-Paolo, Hift. du Conc. de Trente, lib. IV

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re de plus grands honneurs, aux Princes les plus puiffans qui entreroient dans le Sacré College. Ce qui juftifie bien que Martinufius ne devoit tout au plus, à la maifon d'Autriche, que de l'avoir propofé comme digne de la Pourpre, mais que ce n'étoit qu'à fon propre merite qu'il devoit fa promotion.

Martinufius avec le Chapeau, recût le Bref du Pape, qui lui marquoit autant d'eftime que de bienveillance; tous les Cardinaux lui écrivirent avec de grandes loüanges, ils fe felicitoient d'avoir pour Collegue un fujet qui meritoit fi bien cet honneur, & encore un plus grand.

Castaldo étoit trop politique pour manquer à faire paroître les mêmes fentimens Outre les grands complimens qu'il fit à Son Eminence, il ordonna des feux dans tout le camp, des falves de

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