8528. gea de riches préfens. " Enfuite le Roy Jean alla voir l'Abbé George dans fon Monaftere, prévenu par fa grande ré putation. Après les cérémonies ordinaires, ils eurent enfemble plufieurs conférences, qui relevérent encore mieux les efperances de ce Prince; ce fage Con » feiller lui fit entendre, qu'il ne pouvoit approuver que Sa Ma→ jefté eût eu recours aux infidé »les, pour fe rétablir dans un Royaume Chretien ; que fon veritable intérêt étoit de mé»nager en fa faveur la Nobleffe » & les peuples de Hongrie ; qu'il ne devoit pas douter qu'il ne pût s'y former le plus grand parti; que ces peuples, jaloux de leur liberté & de leurs privileges, ne fouffriroient pas pa tiemment un Prince étranger » leur donner la loi, ni les Allemans remplir les charges de 39 " 133 $6 • T'Etat & les emplois de la " « *C Le Roy goûta ce raifonnement, le cœur étoient capables des plus hautes entreprises, qui de fon → côté marqua à ce Prince; qu'il » avoit toûjours cheri l'état qu'il >> avoit embraffe, par rapport à W fes devoirs envers Dieu, mais qu'il le cherifloit encore plus » que jamais, puisqu'il lui don»noit encore les moyens de mar " .. " quer fon zéle & fon attachenent pour le fervice de fon Sou» verain; qu'il pouvoit entrer en Hongrie, & en traverser les » Provinces fans éclat & fans fufpition fous fon habit Religieux; fon nom & fa naissance lui que ,, donneroient entrée chez les ,, Nobles, du credit envers les peuples, & de la confiance dans le Clergé; enfin après des a furances reciproques entre le Roy & l'Abbé, ils fe féparérent, & George fe mit en chemin pour venir agir en Hongrie. A mesure qu'il avançoit dans le de f ce; ■, ma re pl le Royaume, il ne manquoit pas des de s'informer par tout de l'etat des affaires : parmi le peuple & chez les Bourgeois, il marquoit at q plaindre leur fort de les voir à por la veille de n'être plus maîtres de leurs biens & dans leurs maifons: qu'outre les charges nouvelles dont infailliblement ils alloient Je ma être accablez, pour foûtenir ache l'ambition de Ferdinand, ils an Sou voient à craindre l'irruption des Turcs; que Soliman ne fouffri. roit jamais que la maison d'Autriche s'emparât de la Hongrie, & qu'ils devoient s'attendre tous les malheurs d'une guerre cruelle. i da Freret er k s ful ieur celui les Chez les Nobles, il marquoit fon étonnement qu'après avoir élû & proclamé un Roy de leur nation & de leur ordre, lui avoir prêté ferment de fidelité, ils vouluffent reconnoître un Ufurpateur étranger, contre leurs droits с & leurs privileges: il reveilloit |