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ces peuples le bonheur dont ils avoient joui fous le Regne glorieux de vos ancêtres ; ils ont témoigné que leur plus forte paffion feroit de vous voir fucceffeur tranquile de leur couronne, comme vous l'êtes de leurs vertus : c'est une juf tice que vos propres ennemis ont été obligez de rendre à vôtre Alteffe; quelles offres, quelles démarches n'ont ils pas fait, pour la porter à fe relacher fur fes droits? Mais ils ont trouvé un Prince preft à facrifier jufqu'à favie, plûtôt que de donner quelque atteinte à fa gloire & aux privileges de fa patrie, qu'elle a toûjours regardé comme in

feparables. Après des negocia*tions fi concertées, quelle fuite favorable ne promettoient pas tant d'heureux fuccez de votre prudence de vôtre valeur? Sans des changemens imprévûs effets ordinaires de l'inftabilité des deffeins des hommes, dont cependant un cœur moins magnanime que le vôtre, auroit pû se ménager de grands avantages. Mais MONSEIGNEUR Vous

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avez voulu jouir de toute vôtre gloire, au préjudice de vos interefts particuliers ; c'est ée qui vous a attiré l'admiration de tout le monde, @ l'eftime finguliere du plus grand Roy de la terre » qui

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parmi les actions éclatantes du Regne le plus glorieux a voulu s'acquerir le nom incomparable de protecteur des Rois des Princes; qui n'ayant pû fixer l'inconftancede la fortune, ont cependant comme vous, confervé tous les fentimens de leur augufte caractere. Enfin, MONSER GNEUR, fi vous ne joiiffez pas de tous les droits que votre naiffance, une élection legitime, & vos vertus ont merité, vous avez l'amour ) l'attachement d'un peuple reconnoissant, que rien n'eft capable d'alterer. C'est ce qu'il marqua envers le Cardinal

Martinufius après sa mort funefte; les Tranfilvains ayant perdu cet illuftre protecteur de leur liberté de leur gloire, ne pûrent fouffrir une domination qu'ils regarderent comme étrangere; ils ne voulurent reconnoître que l'autorité d'un Prince legitime, quoique encore dans l'enfance. Ce font les motifs qui m'ont porté à démefler la verité des faits arrivez fous le Miniftere du grand Cardinal Martinufius, dont les évenemens prefens ne font que les fuites neceffaires. Satisfait de mes recherches› fi Leffai que je prens la liberté de prefenter à vôtre Al

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teffe, & de mettre fous fa protection glorieufe, pouvoit me flatter d'un plus grand effor. Mais au moins je me felicite d'avoir une occafionfavorable de lui marquer en particulier mon admiration & le profond respect avec lequel je fuis,

MONSEIGNEUR,

De vôtre Alteffe Sereniffime,

Le très-humble & très-obéïffant ferviteur A. BECHET, Chanoine de l Eglife d'Ufez.

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