Natura, Antiquitatis, S. Scriptura I. NEW Sedulus, sagax, fidus Interpres. aperuit, Evangelii fimplicitatem moribus ex preffit. Sibi gratulentur Mortales, Nat. xx. Dec. A. D. 1642. Obiit H avoit la taille mediocre, la Physionomie agréable & venerable, l'œil vif & perçant. Il n'eut jamais besoin de lunettes, & ne perdit qu'une feule dent pendant toute sa vie. Il étoit d'une humeur fort dou ce, & aimoit beaucoup la tranquillité. Il auroit mieux aimé être inconnu que de voir le calme de sa vie troublé par ces disputes litte raires, que l'esprit & la science attirent aux Savans du premier ordre. On voit par une de ses lettres du Commercium Epiftolicum, que fon Traité d'Optique étant prêt à être imprimé, des objections prematu ΤΟΝ. TON. I. NEW-rées qui s'eleverent, lui firent alors abandonner le dessein de le publier. Je me reprocherois, dit-il, mon imprudence de perdre une chose aussi réelle que le repos, pour courir après une ombre. Sa modestie égaloit sa douceur, & on affure qu'elle s'est toujours conservée sans alteration, malgré les louanges que fon merite lui a attirées. Au reste, affable à l'egard de tout le monde, il observoit exactement tous les devoirs du commerce de la vie; il n'affectoit aucune fingularité; & il sçavoit n'être, lorfqu'il le falloit, qu'un homme du commun. Quoiqu'il fût attaché à l'Eglife 'Anglicane, il n'eût pas perfecuté les non-Conformistes pour les y ramener. Il jugeoit des hommes par leurs mœurs, & les vrais non-Conformistes étoient pour lui les vicieux & les mechants. Ce n'est pas cependant qu'il s'en tint à la Religion na curelle, il étoit perfuadé de la re velation; & parmi les livres de totite espece, qu'il avoit fans ceffe entre les mains, celui qu'il lifoit le I. NEW plus affiduement étoit la Bible. L'abondance où il se trouvoit par TON. un grand patrimoine & par fon emploi, augmentée encore par la sage economie avec laquelle il vivoit, ne lui donnoit point inutilement les moyens de faire du bien. Il ne croyoit pas que laiffer par un Teftament, ce fût ventablement donner; aufli n'en-a-til point fait, & il s'est contenté de faire pendant fa vie des liberalités à ses parens, ou à ceux qu'il favoit dans quelque befoin; liberalités qui n'étoient ni rares ni peu considerables. Quand la bienfeance exigeoit de lui en certaines occafions de la dépense, il étoit magnifique sans regret & de bonne grace. Hors de là tout ce faste étoit feverement retranché, & les fonds étoient refervés à des usages plus folides. Il ne s'est point marié, & peutêtre n'a-t-il pas eu le loifir d'y penfer jamais, abîmé d'abord dans des études profondes & continuelles pendant la force de l'âge; occupé enfuite d'une charge importante, & même de fa grande reputation, qui I. NEW-ne lui laissoit fentir ni vuide dars sa vie, ni besoin d'une societé domestique. ΤΟΝ Il a laissé en biens meubles envi ron trente-deux mille livres sterling, c'est-à-dire sept-cent mille livres de nôtre monnoye. M. de Leibnits, fon concurrent, mourut riche auffi, quoique beaucoup moins, & avec une fomme de referve affez confiderable, comme on l'a vû dans fon article. Catalogue de ses Ouvrages. 1. Telescope de Reflexions ou Nouvelle Lunette Catoptrique. La defcription de cette Lunette a été inferée dans les Transactions Philosophiques de l'année 1671. N°. 8. M. Gallois l'a transportée de là dans le Journal des Savans du 29 Fevrier 1672. & a joint une Lettre de M. Huygens, qui en fait voir les avantages. On la trouve auffi dans l'Optique de M. Newton. 2. Philofophia Naturalis Principia Mathematica. Londini 1687.in-4°. It. Editio fecunda auctior & emendatior. Cantabrigia 1713. in-4°. C'est M. Cotes Professeur en Aftronomie & en Philofophie experimentale à Cam- I. NEW bridge, qui a eu fsoin de cette édi-TON. tion. It. Amftelodami 1714. in-4°. It. Editio tertia aucta & emendata. Lon dini 1726. in-4°. C'est là la meilleu re édition, qui est fort belle & fort correcte, ayant été faite sous les yeux d'Henri Pemberton, Docteur en Medecine, homme habile en ces fortes de matieres. Ce livre, où la plus profonde Geometrie fert de base à une Physique toute nouvelle, n'eut pas d'abord tout l'éclat qu'il a eu depuis. Comme il est écrit trèsfavamment, que les paroles y font fort épargnées, qu'assez souvent les confequences y naissent rapidement des principes, & qu'on eft obligé à fuppléer de foi-même tout ce qui doit être entre-deux, il falloit que le Public eût le loisir de l'entendre. Les plus grands Geometres n'y parvinrent qu'en l'étudiant avec soin, les mediocres ne s'y engagerent qu'animés par les témoignages avantageux qu'en rendoient les grands : mais enfin quand le livre fut suffisamment connu, tous ces fuffrages, qu'il avoit gagnés si lentement, écla |