dont le parti n'étoit pas alors le plus J. DRU fort. Les Etats Generaux le chargerent auffi en 1600. par la même recommandation de faire des notes fur les endroits des plus difficiles du Vieux Teftament, & lui affignerent pour cela une penfion de 400 Florins. Pour le mettre plus en état de travailler à cet Ouvrage, ils écrivirent le 18 May 1661. une Lettre aux Etats de la Province de Frise, pour les prier de dispenser Drufins de tous les travaux qui seroient capables de retarder celui-ci. Cette Lettre ayant été lue, les Deputés de ces Etats dechargerent Drufius de toutes fonctions Academiques, lui permirent de mettre un autre à sa place pour les Leçons ordinaires, & lui payerent un Copiste. Quoiqu'ils le reduififfent par-là au simple titre de Professeur, ils se firent une gloire de le retenir dans leur Université, & lui refuserent même son congé qu'il demanda en 1603. parce que fa reputation attiroit à Franequer un grand nombre d'Etrangers. Drufius, conformement aux Ox SIUS. SIUS. J. DRU-dres des Etats Generaux, travailla fur la Genese, sur l'Exode, fur le Levitique, fur les 18 premiers chapitres des Nombres, & en particuLier fur les endroits les plus difficiles du Pentateuque, du livre de Jofué, du livre des Juges, & des deux premiers livres des Rois; mais il ne put jamais rien faire imprimer de tout cela de fon vivant; On ne vit paroî tre ces Ouvrages qu'après sa mort. Il mourut le 12 Fevrier 1616. âgé de 65 ans. Sa femme étoit morte dès l'année 1599. puisque l'on a une Lettre d'Arminius du mois de May de cette année, où il lui fait un compliment de condoleance sur sa mort. Il eut trois enfans de fon Mariage, deux filles & un garçon. La premiere fille, nommée Agnés naquit le 22 Mars 1582. à Leyde, & fut mariée en 1604. avec Abel Curiander, qui a publié la vie de son beau-pere. La seconde, appellée Jeanne, naquit à Franequer le 1 Avril 1587. épousa le 29 May 1608. Abraham Walkius, & mourut à Gand le 12 Novembre 1612. Le २ 4 Le fils, nommé Jean, comme J. DRU fon pere, naquit le 26 Juin 1588. SIUS. (a) Ce Doyen est mal appellé Guillau- F SIUS. J. DRU- fieurs Ouvrages, qui n'ont pas vu le jour; excepté cependant ce qu'il a fait fur le Nomenclator d'Elias Levita, dont je parlerai à la fin des Ouvrages de fon pere. Si Baillet l'avoit connu, il n'auroit pas manqué de lui donner place parmi ses Enfans celebres. Drufius est un des plus savans dans la langue Hebraïque & des plus habiles Critiques qu'il y ait eu parmi les Proteftans. Il doit même, felon M. Simon, être preferé à tous ceux dont les Ouvrages se trouvent dans les Critiques Sacrées d'Angleterre. * Car, dit-il, outre qu'il étoit savant >>> dans la langue Hebraïque, & qu'il >> pouvoit confulter lui même les >> livres des Juifs, il avoit lû exa ctement les anciens Traducteurs >> Grecs; desorte qu'il s'étoit formé >> une meilleure idée de la langue >>> Sainte, que les autres Critiques 3 qui ne se sont appliqués qu'à la → lecture des Rabbins. A quoi l'on >> peut ajouter qu'il avoit aussi lu les » Ouvrages de S. Jerôme, & de quel » ques autres Peres. ... J'ajoute qu'il ne se piquoit pas d'être Theologien, & qu'il ne s'est J. DRU point jetté dans les questions de Con- SIUS. troverse, comme ont fait plusieurs Protestans dans les Ouvrages qu'ils ont donné fur l'Ecriture Sainte. II se contentoir de la qualité de Grammairien, & ne vouloit point s'enga ger dans des difputes de Religion. Cette referve, ses liaisons avec les Arminiens, & le refus qu'il fit de souscrire à la Confeffion de Foy des Eglifes Belgiques, déplurent fort aux Proteftans rigides & zelés, & lui procurerent plusieurs traverses de leur part. Catalogue de ses Ouvrages. -1. In Pfalmos Davidis veterum Interpretum quæ extant Fragmenta. J. Drufius collegit. Antuerpia 1981. in4°. 2. Ad Voces Ebraicas Novi Testamenti Commentarius, in quo præter explicationem vocum varia nec leves cenfura. Antuerpia 1582. in-4°. 3. Quæftionum Ebraicarum liber in quo varia Scripture loca explicantur aut emendantur. Leida 1583. in-8°. 4. Ebraicarum Questionum libri duo, videlicet fecundus & tertius. Leida |