R. RABIN. Nova Litteraria Maris Balthici 1698. P. 245. RENE RAPI N. R ENE' Rapin naquit à Tours l'an 1621. Après avoir fait fes études il entra chez les Jefuites en 1639. à l'âge de dix-huit ans. Il y profeffa les Humanités pendant neuf années, & travailla depuis à enrichir le public de plufieurs Ouvrages tant fur les Belles-Lettres que fur la pieté. Cette varieté a fait dire à l'Abbé de la Chambre qu'il fervoit Dieu & le Monde par femef tre: mais cette plaifanterie n'ôte rien au merite des Ouvrages qu'il a compofés en l'un & l'autre genre, ni à celui de leur Auteur. Il a paffé une bonne partie de fa vie à Paris, où il s'eft fait eftimer 'de tout le monde par fa politeffe, fa modeftie, fa candeur, & fon caractere officieux, autant que par la delicateffe de fon efprit, fon habileté, & fon érudition.. Il mourut dans cette ville le 27. R. RAOctobre 1687. âgé de 66. ans. Catalogue de fes Ouvrages. 1. Seren. Reipublica Veneta Trophaum ob debellatum Turcam, & reftitutam Societatem Jefu. Parif. 1657. in-fol. C'est une piece de Vers. 2. Trophaum fama Emin. Cardinali Mazarino. Parif. 1657. in-fol. Autre piece de vers, de même que la fui vante. 3. Lacryma in tumulum Alphonfi Mancini Nepotis Em. Card. Mazarini. Parif. 1658. in-fol. 4. De nova Doctrina differtatio, feu Evangelium Janfeniftarum.Parif. 1658. in-8°. 5. Ecloga Sacra & Differtatio de Carmine Paftorali. Parif. 1659. in-4°. 6. Pacis Triumphalia ad Julium Cardinalem Mazarinum, pro pacificatoria legatione feliciter gefta; Carmen. Parif. 1660. in-fol. 7. Pax Themidis cum Mufis, ad Guil. Lamonium Senatus Principem s carmen. Parif. 1660. in-fol. 8. Hortorum libri xv. quibus addita eft difputatio de Univerfa Hortenfis Culture difciplina. Parif. 1665, in-4°. PIN. FIN. R. RA- It. Editio altera. Parif. 1666. in-127 L'Auteur a fait de grands changemens dans cette feconde édition, qui est. plus parfaite que la premiere. Ces changemens ne regardent cependant que l'expreffion, & non point l'œconomie du Poëme. Il s'eft fait depuis d'autres éditions de cet Ouvrage, tant à Paris que dans les pays. étrangers, entre autres à Utrecht 1672. in-8°. On en a même une tra duction Angloife imprimée à Lon-* dres en 1673. in-8°. Tout le monde connoît le talent que le P. Rapin avoit pour la Poëfie Latine; mais quelque reputation qu'il fe foit fair par les differentes pieces qu'il a com pofé en ce genre, il faut reconnoî, tre que fon Poëme des Jardins eft fon Chef-d'œuvre. George Abraham Mercklinus ne connoiffoit point cet Ouvrage, lorfqu'il s'eft avifé de le faire entrer dans fes additions à l'Ouvrage de van der Linden de feriptis Medicis. George Matthias Konig s'eft trompé encore plus lourdement dans fa Bibliotheca Vetus & Nova, en faifant de René Rapin un Medecin, dont on a quelques Ouvrages de Medeci ne, qui parurent, dit-il, en 1672. R. RA & en le diftinguant d'un prétendu PIN. Henri Rapin, qui publia en 1671. quatre livres des Jardins. 9. Regi Ludovico XIV. Pacifer Delphinus. Carmen Heroicum. Parif. 1662. in-fol. 10. Ode ad Clementem IX. Roma 1667. in-4°. 11. Ode ad Cardinalem Bullioneum. Roma 1667. in-4o. 12. Difcours Academique fur la comparaison entre Virgile & Homere; reché le 19. Août 1667. dans l'affemblée qui fe fair chez M. le premier Prefident. Paris 1668. in-4°. pp. 50% Cette comparaifon a été traduite en Latin, & elle fetrouve en cette langue à la fuite de Jacobi Palmerii à Grentemefnil pro Lucano Apologia. Lugd. Bat. 1704. in-8°. Menage a prétendu que le P. Rapin n'avoit pas Ja capacité qu'il falloit, pour faire le parallele de Virgile & d'Homere & que M. le Fevre de Saumur, qu'il vouloir convertir en ce temps-là, lui fournit les paffages Grecs qu'il y a cités. (Menagiana tom. 1. p. 206.) 13. Obfervations fur les Poemes R RA d'Homere & de Virgile. Paris 1669+ PIN. in-12. 14. Elogium Francifci Fouquet defuncti. Parif. 1669. in-fol. 15. La Comparaifon de Demofthene &de Ciceron. Paris 1670. in-8°. It. Seconde édition revûe & corrigée. Ibid. 1676. in-12. 16. La Comparaifon de Platon & d'Ariftote les fentimens des Peres für leur Doctrine, & quelques Reflexions Chrétiennes. Paris 1671. in-12. Le jugement que le P. Rapin fait de ces deux grands hommes, eft qu'ils ont tous deux excellé en leur genre; que Platon a plus de brillant, & Ariftote plus de folide; que le premier a plus d'imagination, & le fecond plus de jugement; que la doctrine de l'un eft plus propre pour le Monde, & que celle de l'autre eft meilleure pour les Ecoles. 17. Reflexions fur l'ufage de l'Eloquence de ce temps. Paris 1672. in-12. M. Gibert parle fort au long de cet Ouvrage, & des autres du P. Rapin fur l'Eloquence dans fes Jugemens des Sçavans fur les Maîtres de l'Eloquence, & en decouvre les beautés & les défauts. |