RI.

M. A. rouse, il s'aflujeerit à aller tous les BONCIA- jours à une Ecole , qui étoit à une

demie-lieuë d'Antria.

Il vecut ainsi pendant huit mois, au bout desquels le Cardinal Fulvio Corneo , Evêque de Perouse , l'ayant rencontré en allant à la maison de Campagne, & se ressouvenant de l'avoir trouvé plusieurs fois dans son chemin, lui demanda ce qu'il faifoit & qui il étoit. Ce Prélat touché de la fagelfe de fes réponses, & du défir qu'il avoit d'apprendre, lui propofa d'entrer dans un Seminaire de Beroufe , destiné à l'instruction de la jeunesfe. Le jeune enfant accepta la propofition, & fut reçu quelques jours après dans ce lieu., od il s'appliqua avec beaucoup d'ardeur au travail..

Une incommodité facheufe , qui: lui survint à l'âge de quatorze ans, lui ôta presque entierement l'usage de fes mains. Cinq ans après une autre incommodité semblable, qui étoit une espece de goûte, vint attaquer les pieds, & ses jambes, le: sendit boiteux, & ne lui permit plus de marcher qu'avec peinc & avog

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douleur. Mais tout cela ne fut pas M. A.

. capable de rallenrir fa passion pour BONCIA l'étude ; & il n'oublia rien pour fe rendre habile dans les langues Latine & Grecque.

Lorsqu'il cut 19. ans, le Cardinal Cornco, fon Protecteur, le mena à Rome , & le mie sous la discipline de Marc-Antoine Muret, Cė grand homme , qui trouva en lui beau, coup de disposition pour l'étude , fe fit un plaisir de l'instruire avec soin ; & pendant les deux années que Bonciari demeura auprès de lui, il fit des progrès fi considerables, que le Cardinal Corneo, fe pressa de te ramener à Peroufe, & lui donna la conduite des Ecoles du Şeminaire avec de bons appointemens.

Il remplit ce poste pendant çing années , après lesquels fon protecteur étant mort, il le quitta pour fe don ner plus librement à l'étude.

If vecut pendant sept ans fans employ; mais le Cardinal Antoine Mavie Galli, Evêque de Perouse le tira au bout de ce temps de fa retraite , & lui donna de nouveau la conduis te des Ecoles dy Seminaire.

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RI.

M. A. Quelques mois après, c'est-à-diBONCIA- re , au mois de Novembre 1587.

on le fit passer du Seminaire au College de Perouse , pour y professer ; ce qu'il fit jusqu'à l'an 1590. qu’étant devenu aveugle, il se vit obligé de quitter cet employ.

Il se retira alors à Antria ; mais à peine y eut-il été trois mois, que

у le Cardinal Galli, nouvellement revenu de Rome , l'engagea à revenir

à prendre le soin des Ecoles de son Seminaire. Son aveuglement ne l'empêcha pas de continuer à faire les fonctions de cet employ avec la mê. me assiduité & le même succès qu'auparavant, & même à parler souvent en public. On lui donna seulement, pour l'aider, son frere Mario, qu'il avoit inftruit lui-même dans les langues Latine & Grecque, & qui y étoit assez habile , pour instruire les autres, quoiqu'il n'eut alors que vingt ans.

Il eut le plaisir de voir son pere même au nombre de ses disciples. Cet homme ayant perdu sa femme à l'âge de 47. ans, voulut se faire Jesuite ;, mais sur ce qu'on lui dir.

qu'il ne pourroit jamais être Prêtre, M. A. parce qu'il ne sçavoit point la lan- BONCIAgue Latine, il demanda à Marc-RI. Antoine Bonciari , son fils, s'il ne pourroit point l'apprendre malgré fon âge avancé. Son fils s'engagea à la lui apprendre en six mois, s'il vouloit y donner l'application ne

nccessaire. Ils mirent aussitôt la main à l'Ouvrage , & en moins de temps qu'ils n'avoient crû, le pere parvin à entendre tous les livres Ecclesiastiques. Quelque-temps après il reçut les ordre Sacrés, & fut fait Curé de Callisciano, village voisin d'Antria. Ce fut en ce lieu qu'il mourut le r. Mars 1605. dans sa 65€. année.

Lorsque Marc - Antoine Bonciari apprit la nouvelle de fa mort, il devoit prononcer le lendemain l'Orai fon funebre de Jean Vincent Ondedei; mais son chagrin ne l'empêcha pas de sortir de cette action avec le suce cès qui lui étoit ordinaire.

La reputation qu'il s'étoit acquise par son éloquence , le fit rechercher par le Senat de Boulogne , pour remplir une Chaire de Rhetorique dans L'UniverGité de cette ville, par

là

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M. A. ville de Pise pour un poste fembiza BONCIA- ble, & par l'Archevêque de Milan,

Frederic Borromée, pour avoir l'ina fpection de la Bibliotheque Ambrofienne ; mais son incommodité ne lui permit pas d'accepter aucune de ces places.

Il mourut d'hydropi fie le 9. Janvier 1616. âgé de 61. ans.

La nature ne l'avoit point favorifé du côté du corps ; car outre qu'il étoit manchot, boiteux , & aveugle, fa laideux étoit extraordinaire, & il nous apprend lui-même que le fen- . timent du toucher étoit si foible en fui, que fes mains & ses pieds ne pour voient distinguer l'eau froide d'avec la chaude. Il avoit été reçu en 1592.

dans l'Academie des Infenfati de Perouse. La Lettre qu'il écrivit au Prince de cet Academie, pour demander à y

à avoir entrée, eft finguliere; il y fait un long detail de fes infirmités & de kes maux; elle est du 1. Septembre de cette année Catalogue de fes Ouvrages

, Carmen de Sacris

VIII. parefaltis Perufie 1600. in-4

,

foribus in