irregeniti in spiritualibus. Ibid. 1666. in-4

V. Son Programme funebre dans le Recueil d'Henri Pipping , intitulé : Sacer Decadum Septenarius, Memoriam Theologorum exhibens. p. 229.

JEAN-BAPTISTE MARINO.

J

E A N-Baptiste Marino naquit à J. B.

Naples le 18. (a) Octobre 1569. MARINO de Jean François Marino , Juriscons fulce de cette Ville.

Il eut pour premier Maître dans la Grammaire, Alphonse Galeoia, qui étoit alors très-renommé pour l'instruction de la jeunesse.

Il fit fous lui de grands progrès ; & dès l'âge de treize ans, on le jugea capable de passer à l'étude de la Jurisprudence , à laquelle fon pere voulut qu'il s'appliquât, comme à la science la plus propre à contribuer

à à fon avancement. Mais Marino, qui avoit déja pris du goût pour la Poëfie , ne s'y donna qu'avec repugnance; & souvent il vendoit les livres (a) Quelques-uns disent le 14.

1. B. de Droit que son pere lui donnoit MARINO.

pour en acheter de Poësie & de Bel-
les-Lettres.

On s'apperçut enfin qu'il negli-
geoit ses études de Jurisprudence ,
pour le donner tout entier à la Poë-
lie, & fon pere en fur li irrité, qu'il
le chassa de chez lui. Marino s'étoie
déja fait une réputation, qui lui fut
alors utile , & plusieurs pieces de
vers de fa façon, qui courroient dé-
ja dans le public, lui procurerent
des Protecteurs.

Inico de Guevara , Duc de Bovia H0 , qui l'avoit pris en affection, le retira chez lui , où il demeura envio son trois ans. Au bout de ce tempsa là Matthieu de Capouë , Prince de Conca, grand Amiral du Royaume de Naples, le prit à son service en qualité de Secretaire ; & il eut dans ce postc occasion de frequenter plufieurs personnes de merite, qui servirent à lui former le goût.

Ayant prêté son fecours à un de. fes amis dans une intrigue ainoureu. fe fort delicate , il fut mis en prison avec lui. Il en sortit au bout de quelque-temps ; mais son ami ayant été

condamné à mort, il apprehenda

J. B. que les tentatives qu'il avoit faites MARINO. pour le fauver, ne le fissent emprisonner de nouveau, & il abandonna fon Patron, chez lequel il avoit demeuré cinq ou fix ans, & se recira à Rome.

Il y arriva malade de chagrin ; mais il y trouva bientôt de nouveaux Protecteurs. Gaspar Salviani , qui l'avoit connu une autre fois qu'il étoit allé à Rome , ayant appris son arrivée, la fit fçavoir à Melchior Crescentio , Clerc de la Chambre; Prélat de distinction, qui avoit deja vû des Ouvrages de Marino , & qui fouhaitoit fort le voir lui même. Ce Prélat l'alla aussitôt visiter, & le conduisit dans son Palais, où il lui pro

toutes les commodités qu'il pouvoit desider. Marino , qui ne lui étoit attaché par aucun titre,

se va alors en pleine liberté de s'adonner entierement à l'étude.

Il fit en 1601. un voyage à Venise pour y faire imprimer quelques-unes de fes Poësies; & c'est de là qu'est datée l'Epitre dedicatoire qu'il en fir à Melchior Crescentio le 10. Février

cura

trou

J. B.

1602. Il demeura environ un an dans MARINO.

certe Ville, & parcourut ensuite une partie de l'Italie ; après quoi il retourna à Rome chez Crefcentio.

Sa réputation, qui augmenta alors, engagea le Cardinal Pierre Aldobrandin , neveu du Pape regnant,

Clement VII. de le prendre à son service, en qualité de Gentilhomme, avec une pension de 50. écus par mois. Marino , pendant son séjour chez ce Cardinal, établit une Academie chez M. Onuphre de Santa Croce. Après l'élection du Pape Paul V.

17. Mai 1605. il accompagna à Ravenne ce Cardinal qui en étoit Archevêque, & y demeura avec lui plusieurs années. Il le suivit enfuite à Turin , où ce Prélat alloit negotier quelques affaires.

11 fe fit beaucoup d'honneur à cette Cour , par le Panegyrique qu'il fit du Duc Charles Emmanuel , & ce Prince lui donna pour recompense la Croix de l'Ordre de S. Maurice & de S. Lazare, & le recint auprès de lui, lorsque le Cardinal Aldobrandin partit du Piéniont.

Gaspar Murtola, Secretaire du

qui fe fit le

Duc, qui cultivoit ausli la Poësie , J. B. ne pouvant souffrir qu'avec chagrin MARINO. la consideration qu'on avoit pour Marino à la Cour de ce Prince, ne laissoit passer aucune occasion de parler mal de lui. Marino pour s'en vanger, fir un Sonnet fort piquant contre un Poëme de Murtola imprimé quelque temps auparavant, c'est-àdire , en 1608. à Venise sous le titre d'll Nuovo Mondo. Celui-ci outré du Sonnet, y opposa une Satyre, qui contenoit en abregé l'Histoire medifante de la vie de Marino.

Marino pour toute réponse, lui adressa 81. Sonnets: fatyriques, sous. le titre de Murtoleide ; aufquels Murtola ne tarda pas à opposer fa Marineide, Ouvrage consistant en 30.Sonnets. Mais celui-ci sentant bien que

. fes Sonnets étoient inferieurs en for

ausli bien qu'en nombre à ceux de Marino, resolut pour finir la querelle de tuer son ennemi d'un coup de pistolet. Mais il manqua fon coup; de cing balles dont le pistolet étoit chargé, trois allerent donner contre la porte d'une boutique, les deux autres ayant passé sous le